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1590 Une lettre du roi Henri IV à la reine d’Angleterre alimente la polémique sur sa conversion
dimanche 18 juin 2023, par , 875 visites.
Le titre est éloquent : Coppie d’une lettre escripte par le roy de Navarre à la roine d’Angleterre [Elisabeth Ière], contenant la déclaration de sa meschante volonté.
Le document présenté ici est un assemblage composé en 1590 par des ultra-catholiques.
Il comprend :
une introduction "Au lecteur Catholique" qui fait le point sur un sujet d’actualité : la conversion annoncée du Roi Henri de Navarre au catholicisme.
une lettre du Roi Henri IV à la Reine Elisabeth 1ère d’Angleterre, dans laquelle il lui fait part de ses hésitations à ce sujet, datée du 15 mars 1590. Cette lettre, dont les Ligueurs catholiques ont eu connaissance est présentée ici avec 9 commentaires imprimés en marge qui mettent en cause la sincérité du Roi.
Un document daté du 18 mars 1590 intitulé "Estat de la despence", qui ordonne le versement d’une somme totale de 23.966 écus (soit 71.898 livres tournois) à 113 ministres & escoliers protestants des provinces d’Aunix, Poitou, Saintonge, Angoumois et Guyenne. Et (ô scandale) cette somme est prélevée sur les recettes de la dîme destinées habituellement au clergé catholique.
Un dernier document donne les noms des membres du Conseil du Roi présents lors de cette décision.
Catholiques, vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous a pas prévenus !
Source : BNF Gallica
Contexte historique Le 1er août 1589, le roi de France Henri III est assassiné par un moine catholique fanatique. Avant de mourir, il reconnaît formellement son beau frère, le roi Henri III de Navarre comme son successeur légitime, et celui-ci devient le roi Henri IV de France, en application de la loi salique [1]. Sur son lit de mort, Henri III lui conseille de se convertir à la religion de la majorité des Français. L’opposition de la Ligue au principe d’un roi protestant faiblit peu à peu au fil des mois, avec la conquête progressive des villes de France par le nouveau roi Ce sujet de la conversion du Roi Henri IV va marquer l’histoire, les gazettes, les courriers et les conversations jusqu’au 25 juillet 1593, date de l’abjuration du roi dans la basilique de Saint-Denis. L’Edit de Nantes (13 avril 1598) instituant le principe de la liberté de culte pour les protestants mettra un terme à cette longue et meurtrière période des guerres de Religion (1562-1598). |
Coppie d’une lettre escripte par le roy de Navarre à la roine d’Angleterre, contenant la déclaration de sa meschante volonté . Avec l’estat de la despence qu’il a ordonné estre faict en l’année présente M. D. LXXXX. pour le payement de cent treize ministres & escoliers
Auteur : Henri IV (1553-1610 ; roi de France). Auteur du texte
A Troyes. Par Jean Moreau, M. Imprimeur du Roy.
Avec Privilège dudict Seigneur.
Au Lecteur Catholique.
Les actions du Roy de Navarre ont par cy devant demonstré le peu d’envie qu’il a eu de se reduire à la Religion Catholique Apostolique & Romaine. Ce que ont bien cogneu ceux qui ont esté clers-voyans és affaires des l’an M. D. Lxxvj. (1576) quand les deputez des trois Estats, qui lors se tenaient à Blois, furent envoyez vers luy, pour le prier ou nom de toute la France, de se trouver en ceste assemblee, & d’embrasser la Religion Catholique, apostolique & Romaine, qu’il refusa tout a plat : & a continué tous jours depuis en son heresie. Apres la mort du deffunct Roy, il voulut user de dissimulation, & bailler esperance de se convertir. Mesme promit aux Gentils hommes catholiques, que dedans six mois il quitteroit son heresie, disant que pendant ce temps il se feroit instruire en la Religion Catholique. Et soubs ceste esperance plusieurs l’ont suivy en simplicité, pensant qu’il y procédoit de bonne volonté, & sans fiction : Mais à present que les six mois sont des long temps passez il est demeuré en son obstination, & n’y a plus d’esperance d’amendement. Ce qui est manifesté par les lettres qu’il escrivit à la Roine d’Angleterre, apres la victoire qu’il obtint pres de Dreux, par lesquelles il declare ouvertement son intention, & par l’estat qu’il a faict dresser en son conseil, pour l’entretenement de ses ministres & predicans, qu’il a assignez sur les deniers des decimes qui se levent sur le clergé. Desquelles lettres & estat ayant esté recouverte coppie, Nous l’avons bien voulu communiquer au public afin de mettre en evidence l’intention dudlct Roy de Navarre, confirmer les vrais Catboliques à perséverer à le rejetter du tout : & monstrer à ceux qui se disent Catholiques, & qui le suivent quel vipere ils nourrissent en leur sein, qui les tuera un jour de son venin : comme il se sert d’eux pour ruiner Religion Catholique, & establir son heresie en France, à ce qu’ils ne soient à l’advenir trompez & qu’ils ne s’excusent que l’on ne les a advertis, faicts en ton profit, & à Dieu.
