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1346-1380 : la grande pitié des diocèses de Saintes et d’Angoulême pendant la guerre de Cent ans (II)

mercredi 20 juin 2012, par Christian, 1377 visites.

Dans ce deuxième ouvrage, en deux volumes et quelque 860 pages, le P. Henri Denifle revient en arrière pour couvrir toute la période allant jusqu’à la mort de Charles V. Il entre cette fois dans le détail des événements militaires et consacre de nombreuses pages aux exactions des Compagnies de routiers mais, s’agissant de nos trois provinces, la moisson est relativement mince sur ces deux sujets. En revanche, comme le précédent livre (1418-1453 : la grande pitié des diocèses d’Angoulême et de Saintes pendant la guerre de Cent Ans (I)), celui-ci est sans équivalent pour les trois passages qui énumèrent les établissements religieux dévastés au cours de cette quarantaine d’années.

Le récit des opérations françaises et anglaises est trop succinct pour présenter un grand intérêt, mais la bibliographie recèle quelques pépites qu’on pourra exploiter en suivant les liens hypertextes. S’agissant des Compagnies, Denifle relève lui-même la pauvreté de la documentation relative à la Saintonge et à l’Angoumois, ce qui explique qu’il n’ait pas trouvé grand-chose chez les historeins locaux. En revanche, l’exploitation des archives du Vatican lui a permis de dresser la liste de plus d’une quarantaine d’églises, abbayes ou prieurés ruinés pendant cette période.

 Le contexte militaire : flux et reflux

1346. La chevauchée de Derby

Le récit en a déjà été reproduit dans l’article 1346 - la chevauchée de Derby en Poitou et Saintonge. Il y est question notamment des abbayes de Saint-Jean d’Angély, de la Grâce-Dieu, de Tonnay-Charente et de Fontdouce, des prieurés de Soubise et de Chalais ainsi que des établissements de Saintes (Saint-Eutrope, Saint-Vivien, Notre-Dame). On verra plus loin que Denifle attribue aussi à Derby le ravage de Bassac.

La contre-offensive de 1351

Au mois de juillet [1351], les Français, après avoir conquis auparavant plusieurs villes et places fortes, comme la ville et le château de Lusignan, commencèrent sous Charles d’Espagne le siège de Saint-Jean-d’Angely, occupé par les Anglais. Le roi Jean y vint en personne. La ville se rendit entre le 30 août et le 5 septembre. Charles d’Espagne prit plusieurs autres villes du Poitou, de sorte que, vers 1352, le Poitou fut presque débarrassé des Anglais. Ceux-ci perdirent aussi du terrain en Angoumois et en Limousin. En 1352, Arnould d’Audrehem, maréchal de France, recouvra Nontron, Moncheroulz, Maisonnais, Saint-Amand, Montbrun. Toutefois, après le 8 juillet 1353, il fut battu à Comborn (Corrèze) au diocèse de Limoges, par les Anglais et les Gascons (…) [68]

1356. La chevauchée du Prince Noir

Lors de la chevauchée qui s’acheva par sa victoire à Poitiers (1356), le Prince de Galles ne fit que frôler nos régions, faisant étape à Lesterps [117]. En revanche, revenant en Aquitaine avec le roi de France prisonnier, il passa par Ruffec, La Rochefoucauld et Bors [134].

1360-1361. La prise de possession par Chandos

..., soumettre les provinces au roi d’Angleterre n’était pas chose facile. Avant qu’on n’allât prendre la saisine de ces pays, Edouard III voulait être en possession de La Rochelle, et dès le 8 juin 1360 il invita « ses chers et bons amis » le maire et la commune de la ville à envoyer vers lui leurs députés. Grâce à la résistance des habitants, il lui fallut pour arriver à son but sept mois de démarches et de négociations ininterrompues. Le maire de la ville ne fit serment d’obéissance au roi d’Angleterre que le 7 décembre et les habitants le 8 du même mois (1). Mais cela ne servait qu’au for extérieur. « Nous avouerons les Anglais des lèvres, mais de coeur jamais », disaient les notables de la ville (2).
La première province livrée fut le Poitou. Jean Chandos prit possession de Châtellerault dès le 11 septembre ; les 22 et 23 septembre furent consacrés à la prise de possession de Poitiers ; les jours suivants ce fut le tour des autres villes de la province. Mais il ne faut pas croire que ce fut sans résistance. Dans plusieurs lieux, les seigneurs élevaient des discussions qui nécessitaient de nouveaux traités, de telle sorte que quelques villes ne devinrent anglaises que très tard. L’héritage de Clisson et de Belleville ne passa jamais aux Anglais (3). Sauf ces exceptions, la domination anglaise s’étendit sur tout le Poitou, et dura depuis le mois de septembre 1361 jusqu’à la fin de 1372.
La soumission des autres provinces eut lieu dans les mêmes conditions (4), et presque partout Jean Chandos rencontrait des embarras. Dans plusieurs villes de l’Aunis et de la Saintonge, les habitants ne cédaient qu’à la nécessité, comme il arriva aussi dans l’Angoumois dont la capitale refusa tout d’abord de se livrer aux Anglais (5) ; dans le Rouergue qui devait être soumis au commencement de 1362, plusieurs villes fermaient leurs portes aux commissaires anglais et français, ou suscitaient des difficultés. Le sentiment national se manifesta partout, mais en Quercy plus qu’ailleurs ; pourtant ce pays avait été cruellement éprouvé. (…) [372-373]
(1) Martène, Thesaurus novus anecdotorum, I, p. 1427 ; Bardonnet, Procès-verbal de délivrance à Jean Chandos, (Niort), p. 143 suiv. Voy. Hist. de la Rochelle par A. Barbot, dans Archives hist. de la Saintonge et de l’Aunis, t. XIV, p. 171 suiv. ; p. 182, 184. D’autres détails sont donnés par Luce, dans Froissart, VI, p. XVII, not. 6, et Bardonnet, l. c, p. 143 suiv.

(2) Froissart, p. 59.

(3) Voy. sur tous ces points Guérin, Documents concernant le Poitou..., p. XLVIII suiv., LI (en fait LIII).

(4) Cf. Bardonnet, l. c., où est décrite et datée la prise de possession de chaque province (1361 - Prise de possession par l’Angleterre du Poitou, de la Saintonge septentrionale et de l’Angoumois). A. Molinier, Hist. de Languedoc, IX, p. 729, not. 2, donne un résumé pour les villes de Languedoc.

