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1500 - 1830 - Notes sur l’horlogerie à Angoulême

par Émile Biais

lundi 1er février 2016, par Pierre, 824 visites.

On n’attend pas de l’auteur de cette petite compilation qu’il y traite la technique de l’horlogerie. Il s’agit tout simplement, ici, d’une réunion de pièces relatives a l’établissement d’horloges dans notre « bonne ville et cité d’Angolesme. »

A ces extraits de manuscrits officiels et de textes imprimés, ont été jointes des notes concernant les horlogers angoumoisins, attendu que, grâce a leurs connaissances spéciales, a leurs « talents », l’horlogerie a tenu une place honorable en ce pays.
Plusieurs de nos maîtres horlogers furent célèbres ; leur réputation d’habileté et de science, franchissant les limites de notre province, obtint l’estime de l’étranger.

Source : Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique de la Charente - 1908-1909 - 7ème série - Tome IX

A partir du XVI° siècle les « orlogeurs » formèrent une assez brillante compagnie pour être mentionnés. Ils firent preuve d’esprit de sagesse ; n’imitant pas certaines corporations voisines, — celle des tailleurs [1] par exemple, — qui s’arrogeaient des privilèges excessifs.

Environ deux cents ans l’art de l’horlogerie fut donc prospère a Angoulême ; a une époque très lointaine de ce temps-la, il n’est peut-être pas sans quelque intérêt de le rappeler.

Vers la fin du XVIII° siècle, depuis longues années, les horlogers et les bijoutiers provinciaux étaient privés des commandes que l’aristocratie du nom ou du numéraire adressait soit a Paris, soit a la Suisse.

Alors, les horlogers angoumoisins cessèrent, on peut le dire, de fabriquer de toutes pièces ; ils avaient même réduit leur personnel ouvrier. Leurs cahiers de doléances durent porter les mêmes « vœux » d’allègement - communs a tous les artisans – sans en excepter le « vœu », complètement irréalisable, visant les agents du fisc pleins de morgue, maladroits et excessivement autoritaires.

Plusieurs indications se rapportant aux cadrans solaires ont aussi été relevées et mises suivant l’ordre chronologique.

Les cadrans solaires fixes étaient nombreux en notre ville, comme ailleurs. On trouvait, il y a une
cinquantaine d’années, et l’on voit encore ça et là, - dans des cours et des jardins particuliers, - des
socles en pierre dont la table porte gravés les chiffres de cet ancien moyen horaire.

Ceux que j’ai vus dataient de la lin du XVIIe siècle, sinon des premières années du XVIIIe : jardin de l’hôtel ou « maison Saint-Simon n ; maison actuellement occupée par M. Fougère, rue Marengo ; rue Fénelon, chez feu M. le chanoine Des Cordes ; à l’Houmeau, ancienne faïencerie Sazerac, chez MM. Durandeau, Lassuze et M. Pineau ses continuateurs ; chez M. de Férère, rempart du Midi ; ancienne maison Cherade de Montbron, rue du Soleil, etc.

D’autres cadrans étaient appliqués a une muraille. Celui que l’on voit au portail (intérieur, à gauche, en entrant), de l’ancien évêché est accompagné de cette inscription peinte : « Il ne saurait tromper, c’est le Ciel qui le règle ». Le gnomon de celui-ci est encore en place (1909).

Quoique nos renseignements partent seulement de l’an 1500, il parait utile de citer un paragraphe de M. Louis Desbrandes, dans son Histoire d’Angoumois (manuscrit de la Bibliothèque, tome 1°, chap. XIV, p. 526). A l’article de l’ancienne halle du Palet, il dit :

... Il y a apparence qu’elle ne fut construite que depuis l‘an quatorze cent quarante-cinq, c’est-à-dire après que ce prince (le comte Jean) fut de retour de Londres ; et, ce qui prouve qu’elle étoit achevée dès l’an 1450, c"est la pierre sur laquelle était une montre solaire qui fut placée cette année-là dans la partie du midi, au haut de son pignon. Cette pierre ; transportée au lieu de Lunesse, près d’Angouléme, y est encore conservée avec la date de l’an auquel elle fut placée a l’ancienne halle qui paraît avoir existé environ 328 ans, à compter depuis 1450 jusqu’en 1778. J’observe que les chiffres gothiques indicatifs des heures de cette montre, qui m’avait été donnée par l’ingénieur, ont été rayés comme en partie, altérés par le temps et remplacés par des chiffres romains...

