Histoire Passion - Saintonge Aunis Angoumois

Accueil > Hommes et femmes de notre histoire > Grandes familles > Coëtivy (de) > 1461 - Inventaire de l’hôtel de Faye, près de Saintes (17) (...)

1461 - Inventaire de l’hôtel de Faye, près de Saintes (17) d’Olivier de Coëtivy

dimanche 13 mai 2007, par Freddy Bossy, Pierre, 2877 visites.

26 décembre 1461 - Enumération et estimation des ustensiles, meubles, linge, armes, provisions et autres objets qui garnissaient l’hôtel de Faye, près Saintes, appartenant à Olivier de Coëtivy, seigneur de Taillebourg.

Du lard, trois salades (en métal), des arbalètes, trois brigandines, un ribaudequin, etc. : inventaire de la maison d’un seigneur de guerre où il y a de quoi soutenir un siège, mais pas beaucoup de confort.

Au sujet de la seigneurie de Faye, près de Saintes, une notice extraite du tome XIII (1885) des Archives Historiques de Saintonge et d’Aunis
Et pour accéder à la version en ligne de ce tome, voir cette page

- Glossaire des mots oubliés.
- Monnaies et mesures citées dans ce document

Source : Archives Historiques de Saintonge et d’Aunis - T. 1 - 1874 - Par Paul Marchegay - C’est la dixième pièce d’une série intitulée "Documents tirés des archives du duc de la Trémoille".

C’est la déclaracion des biens meubles qui estoyent en l’oustel et court de Faye, au temps que maistre Guillaume de Montgaillart et Jehan Chevrier se intruisirent et boutèrent par force et violence oudit hostel, terre et seigneurie dudit lieu de Faye, en despoillant messire Olivier de Coectivy, chevalier, sgr de Taillebourg et de Didonne, de ladicte terre et seigneurie, qui fut le XXVIe jour de décembre l’an mil IIIIC LXI.

Laquelle déclaracion ledit chevalier baille par devers vous monsr maistre Berthelemv Claustre, conseiller du roy nostre sire en sa court de parlement et commissaire d’icellui seigneur en ceste partie, ledit chevalier ou son procureur, pour faire exstimacion d’iceulxdiz biens ; lesquelx biens meubles lesdiz Montgaillart et Chevrier, et chascun d’eulx, sont condampnez rendre et restituer audit chevalier par ledit arrest, ou la juste valeur d’iceulx [1]

Premièrement troys couches [2] de plume garnies de traversiers et de troys couvertes, valant chascune vingt escuz d’or ; et pour ce LX escuz d’or.

Item deux paelles d’aran, l’une tenant VI seilleaux d’eaue et l’autre cinq ; valant cinq escuz.

Deux [3] autres paelles d’aran, l’une tenant III seilleaux d’eaue et l’autre deux, valans troys escuz.

Une grant chaudière tenant deux seilleaux d’eaue, valant six escuz d’or.

Une paelle d’acier à queuhe, valant ung escu.

Ung paellon, deux cuillières d’aran, valant VI solz VIII deniers.

Ung mortier de métal, valant II escuz.

Ung pot de cuyvre, valant II escuz.

Dix pippes marchandes de froment, valant chascun boisseau X solz tournoys ; pour ce LX réaulx.

Six pippes de vin, valant la pippe dix escuz ; pour ce LX escuz.

Deux pans à prendre bestes sauvages, valant trente escuz d’or.

Quatre douzaines de laz à grosses bestes et troys douzaines de petiz laz à chevreulx, valant le tout XV livres tournoys.

Quatre arbalestes de passe, garnies chascune de son tour pour les bender, valant chascune pièce six escuz d’or ; pour ce XXIIII escuz.

Deux autres petites arbalestes portatives, garnies chascune d’un baudrié, valans les deux six escuz d’or.

Six douzaines de gros trait, valans LX solz.