MADAME, Combien que je me sois plusieurs fois excusé de ce que, je ne pouvois suivre vostre advis touchant le conseil que m’avez donné, de prendre la Religion Romaine, pour m’installer plus facillement en mon Royaume, sauf à prendre par après le chemin que m’adressez, pour mettre les choses en l’estat de la reformation de l’Eglise (à quoy je me sens appellé de Dieu)(1) par toute la Chrétienté, comme vous avez esté premièrement en vostre Royaume d’Angleterre. Si est-ce que si je n’eusse donné lieu par dessus mon jugement aux opinions des doctes (2) Ministres qui sont pres de ma personne, sans doute, pour l’apparence que je trouvois en voz raisons & le desir que j’ay eu tousiours de vous contenter, je me fusse conduit selon voz advertissemens : Et me suis maintes fois trouvé en estat que j’ay eu regret de ne l’avoir faict dés le commencement : Mais comme je me suis proposé determinément, soubs la faveur du Ciel, & la grace de Dieu, le succez de ceste guerre estre fondee sur la liberté de l’Evangile, & la dispute de ma vraye & propre succession la fin m’a faist cognoistre qu’il m’a esté bien meilleur de n’avoir point renoncé Jesus-Christ devant les hommes. Lequel (en cas que je l’eusse faict pour un temps & pour une bonne occasion) paradventure m’eust renoncé pour tousjours, habandonné & mis és mains des ennemis de son Eglise & les miens Luy au contraire voyant ma perseverance jusques au pas de la mort, les a totalement ruinez. Et ce encore (qui est un cas admirable, & qui nous tesmoigne les miraculeux (3) effets de sa divinité) par le moyen de ceux mesme qui sont de leur Religion. Desquels mon armee est grosse & presque toute complette. Lesquels m’ont si fidelement servy & assisté à la bataille que je donnay hyer au Duc du Mayenne & à ses estrangers Allemans, Espagnols, Albanois, Vallons, Suisses & Lansquenets, & y ont si vaillamment & opiniastrement combatu, que la victoire m’en est demeuree, grâces à Dieu : Lequel a porté telle faveur à nostre costé, qu’il n’a point permis que j’aye perdu que fort peu de nostre Religion, ains de ceux qui estoient Catholiques : Ce que j’estime plustost perte & ruine pour mes ennemis, que pour moy. (4) Combien que eux mesmes ne le pouvoient appercevoir, en menant grand joye, surquoy j’ay dissimulé une grand fascherie. (5) Comme sont contraints de faire toutes personnes qui sont appellées aux grandes charges comme celles que nous tenons. J’espere, apres ceste heureuse victoire que Dieu m’a donnee, avec les grâces innumerables que je reçoy de luy journellement qu’il m’advancera la reduction de Paris, Rouen & mes autres villes, sans faire despence d’une seulle volée de Canon, pendant que chacun est saisi d’espouvente : j’en excepte Orleans, où les habitans sont fort endurcis en l’idolatrie (6) Romaine, qui les rend plus que tous les autres (7) opiniaitres à la rebellion contre leur Prince, dequoy j’espere les chastier en sorte qu’ils serviront d’exemple à tout mon peuple, pour luy oster par rigueur (puisque n’ay peu par douceur) la pernitieuse creance qu’il a eu jusques icy aux seditieux sermons des prescheurs de l’Eglise Romaine. Au demeurant la pluspart de mes affaires ne dépend pour le present, graces à Dieu, que de contenter le Duc de Longue-ville, lequel m’importune plus que jamais de changer ma Religion, sans considerer qu’il ne vient plus à temps veu ce qui s’est passé : A quoy je suis contraint luy user de quelques remises, jusques à ce que je voye qu’il soit bon luy franchir le