La montre solaire en question était un méridien ou cadran solaire. On doit croire ce que dit là M. Desbrandes ; il parle de visu d’une chose qui n’est pas d’une compréhension malaisée. Donc, nous enregistrons sa note sans hésitation.

Très probablement il y avait une horloge à la maison de ville, bien avant le XVI° siècle ; en tout cas, il en existait une des le XV° siècle ; voici une pièce qui le prouve :

1500 (30 mars). - ... Touchant l’oreloge dont Madame la Comtesse d’Angoulesme a escript à MM. de céans, a esté appoincté que l’orelogc qui est de présent en la maison de céans sera reffait et fondu et en sera fait ung autre plus groz, lequiel sera du poix de l,500 livres et plus et sera mys en l’église Saint-André en ung lieu qu’on fera fere tout expressément, affin que led. reloge serve tant à la chouse publicque que à sonner des assemblées et mezées de céans, quant besoing sera. Et par ce
que pour le present il ne se puet si bravement fere, a esté appoinctè que mesd. sieurs de céans escripront et envoyeront responce à Mad. dame [2] le myeulx et plus honnorablement que fere se pourra par Me Jehan Calueau, son conseiller, lequiel s’en va aujourd’huy par devers Mad. dame à Amboyse. (Arch. de l’hôtel de ville, reg. des dél. coté A, fos 66 v°, et 67) [3].

1524 (ler avril). —— Et sur ce qui a esté mys en avant que la cloche du orlogc de la maison de céans, l’autre cloche estant en l’église de Saint-André, et la cloche du orloge des Jacoppins et dudict Saint-André soit le tout mys en une cloche et en fere orologc et icelle mestre pour lesffect de la ville et bien public au clochier de ladite église de Sainct André, il a esté ordonné et délibéré.
Faict aux despans de ladicte ville et fabourqueurs [4] dudict Sainct-André.

1525. Pareillement en ceste ditte année fut faicte la cloche du reloge de ceste ditte ville, laquelle poise trois mil cent quatre vingtz quatre livres et fut mise au clocher de Sainct-André pour servir de reloge et de cloche pour la. ville ; et, le dimanche avant la feste Sainct-André, audit an, fut baptizée laditte cloche par messire Siméon de Bar [5] et aulmoiynier de Sainct-hlichel dudit Emgoulesme, et furent ses perrin et merrine ledit Journault [6] et Jacquette Bigotte, femme de Jehan de Pavie ou Paris,

Les mouvemans dudit orloge furent faicts et la gallerie et le tonneau pour les contrepoix et aultres choses nécessaires furent mises à poinct ; le tout aux despans communs des deniers communs de laditte ville.

1592. - Le 15 mars 1592, noble homme M° Françoys Le Musnyer, - écuyer, sieur de Lartige et de La Rocque Saint-Simon, conseiller du Roi et l“ président en l’élection d’Angoumois, fut élu maire. En cette année, entre autres choses, le secrétaire ajoute que ledit maire fit faire aussi « le gros orloge de Saint-André de ceste ville et le cadran, et monstre dorée et azurée qui est au clocher d’icelle regardant en la grande place publique des Jacobins (Palais de Justice actuel), qui est une des plus belles décorations et marques de ville pour la nécessité et utilité publicque qui fut oncq faite par aultres ses devanciers maires... » (Arch. de la ville d’Angoulêne, reg. A, f° 111, recto.)

