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1562 et 1568 - Pillage de l’abbaye de La Couronne par les protestants

jeudi 14 décembre 2017, par Pierre, 814 visites.

Dans un petit opuscule de 34 pages, tiré à 100 exemplaires, G. Babinet de Rencogne retranscrit des extraits de la Chronique française de l’abbaye de La Couronne, rédigée par Antoine Boutroys, chanoine de l’abbaye.

Source : Relation du pillage de l’abbaye de La Couronne par les protestants, en 1562 et 1568. Extrait inédits du la Chronique Française de l’abbaye de La Couronne, par Antoine Boutroys, chanoine régulier de cette abbaye. - Par G. BABINET DE RENCOGNE Archiviste de la Charente - Paris - 1862 - Collection personnelle

Voir aussi : Inventaire des reliques et objets précieux de cette abbaye dressés en 1555 et 1556]

Relation du pillage de l’Abbaye de La Couronne par les protestants en 1562 ET 1568

Il ne me semble pas inutile de faire précéder les documents qui vont suivre de quelques notes biographiques et bibliographiques, en disant ce que je sais sur l’auteur de la chronique de l’abbaye de La Couronne et sur la chronique elle-même.

Antoine Boutroys, auteur de la relation qui suit, était originaire du Beauvoisis et né en 1566. Il vint pour la première fois à l’abbaye de La Couronne en 1591, et fut chanoine régulier de ce monastère avant 1610 et après 1640, espace de temps pendant lequel il s’attacha à rassembler et à mettre par écrit les faits mémorables qui s’y étaient passés.

La chronique du P. Boutroys embrasse l’histoire de l’abbaye de La Couronne depuis sa fondation jusque vers le milieu du XVIIe siècle. Pour les temps antérieurs à la fin du XIIIe siècle, époque où s’arrête le Chronicon monasterii B. Mariœ de Corona (vol. ms., pet. in-8°, d’écriture gothique, œuvre de six moines [1] de cette abbaye), il reproduit, le récit et l’ordre des faits exposés dans cet ouvrage ; mais, pour les temps postérieurs, il rapporte les événements dont il a recueilli le témoignage dans les chartriers du monastère et des prieurés qui en dépendaient, ou bien ceux qu’il a entendu raconter par des vieillards, témoins oculaires, ou qui les tenaient, suivant son expression, de leurs anciens.

Les archives départementales de la Charente (série H) possèdent plusieurs manuscrits (petit in-4°) de cette chronique, tant en latin qu’en français, dont l’examen fait connaître que l’auteur s’efforçait sans cesse de perfectionner son œuvre, en la rendant plus complète. Le plus ancien, écrit en langue latine, et coté n° 1, fut composé à la demande d’un certain Jean Picard, religieux de l’abbaye de Saint-Victor, à Paris, qui désirait réunir les éléments d’une histoire de l’ordre des chanoines réguliers de la France, de l’Italie, de l’Allemagne et des autres pays de l’Europe. Il s’arrête à l’année 1610. — J’ai réuni sous la cote n° 2 cinq fragments de copies de la même chronique latine. — Un troisième manuscrit, coté n° 3, rédigé en français, s’arrête à l’an 1634.— Un quatrième, coté n° 4, rédigé aussi en langue française, s’arrête à l’an 1640. — Un cinquième entin, coté n° 5, d’une écriture plus récente, est un fragment d’une copie écourtée du numéro précédent. A l’exception du n° 5, ces manuscrits sont tous écrits de la main d’Antoine Boutroys, ainsi qu’on peut s’en assurer en comparant avec l’écriture des autres numéros sa signature apposée au bas du 109° feuillet (verso) du n° 4. Ce dernier document offre le travail le plus complet, et peut être considéré comme le manuscrit définitif de l’auteur. C’est à lui que j’ai emprunté la relation qui va suivre.

Quant aux inventaires, dressés en 1555 cl 1556, des ornements et objets précieux de l’abbaye de La Couronne qui furent volés en 1562 et 1568 par les protestants, je les ai puisés dans les additamenta du manuscrit n° 1, le seul qui contienne ces pièces in extenso.