sault de ma resolution, & luy faire entendre par douceur, autant que l’occasion le pourra permettre, avec l’ayde du Sieur de la Noue (8) son guide & curateur, qu’il ne doibt rechercher en la conscience celuy lequel pouvant rechercher les autres, donne neantmoins la liberté à un chascun. Et si cela ne luy suffit, je luy feray cognoistre que je puis bien estre admonnesté de plusieurs, mais ne doibs estre corrigé que de Dieu seul, qui tient en sa main le cœur de ceux ausquels il donne la charge des Royaumes. Voila l’estat & bon portement de mes affaires : Reste à vous faire entendre les particularitez de la victoire, & vous dire les noms des morts & prisonniers d’vne part & d’autre, ce que j’ay remis à la suffisance de ce porteur que j’ay faict rendre certain du tout. Ce pendant je vous remercie tousjours de vostre aide & bon secours, duquel ie vous suis tant redevable que je ne souhaitte la reduction de mon Royaume, apres l’advancement de celuy de Jesus Christ principalement, que pour m’acquitter envers vous des obligations ausquelles je vous suis constitué : & pour vous faire cognoistre, quand l’occasion se presentera à-lencontre de toutes personnes, que je vous suis & seray pour jamais un support le plus ferme & le plus asseuré que vous eussiez peu acquérir, pour n’espargner rien qui soit en ma puissance, ne ma propre personne, que tout ne soit exposé au devoir (9) association & fraternité de regne & de religion. Priant Dieu, qu’il vous vueille maintenir, Madame, en toute felicité, ses sainctes & divines grâces. Au Camp, le Jeudy quinziesme de Mars, mil cinq cens nonante. Et plus bas, Vostre plus fidele frere & parfaictement bon amy, Henry. |
1. Notez Catholiques qui dites qu’il n’est question de la religion. Le Roy de Navarre vous desment, disant qu’il se sent appellé de Dieu pour reformer l’Eglise par toute la Chrestienté c’est à dire pour exterminer la Religion Catholique, & planter par tout l’heresie, voila sa reformation. 2. Puisque le privé conseil du Roy de Navarre sont ses Ministres, qu’en pouvez vous attendre catholiques aveuglez. 3. Le Roy de Navarre presche pour miracle de la divinité, ce que par les catholiques mesmes il ruine les Catholiques. 4. O juste jugement de Dieu, O recompense vrayement digne de service, O catholiques fols & incensez qui perdez la vie pour celuy qui se resjouit de vostre mort, & qui estime vostre ruine son gain. 5. Notez François la feintise du Biarnois, faux & courtois. 6. Honte éternelle à vous catholiques masquez, qui combattez pour celuy qui appelle vostre religion Idolâtrie Romaine. 7. Grande louange d’Orleans. 8. Voyez Longue-ville comment vostre maistre vous traicte. 9. Prenez garde au dessein du Roy de Navarre, qui est de faire association de Royaume & de Religion avec la Roine d’Angleterre, si Achab & Jezabel s’accouplent à Dieu Naboth & sa vigne. |
ESTAT DE LA DESPENSE
que le Roy veult & ordonne estre faicte en l’annee presente, 1590. Par Maistre François Hotman, Conseiller de la Majesté, & Thrésorier de son espargne, pour le payement des gaiges, pensions & entretenement des Ministres des Eglises réformées es Provinces d’Aulnix, Poitou, Xaintonge, Angoulmois, & autres de la Guyenne cy apres denommees, & ce par chascun quartier de ladicte annee, & par advance a chascun d’iceux.
PREMIEREMENT.
AULNIX.
Aux Sieurs de Nort, Ministre de ladite Eglise en la ville de la Rochelle, pour ses gaiges & pensions deux cens escus.
Du Mont, Ministre en ladicte Eglise, deux cens escus.
