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1280-1325 - les sénéchaux de Saintonge

vendredi 7 décembre 2012, par Christian, 1029 visites.

En ce temps-là, les sénéchaux bougeaient plus que nos préfets. Le plus célèbre, Philippe de Beaumanoir, auteur des Coutumes du Beauvaisis, ne fit que passer. La Saintonge fut son poste le plus méridional, au contraire de Guy Chevrier (ici Cabrier), qui avait commencé sa carrière comme viguier de Beaucaire et/ou comme sénéchal du Rouergue avant de devenir maître des comptes et proche conseiller du roi. C’est également du Rouergue que venait Pierre de Ferrières… En définitive, les seuls « régionaux » assurés semblent être Pons de Mortagne, vicomte d’Aulnay, Hugues de La Celle et Guillaume Pouvreau, un Poitevin.

Cette liste a été dressée par Léopold Delisle, dans sa Chronologie des baillis et sénéchaux (Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. XXIV, 1904, p. 193-197). L’exemplaire consultable sur le site de la BNF est souvent défiguré par des coulures – l’index, en particulier est illisible – et un ou deux paragraphes n’ont pu être déchiffrés. On a en outre supprimé la plupart des notes qui se bornaient à citer une source, dans la mesure où il est toujours loisible de se reporter à l’ouvrage. En revanche, seul ajout, on a mis en gras les passages, relativement peu nombreux, qui peuvent présenter un intérêt pour l’histoire locale.

On comparera cette liste avec celle qu’a commencé à dresser Pierre, de la totalité des sénéchaux de Saintonge de 1150 à la Révolution. Si l’on se reporte à la note 5, on verra que Delisle y refuse (sans explication) le titre à la plupart des sénéchaux mentionnés par Maichin pour cette époque.

SÉNÉCHAUX DE LA SAINTONGE.

Gui de Tournebeuf, 1280. — L’institution des sénéchaux en Saintonge date du règne de Philippe le Hardi. La première mention que j’en aie rencontrée est celle de « Guy de Tournebuf, chevalier, seneschau monseignor le rey de France en Peyto e en Saintonge », dans un acte de l’année 1280 [1].

Philippe de Beaumanoir, 1287-1288. — Philippe de Beaumanoir paraît être intervenu dans les affaires de la Saintonge et de l’Angoumois à une époque où il était encore sénéchal du Poitou. C’est ainsi qu’on le voit procéder à un acte de juridiction dans le château de Jarnac le 24 février 1287 (nouveau style, n.. st.) [2]. Le titre de sénéchal de la Saintonge lui est donné dans une pièce de comptabilité de cette année [3]. Le Parlement, dans les sessions de la Pentecôte et de la Toussaint 1288 [4], décida, conformément aux enquêtes faites par Philippe de Beaumanoir, que l’usage d’imposer aux gens d’Église des plègements [cautions] et des contreplègements s’était indûment introduit dans le diocèse de Saintes.

Au dire d’un historien du XVIIe siècle, Philippe de Beaumanoir prêta serment d’observer les privilèges de la ville de La Rochelle, et la cérémonie aurait eu lieu « en 1292, sous l’ormeau qui étoit lors devant le chasteau de cette ville ». Si le fait est exact, la date n’en saurait être admise [5]. En 1292, Philippe de Beaumanoir avait cessé depuis longtemps de résider dans l’ouest du royaume.

Denis de Parai (Dionisius de Paredo), 1290-1291. — Il est mentionné comme sénéchal de la Saintonge dans plusieurs actes de 1290 et 1291 [6] et indiqué comme n’étant plus en fonctions dans une lettre de Philippe le Bel du 10 mars 1302 (n. st.) [7] Avant de venir en Saintonge, il avait administré les baillies de Sens et de Touraine.

Jean des Barres, dit Peau de Chat (Je. De Barris, dictus Pias de Chat). 1295. — Une note de Gaignières donne pour armes à ce sénéchal une croix ancrée avec un lambel de cinq pièces, d’après le sceau d’une pièce de 1295 [8]. Il fut chargé d’une partie de la comptabilité de la campagne de Gascogne [9] et l’un de ses comptes fut rendu au mois de février 1297 (n. st.). Jean des Barres a administré la sénéchaussée du Périgord.