1561. — En septembre 1561, il se fit une assemblée des prélats de France à Poissy, à six lieues de Paris, sur la riuère de Seine, où le 9e de septembre Théodose [Théodore] de Bèze [2] fit sa première harangue, et déliura au capitaine des gardes du roy la confession de foy des Églises Prétendues Réformées. Le 24e dudit mois, il fit quelque responce sur ce qu’on luy auoit obiecté ; et le 26e, il y eut de longues disputes qui se continuèrent tant en public qu’en priué jusques à la Sainct-Michel, sans conclusion ; et le lendemain, mardy, dernier iour de septembre, Bèze fit sa seconde harangue, où entre autre chose il dit que le corps et sang de Jésus-Christ est en la cène, et que la parole de Dieu, sur laquelle est appuiée nostre foy, propose le uray et naturel corps : ce qu’il auoit nié en sa première harangue, et le nient tous les iours, disant qu’il est au ciel et eux en terre, où ils le reçoiuent spirituellement par la bouche de la foy ; et en leur cène, ils mangent seulement du pain commun. Or, comme monsieur le cardinal de Lorraine [3] luy uouloit respondre et réfuter ses erreurs, les Prétendus commencèrent à battre des mains tant et si longuement qu’il n’eut point d’audience, et sortirent tous en criant qu’ils auoient gaigné : ce qu’ils publièrent par tout, et commencèrent aussi tost à prescher publiquement leurs erreurs, lesquelles jusques à lors ils auoient presché en cachete et de nuit, et demandèrent au roy des temples par toute la France, ce qu’on leur refusa.

1562. — Et l’année suiuante 1562, ils firent prendre les armes pour contraindre ceux qui ne les uouloient croire à faire profession de leur doctrine, et à main forte ils coururent toute la France en prenant et pillant les églises des meilleures uilles, ce qu’ils firent en tant de lieux, que la uille d’Angoulesme en eut sa part. Et peu de jours après, ils descendirent en ceste abbaye de La Couronne, le 22e jour de may, soubz la conduite de messieurs de Monstandre [4], de Boüé [5], de Saint-Séuerin [6], de Sainte-Hermine [7], auec Jean de Flandre [8], capitaine du chasteau du roy d’Angoulesme, et monsieur d’Acier [9] auec eux qui auoit une troupe de Gascons ; et plusieurs autres Prétendus du pais de toutes qualités accouraient à eux de tous costés jusques au nombre de quinze cens à deux mille hommes aux fins de prendre ceste abbaye, où ils entrèrent à l’aide des traîtres qui estoient au dedans, lesquels ie ne daigne nommer, parcequ’il est escrit qu’il faut que la mémoire du meschant périsse ; et ceux icy (comme d’autres Judas) contre toute loy et équité auoient donné le signal aux Prétendus, et leur aydoient par dedans à ouurir la muraille au lieu où ils rompoient par dehors là où passent les bois de la fontaine. Estans dans l’abbaye, ils rompirent d’abord toutes les images qu’ils rencontrèrent ; par après, ce fut à qui mieux mieux butineroit. Quelques gens de peu fourrageant sur les uoutes, qui sont entre le treul et les escuries, y mirent le feu en de la paille et fagots qui estoient là, où frère Arnauld de La Sarre, qui du depuis a esté infirmier, s’estoit caché, et cuida estre bruslé. Jean de Flandre entre tous fit ce qu’il peut pour estaindre le feu et pour chastier ceux qui luy [l’y] auoient mis, qui auoient gaigné au pied [10]. Après cela, ils rompirent et emportèrent cinq des cloches, et laissèrent la grosse, qu’ils ne peurent rompre. Puis ils se chargèrent des riches joyaux et très précieux reliquaires, qui estoient en si grand nombre que lorsqu’on les sortoit aux bonnes festes, ils couuroient trois grandes tables, sans y comprendre les calices d’or et d’argent, ensemble les croix, bassines, chandeliers, ensensoirs et canètes [11]. — Le tout est spécifié en l’inuentaire qu’en auoit faict mestre Michel Dexmier [12] l’an 1555 et 1556, dont la coppie est icy attachée. En outre, ils emportèrent la garniture de neuf ou dix chappelles, où il y auoit uingt cinq à trente chappes romaines, auec les chasubles et leurs courtibaux [13], les unes de drap de soye enrichies de broderies en or et argent figurée par personnages de l’antiquité : le tout de très grand pris, et tel que ceux qui ont ueu le tout, et me l’ont récité, ne le pouuoient estimer, surtout un ciel ou poille qu’en certain temps l’on mettoit sur le maistre autel. Le tout (excepté le pris de la broderie) est spécifié en l’inuentaire qu’en auoit faict faire messire François comte Taurel [14] dès l’an 1555, dont la coppie est icy après. Ils emportèrent pareillement d’autres meubles, tant de l’église que de l’abbé et des religieux. Le bled et le uin fut pour quelques iours à l’abandon à tous ceux qui en uouloient prendre et emporter. Quelques jours après la prinse de l’abbaye, chacun s’en alla fort chargé de richesses, et se retirèrent sans desmolir les bastiments, outre ce qui auoit esté bruslé par accident.