Despoir, Ministre en ladicte Eglise, deux cens escus.
Efuard, aussi de ladicte Eglise Ministre, deux cens escus.
L’Espine de ladicte Eglise, deux cens escus.
Chauveton, Ministre de l’Eglise S. Martin en l’isle de Rhé, deux cens escus.
Goyer, en l’Eglise Dars, audit Rhé, deux cens escus.
Thierry de la Flotte, en ladite isle, deux cens escus.
David, son Ministre de l’Eglise de la Jarrie, deux cens escus.
Fromentin, en l’Homeau en Aulnix, deux cens escus.
Barron, en l’Eglise de Mozé, deux cens escus.
Triard, à Ciré, deux cens escus.
Mazieres, en l’Eglise de Theré, deux cens escus.
De Clairville, deux cens escus.
Somme trois mille escus
POICTOU.
Aux sieurs de Phors, Minisrres de ladicte Eglise à Chasteleraud, deux cens escus.
De Lestang, Ministre en l’Eglise de Couhé, deux cens escus.
Chambrizé, en l’Eglise de Beauvois-sur mer, deux cens escus.
Aux Sieurs Pasquier, ministre en l’Eglise de Lusignan, de present refugié à Nyort, pour sondit estat & pension la somme de deux cens escus.
Cogner, Ministre de l’Eglise de Civray, deux cens escus.
Loscan, en l’Eglise de Thouars, deux cens escus.
Du Vivier, à Saint Maixant, deux cens escus.
La Volee, à Issoudon & la Mothe, deux cens escus.
La Blachere à Nyort, deux cens escus.
A Brie, à Chandenier, deux cens escus.
Vallon, réfugié à Nyort, à cause qu’il est sans famille, huict vingts six escus ij. tiers.
Belon, Ministre à S. Gelais & Clerveux, deux cens escus
Moreau, à la Chastaigneray, deux cens escus.
Raimond à Vandoré, deux cens escus.
Sibilleau, aux Herbiers, deux cens escus.
La Porte, à Fontenay le Comte, deux cens escus.
Du Bourg, audict Fontenay, deux cens escus.
La Plante à Mouilleron & Bazoches, deux cens escus.
La Touche à Mon-champ, deux cens escus.
De la Place, à Tallemont, deux cens escus.
Chauvet, à S. Hermine, deux cens escus.
Clesnet, à la Chappelle l’esnier, deux cens escus.
A quatre escoliers estudians en Theologie, pour parvenir au ministere és deux Provinces, à raison de soixante six escus deux tiers pour chascun d’iceux, la somme de deux cens soixante six escus deux tiers.
Somme quatre mil six cens huictante trois escus un tiers.
XAINTONGE
Aux Sieurs Bonnet, Ministre de l’Eglise de Xaintes, pour son estat & entretenement par an, deux cens escus.
Rouffe, au Ministre de l’Eglise de Pons, deux cens escus.
Cousson, à Jonzac, deux cens escus.
Gabart, à Plasac, deux cens escus.
Chastaignier, à S. Surin, deux cens escus.
Travers, à Vermieuil, deux cens escus.
Du monstier, à S. Jean d’Angely, deux cens escus.
De la Croix en ladicte Eglise, deux cens escus.
Rousseau à Mathas, deux cens escus.
Alluy, à S. Savenien, deux cens escus.
Le Breton à Thounaine, deux cens escus.
Jhoanneau à Thounay Charente, attendu qu’il est sans famille, huict-vingts & six escus, deux tiers.
Cochont à Jonzac, deux cens escus.
Malescot à Barbezieux, attendu qu’il est sans famille huict-vingts six escus deux tiers
De Lenie, à Baignel, deux cens escus.
Jussion à Mont-guyon, deux cens escus.
De Laigle à Montendre, deux cens escus.
Boisseul à Marennes, deux cens escus.
Pollot à sainct Jean d’Angle, deux cens escus.
Du Puy en Arvert, deux cens escus.
Ragueneau en Olleron, deux cens escus
De Chauvat à Royan, deux cens escus.
La Jaille à Santion, deux cens escus.
Damours, Ministre de l’Eglise de Paris, retiré de present à S. Jean, deux cens escus.
Somme quatre mil sept cens trente trois escus un tiers.