(5) Voy. Hist. de l’Angoumois par Fr. Vigier de la Pile, publ. par Michon (1846), p. LXXX et 43.
Le Prince de Galles, dit "Prince Noir"

1368. La gestion du Prince Noir

Le Prince Noir possédait une seule qualité de Napoléon : il était un stratège perspicace et le plus grand général de son temps ; mais il n’était ni homme d’Etat, ni sage politique, il était incapable d’organiser et d’administrer une principauté ou des provinces acquises. Comme son père, il aimait en temps de paix les plaisirs et le luxe, ce qui avait pour conséquence un déficit annuel considérable. Ce déficit fut augmenté par les dettes contractées à cause de l’expédition en Espagne, qui ne furent pas couvertes, comme c’était convenu, par don Pèdre de Castille. Mal conseillé par John Harewel, évêque de Bath, son chancelier, il demanda des subsides et obtint que la majorité des députés des trois Etats, assemblés à Angoulême le 18 janvier 1368, accordassent un fouage de dix sous par feu pour cinq ans. L’édit respectif fut promulgué le 26 janvier (Voy. Luce, Froissart, t. VII, p. XXVII, not. 3, et XXXV, not. 1). Les seigneurs du Poitou, de l’Angoumois, de la Saintonge, du Limousin, et en général les villes et les populations y consentirent sans difficulté et montrèrent encore la même bienveillance dans l’assemblée de Saintes, au mois d’août. Les États obtinrent en revanche une foule de concessions, et les villes des privilèges. (p. 532-533)

1372. La reconquête par Du Guesclin

C’est seulement au mois de juin 1372 que la France entre dans une période de victoires non interrompues. L’Angoumois, la Saintonge et le Poitou restaient presque entièrement à conquérir. Dès 1371, les Anglais se préparaient à envahir la France par la Guienne et par Calais. Sous les ordres de Jean, comte de Pembroke, nommé lieutenant du roi d’Angleterre en Aquitaine, en remplacement du duc de Lancaster, une flotte mit à la voile à Southampton, le 20 avril 1372, pour se rendre en Guienne. Mais, par l’entremise de Du Guesclin, Henri, roi de Castille, avait envoyé une flotte espagnole, sous les ordres de Boccanegra, de Cabeza de Vaca, Diaz de Rojas. Les deux armées navales se heurtèrent devant la Rochelle le 23 juin, dans un combat terrible qui se termina le second jour, par la destruction complète de la flotte anglaise. Les habitants de la Rochelle refusèrent de porter secours aux Anglais. Le lieutenant du roi d’Angleterre en la principauté d’Aquitaine, Jean de Pembroke même, fut fait prisonnier par les Espagnols qui l’emmenèrent en Espagne, avec tous les autres prisonniers et toutes leurs richesses (1).

C’était un excellent prélude. Avant et pendant que le Parlement de Londres se plaignait que les temps étaient passés où le roi d’Angleterre était appelé par tous « le roi des mers », Du Guesclin, profitant de ce que la Guienne anglaise était sans lieutenant, se contenta d’enlever le territoire aux Anglais. Il fit l’acquisition des lieux l’un après l’autre, de concert avec les ducs de Bourgogne (2) et de Bourbon. Dès 1370, les Français possédaient en Poitou, Châtellerault (3), et peut-être dès 1371, en tout cas avant juillet 1372 (4), l’abbaye de Jard et le château de Poiroux. Alors, tombèrent entre leurs mains Montmorillon, Chauvigny, Lussac, Moncontour, Sainte-Sévère, et, le 7 août 1372, Poitiers, la capitale (5). À la prière de Charles V, les Espagnols vinrent une seconde fois mettre le blocus devant la Rochelle (6). Entre-temps, du 22 au 23 août, devant Soubise, les Français battaient et faisaient prisonniers le redouté Jean de Grailly, captal de Buch, connétable d’Aquitaine, et Thomas de Percy, sénéchal de Poitou (7). Ils s’emparent encore, le 4 septembre, de Saint-Maixent ; le 8, d’Angoulême (8), ville affectionnée particulièrement par le prince de Galles, qui se plaisait à y séjourner.

Le même jour, Du Guesclin, en compagnie des ducs de Berry et de Bourbon, reçut les clefs de la Rochelle. Les habitants faisaient savoir qu’ils étaient et seraient toujours bons Français. On se souvient que jamais ils n’avaient voulu avouer les Anglais de cœur (9). Le 15 septembre, les Français deviennent maîtres de Benon et de Marans dont la garnison, composée d’Allemands, voulait désormais servir la cause française. Le 19, ils prirent Surgères ; le 20, Saint-Jean-d’Angély ; le 24, Taillebourg et Saintes ; les 9 et 10 octobre, Fontenay-le-Comte. Ensuite, ils mirent le siège devant Thouars où tous les chevaliers du Poitou, partisans des Anglais, avaient cherché un refuge. La place se rendit le 1er décembre et les principaux seigneurs du Poitou et de la Saintonge firent leur soumission (10). Tout ceci est vraiment digne d’admiration ; on ne sait quand les Français, et surtout Du Guesclin, prirent quelque repos. Leur plus grand plaisir était de rendre à la couronne de France les provinces perdues par le traité de Bretigny. [p. 568-570]
(On ne donne ici qu’une sélection des notes.)

(1) Froissart, p. 33 à 46 ; Luce, ibid, p. XXIV à XXIX. Grand. chron., p. 333 ; Chron. des quatre premiers Valois, p. 232 ; Walsingham, p. 314 et Contin. Murimuth., p. 211 suiv., donnent un bon exposé ; seulement les chroniqueurs se trompent en disant que la flotte anglaise est venue pour enlever le « siège » de la Rochelle. Cf. encore Chronicle of London, p. 69, et Nicolas, A Hist. of the royal navy, II, p. 141 suiv. et Denys d’Aussy, Campagnes de Duguesclin dans le Poitou et la Saintonge (1372-1375), dans Bulletin de la soc. des Archives historiques. Revue de la Saintonge et de l’Aunis, t. X (1890), p. 329-342. Quant à la joie d’Owen de Galles et sur ce personnage, voy. Kervyn de Lettenhove, Froissart, VIII, p. 435 suiv., 438. Ici même, voir 1372 - La bataille navale de La Rochelle - Chronique de Froissart.

(2) Voy. sur lui E. Petit, Campagne de Philippe le Hardi, dans Mém. de la soc. bourguignonne de géographie et d’histoire, t. II (1883), p. 421-440. Un autre récit instructif est donné par Denys d’Aussy, l. c..

(3) Voy. Luce, Froissart, VII, p. XC, not. 2.

(4) Guérin, Documents concernant le Poitou, p. XXXIII, et p. 126 suiv.

(5) Luce, Froissart, VIII, p. XXXI et suiv. ; Denys d’Aussy, l. c., p. 331 suiv.

(6) Froissart, p. XXXVI.

(7) Grand. chron., p. 336 ; Luce, l. c., p. XXXVII, suiv.

(8) La ville, profitant de l’absence de la majeure partie de la garnison anglaise, refusa d’ouvrir ses portes aux Anglais et se remit sous l’obéissance du roi. Cf. Hist. de l’Angoumois par F. Vigier de la Pile, publ. par Michon, p. XLII, et p. 86, où est la lettre du roi Charles V contenant les privilèges pour Saint-Jean-d’Angely et Angoulême.

(9) Voir ci-dessus. Sur la soumission de La Rochelle, voy. Denys d’Aussy, p. 334 suiv.

(10) Grand. chron., p. 336 suiv. ; Luce, l. c., p. XL à XLV ; Guérin, p. XXXIX à XLII ; Denys d’Aussy, l. c., p. 336 suiv., 338 suiv.