1563. — Le 19e iour de mars, en l’an 1563, l’on publia un édit de pacification sur ces premiers troubles : ce qui fut appelé la paix d’Orléans, durant laquelle monsieur le comte Taurel uint uisiter son abbaye qu’il tachoit de remettre et réparer à son pouuoir.

1568. — Mais uoyant les seconds troubles arriués, il se retira de rechef en cour où il estoit l’an 1568, quand pour la seconde fois ceste abbaye fut prinse par l’armée de messieurs les Princes qui uenoient pour assiéger Angoulesme au mois de septembre, et auoient donné le rendéuous de toutes leurs troupes au bourg de La Couronne. Monsieur de Pilles [15] y arriua le premier auec son régiment, et les autres si rendirent jusques à quatre mille hommes de pied. D’abord ils prindrent l’abbaye, où tout fut mis en très piteux estat. Chacun y faisoit ce qu’il uouloit ; et non contens de prendre tous les meubles et de laisser le bled et le uin à l’abandon, ils mirent le feu aux grandes chaires du chœur et à toute la menuiserie qui estoit de noier très bien élabouré, pour la plus grande part tiré par personnages. Ils rompirent les quatre cloches qu’on auoit faictes de la grosse, que les premiers n’auoient peu rompre. Quand aux religieux qui ne uoulurent prendre les armes auec eux (ce que quelques-uns firent et les portèrent jusques à tant qu’ils purent ioindre les gens du roy), et les autres furent garrottés et traînés par tout où ils alloient, et leur faisoient receuoir de grandes afflictions, pour auoir de l’argent d’eux, ou pour leur faire quitter leur religion. Et pour les intimider, ils contraignerent frère André Veillon de faire une fosse, si longue et si large qu’il si put enterrer ; et comme il essaioict pour scauoir si elle estoit assez grande, ils luy couurirent les cuises et les jambes ; et d’autres ayant compassion de le uoir enterrer tout uif, luy tirent quelques coups de pistolets dans la teste. Allieurs ils les despouilloient et les faisoient tirer à la charue deuant les bœufs, et leur donnoient de grands coups d’aguillon, et continuoient tant qu’ils n’en pouuoient plus : je l’escris sur le récit de plusieurs qui l’ont ueu. Ils prindrent aussi messire Pierre Penaud qui seruoit l’église du bourg de La Couronne ; et comme ils l’eurent pendu et estoit desjà à demy mort, l’un d’entre eux qui en eut pitié coupa la corde de son espée, et tombe tout esperdu, sans cognoissance ni jugement, et demeura long temps sans se pouvoir leuer ; enfin se sauua du mieux qu’il peut. Quelques iours après que la ville d’Angoulesme fut assiégée, Henry de Bourbon, roy de Navarre, et du depuis Henry quatriesme, roy de France qu’on auoit faict chef de l’armée des princes à seize ans, fut logé en l’abbaye en l’hostel abbatial, où il demeura plus de quinze iours. Il montoit tous les matins à cheual, et passoit joyeusement le temps selon son aage ; il commencoit à porter une cuirasse, comme m’ont récité ceux qui ont ueu le tout.

