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1523 - 1550 - Les Rochelais à la pêche à Terre-Neuve

samedi 22 décembre 2007, par Pierre, 2010 visites.

Au XVIème siècle, la pêche de la morue à Terre-Neuve devient une spécialité de La Rochelle, soit par l’embarquement de marins locaux, soit par le financement d’expéditions par les bourgeois de la ville.

Georges Musset nous fournit la liste des navires avec leur port d’attache, capitaines, armateurs, et quelques anecdotes.
Rochelais, hisse et haut ...

Source : Les Rochelais à Terre-Neuve - 1500-1789 - Georges Musset - 1899

Les rochelais à Terre-Neuve

Les Rochelais participaient aux expéditions de Terre-Neuve de trois manières différentes :
- 1° En équipant pour la pêche leurs propres navires ;
- 2° En équipant pour cette même pêche les vaisseaux des autres ports ;
- 3° En prêtant leur argent aux maîtres et aux capitaines, soit à part de profit, soit à la grosse aventure [1].

Tels sont les motifs pour lesquels, dans les listes qui vont suivre, on verra tant de navires français, étrangers à la région, prendre comme point de départ le port de La Rochelle.
Voici la liste des navires expédiés de La Rochelle pour Terre-Neuve jusqu’à 1550 :

1523 La Marie, du Croisic. Maître Yvon le Fleuchier dit Piédecerf ; avitaillée en partie par Jean Le Moine, de La Rochelle.

La Catherine, de Bénic. Maître Michel Trédieu ; avitaillée en partie par Pierre Jourdain le jeune et André Morisson, marchands et bourgeois de La Rochelle, parsonniers du navire.

La Marguerite, de Pornic. Maître Guillaume Le Gludic ; avitaillée dans les mêmes conditions que la précédente..

La Marguerite, de Saint-Brieuc. Maître Jean Trédian.

La Marguerite, de Blavet. Maître Alain Feuillagat ; avitaillée, par association avec le maître, par Jean Boisseau et Jean Lemoine, marchands et bourgeois de La Rochelle.
1533 Le Christophe, de Plusmanac (Ploemeur, arrondissement et canton de Lorient). Maître Yvon Raymond, qui emprunte à Julien Giraud, marchand et bourgeois de La Rochelle, 30 livres tournois à la grosse aventure, payables en deux milliers de morues parées.
1534 Le 12 juin de cette année, Jacques Cartier rencontre un navire rochelais dans la rivière Saint-Jacques : « Il y a, dit le grand navigateur, une aultre bonne ripvière plus grande, où il y a plusieurs saulmons ; nous la nommasmes la ripvière Sainct-Jacques. Estans à icelle, nous aperceumes ung grant navire qui estoit de La Rochelle, qui avoyt passé la nuyt (cherchant) le hable de Brest, où il pensoit aller faire sa pescherie ; et ne sçavoient où ils estoient [2]. »
1535 La Marguerite-Antoinette, de La Rochelle. Maître Guillaume Legatz, de Paimpol, en Bretagne ; armée par honorable homme Nicolas Maillard, marchand et bourgeois de La Rochelle. Ce navire part après le 19 février et effectue son retour avant le 3 septembre de la même année.

Le Christophe, de La Rochelle. Maître Gluille Le Gludic, de Pelroux, en Bretagne ; est armé par ses bourgeois, Durand Buschet et Jehan Bernyer, marchands et bourgeois de La Rochelle. Départ après le 14 avril.

L’Esprit, de La Rochelle. Maître Jean Guybert, de Portereau en Bretagne ; armé par ses bourgeois, Jean Girard père et Jean Fouchier, marchands et bourgeois de La Rochelle. Départ après le 24 janvier.
1537 La Marguerite, de La Rochelle. Maître Micheau Herlant, de la paroisse de Tardre, évêché de Saint-Brieuc ; armée par Nicolas Maillard. Départ après le 22 février.

L’Esprit, de La Rochelle. Maître Nicolas Desruare (ou Desmare) ; armé par Pierre Jourdain, marchand, pair et bourgeois de La Rochelle. Départ après le 17 avril.

Le Christophe, de La Rochelle. Maître Bonaventure Courtet ; arrive de Terre-Neuve , et repart après le 18 avril, après que ses bourgeois Durand Buschet et Jean Bernyer ont vendu au maître le quart du navire, des « bapteaulx, apparaulx, artillerie. »

La Marie, de La Rochelle. Maître Nicolas Gieffroy, de l’île de Bréac, diocèse de Dol en Bretagne ; armée par sire Yves Testart, sieur de la Mauzée, sous-maire de la ville.

La Marie, de Saint-Jean-de-Luz. Maître et bourgeois Martin de Soubmyan, qui emprunte, à la grosse aventure, de sire Martin Doste, marchand et bourgeois de Bayonne, 133 L. 8 s. 6 d, payables quinze jours après l’arrivée du navire à La Rochelle ou à Bordeaux.