 1348-49. La peste noire

Elle ajoute aux malheurs de la guerre, et Denifle cite à ce propos [note 1, p. 62] « l’abbé des bénédictins de Saint-Cybard, hors les murs d’Angoulême, [qui] écrit : « quod cum (proh dolor) propter guerras mortales regum Francie et Anglie, que in illis partibus terribiliter et notorie viguerunt, et epidemiam, fructus, exitus et proventus camerarie monasterii sint in tantum attenuati, ymo quasi ad nichilum redacti, quod... dictum officium longo tempore in curia vacaverit... quia fructus ipsius sunt ita tenues et exiles, quod nullus pro tam modico Sanctitatem V. super ejusdem impetratione infestare velit... » (Suppl. Clem. VI, n° 21, fol. 93, ad an. 1352, Maii 16). De la même manière se plaint le prieur de Marescacio [Marestay], au dioc. de Saintes (ibid., n° 20, fol. 15, ad an. 1350, Sept. 2). »

Désormais, et jusqu’à la fin de la guerre de Cent ans, les mots de mortalité, de peste, de disette et de guerre s’accumulent lugubrement dans les plaintes incessantes sur les malheurs de la France. La diminution des revenus provint autant de la peste que de la guerre. Dans de courts intervalles, et déjà en 1361-1363, la peste ou une autre épidémie éclatait dans le royaume ou dans quelqu’une des provinces et même dans plusieurs parties de l’Europe. Mais, en France, le fléau, s’ajoutant aux terreurs et aux calamités de la guerre, prenait un caractère plus horrible. La guerre elle-même était un grand ferment pour le fléau. En effet, le Religieux de Saint-Denis raconte que les exhalaisons pestilentielles des cadavres des gens occis dans la guerre, restés au camp sans sépulture, infestèrent l’air et l’atmosphère et qu’à ce fléau se joignirent la dysenterie et plusieurs autres maladies. La peste produisit encore un autre effet semblable à celui qu’occasionnaient les ravages de la guerre ; c’était la ruine des maisons des habitants et souvent des églises. Naturellement, à défaut d’ouvriers on eut aussi peu soin des constructions que des terres. En outre, beaucoup de maisons demeurèrent absolument désertes. (…) Maintes paroisses restaient dépeuplées et sans pasteurs. [63]

 Les compagnies

On fut obligé de licencier les gens d’armes dans ces pays, à cause de la cherté des vivres – On lit cela de Gui de Nesle, capitaine général en Saintonge, en 1350. Voy. E. MOLINIER, Étude sur la vie d’Arnoul d’Audrehem, p. 18 [p. 62 et note 1].

La trêve conclue à Bordeaux [en mars 1357, après des pourparlers entre les Anglais basés à Blaye et les Français basés à Mirambeau, p. 147], loin d’apporter la tranquillité à la France malheureuse, fut au contraire la première cause des ravages inouïs qui vinrent désoler tout le pays. (...) L’Angleterre licencia ses troupes dont elle n’avait plus besoin. La France, abattue par le désastre de Poitiers, n’avait point à licencier une armée qui, par le fait même, n’existait plus. Les capitaines et les soldats licenciés ou dispersés, après s’être accoutumés à vivre de la guerre, se jetèrent dans la carrière des aventures et allèrent combattre pour leur propre compte : « Nul frein ne les arrête ; s’il existe en France des lois qui les menacent, il n’y a plus de gouvernement, plus d’autorité locale en état de les leur appliquer. » C’est ainsi que les soi-disant Compagnies se répandirent partout au XIVe siècle. Bon nombre de leurs capitaines étaient des cadets des plus grandes maisons et appartenaient à la noblesse féodale qui, alors, ne connaissait autre chose que guerroyer et jouir d’une indépendance absolue. Une foule d’aventuriers et de gens sans aveu venaient se joindre à eux. Les scrupules de conscience étaient chose inconnue à ces gens-là. Tantôt ils dépouillaient quelque riche marchand, tantôt un évêque opulent, un abbé ou un prieur, prévôt ou chanoine. Un grand nombre de seigneurs ayant été faits prisonniers et beaucoup d’autres étant restés sur le champ de bataille, il était facile de s’emparer des châteaux et des castels, alors sans défense, où ils s’établissaient commodément. Ils avaient libre champ et en profitèrent. Quelles énormes rançons ces brigands imposaient parfois à leurs victimes, par quelles tortures ils les faisaient passer pour en obtenir les sommes demandées ! Quelquefois les captifs avaient deux ou trois pots de cuivre suspendus aux mains et autant de chaudrons attachés aux pieds ; on leur tenaillait les pouces avec des grésillons. Une autre fois, ils étaient fouettés tout le jour, et la nuit, on les enfermait dans une armoire. Ici, on les coulait, la tête en bas, au fond d’un sac, après leur avoir garrotté bras et jambes. Là, on leur écrasait le ventre sous des mortiers ou des enclumes énormes, qui les étouffaient au point de leur faire sortir l’écume de la bouche. Les rançons ne consistaient pas seulement en argent, mais aussi en chevaux, bestiaux, vivres, armes, toiles, etc., et appauvrissaient autant les campagnards que les citadins et les habitants des châteaux. Pendant la guerre, les brigands avaient appris à considérer l’incendie comme le bouquet de leurs œuvres. Ils le pratiquaient à un degré effroyable. Le plat pays surtout en souffrait davantage. Ils y brûlaient les semailles et les maisons, coupaient les ceps et les arbres, emmenaient le bétail et tout ce qui leur paraissait commode ; la peur seule de ces bandits forçait les paysans à quitter leur patrie. Ils déshonoraient les filles, les religieuses mêmes, ne ménageaient point les femmes mariées et tuaient les vieillards et les enfants, surtout quand ils ne les pouvaient pas rançonner à leur volonté. Finalement, les habitants des campagnes fortifiaient leurs églises et leurs clochers et y cachaient, en cas de besoin, tout leur avoir, pour le mettre en sûreté. Au haut des clochers on avait posté des enfants qui devaient faire le guet et signaler l’approche des hordes de brigands ou de l’ennemi. Aussitôt qu’ils les apercevaient, ces gardiens sonnaient du cor ou tintaient les cloches, et, à l’instant, tous les habitants se réfugiaient au plus vite dans l’église ou dans d’autres endroits qui leur semblaient sûrs (1). (…) C’était la ruine de la campagne et surtout de la campagne fertile ; ces bandits s’abattaient de préférence sur les contrées renommées pour leur fertilité.
Le sort des églises, des couvents et des hospices n’était pourtant pas plus heureux, comme nous allons le voir. Ils furent assiégés par les brigands, qui les prirent, les pillèrent, soit les habitations, soit les églises et les sanctuaires, et les incendièrent ; les ecclésiastiques et les moines furent chargés de fers et soumis à toutes sortes de tortures ; afin d’en extorquer de fortes rançons, ils en emmenèrent quelques-uns, d’autres furent blessés ou tués. Les bandits s’établirent ensuite dans les bâtiments qu’ils fortifièrent afin de se défendre contre les assauts.