Trois douzaines de menu trait, valans XXII solz VI deniers.

Deux couleuvrines de mestal, valans XX escuz d’or.

Ung cannon de fer, valant C solz tournoys.

Ung ribaudequin de fer, valant C solz.

Deux arcs et deux trosses, valans IIII escuz d’or.

Deux espioulx de chasse, II escuz d’or.

Ung espioul d’armes, ung escu.

Deux voulges, valans IIII escuz.

Troys brigandines, valans XVIII escuz d’or.

Troys sallades, dont l’une estoit garnie d’argent, valans les troys XII escuz.

Deux espèes, valans II escuz.

Deux javelines et une langue de beuf [4], valans ung escu.

Deux dagues, valans deux escuz.

Deux landiers, valans I escu.

Une greille, valant V solz.

Une palle de fer, valant V [solz].

Une broche de fer, valant X solz.

Ung trépié, valant XV solz.

Deux forches de fer à deux doyz, valans V solz.

Une forte ayssée, valant IIII solz II deniers.

Deux coignées, valans XX solz.

Deux sarpes pour faires hayes, valans X solz.

Deux costez de lart et huit jambons, valans le tout deux escuz.

Troys jumens de cabanne [5] et ung poulain d’un an, valans XX escuz d’or.

IIIIXX chiefz [6] tant gelines que chappons et onze chiefz de cannez [7], valans LXX solz.

Ung porc de bassye, valant LX solz.

Ung coffre de Flandres, ouquel avoit troys douzaines de linceulx de troys toilles chascun, valans lesdiz coffre et linceulx cinquante escuz.

Ung autre coffre quarré, ouquel avoit une douzaine de linceulx de deux toilles, quatre touailles fines ouvrées, l’une à ouvrage de Venise et les troys [autres] à Damas, et huit longières de mesme façon, le tout de quatre aulnes de long ; valans le tout XX livres tournoys.

Ung autre coffre quarré, ouquel avoit six grosses touailles et quatre grosses longières, valans le tout six livres.

Deux plains fustz de pippe de chanvre et lin, tant bréé que pessellé, valans V escuz d’or.

Une XIIne d’escuelles et six platz d’estaing, valans cent cinq solz.

Deux grans quartes [8] d’estaing et six pintes, valans C solz.

Deux boisseaulx de fèves et ung boisseau de poix [9], ung boisseau de chenevoix et demi boisseau de graine de lin, valans le tout ung escu.

La charge de cheval d’oignons, valant XX solz.

Quatre boisseaulx de faryne, valans XL solz.

Le pain de quatre boisseaulx de farine qui avoit esté cuit la vigille de Noël, valant XL solz.

Une robe de griz [10] pour homme, appartenant à Jehan Malet, valant LX solz.

En l’ung desdiz coffres avoit deux tasses d’argent, poisant chascune ung marc, et XX escuz en or qui appartenoient audit Malet ; pour ce XXX escuz d’or.

Deux bouteilles de cuyr, tenant chascune III pintes de vin, valans ung escu d’or.

Ung cor de chasse, valant XX solz.

Une table sur quoy menger, garnie de formes et traicteaux, valant XL solz.

Une petite table garnie de formes et de traicteaux, valant XX s.

Une mait à poestrir paste, valant XXX solz.

Ung charnier pour meetre lart, valant XXX solz.

Troys grans sacz, valans XV solz.

Deux autres petiz sacz, valans V solz.

Une payre de fierges, valant V solz.

Dix fustz, tant de pippes que barriques, valans L solz.

Ung plain fust de pippe d’avoyne, valant XV solz.

Demi fust de pippe de baillorge [11], valant VII solz VI deniers.

SOMME TOUTE VIIC XVII LIVRES, XVI SOLZ, VIII DENIERS TOURNOYS.