Pierre de Bailleus (P. de Bailleus, de Balheus, de Balleus), 1296-1306. — Pierre de Bailleus avait commencé sa carrière administrative en Normandie, dans les baillies de Gisors, du Cotentin et de Caen. Robert Mignon [10] place à la Saint-Jean 1294 le commencement de sa comptabilité en tant que sénéchal de la Saintonge ; mais j’ai quelques doutes sur l’exactitude de cette date. Pierre de Bailleus est mentionné dans un acte de 1296, dans un autre du 15 mars 1297 (n. st.), dans une quittance du 17 mars 1298 (n. st.), dans le Journal du Trésor aux dates suivantes : 24 avril et 26 juillet 1298, 13 janvier, 7 février, 15 et 23 juillet 1299, 13 mai 1301, et dans une quittance du 18 mars 1305 (n. st.).

Le 5 mars 1299 (n. st.), il bailla à cens des terrains situés dans le fief de Rochefort. Le 5 avril 1300 (n. st.), il vendit la synagogue des Juifs de Saintes ; le 31 octobre de cette année, il fit un achat pour le compte du roi. Le 11 juillet, il intervint dans une convention relative au château de Rochefort.
Le 23 septembre 1302, il acensa des terrains sis à Saint-Jean d’Angely, et le 4 juillet 1305, il bailla au nom du roi un morceau du fossé de l’ancienne clôture de cette même ville de Saint-Jean d’Angely.
Le Musée britannique possède un compte de
la sénéchaussée de la Saintonge, partant de la Saint-Jean 1306, qui fut rendu par le sénéchal Pierre de Bailleus. Celui-ci s’occupa activement des opérations relatives aux campagnes de Gascogne et de Flandre, notamment de la levée des subsides et des armements maritimes [11].

Hugues de la Celle (Hugo de Cella), 1309-1316, et Bertrand Agace, 1310. — Il est assez difficile de fixer exactement la période pendant laquelle Hugues de La Celle, l’un des plus habiles diplomates et légistes du règne de Philippe le Bel, fut chargé des fonctions de sénéchal de la Saintonge. Nous le voyons intervenir dans l’administration de ce pays depuis 1309 jusqu’en 1316, mais pas toujours à titre de sénéchal [12]. Au mois d’août 1319, il présenta le compte de diverses opérations auxquelles il avait présidé, de 1309 à 1316, dans la sénéchaussée de la Saintonge, dans la baillie de Limoges et ailleurs, telles que levées de subsides, enquêtes et voyages [13], notamment pour l’aide du mariage d’Isabelle de France avec le roi d’Angleterre.

Pendant l’été de l’année 1308, Hugues de La Celle procéda à l’arrestation des Juifs dans la baillie de Bourges. Le 7 juillet 1309, le 18 et le 28 septembre 1310, Philippe le Bel donna à Hugues de La Celle et au sénéchal de la Saintonge les pouvoirs les plus étendus pour réformer les abus qu’on avait signalés dans les sénéchaussées de la Saintonge et du Poitou : les commissaires devaient rechercher les excès commis par les nobles et les non nobles, les exactions des prévôts et des sergents, les usurpations commises au détriment du roi ; ils pouvaient punir les coupables sans s’astreindre à l’observation des formes judiciaires. En novembre 1309, les gens du roi d’Angleterre remirent au sénéchal de la Saintonge un rouleau sur lequel étaient consignés les griefs de l’administration anglaise à propos de la façon dont le traité d’Amiens était observé dans la partie de la Saintonge relevant du duché de Guienne ; ils se plaignaient surtout des finances exigées pour les nouveaux acquêts et protestaient contre les agissements du chevalier Hugues de La Celle et du sénéchal de la Saintonge.

Le sénéchal, qui secondait les efforts de Hugues de La Celle pour affermir l’autorité du roi de France sur les marches de la Guyenne, devait être un chevalier nommé Bertrand Agace. En janvier 1310, Bertrand Agace, chevalier du roi et son sénéchal en Saintonge, et Hugues de La Celle, chevalier du roi, condamnèrent à une forte amende un bourgeois de La Rochelle, accusé d’avoir, pendant la guerre de Flandre, vendu des marchandises aux Espagnols, aux Gascons et aux Anglais, et d’avoir envoyé du vin à Calais et à Courtrai.