Depuis le commencement de l’an 1356 nous le lisons dans les lettres d’Innocent VI, débutant par : Ad reprimendas insolentias, dans lesquelles le pape prononce l’excommunication et d’autres peines sévères contre ces malfaiteurs. Ces bulles concernent les églises, monastères et hôpitaux de certains diocèses et villes, sans que les établissements soient particulièrement nommés. L’un de ces écrits, daté du 29 février 1356, parle des horreurs commises dans le diocèse et la ville de Rodez ; le 2 juin, le Saint-Père nomme le diocèse et la ville d’Angoulême (2) ; le 17 juin, le diocèse et la ville de Saint-Brieuc. L’année suivante, le 28 août, Innocent VI déplore les atrocités commises dans le diocèse et la ville de Lisieux. Ensuite, ces rescrits deviennent très fréquents. En 1358, nous trouvons nommés les diocèses de Cambrai, Rennes, Saint-Malo et Angers. Le 26 mai 1360 Innocent VI a donné des bulles semblables pour Rieux ; le 1er novembre pour Meaux ; le 12 décembre pour Le Mans ; le 20 mars 1361, pour Châlons-sur-Marne. Nous rencontrons encore de telles récriminations sous les papes suivants, jusqu’à Clément VII. [179-182]
(1) Jean de Venette, p. 280, ad an. 1358. Ces malheureux n’avaient souvent pour retraite, avec leurs femmes et leurs enfants, que les bois, les cavernes, le creux des rochers. Voy. Fréville, Bibl. de l’École des chartes, 1re série, t. III. p. 270 suiv. En Picardie, ils creusaient des souterrains et vivaient misérablement au fond de ces humides et obscures cachettes. Fréville l. c., t. V, p. 236.

(2) Reg. Aven. Innocentii, n° 13, fol. 275b.

Avant de ravager la Provence en 1357-1358, le Périgourdin Arnaud de Cervole, dit l’Archiprêtre, s’empara en 1354, avec l’aide d’une petite troupe, des trois châteaux de Cognac, de Merpins et de Jarnac en Saintonge qui appartenaient à Charles d’Espagne, le connétable assassiné. [192]

Un moine brigand rétais

Le Poitou, dont les églises avaient eu grandement à souffrir des Anglais dès 1346, était dans une tranquillité relative (...) vers 1352 ; mais après 1356, cette province fut encore une autre fois infestée par les bandes anglaises. Dans le Bas-Poitou, les routiers surtout étaient la terreur du pays. Donnons ici quelques détails. En 1358, plusieurs laïques armés, faisant partie du diocèse de Luçon, entraient de force dans l’église et la prévôté de Saint-Jean de Montaigu, incendiaient plusieurs maisons, blessaient et chassaient les moines, occupaient et fortifiaient la prévôté après l’avoir pillée et emprisonnaient le prévôt dans un des châteaux voisins pour obtenir à coup sûr de lui une forte rançon. Bientôt, nous trouvons à la tête des routiers et des bandes, des moines commettant des crimes plus terribles que ceux auxquels les laïques seuls s’étaient livrés ; tant la guerre avait déjà dépravé les mœurs et anéanti la discipline ecclésiastique. En compagnie d’une bande recrutée en grande partie dans l’île de Ré, deux moines de l’abbaye bénédictine de Saint-Michel-en-l’Herm, Jean Ami, originaire de l’île de Ré, et Guillaume Mamplet, pillaient la maison de Grues, dépendante du dit monastère et en emportaient le butin dans l’île. Ils occupèrent plusieurs des possessions de l’abbaye et la dépouillèrent aussi des biens et droits qu’elle possédait dans les îles de Loix et d’Ars, d’où elle tirait la plus grande partie de ses ressources. A l’instigation de Jean Ami, une bande attaqua le monastère même, y entra après avoir incendié une porte et brisé les autres, assaillit l’abbé et les moines qui s’étaient enfermés dans une tour de laquelle les ennemis embrasèrent la base pour étouffer ces malheureux par la fumée. Mais ceux-ci ayant réussi à se réfugier dans une autre tour, les brigands les assiégèrent en règle, dirigeant contre eux lances, flèches et pierres. Ils dépouillèrent le monastère de ses biens meubles, consommèrent le vin, détruisirent les lettres, chartes et autres documents, et poursuivirent l’abbé et les moines jusqu’à ce qu’ils eussent reçu des lettres portant le sceau de l’évêque de Luçon, par lesquelles ils étaient acquittés et mis en possession de tout ce qu’ils avaient pillé et dérobé. Ne se trouvant pas encore satisfaits, ils jetèrent la sainte hostie dans un lieu introuvable, emprisonnèrent plusieurs moines et les rançonnèrent après leur avoir fait subir de cruelles tortures (1). En 1360, une autre bande entra à main armée dans le monastère et dans l’église, dévalisant tout et s’emparant des bestiaux. (1) Reg. Aven. Innocent. VI, n° 20, fol. 702b, ad an. 1359, Januarii 13 : « Ven. fratri... episc. Xanctonen. salutem, etc. Juxta pastoralis officii debitum, etc. Sane lamentabilis dil. filior. abbatis et conventus monasterii S. Michaelis in Heremo, O. S. B., Lucionen. dioc., querela nostrum graviter pulsavit auditum quod Johannes Amici et Guillelmus Mamplet, monachi dicti monasterii, associatis sibi quibusdam iniquitatis filiis tam de insula maritima dicta de Re, tue dioc., de qua insula idem Johannes Amici oriundus existit, quam de aliis partibus, domum de Grua dicte Lucionen. dioc., que de membris dicti monasterii existit, invadere ac blada, pannos, ligna, archas, et alia utensilia ibidem existencia rapere et secum ad dictam insulam in predam abducere et abduci facere, ac nonnulla alia bona dicti monasterii occupare, et quod homines dicte insule predictum monasterium bonis et juribus circa eum et etiam in insulis de Legibus et de Ars dicte tue dioc. (ubi pro majori parte fructus, redditus et proventus dicti monasterii existunt, et sine quibus dicti.. abbas et conventus congruam sustentationem habere et hospitalitatem tenere non possunt) spoliant et depredantur, procurare et facere presumpserunt et presumunt, ac insuper nonnulli de dicta insula de Re... adjunctis sibi quampluribus... complicibus dictoque Johanne ad id causam ac opem et operam efficacem dante, dictum monasterium hostiliter invadere ac unam ignis incendio concremare et nonnullas alias portas dicti monasterii frangere et rumpere dictumque.. abbatem et quosdam alios monachos dicti monasterii, qui se in quadam turri ejusdem monasterii timore mortis posuerant, insequi ac ad portas dicte turris fenum et in eo ignem, ut fumus exinde exiens ipsos.. abbatem et monachos suffocaret ponere, ac deinde ipsos abbatem et monachos, qui ut manus eorundem perversorum evaderent quandam aliam turrim dicti monasterii intraverant, in eadem turri obsidere et contra ipsos causa vulnerandi et interficiendi eosdem lanceas, sagittas ac lapides et alia mittere et projicere, et nichilominus vasa aurea et argentea, pannos, culcitras, sargias, linteamina et alia bona dicti monasterii ad dictam insulam deducere, blada et vina... consumere, litteras, cartas et alia instrumenta ad dictum monasterium spectantia rumpere et frangere, ipsosque.. abbatem et monachos tamdiu in ipsa alta turri obsessos tenere, donec idem.. abbas et conventus eis omnia que de bonis dicti monasterii receperant et depredati fuerant, per eorum litteras sigillo ven. fr. nostri.. episcopi Lucionen. signatas, ac promissionibus et stipulationibus variis vallatas remittere et quitare, ipsorum perversorum sevitiam et ferocitatem et ne ad pejora procederent formidantes compulsi fuerunt, ac insuper corpus D. N. J. C., quod in quadam capsa argentea custodiebatur, ignominiose dejicere ita quod postea inveniri nequiret, nonnullos alios ex monachis dicti monasterii capere et aliquandiu captos detinere et ad redemptiones pecuniarias compellere diversis penis et tormentis ausu sacrilego, et tam idem Johannes per se et suos complices et homines de dicta insula de Re nonnullas alias eisdem.. abbati et conventui... injurias et jacturas inferre veriti non fuerunt, et continue non verentur... Super quibus omnibus dicti.. abbas et conventus ad apostol. sedis remedium duxerunt humiliter recurrendum. [Committit de restauratione praemissorum]. Dat. Avinione id. Januar. anno VII ». Cf. Reg. Vat., n° 234, fol. 293. [282-285]