Item et plusieurs autres biens montans à grant valeur et extimacion, que on ne peut déclairer à présent obstant l’absence d’un nommé maistre Jehan, qui est en Bretaigne, qui ou temps de ladicte spoliacion estoit oudit hostel de Faye pour ledit chevalier avec ledit Jehan Malet, et lesquelz on offre bailler par déclaracion quant il en sera ordonné.

Minute formant un cahier de six feuillets de papier petit in-folio, dont deux sont restés en blanc.

 Monnaies et mesures citées dans ce document

Monnaies Mesures
réals ou réaux - Encyclopédie : REALE, s. f. (Monnoie) la réale vaut la huitieme partie d’une piastre de plate ou d’argent, c’est-à-dire environ douze sols huit deniers monnoie de France, en comptant la piastre sur le pié de cinq livres.

écus - Encyclopédie : ÉCU, (Comm.) On compte vulgairement en France par livres ou par écus, & l’on dit indifféremment dix écus ou 30 liv. Il y a des écus de 6 livres, qu’on appelle dans certaines provinces gros écus, & plus généralement écus de 6 francs, ou écus de 6 livres. Il y avoit autrefois en France des écus d’or, dont le poids & la valeur ont varié en différens siecles. En 1339, ils étoient à la taille de 45 au marc (nos louis sont à 30) ; en 1334, à la taille de 60 ; en 1418, à la taille de 64, &c. Voyez les tables du Dictionnaire des monnoies.

sols

deniers

pipe

boisseau

quarte - Encyclopédie : Quarte, mesure des liqueurs qui se nomme en plusieurs endroits quartot ou pot. Elle contient à-peu-près deux pintes mesure de Paris. Voyez POT.

pinte - Encyclopédie : PINTE, s. f. (Mesure de continence) espece de moyen vaisseau ou mesure dont on se sert pour mesurer le vin, l’eau-de-vie, l’huile, & autres semblables marchandises que l’on débite en détail.
La pinte de Paris revient à-peu-près à la sixieme partie du conge romain, ou, pour parler plus surement, elle est équivalente à 48 pouces cubiques.

aune

marc - 1 marc = huit onces = 1/2 livre = environ 244,8 grammes.

Situation de la seigneurie et hôtel de Faye
Carte de Cassini - Source BNF

 La châtellenie de Faye, par Denys d’Aussy (AHSA T13 - 1885)

La châtellenie de Faye. Faya, comprenait la presque totalité des grands bois qui, au moyen âge, s’étendaient au sud-ouest de Saintes jusque dans les paroisses de Pessines, Chermignac. Thenac et Varzay [12].

La forêt de Faye ne disparut entièrement que dans les premières années du XVIe siècle. On ne retrouve aujourd’hui à Faye, petit hameau à la limite de Saintes et de Pessines, rien qui rappelle son ancienne importance. On y voit cependant une butte féodale, entourée de douves aujourd’hui comblées, indiquant l’emplacement de l’ancien château, ou plutôt de l’hébergement mentionné dans le testament de Geoffroy Vigier de l’an 1313 (n° IX). Le logis seigneurial qui existe encore aujourd’hui n’a point de caractère, et paraît remonter aux dernières années du XVIIe siècle. L’écusson mutilé des Le Brethon, qui le possédaient à cette époque, surmonte la porte principale ; et au-dessus de l’entrée d’une grange vraisemblablement construite dans le même temps que le logis, on lit : « IOSEPH LEBRETHON — 1686. » Faye relevait de l’importante baronnie de Didonne. D’après un mémoire rédigé le 1er janvier 1672 par cinq jurisconsultes de Saintes [13], à l’occasion d’une instance pendante entre la marquise de Rambouillet, dame de Faye, et ses tenanciers : « Cette seigneurie estoit un des membres de celle de Didone dont elle avoit esté énervée... Autrefois ces deux terres estoient unies et incorporées et possédées par mesmes seigneurs... » Cette assertion n’est exacte qu’à moitié : Faye et Didonne furent en effet réunis, au XVe siècle, sous l’autorité des seigneurs de la maison de Coëtivy ; mais antérieurement et dès le XIIe siècle, Faye formait une châtellenie absolument distincte, ayant haute, moyenne et basse justice, et possédée par la famille Vigier.