Ce furent ces dévoués serviteurs de la couronne, Hugues de La Celle et Bertrand Agace, qui établirent ou, du moins, qui maintinrent sur le pont de Saintes un bureau sur lequel les agents du roi de France recevaient les actes que les parties voulaient faire authentiquer par l’apposition du sceau royal. Une pièce du chartrier de Pons mentionne, au mois d’août 1308, le garde du sceau de la sénéchaussée établi sur le pont de Saintes pour le roi de France [14] . Cette institution semble avoir eu pour but de contrebalancer le crédit dont jouissait le notariat alors organisé à Saintes au nom du roi d’Angleterre.

Le 20 janvier 1308, Hugues de La Celle avait été envoyé à Amiens pour s’entendre avec les délégués du roi d’Angleterre sur l’exécution de certains articles du traité conclu entre les deux rois.

En 1309, il fut nommé commissaire pour la recherche et la finance des nouveaux acquêts dans les sénéchaussées du Poitou et de la Saintonge.
Au commencement de l’année 1311, Hugues de La Celle gardait pour le roi les comtés de la Marche et d’Angoulême, et le 7 avril de cette année, il était chargé d’examiner une plainte du chapitre de Saintes, dont les moulins avaient été détruits et brûlés par le feu comte de la Marche et d’Angoulême. Au mois d’août suivant, le roi faisait expédier une lettre dans laquelle étaient rappelés le zèle infatigable et la fidélité dont Hugues de La Celle avait donné des preuves multipliées à la couronne de France. Le 31 janvier 1312, Hugues, agissant en qualité de sénéchal de la Saintonge, condamna à l’amende des frères de la Maison-Dieu de Montmorillon qui avaient outragé un sergent du roi, préposé à la garde de la foire de la confrérie de Montmorillon.

Aux mois de mai et de juin 1313, il était chargé de régler les questions se rattachant à la juridiction du Puy-Saint-Front. En 1314, il eut à faire, avec Guillaume de Nivelle, une enquête sur les dépendances des châteaux de Lille, Douai et Béthune.

Bertrand de Roquenégade (Bertrandus de Rupenegada), 1312-1316 — Le 16 juillet 1312, Bertrand de Roquenégade, chevalier et sénéchal de la Saintonge, chargea Guillaume de Gomarville, valet du roi, et son châtelain du château de Rochefort-sur-Charente, d’acenser des biens situés dans les châtellenies de Rochefort et de Fouras. Le 7 novembre suivant, il confia à Guillaume Gaillard, clerc du roi, le soin de faire une enquête à laquelle il n’avait point le temps de procéder. Le 8 novembre 1313, il conclut une transaction avec l’abbaye de la Grâce-Dieu au sujet d’une prairie que cette église devait à la libéralité du roi Louis le Jeune. Le registre Rubeus de la Chambre des comptes contenait un acte de l’année 1315 qui le mentionnait. Cette année-là il dut quitter la sénéchaussée de la Saintonge.

Pierre de Roquenégade jouit d’un grand crédit sous le règne de Philippe le Long. Le 15 mars 1317 (n. st.), il fut chargé, avec Pons d’Omelas, de juger en dernier ressort toutes les causes criminelles de la sénéchaussée de Carcassonne. Il figura comme procureur du roi dans l’accord conclu avec les Flamands le 4 novembre 1317. La direction d’une enquête lui fut confiée le 16 août 1318, et nous le voyons siéger au Parlement le 11 septembre suivant. En 1319, il fut envoyé à la cour d’Avignon pour faire au pape Jean XXII des communications relatives à l’évêque de Mende et à Bernard Délicieux.
On verra un peu plus loin que Bertrand de Roquenégade revint administrer la Saintonge en 1325.

Je n’ai pas cru pouvoir faire usage de la suscription d’une lettre de Louis X, datée du 15 juin 1315, d’après laquelle le titulaire des sénéchaussées de la Saintonge et du Périgord aurait été un certain Thomas : « Ludovicus, Dei gratia Francorum et Navarre rex, Thome, Petrag., Caturcen. et Xancton. senescallo, ceterisque justiciariis et ministris nostris… » Je ne vois guère comment ce nom pourrait être intercalé sur les listes des sénéchaux de la Saintonge ou du Périgord.