Cela étant, alors même qu’il consacre plus de deux cents pages à l’histoire des « Compagnies », Denifle précise [p. 431-2] : « Je ne trouve, jusqu’à présent, aucun renseignement sur l’apparition des Compagnies en Saintonge et dans l’Angoumois, dont le prince de Galles habita très souvent Angoulême, qui en était la capitale [sic]. Mais on ne parle pas non plus de leurs ravages dans le Périgord et, néanmoins, il existait aussi des Compagnies dans ce pays. »

 Situation dans les deux diocèses avant 1355

Mais la situation était bien pire encore [qu’en Normandie] en Poitou, en Saintonge et dans les contrées méridionales. Nous ne reviendrons pas sur le Poitou dont il a été question plus haut. Mais nous reparlerons d’une abbaye bénédictine déjà mentionnée, celle de Charroux. Le prieuré de Vouharte, du diocèse d’Angoulême, en dépendait et fournissait annuellement une grande partie des revenus de l’abbaye. À partir de 1350, aucun administrateur n’osant plus habiter le prieuré, à cause de la guerre et de l’insécurité générale, les pensions et les secours d’argent manquèrent à l’abbaye, et les moines furent obligés de chercher leurs subsides auprès de leurs parents ou ailleurs (1). [p. 76] (1) L’abbé de Charroux dit que le prieuré est « situatus in medio nationis perverse, in tantum quod sex anni sunt elapsi, non fuit aliquis administrator ausus residere ibidem, et adeo sit collapsus facultatibus, quod a predicto tempore citra vel quasi dicti abbas et conventus non potuerunt habere de predicto prioratu pensiones eis debitas, scil. singulis annis 18 sextaria, quorum sextariorium quodlibet ascendit sarcinam [la charge] duorum equorum ; et ultra tria prebendaria frumenti ; item tria sextaria et tria prebendaria fabarum ; item 5 dolia vini pro sustentatione abbatis et conventus. Item debet facere pictantiam in monasterio abbatie conventui pred., et hospitibus ad dict. mon. declinantibus per medietatem mensis Martii ». Suppl. Innocent. VI, n° 26, fol. 138, ad an. 1355, Jan. 16.
L’abbaye bénédictine de Saint-Étienne de Bassac, du diocèse de Saintes, ne possédait en 1347 que des revenus fort diminués (1) ; en 1358, elle est mentionnée au pape comme dévastée, brûlée et détruite, ainsi que son église (2). Le monastère de Sainte-Marie d’Orme [Notre-Dame d’Oulmes, en Nuaillé] (chanoines réguliers) fut totalement détruit et pillé (3). Les Frères Mineurs de Compreignac virent leur couvent à moitié détruit par la guerre en 1346, et demandèrent la permission de choisir un nouvel emplacement dans l’enceinte de la ville (4). Les Ermites de Saint-Augustin aux environs de La Rochelle eurent un sort plus déplorable encore. Leur couvent et leur église furent complètement démolis en 1347 et eux aussi sollicitèrent un nouvel asile dans l’intérieur de la cité (5). Les Carmes y subirent le même sort (6). Les bénéfices des églises qui étaient en contact avec les Anglais, baissèrent partout de valeur, ainsi en advint-il à Marennes (7). [p. 77] (1) Suppl. Clem. VI, n° 10, fol. 1, ad an. 1347. Jan. 10.

(2) Suppl. Innocent. VI, n° 29, fol. 66b, ad an. 1358, Martii 1 : « ejus ecclesia propter guerras fuit devastata et dirupta et combusta ». En 1371, les revenus furent encore diminués (Reg. Vat. Gregorii XI, n° 282, fol. 176b).

(3) « Monasterium B. Marie de Ulmis, O. S. Aug., Xanctonens. dioc., propter guerras... fuit totaliter destructum, dilapidatum et dissipatum ». Suppl. Innocent. VI, n° 23, fol. 71b ad an. 1353, Febr. 28.

(4) Reg. Vat. Clem. VI, n° 174, fol. 265b, ad an. 1346, Maii 21. [L’existence de Franciscains à Compreignac, Compriaco, dans la « custodie » de Saintes est attestée vers 1350. On pourrait penser à Courpignac, mais citée entre Saintes et Barbezieux, puis Pons, cette"ville" ne peut être que Cognac, où ce couvent était d’abord établi hors les murs, à Gâtebourse : cf P. Martin-Civat, Histoire de Cognac et des Cognaçais, II, p. 276].

(5) « Edificia extra muros ville de Rupella Xanctonen. dioc., in quibus domus seu habitatio vestra existit, ac domum ipsam cum ecclesia et aliis officinis de necessitate pro incolarum dicti loci tuitione et potiori futurorum cautela oportuit omnino dirui ». Reg. Vat. Clem. VI, n° 180, fol. 224, ad an. 1347, Jun. 2.

(6) Reg. Vat. Clem. VI, n° 184, fol. 95b, ad an. 1347, Jul. 5. Les habitants ont supplié le pape pour obtenir une place dans la ville.

(7) « de par. ecclesia de Salis in Marenno prope mare ». Suppl. Clem. VI, n° 18, fol. 24, in 2a parte.

 La situation à la veille du traité de Brétigny (1360)

Nous avons vu que l’Angoumois était depuis longtemps infesté. On peut dire que les Anglais étaient maîtres de l’Angoumois et de la Saintonge depuis quelques années. La situation ne s’améliora pas après la trêve de Bordeaux. Plusieurs villes, comme Cognac par exemple, furent forcées d’ouvrir leurs portes à des détachements anglo-gascons, qui y tinrent garnison (1). Ces lieux occupés par les ennemis étaient un danger continuel pour le pays et les monastères. Il y avait très peu d’églises comme le prieuré de Bouteville, lequel fut enrichi par les aumônes du prince de Galles, qui y avait aussi fait reconstruire le réfectoire (2).
L’abbaye bénédictine de Saint-Cybard, hors les murs de la ville d’Angoulême, qui en 1352 se plaint auprès de Clément VI (3), vit aussi ses prieurés désolés en 1359. Le prieuré de la Chasseigne était par suite des guerres dans un état si misérable que le prieur le résigna entre les mains de l’abbé de Saint-Cybard et s’efforçait ensuite d’obtenir le prieuré de Gillon, du diocèse de Vienne (4). Les guerres incessantes causaient tant de dommages aux maisons et aux revenus de l’abbaye des Bénédictines de Saint-Ausone que l’abbesse et les religieuses étaient obligées de mendier (5). Dans cette province, l’état des choses alla toujours en empirant, de sorte qu’au xve siècle, elle était presque dépeuplée et les deux monastères cités étaient inhabitables (6).