1576-1608. —— Horloge de la cathédrale — La nouvelle horloge fournie en 1573 par maître Tallon ne valait rien [7]. Aussitôt après l’installation des cloches, en 1576, elle est refaite [8] de manière à sonner les demi-heures, pourvue d’un cadran et rétablie au clocher par Nicolas Lemayre, maître « orolhogeur » à Angoulême. Il y est apporté de grandes réparations en 1591 par Gauthier de Montagut, qui continue à l’entretenir moyennant 4# par an. A la fin du siècle, Georges Kloss pose celle du chœur, près de l’autel. En décembre 1605, il lui fait sonner les demi-heures et la transporte, en 1608, dans le mur fermant latéral de gauche, où elle reste jusqu’en 1792 [9].

1607 (6 avril). - Horloge de Saint-André. — Sy on continuera paier le sacristain de Sainct André pour sonner la cloche du couseilh, pour faire aller l’orloge qui frappe sur icelle aux gages accoustumés.

1611. - Maizé généralle du vendredy vingt et neufviesme apvrilh mil six cens unze.
Jehan Nesmond, escuier, sieur du Courradou, maire et capitaine de la ville d’Angoulesme.

Aussy mes dicts sieurs ont opiné les quatre sergents dudict sieur maire et ordonne qu’ils seront habillés des coulleurs d’icelle aux despans de la maison de céans.
Plus ont opiné le secretin de St-André de ceste ville pour sonner la cloche de la maison de céans et gouverner le horloge qui frappe sur icelle aus gages accoustumez.
Pareilhement ont continué Claude [Clauss ?], maistre horlogeur de ceste ville, aux fins de acoustrer et entretenir ledict horloge aux gages de six livres.
(Reg. des délibérations du Corps-de-ville, coté E, f° 21).

1621. - Mezée du corps-de-ville tenue le samedi d’après le jour d’umayre ; segond d’apvrilh 1621.

Sy le maistre orlogeur sera continué pour l’entretenement de l’orrologe Sainct-André aux gages accoustumés. (Reg. arch. communales).

1624, 26 mars. - Hélie Chérade, notaire royal à Angoulème :

Marché en R. P. Dominique Garrigue, recteur du Collège St-Louis d’Angouléme, et René Rozier, maître fondeur de cloches. du pays de Lorraine, pour la fonte de trois cloches destinées à l’horloge dudit collège, pesant, la première 200 livres, la seconde 80 ou 90 livres, et la troisième 50 livres. (Archives départ, E. 955).

1643. - Mezée du 27 mars 1643. - Semblablement mesdictz sieurs ont continué le secretin [10] de Sainct-André pour sonner la cloche de la maison de céans et gouverner l’orloge et frapper sur icelle aux gaiges accoustumés [11]

1646. - Le clocher du collège Saint-Louis avait une horloge ; elle est indiquée ci-dessus. Le précieux « Pouillé du diocèse d’Angoulême », par M. l’abbé Nanglard, fait connaître qu’entre autres libéralités de Gabriel de La Charlonie, ledit collège reçut, vers 1646, « une horloge rendant les mouvements du soleil et de la lune n. (L. c., t. II, p. 530.)

1752. - Méridienne d’Angoulème, située à la Place du Meurier. - La première méridienne que l’on a vu dans celte capitale fut tracée en 1752 par M. Binanville, Conseiller au Parlement de Paris, sur un pilastre adossé au mur de l’ancienne Bourse ; les frères Menon, négociants de cette ville et acquéreurs de la maison Consulaire, ayant besoin, pour leur commerce, de la faire reconstruire, furent obligés, en détruisant l’ancien méridien, de le faire retracer à leurs dépens sur le mur de la maison reconstruite en face de la place du Meurier. M. Dulac, chanoine de La Rochefoucault, fut chargé de cette opération qu’il exécuta le 16 mai 1778, sur un plan beaucoup plus élevé que l’ancien, dont le gnomon étoit réduit à trois pieds. Le public sait gré à l’auteur de la
nouvelle méridienne, d’y avoir joint les deux lignes horaires de 11 h. 50 m. et de midi 10 m. On connoît l’avantage de cet ajouté, lorsqu’îl se présente quelques nuages devant le Soleil a l’instant de midi.