[1Il est bien probable que l’estimation donnée à chacun d’eux est celle de l’état de neuf.

[2couche : matelas

[3Je supprime le mot Item, placé en tête de chaque article.

[4langue de boeuf : "Au XVe s., arme de guerre, sorte de vouge ou de pertuisane avec un manche assez court qui, entre les mains des coutilliers ou fantassins, permettait de blesser les hommes d’armes ou de les achever, lorsqu’ils étaient à terre, en passant entre les plates." (Godefroy)

[5jumens de cabanne : Si "cabane" désigne ici la "ferme", comme c’est probable, il s’agit d’animaux employés pour le trait, non pour la monte.

[6IIII.XX chiefz tant gelines que chappons : 80 têtes de poules et chapons. Le parler moderne dit "ché", tête de bétail. Remarquer la façon d’écrire IIII.XX ; on a aussi VII.C dans la somme totale.

[7cannez : "canets" : canards.

[8quarte : ici, vase contenant une quarte de liquide, soit 2 pintes.

[9poix : ne désigne pas nécessairement le pois tel qu’on l’entend de nos jours ; le mot s’appliquait aussi aux haricot secs - sachant que les seuls haricots connus à cette date étaient les doliques ou cocos.

[10"Gris" ou "petit-gris", fourrure (écureuil).

[11On trouve ordinairement "baillarge" ; il est même possible que ce "baillorge" soit une mauvaise lecture influencée par "orge"

[12La délimitation suivante de la seigneurie de Faye nous est donnée dans un acte de l’an 1539 ; mais il faut observer qu’à cette époque son étendue était bien moins considérable qu’au XIIe siècle : « Confronte et tient d’un bout au bois, fourest et chasteau appartenant aux prieur, religieux et couvent de Saint-Eutrope lès Saintes, un grand chemin public entre deux, tirant à la mothe de l’Œuf, et d’illec frappant à la seigneurie de Chadignac, ung chemin qui fait la séparation entre deux ; et retournant au maine des Lorauds de la paroisse de Saint-Eutrope, d’illec tirant près la grange de Buhort, assise en la paroisse de Chermignac, et d’illec en va frapper vers le fief des Neaux, et tirant jusqu’après la croix de Chermignac, frappe le chemin par lequel on va de Saintes à Rioux, et de là s’en retournant jusqu’emprès le fief de Lombrière et le fief Gallet, ung chemin entre deux, et d’illec s’en allant vers la maison de feu Robin Guérin, et d’illec frappant au long de la seigneurie de fief Gallet et.de Brassaud, et d’illec s’en retournant jusqu’à Fontmorte et de ladite fond, devant chez les... (mot illisible) qui est près ladite confrontation, près ladite fourest de Gatérat. Et l’ostel des Romades est aussi en la paroisse de Varzay, tenant de l’ung costé à la seigneurie de Brassaud et de Varzay, d’autre costé à la terre de Pizany, jusques au port, estant près du bourg dudict Pizany ; et est ledict fief des Romades entièrement environné desdictes seigneuries de tous costez. » Acte du 21 février 1539. Vente par les héritiers d’Allègre à François Le Brethon, archives de M. H. de Tilly.

[13Merlat, Béchet, Pichon, Vivier et Rauldouyn. Mémoyre pour consulter, daté du 1er janvier 1672. (Archives de M. H. de Tilly).

Messages

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document

Rechercher dans le site

Un conseil : Pour obtenir le meilleur résultat, mettez le mot ou les mots entre guillemets [exemple : "mot"]. Cette méthode vaut également pour tous les moteurs de recherche sur internet.