Durant ces guerres, la Saintonge fut une des provinces les plus continuellement exposées à l’ennemi (7). Depuis longtemps (8), l’état des églises et monastères était déplorable, et cette détresse augmentait de jour en jour.

L’abbaye de Sainte-Marie de Saintes resta dans la pauvreté (9) ; pour cette cause Innocent VI, le 8 février 1358, permit à l’abbesse de jouir en commande du prieuré de Saint-Denys d’Oléron (10).

Le prieuré de Saint-Augustin de Rochefort était tellement ruiné dans ses édifices, tellement dépeuplé et dépourvu de ressources que ses revenus ne suffisaient pas à faire vivre pauvrement une seule personne et que ce prieuré était dans l’impossibilité de payer chaque année ses redevances à celui de Saint-Vivien hors des murs de Saintes, et ce dernier prieuré fut aussi affecté des mêmes maux. En 1357, il y avait déjà plusieurs années que le prieuré de Rochefort était sans prieur (11).

Le prieuré de Boscamenant fut tout à fait ruiné dans ses revenus par les Anglais, « dans la gorge desquels » il était situé (12).

Le prieuré de La Jarrie et les maisons de Breuil et d’Ors de l’ordre de Grandmont étaient détruits, soit totalement soit en partie (13).

Le prieuré bénédictin de Saint-Martial de Vitaterne était inhabitable, les moines durent le quitter (14).

En 1363, par suite des guerres passées et des épidémies, l’abbaye de Saint-Augustin de Notre-Dame de Sablonceaux était dépourvue de religieux et surtout d’hommes lettrés (15), l’église était ruinée (16), et le monastère appauvri (17). L’abbaye ne parvenait pas à se relever, et au xve siècle elle fut foudroyée de nouveau (18).

À mon avis, les documents suivants regardent aussi l’époque qui précède la paix de Bretigny. En 1364, le monastère Saint-Eloy de la Rochelle était totalement détruit ; la maison de la recluse Jeanne Bourdine, située proche du couvent, le fut également (19).

L’église et le couvent des Frères Prêcheurs de Pons, hors les murs, à l’exception d’une chapelle, étaient incendiés et détruits (20). En 1381, les Frères n’étaient pas encore parfaitement rétablis dans la ville (21).

L’église de l’abbaye bénédictine de Font-Douce entre Saint-Jean d’Angély et Saintes, était à moitié tombée, et le monastère était tellement ruiné et appauvri qu’en 1365 les religieux, pour les réparer, imploraient le secours du pape (22). [279-282]
(1) Voy. Marvaud, Études historiques sur la ville de Cognac (1870), I, p. 149.

(2) Marvaud, l. c., p. 156.

(3) Voy. ci-dessus, p. 62. not. 1, et Reg. Vat., n° 209, fol. 150.

(4) Suppl. Innocent. VI, n° 30, fol. 40b, ad an. 1359, Martii 30 : « Supplicat S. V. Fortanerius de Villata, monachus expresse professus monasterii Sancti Eparchii in suburbio civitatis Engolismen., Ord. S. Ben., ac in presbyteratus ordine constitutus, olim prioratum de Chassanhas dioc. Engolismen. obtinens, quem pro eo in manibus abbatis dicti monasterii penitus dereliquit, quia guerrarum discriminibus desolatus extiterat, nec exinde utilitatem aliquam poterat reportare, quatenus sibi de prioratu de Gilone, dioc. Viennen. per monachos monasterii sancti Theodori dicti Ord. ejusdem Viennen. dioc. solito gubernari [fructus 40 libr. turon.] vacantem ad presens... dignemini providere... — Fiat. G. Dat. Avinione iij kal. Aprilis anno septimo. »

(5) Reg. Vat. Urbani V, n° 251, fol. 207b, ad an. 1364, Febr. 7 : « Universis christifidelibus, etc.. salutem., etc. Licet is, etc. Cum itaque sicut accepimus monasterium S. Ausonii in suburbio Engolismen., O. S. B., propter guerrarum turbines que in illis partibus longo tempore viguerunt, adeo in edifîciis collapsum ac in redditibus et facultatibus diminutum fuit, quod dil. in Christo filie abbatissa et moniales ejusdem monasterii mendicare coguntur [De indulgentiis cum eleemosynis]. Dat. Avinione vij id. Februarii an. secundo ».

(6) Voy. Denifle, 1418-1453 : la grande pitié des diocèses d’Angoulême et de Saintes pendant la guerre de Cent Ans (I), n° 377.

(7) Massiou, Hist. de la Saintonge et de l’Aunis, III (1838), p. 69, parle seulement en général des bandes de soudards qui, après 1356, erraient de ville en ville, pillant châteaux et chaumières, sans apporter un seul fait. L. Délayant, Hist. du département de la Charente-Inférieure (1872), p. 133 suiv. donne moins encore. De Tilly, La Saintonge sous la domination anglaise, dans la Revue des Sociétés savantes, 5e sér., t. I, p. 461, ne parle que de quelques événements postérieurs à 1360.

(8) Voyez 1346 - la chevauchée de Derby en Poitou et Saintonge et ci-dessus, p. 77.

(9) Voy. 1346 - la chevauchée de Derby en Poitou et Saintonge. Cf. encore la lettre de Clément VI, du 12 juillet 1351 dans Archives histor. de la Saintonge et de l’Aunis, XI, p. 434 suiv.. Ce document et celui qui est cité dans la note suivante, sont les seuls dans cette riche collection de 26 volumes qui se rapportent à l’époque que nous étudions.

(10) Archiv. hist. de la Saintonge, XI, p. 438 suiv..

(11) Suppl. Innocent. VI, n° 27, fol. 73, ad an. 1357, Martii 11 : « Sanctissimo... domino Innocentio... ejus devotus filius Helias, prior prioratus S. Viviani in suburbio Xancton., Ord. S. Augustini... Hinc est... quod cum prioratus de Ruppeforti, Xanctonen. dioc., a predicto meo prioratu dependens, nunc sit et diu fuerit guerra adeo consumptus edificiis, populo et facultatibus denudatus, quod fere singularis persona de ejus proventibus posset vitam tenuem sustentare, licet exinde conventus meus solitus sit et debeat anno quolibet alimentorum suorum percipere portionem..., in curia vestra vacet ad presens et diu vacaverit, devocius supplico... quatenus de prioratu predicto de Ruppeforti... viro religioso et honesto fratri Ademaro Fabri, presbytero ipsius mei prioratus, canonico regulari professo... dignetur misericorditer providere. In cujus supplicationis testimonium, etc. Datum die tertia mensis Octobris anno Domini millesimo trecentesimo quinquagesimo quinto. — Fiat. G. Dat. Avinione v id. Martii anno quinto ».