Monsieur le prince de Condé [16], son oncle, estoit logé à l’entrée du bourg, à la grande maison de La Villeterie [17] ; monsieur d’Anguien [18], son fils, estoit logé chez mestre Michel Dexmier, le uidame de Chartres [19] tout contre luy chez La Croisade [20], à costé de la prairie, et le comte de La Rochefoucauld chez de Soubre, au bout de delà du cimetière. L’Amiral [21] estoit à Girard [22], Dandelot [23] à Sainct-Cybard ; et quand la uille fut prinse ils se retirèrent ; et les commissaires députés par messieurs les Princes pour dresser leur magazin général, scauoir Estienne Daulenay [24], commissaire et superintendant des finances des biens ecclésiastiques ; Claude d’Angeliers, conseiller du roy et president de la Rochelle ; François Lugoli, commissaire général ; Pierre Januier [25], lieutenant particulier ; Charles Aubin, Louis Estival, Pierre Estival, Pierre Gaultier, substitut du procureur du roy d’Angoulesme, firent crier et proclamer publiquement et à son de trompe par les carrefours de la uille d’Angoulesme tous les fruicts et reuenus de l’abbaye de La Couronne appartenant à l’abbé et aux religieux d’icelle, soit droits de fiefs, de dismes, rentes, agriers, domaines et héritages, juridictions, offices cloistriés [26], soit aumosnerie, sacristie, infirmerie, chappitre, Breul d’Archiac [27], Molede [28], Hiersac [29], Lajason [30], Courpeteau [31], Uendoire [32], Le Pont en Auuergne [33], Marthon [34], four à ban, moulins et tout autres choses quelconques sans rien réseruer, sauf les bois tant de haute futaye qu’autres, desquels toutefois le preneur en prendra pour le chauffage et usage dudit four à ban. Le tout fut enchéri par Guillaume Coucault, Michel Uinsonnau et Pierre de Marcilhac le jeune, à qui il fut déliuré pour la somme de trois mille trois cens liures, le 13e januier 1569 ; et le bail commençoit dès la Sainct-Michel 1568, pour un an seulement.

Lesdicts commissaires auoient envoyé en l’abbaye des Prouenceaux qui estoient pouldriers, pour faire des pouldres pour le magazin général desdits Princes. Ces pouldriers auoient dressé leurs chaudières dans le grand refectouer, et leurs cuues de salpaistre dans le cloistre, et descouuroient tous les bastiments et bruslèrent les charpentes, excepté de l’hostel abbatial où ils estoient logés, et eussent tout ruiné en prenant leur salpaistre, si monsieur de Pilles ni fut promptement arrivé avec un pouuoir de messieurs les Princes qui lui auoient baillé l’abbaye pour récompense de ses bons et agréables services. L’on estoit après pour abattre la grand église quand il y arriva. Il fit esteindre le feu qui estoit contre les pilliers, et conserua l’église soubz l’espérance d’en faire une halle, pour y tenir les foires qu’il y uouloit establir ; il chassa aussi les pouldriers et fit cesser Jean Constantin dit Rachaud, du bourg, qui estoit commissaire pour faire couper tout le bois de la Forest [35], de la Guaraine et Cabaret, pour l’enuoyer à Angoulesme. Il y resta fort peu de chesnes (en la Guaraine et au Cabaret), comme nous auons ueu du depuis et se uoioient en l’an 1620, auant le décès de messire Jean de Voluire de Ruffec [36], qui les auoit conserués à cor et à cry durant trente cinq années, en sorte qu’on n’en osoit couper de son temps ni des uieux ni des jeunes qui estoient reuenus.

1569. — Le 13° iour de mars en l’an 1569, monsieur le duc d’Anjou, frère du roi Charles IX et du depuis Henri III, donna la bataille uers Jarnac où Louys, prince de Condé, fut tué et plusieurs seigneurs de son party, et d’autres prisonniers, ayant perdu la bataille. Sur la fin de juilliet, les princes ayant receu des forces d’Allemagne furent assiéger Poitiers. Le siège fut leué le 7e iour de septembre, et le 3e d’octobre audit an 1569, il y eut une bataille à Moncontour, où l’infanterie des Princes fut défaicte. La caualerie qui restoit print la fuitte, et le 10° iour d’aoust 1570, la paix fut faicte par un nouuel édit de pacification qui fut publié ledit iour.