Extrait du « Tableau politique et historique des principaux Etats, Corps, Communautés, Offices, Administrations, Gouvernements et Jurisdiction d’Angouléme. Pour l’année bissextile 1788. Se vend chez Pierre Bargeas, libraire, près le Château, à Angouléme », in-12. (Bibl. E. Biais.)

1786. - Le Comte d’Artois, qui avait la province d’Angoumois dans son apanage, eut pour secrétaire un M. Bralle, ingénieur et censeur royal. Ce M. Bralle établit a Paris une « manufacture d’horlogerie » ; il la dirigea et la fit protéger avec beaucoup de zèle et de soins. Le libraire Voisin, 37, rue Mazarine, a possédé et mis en vente un autographe intéressant de M. Bralle, composant 5 pages in-f° : Appercu des opérations et des besoins de la manufacture d’horlogerie pour l’année, du 1er mai 1786 à pareil jour de 1787. (Bull. cat. août 1890, n° 86. Libr. Voisin.)

1789. Assemblées de la province d’Angoumois en 1789 : Tiers-État. - Le procès-verbal de l’assemblée tenue le 5 mars à Angoulème, en la salle des R. PP. Cordeliers, constate ce qui suit :

La réunion convoquée, tant au son de la cloche que par des avertissements particuliers, a lieu pardevant messire Pierre Marchais de la Berge, écuyer, conseiller du Roi, maire et capitaine de ladite ville, faubourgs et banlieue d‘Angoulème..... (y assistaient entre autres) : MM. Pierre Nègre et Louis Lardy, députés du corps des orfèvres et horlogers de cette ville [12].

An VII. - Horlogerie d’Angoulème. — L’horlogerie était autrefois en réputation à Angouléme ; mais elle a peiné à s’y soutenir, ou plutôt elle est tombée aujourd’hui [13].

1805. - Le Dimanche, 9 thermidor an Xlll de I’Ère française, 28 juillet 1805 de l’Ère chrétienne, l’an 2° de l’empire de Napoléon 1er, cette cloche nommée Dominique Antoinette, qui était le timbre de l’horloge, a été bénie par M. Dominique Lacombe, Évêque d’Angoulême ; a été parain (sic) S. Exc. M. Dominique Catherine Pérignon, Maréchal de l’Empire, Sénateur, titulaire de la Sénatorerie de Bordeaux, grand dignitaire de la Légion d’honneur, représenté par M. Louis Gareau. général de brigade, Comandant (sic) de la légion d’honneur, et du département de la Charente ; a été maraine (sic) Mme Antoinette Stouhlen, épouse de M. François-Joseph Rudler, préfet du Département de la Charente, Membre de Légion d‘honneur [14]. Sibilolte Latour, orfèvre.

1807. - En avril 1807, les administrateurs de la fabrique de Saint-Pierre d’Angoulême écrivirent à M. le Maire de cette ville, relativement aux réparations de « l’orloge » de la dite paroisse ; ils lui disaient :
1° Que les budgets de l’an Xlll et de l’an XIV, qui destinent chaque année 500# aux réparations et. à l’entretien des orloges de la ville, vous ont été remis il y a longtemps, nous en sommes assurés par l’extrait, qui nous en a été délivré à la préfecture, dont nous vous adressons copie ;
2° L’orloge de la paroisse est un orloge pour la ville, conséquemment à la charge de la commune.
La loi qui a remis les dépenses de la cathédrale à la charge des départements, n’a pas affranchi la commune de celle de la paroisse et encore moins de celle des orloges ; la preuve s’en retire de ce que le ministre a toujours porté ces dépenses dans les budgets de la commune. Vous en avez reçu les fonds ; vous en devez donc faire l’employ conformément à leur destination. Nous espérons, M. le
Maire, que vous voudrez bien vous occuper de suite de celui de notre paroisse ; toute la ville en a besoin. Nous sommes convaincus que vous ne perdrez pas de vue une réparation aussi importante pour la commune...
(Arch. communales) Dossier de la correspondance. Année 1808.