(12) Ibid., fol. 100, ad an. 1357, April. 30 : « ... prioratus sine cura de Bosco Esmonees... fructus sunt plurimum diminuti propter guerras et Anglicos, in quorum faucibus et confinibus existit... »

(13) Suppl. Innocent. VI, n° 32, fol. 9, ad an. 1361, Januarii 17 : « Sanctissime pater. Cum prioratus de Jarrico et domus de Brolio et de Ursia, eidem prioratui unite, Ord. Grandimonten, Xanctonen. dioc, propter guerras penitus aut quasi destructi existant [de indulgentiis cum eleemosynis]. — Fiat de uno anno et XL diebus. Dat. Avinione xvj. kal. Februarii anno nono ». Il s’agit en fait du prieuré du Jarry, à Bussac, et des maisons d’Embreuil, à Grézac, et d’Ourse, à Saint-Germain de Vibrac : cf. Etablissements Grandmontains dans les diocèses de Poitiers, Saintes et Angoulême + carte .

(14) Reg. Vat. Urb. V, n° 252, fol. 142b, ad an. 1363, Octob. 13 : « Universis christifidelibus, etc. salutem, etc. Licet is, etc. Cum itaque sicut accepimus monasterium sancti Martialis de Vita eterna, O. S. B., Xanctonen. dioc., occasione guerrarum, que diu in illis partibus ingruerunt, adeo in suis domibus sit destructum et deditum in ruinam, quod prior et monachi... non valent in eo habitare seu ipsorum inibi capita reclinare [de indulgentiis cum eleemosynis]. Dat. Avinione iij idus Octobris an. primo ».

(15) Suppl. Urb. V, n° 37, fol. 79, ad an. 1363, Jun. 9 : « Supplicat S. V. devota creatura vestra Galhardus abbas monasterii M. B. de Sabloncellis, Ord. S. Aug., Xanctonen. dioc., quatenus sibi, qui ut monasterium ipsum, quod propter guerras et pestilentias que in illis partibus durissime viguerunt religiosis et potissime literatis destitutum multipliciter existit personis religiosis in sufficienti litteratura fundatis, decoretur et fulgeat, cordialiter affectat, specialem gratiam facientes ut ipse iiij personas ydoneas, quas ipse duxerit eligendas, in suos et dicti monasterii canonicos instituere et recipere ac eis regularem habitum exhibere (ipsius monasterii conventus non petito assensu, quibuscumque statutis et consuetudinibus monasterii predicti in contrarium editis nequaquam obstantibus) valeat eidem indulgere dignemini cum clausulis oportunis. — Fiat. B. Dat. Avinione v id. Junii anno primo ».

(16) Reg. Vat. Urb. V, n° 252, fol. 169b, ad an. 1363, Januarii 18.

(17) Ibid., n° 251, fol. 29b, ad an. 1365, Febr. 26.

(18) Denifle, 1418-1453 : la grande pitié des diocèses d’Angoulême et de Saintes pendant la guerre de Cent Ans (I), n° 452.

(19) Suppl. Urb. V, n° 40, fol. 107, ad an. 1364, April. 17 : « Significat S. V. humilis et devota vestra Johanna Bourdine, vidua reclusa prope monasterium S. Eligii de Rupella, Xanctonen. dioc., quod monasterium predictum S. Eligii et locus sue habi[ta]tionis, in quo penitenciam suam faciebat, fuit ad terram propter guerras dominorum regni Francie et Anglie positi et prostrati, quod ipsa non potest in dicto loco habitationis propter ipsius loci destructionem [habitare], et cum ipsa, que carnes suas macerare et vexare desiderabat, sanctum sepulcrum dominicum et alia loca ultramarina visitare [desideret] quod sibi non conceditur tam propter inhibitionem per S. V. generaliter factam quam etiam propter antiquitatem et corporis debilitatem, et confessor S. V. eidem consilium dederit quod iterum redeat ad locum conclusum suum, et locus sit totaliter destructus.... [Indulgentia pro benefactoribus]. Fiat, B. Dat. Avinione quinto decimo kal. Maii, anno secundo ».

(20) Reg. Vat. Urb. V, n° 251, fol. 207b ; 253, fol. 118, ad an. 1364, Januar. 7.

(21) Reg. Vat. Clem. VII, n° 293, fol. 128.

(22) Reg. Vat. Urbani V, n° 254. fol. 57b, ad an. 1365, Mart. 15 : « Universis christifidelibus, etc. salutem, etc. Ecclesiarum, etc. Cum autem sicut accepimus ecclesia monasterii Fontis Dulcis, O. S. B., Xanctonen. dioc., propter guerras que in regno Francie dudum ingruerunt, pro media parte corruerit, et ad eam reparandam facultates dicti monasterii, quod propter guerras predictas multipliciter est collapsum, non suppetant, universitatem vestram rogamus, monemus et hortamur attente, vobis in remissionem peccaminum injungentes, quatenus de bonis a Deo vobis collatis ad reparationem ejusdem ecclesie vestras pias elemosinas et grata caritatis subsidia erogetis, ut per subventionem vestram hujusmodi ecclesia ipsa reparari valeat, vosque per hec et alia bona que Domino inspirante feceritis ad eterna possitis felicitatis gaudia pervenire... [Indulgentiae]. Datum Avinione non. Martii an. tertio ».

 La situation depuis le traité de Bretigny

Le diocèse d’Angoulême, comme toute la province, était devenu peu à peu désert et dépeuplé, par le fait des guerres et des incursions des bandes ; les bénéfices ecclésiastiques de la ville et du diocèse ne rapportaient plus rien : la réunion de trois d’entre eux n’aurait pu suffire aux besoins d’un seul. C’est un document de 1427 qui nous en informe (1). L’abbé Pierre, de l’abbaye augustinienne de La Couronne, avait été déjà en 1355 dispensé « a prestatione communis servitii » à cause des guerres et de la pauvreté (2). Les Frères Prêcheurs de la ville n’avaient pas encore pu achever, en 1372, leur nouveau couvent ni la nouvelle église (3). Les deux prieurés bénédictins de Saint-Maurice de Montbron et de Saint-Jacques de Terne sont signalés, en 1388 et en 1393, comme détruits à cause des guerres (4). Pour le premier de ces prieurés, cela dut arriver longtemps avant, parce que l’hôpital de la même ville était incendié et en ruines en 1379 (5). Ainsi déjà avant cette année, l’église du prieuré augustinien de Ventouse partageait le même sort (6). [p. 650-651]

L’église cathédrale même partageait le sort des autres : elle était détériorée dans ses bâtiments et diminuée dans ses revenus, « destructa et in suis redditibus diminuta » Reg. Aven. Clement. VII, n° 26, fol. 308b, ad an. 1382, Octob. 25. L’église paroissiale de Sers (« de Sertis ») était tout à fait détruite (ibid., fol. 349b, ad an. 1382, Septemb. 11). L’abbaye cistercienne de Bornet (7) était arrivée à une ruine telle que deux moines à peine pouvaient y être entretenus (ibid., fol. 351b, ad an. 1381, Decembr. 8). [Additions, p. 848]
(1) DENIFLE, 1418-1453 : la grande pitié des diocèses d’Angoulême et de Saintes pendant la guerre de Cent Ans (I), n° 374. Cf. n° 376, 377.