Le Baptiste, de Saint-Jean-de-Luz. Maître Etienne Darrissague, dit Chartier, qui emprunte différentes sommes, aux mêmes conditions, à Doste, à Gurton de Soubmyan, à Johannis de Sarnaude, marchands d« Saint-Jean-de-Luz, et à Thibaut Coûtant, marchand de La Rochelle.

La Marie, d’Ascaing. Maître Martin Decharse qui emprunte 266 L.13 s. 4. d. au même Doste.

La Marie, de Bayonne. Maître Cency de Courtraulx, marchand de Bayonne ; est frétée par Jean Lhermite, Bonaventure Corru et Hugues Deseurre, marchands et bourgeois de La Rochelle.
1538 La Louise, de La Rochelle. Maître Janicot de Chauchau, navarrais ; est armée par son bourgeois, honorable homme Pierre Dethenebault, l’aîné, marchand et bourgeois de La Rochelle.

La Catherine, de Saint-Jean-de-Luz. Maître Martin de Chauchau, qui emprunte 260 livres tournois à la grosse aventure à Mathurin Dethenebault, échevin de La Rochelle.

La Marie, de Bayonne. Maître Angerot de Soumyan, qui emprunte au même 65 livres tournois.
1539 L’Esprit, de La Rochelle. Armé par Mathurin Dethenebaut (on écrit aussi Denebault).

Le Nicolas, de La Rochelle.

La Catherine, de Saint-Jean-de-Luz.
1540 La Louise, de La Rochelle. Janycot de Chauchau, navarrais, maître et bourgeois en partie de ce navire, emprunte à sire Durand Buchet, pair, marchand et bourgeois de La Rochelle, sept vingt-neuf livres dix solz tournois (149 L. 10 s.) à la grosse aventure.
1541 Le Nicolas, de La Rochelle. Maître Guillaume Le Ladre, armé par son bourgeois, Ambroys Le Royer, marchand de La Rochelle.

Des mariniers bretons sont embarqués sur un navire rochelais dont on ne donne pas le nom.

Le Jacques, de Ré (île de Ré). Maître Jean Trousicot ; armé par Philippe Méhée, marchand de La Rochelle, bourgeois du navire pour une tierce partie.

La Julienne, de Saint.-Nicolas-de-Barfleur. Maître et bourgeois, pour moitié, Nicolas Armysse ; emprunte en commun avec Julien Bassen, écuyer, sieur de Gasteville, bourgeois de l’autre moitié, à Durand Buschet, 1,885 L. 15 s. 6 d, à la grosse aventure. Le navire devra revenir à Chédeboys ou sur les vases de La Rochelle.

Le Rambert, de Normandie. Maître Martin du Bec, qui emprunte 130 livres à honnête femme Jeanne Malhault, veuve de honorable homme Jean Morisson, bourgeoise de La Rochelle.

Le Jacques, de Saint-Brieuc. Maître Olivier Buffet, qui emprunte à Durand Buschet.

La Catherine, de Saint-Brieuc. Maître Meryen Harmenay, qui emprunte au même Durand Buschet.

La Catherine, de Lanyon. Jean Lebeau, maître et bourgeois, emprunte 95 L.16 s. 6 d. à Durand Buschet.

La Trinité, de Saint-Jean-de-Luz. Martissant Dastingues, maître et bourgeois, achète du vin rouge pour son avitaillement à Thibault Coûtant, marchand et bourgeois de La Rochelle.

La Marie, de Saint-Jean-de-Luz. Michel de Rebillacque, maître et bourgeois, vend toute sa pêche future à Durand Buschet.

La Madeleine, de Saint-Jean-de-Luz. Pernotton de Sommyan, maître et bourgeois, avec Martin ou Martinès de Ceuse (ou Cuise), emprunte, à La Rochelle, à la grosse aventure, la somme de 248 livres tournois, de Jean de Salignac, marchand et bourgeois de Bordeaux, représenté par Regomme Réau, bourgeois de La Rochelle.

Le Charles, de Bayonne. Johannes de Sainct-Esteben, François Oncier, Pelleguerin Diesse et Jehan Diesse, tous maîtres et bourgeois, chacun pour un quart ; le premier de Saint-Jean-de-Luz, les trois autres, de Bayonne, empruntent 845 livres tournois à Durand Buschet.

Le Saint-Esprit, de Bayonne. Maître Colan Deule ; emprunte une somme à Guillaume du Jau, marchand et bourgeois de La Rochelle.
1542 La Louise, de La Rochelle. Maître Johannot de Senchot ; armée par Pierre Dethenebault, Guillaume Perle et Jean Bouhereau, marchands et bourgeois de La Rochelle, bourgeois du navire.

L’Anne, de la Flotte (île de Ré). Maître et pilote, Nicolas Geoffroy ; achète à Nicolas Bobineau, marchand et bourgeois de La Rochelle, du drap à la grosse aventure.

Un navire de l’île de Ré appartenant à Jean Eveillard, marchand de ladite île.

Le Baptiste, de Saint-Jean-de-Luz. Maître Sanson de Soumyen ; part de La Rochelle, après emprunt de 128 livres à Johannis de Sorhandez, marchand de Bayonne.
1543 Le Nicolas, de La Rochelle. Maître Guillaume Le Ladre (ou Le Ludre) ; armé par son bourgeois, Ambroys Le Royer, dit Le Gouellan.