1571. — L’an 1571, en juin, monsieur l’abbé François comte Taurel enuoya Jean Carbonel, escuier, son économe et procureur, lequel ayant faict assembler les religieux de ceste abbaye, ils tindrent le chappitre général le 22° iour de juin, où il fut aresté que le diuin seruice seroit remis, lequel auoit esté discontinué à raison des guerres passées. Et à cause des urgentes réparations très nécessaires, tant en l’église qu’ès autres édifices communs et particuliers à l’abbé et aux religieux de l’abbaye, il fut accordé que les religieux se contenteroient pour cinq ans de certaine pension, qui est spécifiée en l’acte passé par deuant maistres Michel Dexmier et Léonard Barbot, notaires. Les bastiments de l’abbaye estoienl tellement démolis et ruinés, que les religieux furent contrains de se loger au bourg et y faire le seruice quelques années, jusques à tant que les officiers eussent réparé les chambres et bastiments qui dépendoient de leurs offices, notamment le sacriste et l’infirmier, et frère Jean de Prahec et l’aumosnier. Au mois de juilliet suiuant, mondit sieur l’abbé uenant en ceste abbaye fut contrainct de se loger au bourg chez monsieur Michel Dexmier, son greffier , où monsieur du Plesis [37] qui l’auoit ueu en cour le fut trouuer, et luy offrit l’Osellerie [38], qu’il accepta pour le séiour qu’il fit en ce pays, durant lequel il print un si grand déplaisir de la ruine de ceste abbaye qu’il jura de ni entrer jamais.


[1Suivant l’opinion du P. Boutroys

[2Théodore de Bèze. — Réformateur protestant, né à Vézelay, en Nivernais, le 24 juin 1519, fils de Pierre de Bèze et de Marie Bourdelot. Destiné par sa famille à l’état ecclésiastique, il abandonna en 1548 les bénéfices dont il était pourvu, passa à Genève, abjura la religion catholique et se maria. Il assista en 1561 au colloque de Poissy ; se rendit ensuite auprès du prince de Condé, qui fut battu et fait prisonnier à la bataille de Dreux, et prit part aux affaires de France jusqu’à la paix de 1563. Après la mort de Calvin, il hérita de tous les emplois de son maître, et fut dès lors considéré comme le premier pasteur des églises réformées. — Il mourut en 1605.

[3Le cardinal de Lorraine. — Charles, cardinal de Lorraine, archevêque et duc de Reims, pair de France, deuxième fils de Claude de Lorraine et de Antoinette de Bourbon-Vendôme ; né le 17 février 1524, mort à Avignon le 26 décembre 1574.

[4De Monstandre. — Louis de La Rochefoucauld, seigneur de Montendre, Montguyon, etc., chevalier de l’ordre du roi, fils puîné de François, 1er du nom, et de Barbe du Bois, sa seconde femme ; marié le 8 février 1534 à Jacquette de Mortemer, fille de François de Mortemer, seigneur d’OzilIac, et de Françoise d’Aydie de Ribérac.

[5De Boüé. — La seigneurie de Bouex (de Buxo) appartenait à cette époque à Charles de Livenne, dont les biens furent confisqués au profit du roi, à cause de sa religion, et plus tard rendus, par arrêt du conseil d’état, à sa veuve et à ses enfans.

[6De Saint-Séuerln. — François de Saint-Gelais-Lusignan, écuyer, seigneur de Saint-Séverin, marié à Charlotte de Champagne, dont il eut trois filles.

[7De Sainte-Hermine. — Jean de Sainte-Hermine, chevalier, seigneur du Fa, La Laigne, etc. — li joua un rôle considérable dans les guerres de religion. En 1567, il fut nommé par le prince de Condé gouverneur des provinces de Poitou, Aunis et Saintonge.

[8Jean de Flandre. — Surnom donné à un certain Ruffier, natif d’Angoulême, qui, à l’époque où les protestants violèrent les tombeaux de la cathédrale, donna, dit-on, un coup de poignard dans le ventre du cadavre de Jean le Bon, comte d’Angoulême, aïeul de François Ier, et lui coupa le nez.

[9D’Acier. — Jacques de Crussol, troisième fils de Charles de Crussol, vicomte d’Uzès, sire de Crussol, chambellan du roi, grand pannetier de France, et de Jeanne de Genouillac. Pendant les guerres de religion, il se fit connaître sous le nom du seigneur d’Acier ou d’Assier, terre qui venait de sa mère. Après la mort de son frère aîné, Antoine de Crussol, premier duc d’Uzès, arrivée en 1573, il fut conseiller d’état, capitaine de cent hommes d’armes des ordonnances et chevalier du Saint-Esprit. — Il mourut en 1586.

[10Gaigner au pied. — Prendre la fuite

[11Canètes. — Burettes.

[12Michel Dexmier. — Notaire à La Couronne.

[13Courtibau.— Dalmatique. Ornement d’église que portent les diacres et les sous-diacres quand ils assistent le prêtre qui chante une messe, ou lorsqu’il va en quelque procession ou cérémonie.