(2) Arch. Vat., Oblig., n° 27, ad an. 1355, Maii 2.

(3) Reg. Aven. Gregor. XI, n° 13, fol. 421b ad an. 1372, Octobr. 28.

(4) Reg. Vat. Clement. VII, n° 299, fol. 110 ; n° 307, fol. 471. « S. Mauritii Montisberulphi » ; « S. Jacobii de Tharna ». Cf. Michon, Statistique monumentale de la Charente, 1844, p. 228 ; CASSINI, n° 69 : Lucé la Terne.

(5) Reg. Aven. Clem. VII, n° 12, fol 189b, ad an. 1379, Septemb. 28 : « Universis, etc. Cum… hospitale pauperum in loco de Monteberulpho, Engolismen. dioc., in quo ut asseritur pauperibus ad ipsum declinantibus solebant fieri multa bona, propter guerras maximas que in illis partibus viguerunt, totaliter sit combustum, et adeo posîtum ad ruinam quod predicti pauperes nequeunt inibi recceptari nec... commode sustentari... [hortatur ad eleemosynas pro reparatione, indulgentiis propositis], Dat. Avinione IV kal. Octobris an. I ».

(6) Reg. Aven Clement. VII, n° 11, fol. 276b, ad an. 1379, Septemb, 6 : « Ecclesia prioratus de Ventosa... per inimicos regni Francie combusta ».

(7) Janauschek, Origines cistercienses, p. XLVIII (autre source), compte cette abbaye parmi les « Monasteria Cisterciensibus perperam ascripta », et il prétend, avec un peu trop d’assurance que « soli Galliae christianae auctores hoc monasterium Ord. primum Benedictini, postea Cisterciensis fuisse statuunt. » Il se trompe ; l’abbaye est aussi dans Reg. Vat. nommée : « Ord. Cisterc. », et peut-être avec raison.
L’église de Saintes commençait à s’appauvrir dès le début de la guerre, comme dit le chapitre en 1418 ; elle était depuis dans un continuel embarras (1). L’abbaye bénédictine de Saint-Etienne de Bassac, ruinée de fond en comble en 1346 par le comte de Derby (2), jouissait à cette époque d’une existence plus tranquille, parce qu’elle avait dû construire des fortifications ; au contraire, les moines de l’abbaye bénédictine de Saint-Jean-d’Angely, détruite simultanément par le même comte (3), devaient se réfugier en 1382 chez leurs confrères de Bassac (4). L’église et le prieuré bénédictin de Saint-Jean-du-Sable, détruits à la suite des guerres, reçurent des indulgences le 5 février 1374 (5), et, le 29 mai 1375, l’église paroissiale Saint-Pierre de Germignac, qui fut en partie ruinée et dépouillée par les ennemis de tous ses biens (6). L’église, l’habitation, la sacristie, le cloître, le dortoir et l’infirmerie des Ermites de Saint-Augustin de La Rochelle furent détruits par un incendie (7) ; le clocher de l’église paroissiale de La Jarrie fut détruit et les habitations des prêtres furent brûlées (8). L’église paroissiale de Saint-Martin-de-Sanzay [de Gensac] était presque entièrement démolie (9). Les paroissiens de Sainte-Soline, près La Rochelle, essayaient de sauver leurs joyaux, croix, calices, reliquaires. livres et autres ustensiles ecclésiastiques en les portant dans cette ville où ils périrent par un incendie, et leur église paroissiale eut à souffrir toute la série des maux infligés par les bandes (10). L’hôpital ou l’aumônerie de Sainte-Croix de Mauzé, qui recevait les veuves, les orphelins et les pauvres, tomba en ruines à cause des guerres et resta appauvrie (11). L’état de l’hôpital s’aggrava au xve siècle (12). L’abbaye cistercienne de l’île de Ré elle-même était en ruines en 1381, après avoir été incendiée avec quelques granges, de sorte que l’office divin y fut presque interrompu (13). L’île d’Oléron avait aussi souffert des incursions des bandes à partir de 1380 et l’église collégiale de Saint-Jacques était atteinte par elles (14). [p. 651-652]

Le prieuré des religieuses de Prémontré de Mirambeau (« de Mirembello Artaudi »), à cause de la guerre et de la destruction de la patrie (« propter destructionem patrie »), avait tant à souffrir que la plus grande partie des soeurs devaient se réfugier dans une maison de La Rochelle et y rester de longues années (Reg. Aven. Clement. VII, n° 26, fol. 150, ad an. 1382. Octobr. 15). La chapelle et l’hôpital du Saint-Esprit d’Aigrefeuille étaient détruits et dépouillés de leurs ressources. (Reg. Aven. Clement. VII, n° 26, fol. 167, ad an. 1382, Julii 12). [Additions, p. 848]
(1) DENIFLE, 1418-1453 : la grande pitié des diocèses d’Angoulême et de Saintes pendant la guerre de Cent Ans (I), n° 431.

(2) DENISE, L’abbaye de St-Etienne de Bassac (Angoulême, 1881), p. 19.

(3) 1346 - la chevauchée de Derby en Poitou et Saintonge.

(4) DENISE, l. c.

(5) Reg. Aven. Gregor. XI, n° 21, fol. 283. « S. Johannes de Sabulo ». Saint-Jean-du-Sable, dans l’Aunis, n’est pas seulement indiqué dans la carte « du pays de Xaintonge » de H. Hondius (1635), mais encore dans Cassini, n° 101, au sud d’Angoulins.

(6) Reg. Vat., n° 286, fol. 224.

(7) Reg. Vat. Clement. VII, n° 292, fol. 115, ad an. 1380, Maii 28.

(8) Ibid. n° 297, fol. 116b ad an.1386, Jul. 25 : « De Jarria ».

(9) Reg. Aven. Clement. VII, n° 12. fol. 75b, ad an. 1379, Martii 1 : « Parroch. ecclesia S. Martini de Gensiaco.... in majori sui parte destructa ». Hondius (1635) écrit « St Martin de Sarsey », Cassini (n° 102) « St Martin de Sarsay ». [En fait, tout milite pour reconnaître ici Gensac, près de Cognac - auj. Gensac-la-Pallue].

(10) Reg. Aven. Clement. VII, n° 22, fol. 230b, ad an. 1381, Martii 6. [Cette paroisse est probablement celle de Sainte-Soulle].

(11) Reg. Vat. Clement. VII, n° 298, fol. 51 b, ad an. 1387, Maii 21 : « De Mausiaco ».

(12) Denifle, 1418-1453 : la grande pitié des diocèses d’Angoulême et de Saintes pendant la guerre de Cent Ans (I), n° 456.

(13) Reg. Aven. Clement. VII, n° 22, fol. 290, ad an. 1381 Octobr. 16 : « propter guerras et alias pestes... in suis edificiis collapsum et etiam ignis incendio cum non nullis grangiis ipsius sit combustum. »

(14) Reg. Vat. Clement. VII, n° 299, fol. 116. ad an. 1388.

Voir en ligne : La désolation des églises, monastères et hôpitaux en France pendant la guerre de Cent ans, tome II (1899)

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