La Bonaventure, d’OIonne. Pilote, Bonaventure Courtet ; bourgeoise, Catherine Garnière, veuve d’André Villon, marchand de Talmont-sur-Jard ; emprunte 81 livres à Durand Buschet.

La Françoise, d’Olonne. Maître Jehan Bre-tault ; armée par André Henry, Nicolas Bobineau et Jean Colin, marchands et bourgeois de La Rochelle.

La Barbe, de Jard. Maitre Nicolas Geoffroy ; armée par les mêmes.

Un autre navire de Jard. Maitre X. Pigeon ; armé par les mêmes.

La Bergère, de Rouen. Armée par sire Pierre Lyes Dybard, marchand, demeurant près de Rouen, qui achète du sel à honorable homme Pierre Guibert, marchand et bourgeois de La Rochelle.

Un navire breton, dont les mariniers, de Bréhac en Bretagne, empruntent 19 livres 9 sols tournois à André Henry, marchand et bourgeois de La Rochelle.
1544 La Trinité, de La Rochelle. Maître Pierre de Vigne, qui emprunte 135 livres tournois à sire Martin Denebault, marchand et bourgeois de La Rochelle.

La Madeleine, de Saint-Jean-de-Luz. Maître. sire Martin de Suhegaray, alias Cingallet ou Sugallet, marchand et voisin de Saint-Jean-de-Luz, qui emprunte 50 écus d’or à sire Mathurin Denebault, échevin de La Rochelle.
1546 Le Lorens, de Saint-Pol-de-Léon. Maître Laurent Measpiault ; avitaillé par Louis Gargouilleau et Jean Maingault, marchands et bourgeois de La Rochelle.

La Louise, de La Rochelle. Maître Janicot de Sancho, bourgeois, Guillaume Perle, marchand et bourgeois de La Rochelle.

La Marguerite, de La Rochelle. Maître et pilote : André Le Broys ; bourgeois : Etienne du Jau, marchand et bourgeois de La Rochelle ; engagent des mariniers bretons
1547 Le Joseph, de La Rochelle. Armé par Etienne du Jau, marchand et bourgeois de La Rochelle, et sa femme Marguerite Moreau, bourgeois du navire.

La Fleur-de-Lys, de La Rochelle. Maître Jacques Clauteur, d’Olonne ; armée par Jannot de Combes, marchand et bourgeois de La Rochelle, qui est bourgeois du navire,

La Marie, de La Flotte. Armée par Jean Meschin l’aîné, marchand de La Flotte, bourgeois et avitailleur du navire.

Le Vicaire, d’Arvert. Armé par Pierre Debaulx, marchand demeurant à Arvert, bourgeois du navire.

La Françoise, de Saint-Just. Maître Lyot Houé, de Saint-Just.

La Françoise, d’Érqui, en Bretagne. Maître Simon Pader.

La Catherine, de Saint-Jean-de-Luz. Maître Censin du Halde ; achète du sel pour son voyage à sire Pierre Jourdain, sieur de Bonnemie.
1548 Le Saint-Esprit, de La Rochelle. Avitaillé par Mathurin Denebault, sieur du Verger, marchand et bourgeois de La Rochelle, bourgeois en partie du navire.

La Bonaventure, de La Rochelle. Maître Jean Allard ; avitaillée par Jean Foucher, marchand et bourgeois de La Rochelle.

La Sainte-Anne, de Saint-Vincent au bout du pont de Saint-Jean-de-Luz. Maître et bourgeois Pierre Daresteguy ; emprunte à Mathurin Detenebault, sieur du Verger, 130 écus d’or sol pour ses avitaillements.
1549 La Trinité, de Saint-Just. Maître Martin de Hérard ; Guillon Martin, marchand, à Saint-Just, qui en est bourgeois, emprunte 334 L. 13 s. 9 d, à Jean Pivert et Guillaume Piocheau, marchands et bourgeois de La Rochelle.

La Marie, de Talmond-sur-Jard. Son bourgeois, Nicolas Lambert, du dit lieu, s’associe pour la pêche, jusqu’à concurrence d’un tiers, honorable homme Simon Mignonneau, marchand et bourgeois de La Rochelle, pour 228 L. 10 s. t.
1550 La Bonaventure, de La Rochelle.

La Jacquette, de Saint-Brieuc-des Baulx, en Bretagne. Maître Gilles Thonyn, qui emprunte 40 livres tournois à Symon Moudot, marchand et bourgeois de La Rochelle.

La Marie, de Capbreton.

[1NDLR : Mettre à la grosse aventure signifie placer une somme d’argent ou des marchandises sur un vaisseau au risque de les perdre si le vaisseau périt. Ces chances auxquelles on reste exposé font qu’on ne place jamais de cette manière qu’à de gros intérêts.

[2Relation originale du voyage de Jacques Cartier, Paris, Tross, 1867, in-8°, p. II. V. Harrisse,- loc. cit., p. 298.

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