1812. - Horloge publique. - Avant la Révolution française, il y avoit à Angouléme plusieurs horloges qui, outre qu’elles étoient très anciennes ayant été ou négligées ou mal réglées, sont devenues hors de service. De toutes celles que l’on y comptoit, il ne reste que celles de Saint-Pierre et de Saint-André. Comme toutes les autres se sont trouvées en défaut, les membres de la commune d’Angoulème, frappés de l’intérêt qu‘il y avoit de faire la dépense d’une horloge publique, d’après une délibération prise à cet effet, s’adressèrent, à Périgueux, à M. Chaumont, receveur général du département de la Dordogne, lequel s’engagea de faire exécuter sous sa
direction une horloge dont le prix fut fixé à la somme de six mille francs, celui de trois cloches à quatre mille et la tour à cinq mille francs, etc., pour qu’elle fut placée avantageusement et qu’elle put être entendue de tous les différents quartiers de la ville et même des faubourgs, on jugea qu’il n’y avoit point de local qui put mieux convenir que l’emplacement qu’occupent le clocher de la ci-devant église des PP. Dominicains, près la place publique du Mûrier qui se trouve au centre de la
ville et ou est placé un méridien qui attire journellement plusieurs citoyens qui y vont régler leurs montres.

En conséquence, pour donner toute la solidité possible à l’édifice à élever, on démolit dez les fondemens le clocher susditct l’on éleva dans son même emplacement une tour quarrée avec une galerie dans son faîte, telle enfin qu’on la voit aujourdhuy et qui est bien plus conséquente et plus élevée que n’était le cy-devant clocher, qui avoit la forme d’un cône.

Cette tour, bien plus haute que les maisons bâties sur la place pour qu’on puisse apercevoir le cadran de l’horloge, fut commencée au mois d’avril 1811 ; et comme l’ouvrage en lut de temps eu temps suspendu. elle ne fut entièrement achevée de construire que dans le mois de mai 1812.
L’horloge n’y fut placée que vers la fin de septembre de cette même année et le quatrième jour du mois d’octobre suivant, à neuf heures du matin, elle commença à sonner les heures. Cet établissement aussi utile qu’agréable s’est fait pendant la mairie de M. Belat, à qui la ville est encore redevable de plusieurs autres ouvrages..... [15].

1818. - Quénot dit en 1818 :

Les horlogers ne fabriquent aucune pièce d’horlogerie, et leur travail se borne a ajuster celles qu"ils font venir de Paris et de Genève ; mais plus aujourd’hui de Paris que de cette dernière ville. On en compte vingt-sept dans le département, et la principale occupation de la plupart consiste dans le raccommodage. Quelques uns, à Angoulème et à Cognac , jouissent d’assez de réputation, et
beaucoup réunissent à leur état l’orfèvrerie et la bijouterie. On porte a 90,000 fr. le produit de l’ouvrage qu°ils font annuellement [16].

