Histoire Passion - Saintonge Aunis Angoumois

Accueil > Grands thèmes d’histoire locale > Poids, mesures, monnaies, prix, salaires > Monnaies, prix et salaires > 1627 - 1628 - Les prix des produits alimentaires s’envolent à La (...)

1627 - 1628 - Les prix des produits alimentaires s’envolent à La Rochelle pendant le grand siège

lundi 8 mars 2010, par Jean-Claude, Pierre, 1554 visites.

Un phénomène économique classique : la pénurie fait monter les prix. Et, dans une ville encerclée, la pénurie vient vite. La municipalité met en place une taxation des produits de première nécessité. Cela ne jugule pas vraiment la hausse, et en octobre 1628, au moment ultime du siège, c’est devenu de la folie. Quant au contenu de l’assiette, ce n’est pas le rêve !

Source : Jean Guiton, dernier maire de l’ancienne commune de La Rochelle 1628 - P.-S. Callot ancien maire de La Rochelle - La Rochelle - 1872 - Archives.org

Pour comparer ces prix avec ceux pratiqués ailleurs à la même époque, voir : panier de la ménagère du 15ème au 19ème siècle

L’entrée du port de la Rochelle
Dessin de Jean-Claude Chambrelent
Il y avait, à la Rochelle , pour les grains et farines . trois sortes de boisseaux ; celui de Minage contenant 34 litres 68 centilitres ; celui de ville , ou mesure rase , 34 litres 27 centilitres ; celui de rive, 22 litres 84 centilitres 2/3 ; pour faire le tonneau marchand, il fallait 42 boisseaux de ville, ou 63 de rive, soit 14 hectolitres 39 litres, 34 centilitres.

Le tonneau de vin était, suivant la provenance, de 8 hectolitres 20 litres , à 9 hectolitres 70 litres.

Le cent marchand de morue était de 124 poissons.

 Extrait de la délibération du Corps de Ville - 20 novembre 1627.

Les maire, eschevins et pairs de la ville de la Rochelle, désirant pourvoir aux abus qui, depuis quelques mois, se sont glissez en la vente et achapt de plusieurs vivres et provisions nécessaires, et donner moyen aux habitans d’en avoir à prix raisonnable pour l’entretien de leurs familles et nourriture des soldats, et prévenir les desseins de quelques particuliers qui, par une insatiable avarice, veulent profiter des calamitez publiques, surhaussant de jour en jour les prix des dictes provisions et denrées, ont fait le présent règlement de police et donné le prix et taxe aux choses les plus nécessaires qui sont en cette ville, pour être gardé et observé sur les peines y contenues (450 livres d’amende), sans néanmoings comprendre au présent règlement les provisions qui y viendront cy après par mer et par terre. »

Suit le détail des denrées taxées, dont voici les principales :

- Froment nouveau , le boisseau , 40 sols ; seigle nouvelle , 25 ; la vieille , non gastée , 22 ; froment vieux , non gasté ne percé , 33 ; orge nouvelle , 18 ; baillarge nouvelle, 20 ; avoine nouvelle , 14 ;
- Farine de froment nouveau , le boisseau de rive, 48 sols ; de froment vieux, 40 ;
- Vin nouveau blanc et clairet, le tonneau, 75 livres ; la pinte (1 litre 20), 3 sols ; vin vieux 4 à 5 sols ;
- Bœuf ou vache, la livre, 5 sols ; mouton, 6 ; pourceau frais , 6 ; pourceau salé , 4 ;
- Moulue sèche du sud, le cent marchand, 12 livres ; refus dudit poisson, 7 livres ; moulue du nord, 6 livres ; refus, 3 livres 4 sols ; la couple, de 1 sol 4 deniers à 4 sols 4 deniers, suivant la qualité.
- Moulue verte, le grand poisson, 40 livres ; le moyen, 25 ; le petit, 15 ; la couple, de 5 sols 6 deniers à 14 sols ;
- Sel, le boisseau, 8 sols ; lait frais, la pinte (1 litre 60 c.), 3 sols ; une douzaine d’œufs, 6 sols ;
- Foin, le millier, 12 livres ; la pesée, 30 sols ; paille, la pesée, 20 sols.
- Fagots de Marans, le cent, 24 livres ; de Benon, 15 ; de Ribérou, 13 ; de Charente et bûches de chêne dehors, 12 ; sarmens, 30 sols.

Pour surveiller l’exécution de ce règlement et aider les procureurs de poUce, on nomma trois membres du Corps de ville, Paul Coignard, Jacques Vacher et Samuel Tartas , pairs.

 Prix des vivres à La Rochelle pendant le mois d’octobre 1628, extraits de divers manuscrits ou imprimés contemporains et du mémoire envoyé à la Reine par ordre de Louis XIII (1)

(1) La diversité des prix, pour le même objet, provient sans doute de la différence dans le quantième du mois.

(2) En 1614 le blé valait 28 à 29 sols ; "il estoit cher", dit Merlin. — En juillet 1628, il se vendait déjà 75 livres. (Mervault, f° 430.)

(3) En temps ordinaire, ce biscuit valait 10 deniers. (Mervault, f° 516.)

(4) En 1622, le bœuf salé se vendait 10 livres 10 sols le quintal et le lard, 13 livres 10 sols.

(5) Au commencement du siège, le sucre valait 9 à 10 sols la livre. (Bernard.)

(6) En 1622, la cassonade blanche se vendait 30 livres le quintal, et la grise, 20 livres.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document

Rechercher dans le site

Un conseil : Pour obtenir le meilleur résultat, mettez le mot ou les mots entre guillemets [exemple : "mot"]. Cette méthode vaut également pour tous les moteurs de recherche sur internet.