Jean Bertrand, 1315-1316. — Le 12 novembre 1315, Jean Bertrand, chevalier, sénéchal de la Saintonge, expédia de Saint-Jean-d’Angely un mandement en faveur des marchands de Bayonne et d’Espagne, qui venaient acheter des vins à La Rochelle, à Saint-Savinien et dans les lieux circonvoisins.
Le 29 juillet 1316, il prononça une sentence sur la compétence du garde-scel du roi à La Rochelle [15]

Ce dut être de son temps que Philippe le Long, ayant réuni au domaine de la couronne les terres qu’il avait possédées à titre d’apanage, supprima la charge de sénéchal d’Angoumois et décida, le 21 décembre 1316, que l’Angoumois serait désormais administré par le sénéchal de la Saintonge [16].

Jean Bertrand avait d’abord été sénéchal du Périgord ; il fut bailli de Vermandois en 1316.

Guy Cabrier, 1317-1319. — Gui Cabrier, qui administra successivement nombre de baillies ou sénéchaussées, était sénéchal de la Saintonge et de l’Angoumois le 2 janvier et le 26 mai 1317, et le 13 février 1319 (n. st.). Le 26 janvier de cette dernière année, il avait autorisé la construction de certains bâtiments sur un terrain situé à Saint-Jean-d’Angely. À une date que je ne saurais fixer, associé à Jean de La Chapelle, commissaire du roi, il condamna à une amende de 200 ( ?) livres André de Balon, accusé d’avoir embarqué, pendant la guerre, des marchandises destinées aux ennemis du roi.

Pons de Mortagne (Poncius de Mauritania), 1317. — Plusieurs actes de l’année 1317 mentionnent Pons de Mortagne, vicomte d’Aunai [Aulnay], en le qualifiant de chevalier du roi et garde ou gouverneur de la sénéchaussée de la Saintonge, des comtés de Poitou et d’Angoumois et de la terre de Limousin. Suivant une note de Gaignières, il aurait eu le titre de sénéchal et le sceau dont il se servait était chargé d’un pal et de douze macles.

Pierre de Ferrières (Petrus de Ferrariis), 1321-1324. — Pierre de Ferrières administrait le Rouergue avant de venir en Saintonge. Le plus ancien témoignage que j’aie rencontré de sa présence dans cette dernière province est fourni par un mandement qu’il adressa le 15 novembre 1321 à Guillaume Amblard, trésorier du roi en la Saintonge, pour la mise en état de défense du château de La Rochelle, conformément aux ordres de Philippe le Long, expédiés de Loches le 13 mai précédent. C’est lui qui fut chargé en 1322 d’exécuter les mandements de la Chambre des comptes que Nic.-Ch. de Sainte-Marthe a analysés dans les termes suivants :

Le 19 juin fut escrit aux seneschaux de Saintonge, de Poictiers et de la Marche que les hoirs et executeurs de feu Hugues Bruni, jadis comte de la Marche, ils contraignent par prise de leurs biens, pour venir rendre compte des biens de la dite exécution à la Chambre.

Le dernier juin, fut escrit au seneschal de Saintonge qu’il fist enqueste de la terre qui fut feu Geofroy de Lesignem, laquelle on dit appartenir au roy et de son domaine, pour cause de la comté de la Marche.

Il nous est parvenu cinq mandements expédiés par Pierre de Ferrières au cours de l’année 1323 et au commencement de l’année 1324. Je vais les analyser et je reproduirai même le texte des deux plus curieux ; il y est fait allusion aux agitations qui troublèrent alors la Saintonge : d’une part, le port de Rochefort ensanglanté par les rixes des marins de la province de Normandie et de la ville de Bayonne ; d’autre part, les Juifs d’Angoulême menacés par des bandes de pastoureaux, et réduits à chercher un asile dans le châtelet de cette ville.

10 mars 1323 (n. st.). Mandement pour le paiement d’une somme due aux héritiers de feu Bernard de Marteaux, bourgeois de Saint-Jean-d’Angely.

10 novembre 1323. Transmission au prévôt de La Rochelle d’un mandement de Charles IV, en date du 30 mai 1323, relatif au paiement d’une rente viagère assignée à Jean Daguindau sur la prévôté de La Rocbelle.