ANGOULMOIS.
Aux Sieurs Paquart, Ministre de l’Eglise de ia Rochefoucaulr, pour sondict estat & gaiges par an, deux cens escus.
De Barguemont à Segonzac, deux cens escus.
Roussignol à S. Mesme, deux cens escus.
Manget à Lingeres, deux cens escus.
Colladon à Vertueil, deux cens escus.
Potard à la Rochebaucourt, deux cens escus.
Preschon à Saneille, deux cens escus.
Quatre escoliers estudians en Theologie, pour parvenir au Ministere esdictes deux Provinces de Xaintonge & Angoulmois, chascun soixante six escus deux tiers.
Somme seize cens soixante six escus deux tiers.
Autres Provinces de Guyenne.
A quarante-cinq Ministres des Eglises & des Provinces dont sera faict roolle par les deputez du colloque d’icelle, suyvant lequel leur sera payé par ledict ....... à raison de deux cens escus pour chascun d’iceux la somme de neuf mil escus fol.
L’on doute si les Ministres de Bragerac seront compris en ce roolle qui furent chassez n’aguiere de ladicte ville, pour s’estre battus entre eux.
A huict escoliers estudians en Theologie, és Provinces de Guienne à raison de soixante six escus deux tiers pour chascun d’iceux, la somme de cinq cens trente-trois escus un tiers.
Pour le recouvrement, port & voiture desdits deniers, payement & distribution d’iceux, aux dessusdits, gaiges & taxations des commis, & fraiz du comptable, la somme de quatre cens escus.
Somme neuf mil neuf cens trente-trois escus un tiers.
Somme totalle de la despence du preseni estat, pour l’annee entiere, vingt-trois mil, neuf cens soixante six escus deux tiers.
Faict & arresté au Camp de Vernon, le dix huictiesme jour de Mars, mil cinq cens quatre-vingts & dix. Ainsi figné, Henry, Et plus bas, Forget.
Celuy qui en a esté trouvé saisi (cy apres nommé) asseure que cet estat fut accordé au rapport & requeste de Monsieur le Mareschal de Biron, & qu’au conseil du Roy de Navarre assistoient lors Monsieur de Montpensier, de Conty, & de Soissons, ledict Mareschal de Biron & Monsieur son fils, Le Mareschal d’Aumont, Le grand Prieur de France, Sieur de la Guische, Le sieur de Bor son Lieutenant, Le Comte de Sainct Paul, Le sieur de Torigny, fils de Monsieur 1e Mareschal de Matignon, Le Sieur de Givry.
Cet estat a esté recouvert par le moyen d’un Gentil-homme de Gascoigne nommé le Sieur de Nogean de Gabarret, lequel estant auprès du petit Niort, rencontre fortuitement une troupe de Chevaux conduicte par un nommé Isaac de la Grange, natif (comme il dict) de S. Germain des préz lés ̃Paris. cy devant serviteur de Monsieur le Prince de Condé, l’ayant servy de Contreroolleur de sa maison, habitant a present de S. Jean d’Angely, ou il s’est marié avec une veufve. Ledict de la Grange venoit de Bourdeaux, ou il avoit esté envoyé pour faire verifier cet estat, & recevoir pour iceluy neuf mil escus de la recepte des Décimes : & estant chargé par ledict Sieur de Nogean fut faict prisonnier de guerre : il avoit faict vérifier cedict estat au Bureau de la généralité cy devant estably à Bourdeaux, & est signé de Gourgues & du Burg & Sauvage.
Ayant esté contreroollé par les Thrésoriers de l’espargne dudict Roy de Navarre, nommez de Fontenay, & de Gobelin, natifs de Paris.
FIN.
[1] Dans son sens successoral, « loi salique » signifie « primogéniture agnatique » (succession exclusive de l’héritier mâle le plus âgé le plus proche en ligne masculine, a priori le fils aîné, à défaut, un oncle, à défaut, un cousin plus ou moins éloigné), par opposition à la « primogéniture cognatique » (succession de l’aîné des enfants, homme ou femme), ou à la « primogéniture agnatique-cognatique », ou « cognatique avec préférence masculine » (succession des fils selon l’ordre de naissance, puis des filles, selon l’ordre de naissance).