1830. — Le Journal de la Charente (n° 829, samedi l8 sept. 1830), annonce :

Le maire de la ville d‘Angouléme. d’après les observations contenues dans une lettre qui lui a été adressée par M. Augustin Mercerou, horloger de cette ville, élève du célèbre Bréguet, a décidé que l’horloge de la ville serait réglée, à partir du ler septembre 1830, sur le temps moyen, qui est ainsi substitué au temps vrai fourni par les cadrans solaires.
Ce changement, depuis longtemps adopté par la ville de Paris, a été appliqué dans presque tous les chefs-lieux de département ; il sera très utile à l’horlogerie de cette commune, et soustraira les artistes qui exercent cet art aux reproches non mérités qu’on leur adresse, toutes les fois que leurs montres ne s’accordent pas avec les horloges publiques.
Le midi, dans le nouveau système, ne se trouvera pas, il est vrai, également éloigné des momens du lever et du coucher du soleil ; mais la différence qui en proviendra est ordinairement trop légère pour qu’i1 puisse en résulter le moindre inconvénient.
La plupart des cadrans solaires indiquent, d’ailleurs, le temps moyen, par une courbe marquée sur le gnomon ou style, qui traverse le midi vrai ; cependant, comme beaucoup de personnes pourraient être embarrassées pour trouver ce temps moyen sur les cadrans, on rappelle qu’il est facile de vérifier la marche d’une montre, en consultant les tables d’équation que contiennent presque tous
les almanachs.
En effet, on y voit, d’après les calculs du Bureau des longitudes pour 1830, que, le 1er septembre dernier, le temps moyen est arrivé à onze heures cinquante-neuf minutes, cinquante-sept secondes du midi vrai. Le 1er octobre prochain, ce même temps moyen arrivera à onze heures quarante-neuf minutes quarante-six secondes.
En conséquence, une montre bien réglée et marchant d’une manière uniforme, se trouvera constamment donner l’heure qui sera indiqués par l’horloge de la ville ; ainsi disparaîtront les différences qui existaient entre les résultats fournis par l’horlogerie, et le midi vrai donné par les cadrans solaires ; ces derniers ne devront plus être consultés que pour y chercher le temps moyen.

Nos horlogers angoumoisins les plus réputés furent, avec Georges Klauss, (alias Closs, les Yver [17].
Comptaient-ils parmi leurs proches le conteur Jacques Yver, seigneur de Plaisance et de La Bigotterie, né a Niort vers 1520 ?... Un autre Yver (Jehan) y était échevin ; un autre encore, Jacques, avait été nommé maire, en 1461, de cette dite ville.

Voici quelques notes généalogiques les concernant :

1630. - Les prétendus Réformés n’ont eu jamais non plus de temple a Mansle et ils n’ont commencé d’en avoir à Château-Regnaud que le 6 janvier 1627 ; le ministre d’Angoulème qui y précha la première fois, cette même année, se nommait Yver ; la Cène n’y fut célébrée que le 1er avril 1630.
Desbrandes, Histoire d’Angoumois, t. III, p. 272, manuscrit de la bibliothèque communale.

1640. - Circa annum 1640, claruit David Yverus Rupisfulcaldensis, théologus et prestantissimi D. Yveri Engolismensis ecclesiæ, hodie pastoris parens, vir in hebraïcâ litteraturâ præclære admodum versatus, etc.
Colomiés, Gallia Orientalis, M. DCLXV cité par Bujeaud, Chronique protestante, p. 198-199

1689 (22 lévrier). - Saint-André. — Elie Yver, maître orlogeur, épouse Jeanne Roy.

1689 (1er décembre). — Saint-André. — Abraham Yver, maître orlogeur, parrain de Marie-Anne, fille d’Elie Yver et de Jeanne Roy.

1692 (15 juillet). — Saint-André. — Baptême de François, fils de Jean Yver, maître « orfaivre ».

1699 (1er septennhre). — Saint-Paul. —— Baptême d’Anloinetle, fille de lsaac Yver, maître horlogeur à Angoulème.

1702. — Saint-Paul. - Isaac Yver, Maître horlogeur.

1727 (18 février). - Saint-Antonin. - Baptême de François, fils de François Yver, maître horlogeur et de Marie Boitet.

1744 (10 août). - Saint-Antonin. - Elie Yver, maître orlogeur, premier échevin du corps de ville, mort à 83 ans.