11 novembre 1323. – « Noverint universi quod nos Petrus de Ferrariis, miles domini nostri Francorum et Navarre regis, ejusque senescallus Xanctonensis et Engolismensis, quod prepositus regius de Ruppella tradidit, de mandato nostro, Helye Vasselli, castellano Congniaci, viginti quinque libras monete currentis, pro faciendis expensis servientum qui iverant, de mandato nostro, apud Ruppem Fortem super Karentonem ad resistendum ibidem… [la suite illisible en raison de coulures]

24 décembre 1323. – [illisible également]

16 février 1324 (n. st.). Ordre de payer 20 livres tournois au châtelain de Rochefort pour le voyage qu’il fit de Toulouse à la cour du roi au sujet des démêlés des Normands avec les Bayonnais.

Au mandement du 11 novembre 1323 est attaché un fragment de sceau sur lequel je crois distinguer un lion accompagné de huit bezans ( ?) en or sur le sceau d’un Pierre de Ferrières, bailli du Rouergue en 1338. Celui-ci ne serait-il pas le même que celui dont il vient d’être question ?

Guillaume Pouvreau (Guillelmus Pouverelli, G. Povreaus, Poveras ( ?)), 1324-1325 — Il nous est parvenu cinq actes du 7 et du 26 juillet 1324, du 22 janvier, du 6 avril et du 14 octobre 1325, dans lesquels Guillaume Pouvreau figure avec le titre de chevalier du roi et son sénéchal en Saintonge et en Angoumois ; l’article suivant de l’Inventaire de Robert Mignon indique sommairement les principales affaires dont Guillaume Pouvreau eut à s’occuper en Saintonge et en Angoumois :
« Compotus domini Guillelmi Povreau, militis, senescalli Xanctonensis, de diversis receptis, videlicet biennii decime anni 1322, monetagii Monsteroli, mutui, donorum, firmarum, emendarum, explectorum, pasnagii, impositionis dicte guerre [Vasconie], financiarum, feodorum et aliorum emolumentorum senescalliarum Xantonensis et Engolismensis, ac de misiis per ipsum factis pro dicta guerra. »

Le 31 octobre 1325, il rendit compte des dépenses faites en vertu d’ordres du roi, du 23 juin 1324, pour saisir et mettre en état de défense tous les châteaux avoisinant la mer ou la frontière de Gascogne [17].

Bertrand de Roquenégade, pour la seconde fois, 1325 — Bertrand de Roquenégade dut être chargé une seconde fois d’administrer la Saintonge, avec des pouvoirs plus étendus que ceux dont il avait été investi du temps de Philippe le Bel. Charles IV paraît lui avoir confié le gouvernement non seulement de la Saintonge, mais encore du Périgord, du Querci et du Limousin.
M. l’abbé Métais a publié, sous la date du mois d’octobre 1325, un acte qui mentionne une assise tenue à Nancras par « Helyas Vassale, valetus domini nostri regis Francorum et Navarre, locum tenens nobilis viri domini nostri regis ejusque senescalli Xantonensis, Petragoricensis, Cuturcensis et Lemovicensis terre ducatus Aquitanie lucrate ».
D’autre part, M. de Bosredon a signalé une charte provenue du château de La Feuillade de Foursac et donnée en 1891 aux Archives de la Dordogne, dans laquelle figure, à la date de 1325, Bertrand de Roquenégade, sénéchal de Saintonge, Périgord, Querci et Limousin.


[1Cartulaire de Fontevrault (ms. latin 5480), t. I, p. 148.

[2Acte publié par Bordier (Philippe de Remi, p. 134). Avec cette date : « Datum apud Jarniacum, die lune in festo sancti Mathie apostoli, anno Domini 1287. » Mais M. Salmon s’est assuré que l’acte, conservé aux Archives de la Charente, porte bien en toutes lettres « millesimo CC octuagesimo sexto ». D’ailleurs, c’est en 1286 (n. st.) que la fête de saint Mathias tombe un lundi.

[3« debita (?) terre que fuit quondam comitis Pictavensis renovata post Ascensionem anno Domini 1287. Philippus de Bello Manerio, miles, senescallus Xanctonensis ». Bordier, Philippe de Remi, p. 133.

[4Olim, t. II, p. 277 et 287.