[14François comte Taurel, trente-cinquième abbé de La Couronne suivant la chronique du P. Boutroys, le trente-troisième suivant le Gallia christiana, et le troisième des commendataires. Il était Italien de nation, parent de la reine Catherine de Médicis et abbé de Lezat. Il succéda comme abbé de La Couronne à Annet de Planis, vers 1553, et mourut le 7 mai 1579, dans son abbaye de Lezat, après avoir échangé en 1572, avec Jean Calluaud, IIe du nom, l’abbaye de La Couronne contre l’abbaye de Guîtres.

[15De Pilles. — Armand de Clermont, seigneur de Piles. Ce gentilhomme pérlgourdin, d’une fortune médiocre, mais d’une très grande valeur, dit de Thou (Hist. univ.), joua un rôle important dans les guerres de religion. Il fut tué à la Saint-Barthélemy, en 1572, dans le Louvre, où il s’était retiré par ordre du roi.

[16Le prince de Condé. — Louis de Bourbon, Ier du nom, prince de Condé, tué à la bataille de Jarnac, le 13 mars 1569.

[17La Villeterie. — Daniel Dexmier, sieur de La Villeterie, flls de François Dexmier et de Jeanne Balue, marié le 16 octobre 1588 avec Sidoine de Laubière.

[18d’Anguien. — Henri de Bourbon, ler du nom, duc d’Enghien, né le 29 décembre 1552, mort le 8 mars 1588.

[19Le vidame de Chartres, — Jean de Ferrières, fils d’autre Jean de Ferrières, seigneur de Maligny en Bourgogne, et de Louise de Vendôme. Louise était tante de François de-Vendôme, prince de Chabanais, vidame de Chartres et colonel de l’infanterie française, mort à Paris, en l’hôtel des Tournelles, dans les derniers jours du mois de décembre 1560, sans laisser de postérité de son mariage avec Jeanne d’Estissac. Par suite de ce décès, Jean de Ferrières hérita de la majeure partie des biens de son cousin et du titre de vidame de Chartres. Ce titre passa ensuite après la mort de Jean de Ferrières, décédé sans enfants, à Pregent de La Fin, fils de Jean de La Fin, seigneur de Beauvoir-la-Nocle, et de Beraude de Ferrières, sœur de Jean, qui fait l’objet de la présente note.

[20La croisade. — Paris de Sacrato, écuyer, sieur de La Croisade.

[21L’Amiral. — Gaspard de Coligny, IIe du nom, amiral de France, né en 1517, tué en 1572, pendant les massacres de la Saint-Barthélemy.

[22Girard. — Fief situé paroisse Saint-Michel d’Entralgues ; aujourd’hui commune de ce nom, canton d’Angoulême (1ère partie). On distinguait avant la Révolution le grand et le petit Girard, dont les noms se sont transformés en ceux de grand et petit Girac.

[23Dandelot - François de Coligny, seigneur d’Andelot, colonel général de l’infanterie française, maréchal de France, frère puîné de Gaspard.

[24Dans le bail judiciaire des biens de l’abbaye et de ses dépendances, en date du 13 janvier 1569, dont l’original signé Gilibert, commis du greffier, est conservé aux archives départementales de la Charente, série H, liasse 428, Étienne Daulenay, Claude d’Angeliers (je lis d’Anglure), François Lugoli ou de Lugoli sont qualifiés, le premier, seigneur de Quimerot ; le second, chevalier, conseiller du roy et son président en la cour présidiale de la ville et gouvernement de La Rochelle ; le troisième, sieur de Vigny.

[25Pierre Januier, Charles Aubin, Louis et Pierre Estival ou (Estivale), Pierre Gaultier. — Ces magistrats appartenaient tous à des familles de l’échevinage d’Angoulême. Ils avaient embrassé avec ardeur les idées de la Réforme, et figurent fréquemment dans des documents contemporains que je possède sur les Protestants de l’Angoumois. — Charles Aubin et les deux Estival étaient conseillers au présidial.

[26Offices cloistriés : — Offices claustraux.