1783 (20 juillet). - Saint-Antonin- Jean Yver, maître orlogeur de la paroisse de Saint-Michel, de la ville de Saintes, fils légitime .de sieur Pierre Yver, aussi marchand orloger, et de Suzanne Yver « ses père et mère » épousa Marie Glace, veuve de sieur Marc Yver, marchand orloger... alliée au second degré.
Signé entre autre : « Yver, curé de Mainfon. Yver, curé de Saint-Antonin. Paroisse de Saint-Antonin ».

An II. - Jean Yver jeune, horloger, reçut son certificat de civisme du Conseil général de la commune d’Angoulême, le l4 prairial an II.
Traitement du portier du Temple pour soigner l’orloge et balayer, 300 francs.
Dans les Délibérations du Conseil général, année 1794.

Georges Closs, Kloss, Claud, Clauss, Klauss ou Clos, horloger à Angoulème (XVIIe siècle) apprenti chez Me Corrion, orfèvre en cette dite ville 1605-1624.

Le lundy 22° de avril 1607, en l’églize Sainct André d’Angoulesme, a esté baptisé Vincent Clos, fils de Georjes Clos, maître orellojer, et de Marie Cour, ses père et mère ; et ont esté perin et mesrine. Vincent Corion, maître orfèvre de ladite ville, et Marie Jargillon...
(Registre paroissial de Saint-André).

M. Paul de Fleury a publié des renseignements très intéressants relatifs à Georges Kloss, constructeur d’une horloge à pendule à Angoulème, 1615 ou 1616. (Bulletin. de la, Soc. arch. et hist. de la. Charente, 1890-91, LXII, t. 12.)


[1Voir : Privilèges et violences des maîtres tailleurs d’Angoulême (I600), publ. par É. Biais. (Bulletin de la, Soc. arch. et hist. de la Charente, 1901-1902)

[2Louise de Savoie.

[3V. Nouvelle Chronologie des Maires, par G. Babinet de Rencogne.

[4Fabriciens.

[5Probablement de la famille de Bar alias Debar dont parle Vigier de la Pile, Hist. de l’Amgoumois (édit. Michon), p. XCVI. On sait que « maistre André de Bar ». maire d’Angoulême en 1493 « fut continué » l’année suivante.

[6Élection de Laurent Journault, maire, le 13 murs I523 (folio 51,registre B). Voir l’éloge de ce maire, folio 54 (Archives communales).

[7Elle était gouvernée par l’huissier de chœur, Jeun Gauvry, dont le père avait longtemps gouverné lu précédente.

[8Le travail a duré du 25 mai au 3 juillet.

[9Abbé Nanglard, Pouillé, t. I, p. 277-278.

[10Sacristain.

[11V. aussi Quénot, Statistique, p. 104-106.

[12V. Chancel, l’Angoumois en I789, p. 331 et suiv ; 1847.

[13Dictionnaire universel de la Géograpltie commerçante, par G. Peuchot, t. ll, p. 534. Paris, an Vll-Vlll (5 vol. in-4°).

[14Inscription gravée sur plaque de cuivre, provenant de la coll. de M. Gust. Babinet de Rencogne. (Musée de la ville.)

[15Desbrandes, Histoire d’Angoumois, 1812, p. 296-297, tome 2. (Manuscrit à la Bibliothèque de la ville.)

[16Statistique du département de la Charente, par .J.-P. Quénot. Paris-Angoulème, 18l8, in-4°, p. 460.

[17Il convient de rappeler une note du Mémoire sur la Généralité de Limoges (1698) les concernant : « Il n’y a point dans la province d’Angoumois d’ouvriers qui se distinguent pour les arts qu’un horloger nommé Yver, dont les montres sont en grande réputation dans tout le royaume ; son père était aussy très habile et il a montré son métier a plusieurs de ses enfants qui se sont établis à Saintes, Blois, Poiticrs, et travaillent fort bien ».

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