[5Armand Maichin, Histoire de Saintonge, Poitou, Aunis et Angoumois (Saint-Jean-d’Angely, 1671, in-fol.), part. I, p. 97. Les assertions de Maichin ne peuvent être admises que sous bénéfice d’inventaire, et je n’ai pas cru pouvoir tenir compte de ce qu’il dit de plusieurs prétendus sénéchaux de Saintonge, tels que François de Nugeville en 1287, Pierre de Baillac en 1300, Jean de Court-Palais en 1302, Pierre de Villeblouyn ( ?) en 1303, Guy Chevrier en 1307.

[6Collection Moreau, vol. 210, fol. 106. – Cartul. de Fontevrault, t. I, p. 23. – Note de Du Cange, ms. français 9497, p. 385.

[7La note que j’ai prise de cette lettre n’indique pas la source.

[8Collection de Clairambault, vol. 951, p. 153. Le sobriquet de ce sénéchal dans la note de Gaignières est « Piel de Chat ».

[9Inventaire de Robert Mignon, art. 2444, 2455 et 2469.

[10Inventaire, art. 97.

[11« De operibus galearum in dicta senescallia [Xanctonensi] », Inventaire de Robert Mignon, art. 1335. – « De reparatione decem galearum apud Sanctum Savinianum », Ibid., art 2532. – « Guillelmo Vitali, pro custodis galearum apud Ruppellam », Journal du Trésor, au 26 juillet 1298.

[12Il est possible que le titre de sénéchal n’ait été conféré à Hugues de La Celle qu’en 1311, ou même 1312.

[13« Compotus domini Hugonis de Cella, militis, de pluribus subsidiis, inquestis et viagiis factis per eum, ab anno 1309 usque ad annum 1316, in senescallia Xanctonensi et baillivia Lemovicensi et alliis locis… », Inventaire de Robert Mignon, art. 1415.

[14« Menardus Macherali, clericus tunc custos sigilli seneschallie constituti supra pontem Xanctonensem pro illustri domino nostro Francorum rege », Arch. hist. de la Saintonge, t. XXI, p. 67. – Cf. un acte du 6 février 1324 (n. st.) passé au nom de « Petrus de Montibus, tunc custos sigilli senescallie Xantonensis, constituti super pontem Xantonensem pro illustri domino nostro Francorum rege », Cartul. saintongeais de la Trinité de Vendôme, t. XXII des Archives hist. de la Saintonge, p. 207 [ou 307 ?].

[15« Actum Ruppelle, coram nobis Johanne Bertrandi, milite domini nostri ejusque senescallo Xantonensi, die jovis post festum beatorum Jacobi et Christophori, anno Domini M CCC sexto decimo. Cum statutu sigillorum regis stricti juris censeantur, nec de casibus seu contractibus non sigillatis sigillis predictis vel eorum aliquo, cognicio ad executorum seu sigillorum (sic) cujuslibet sigilli predicti spectare noscatur, pronunciamus presentibus ad hec discretis viris magistris Petro Pastorelli, procuratore regis, et Gaudefrido Monerii ( ?), sigillifero regis in Rupella, deliberatoque super his consilio sapientum, cognicionem cujusdam retractus seu cause mote occasione ejusdem retractus inter Gerardum de La Chambre, tam suo quam filii sui nomine, ex una parte, et magistrum Guillelmum Portitorum, ex altera, coram sigillifero regis de Rupella, ad dictam sigilliferum pertinere non debere, et obeissanciam dicti retractus et cause per dictum sigilliferum esse reddendam majori de Rupella, eam petenti, cum retractus hujusmodi sub sigillo predicto non fuit redactus nec sigillatus, licet venditio [de qua] retractus petitur esset sigillo predicto sigillata. Actum et datum ut supra. » Copie du 25 février 1592, ms. Français 16906, fol. 74.

[16Charte de Philippe le Long, à la Bibl. nat., Nouv. acq. lat. 2344, pièce 5. Cf. Olim, t. II, p. 629.

[17« Pro capiendis et ponendis in manu regis omnibus castris vicecomit. de Alneto, de Pontibus, de Taillebourt, et omnibus aliis castris fronteriarum maris et Vasconie, cujuscumque dominii essent, et pro eisdem castris muniendis de certis personis, victualibus et aliis ». Journal du Trésor de Charles le Bel, p. 851, au 9 novembre 1325.

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