[27Le Breuil d’Archiac. — On trouve aussi dans des documents contemporains ce lieu appelé le Breuil-sous-Archiac. — Bien qu’on ne le trouve indiqué sur aucune carte particulière de la Saintonge, ni sur celles de Cassini et de l’état-major, ni même sur les plans du cadastre, il est certain que le Breuil est un hameau touchant le bourg d’Archiac, compris dans la circonscription dudit bourg, arrondissement de Jonzac, département de la Charente-Inférieure. Il faut le distinguer du village du Grand Breuil, situé commune de Saint-Palais-du-Né, canton et arrondissement de Barbezleux (Charente). — C’était une seigneurie dépendant de l’abbaye de La Couronne, dans la paroisse d’Archiac, en Saintonge. Ses revenus consistaient en cens, rentes et agrlers, lods et ventes, honneurs et droits de prélations, et valaient 1,000 llv.environ. Les seigneurs avaient droit de haute, moyenne et basse justice.

[28Molède. — Village, commune de Saint-Saturnin, canton d’Hiersac, arrondissement d’Angoulême (Charente).—La seigneurie de Moulède (Moleda), située paroisse de Saint-Saturnin, en Angoumois, dépendait de l’abbaye de La Couronne. Les seigneurs jouissaient du droit de justice moyenne et basse. Les revenus de cette terre consistaient, comme ceux du Breuil d’Archiac, en cens rentes, agriers, dîmes, lods et ventes, et valaient environ 200 liv.

[29Hiersac. — Bourg, chef-lieu de canton, arrondissement d’Angoulême. — La terre et seigneurie d’Hiersac, en Angoumois, était possédée par les religieux de La Couronne en tous droits de haute, moyenne et basse justice. Ses revenus consistaient en cens, rentes, agriers, dîmes, lods et ventes, et valaient de 7 à 800 liv.

[30Lajasson. — Village, commune d’Éraville, canton de Châteauneuf, arrondissement de Cognac (Charente). — Cette seigneurie était située paroisse d’Eravllle, en la châtellenie de Bouteville. Ses modiques revenus consistaient en quelques rentes en argent et en quelques boisseaux de froment, d’avoine et de méture, le tout valant environ 85 liv.

[31Courpeteau. - Il y a dans le département deux hameaux de ce nom, l’un commune de Graves, l’autre commune de Saint-Amant-de-Graves, situés tous les deux dans le canton de Châteauneuf, arrondissement de Cognac. J’ignore quel est celui qui dépendait de l’abbaye.

[32Vendoire. — Chef-lieu de la commune de ce nom, canton de Verteillac, arrondissement de Ribérac (Dordogne). C’était un prieuré du diocèse de Périgueux, dépendant de La Couronne.

[33Le Pont. — Hameau, commune de Leynhac, canton de Maure, arrondissement d’Aurillac (Cantal), Le prieuré de Notre- Dame de Pont, situé paroisse de Leynhac, diocèse de Saint- Flour, en Auvergne, dépendait de l’abbaye.

[34Marthon. — Chef-lieu de la commune de ce nom, canton de Montbron, arrondissement d’Angoulême. Les moulins de la ville de Marthon, en Angoumois, appartenaient aux religieux de La Couronne.

[35La Forêt, la Guaraine et Cabaret.—La Forêt, connue de nos jours sous Je nom de Ja Forêt des Pères ou des Moines, existe encore en grande partie dans la commune de La Couronne ; mais les bois de la Garenne et du Cabaret, qui étaient placés tout près du bourg, au couchant, ont été entièrement défrichés depuis la Révolution.

[36Jean de Voluire de Ruffec. — Trente-septième abbé de La Couronne suivant le P. Boutroys, le trente-cinquième suivant le Gallia chrisliana. et le cinquième des commendataires. Il était fils de messire Philippe de Voluire, marquis de Ruffec,gouverneur de l’Angoumois, et de Anne de Daillon. Il succéda comme abbé de La Couronne à Jean Calluaud, IIe du nom, mort à Bordeaux le dernier jour de juin 1584, et mourut lui-même le 31 Juillet 1619, assassiné dans une de ses terres, en Poitou.

[37M. du Plesis. — François Calluaud (ou Calueau), écuyer, sieur du Plessis et de l’Oisellerie, conseiller et maître d’hôtel ordinaire de la reine, flls de Guillaume Calluaud, procureur du roi, et de Hélie de Lamberlie.

[38L’Osellerie. — Le château de l’Oisellerie, commune de La Couronne, canton d’Angoulême (1ère partie). — Il relevait de l’abbaye de La Couronne. Depuis 1691, cette terre est possédée par la famille Maulde.

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