Histoire Passion - Saintonge Aunis Angoumois

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1628 - Epitaphe de Thomas de Comans dans l’église de Tonnay-Charente (17)

lundi 22 octobre 2018, par Pierre, 214 visites.

Parmi les hollandais appelés par Henri IV à partir de 1599 pour organiser l’assèchement des marais de Saintonge et d’Aunis, plusieurs familles firent souche dans cette région. C’est le cas de la famille de Comans, dont plusieurs membres ont travaillé (et aussi combattu au siège de La Rochelle), pour le roi de France.

En 1891, Louis Audiat suggère que la dalle de marbre noir soit "protégée d’un tapis si l’on ne veut pas que les traits en soient bientôt effacés." Comme nous pouvons le craindre, ni le tapis ni l’épitaphe n’ont résisté au temps qui passe et aux pieds des fidèles.

Les amateurs de généalogie trouveront ici des informations intéressantes sur cette famille de Comans.

Une affaire à suivre sur Histoire Passion, avec d’autres textes réglementaires et des informations spécifiques aux marais de Saintonge et d’Aunis.

Source : Bulletin de la Société des archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis - Tome XI - 1891 - BNF Gallica

ÉPITAPHE DE THOMAS DE COMANS A TONNAY-CHARENTE

« Une table funéraire en marbre noir, dit Lesson, Fastes, I, 78, conserve le nom de Thomas de Comans, mort en 1628, gentilhomme de Brabant, venu avec Bradley en 1607, sous Henri IV, pour dessécher les marais de l’Aunis. » Cette note n’est pas d’une exactitude parfaite. En effet, « le hollandais, Henry Bradley, écrit Gautier dans sa Statistique de la Charente-Inférieure, II, 108, entreprit le dessèchement du marais de Saint-Louis, sans le pouvoir terminer. En 1607, Jeanne de Saule (sic) dame de Mortemart, céda à Jérôme et Marc de Comans, gentilshommes brabançons, et à François de La Planche, gentilhomme flamand, tous les marais inondés de Saint-Louis, en se réservant un vingtième des terrains après leur dessèchement, une rente annuelle de douze deniers par journal et, pour hommage à muance de seigneur, un cheval de service estimé 50 livres. Les Comans firent venir alors plusieurs familles flamandes pour travailler au dessèchement. C’est de là que la paroisse de Saint-Louis, réunie à la commune de Muron en 1627, reçut le surnom de Petite-Flandre. »

Voici quelques détails encore plus précis : Par un édit du 8 avril 1599, Henri IV avait confié le soin du dessèchement des marais du royaume à « Humfroy Bradeley, gentilhomme du pays de Brabant, natif de Bargues sur le Zoom, maitre des digues, personnage fort expérimenté et entendu aux dessèchemens et diguages des terres inondées ». Mais « ceste entreprise estant de grand soing et ne se pouvant exécuter sans une grande advance de deniers, à quoy le dit Bradley ne pourroit seul suffire » il s’associa « des personnages de qualité, de mérite, d’industrie et de grands moyens, entre les quels sont les sieurs Hiérosme de Comans, nostre conseiller et maistre d’hostel ordinaire, Marc de Comans, les enfants de deffunct Gaspard de Comans, gentilshommes du pays de Brabant ; François de La Planche, gentilhomme flamand, et Hiérosme Vanusle, gentilhomme du dit pays de Brabant. » Edit du roi, de janvier 1607.

Ces Comans n’étaient pas seulement des entrepreneurs de dessèchement, mais aussi des fabricants de tapisserie. Marc de Comans, Jérôme son fils et François de La Planche avaient été en 1601 attirés en France par Henri IV, pour établir des métiers de basse lisse aux Tournelles, puis dans la maison de teinturerie de la famille Gobelin au faubourg Saint-Marceau. Des lettres patentes du 12 janvier 1601 les placèrent sous les ordres du surintendant des bâtiments du roi, Jean de Fourcy. En 1607, Henri IV leur conféra le privilège exclusif de leur industrie « Nous avons pris ceste résolution d’établir en nostre ville de Paris et autres en ce royaume, la manufacture de tapisseries, en intention de rendre cappables nos dits subjects, par la praticque et expérience qu’en feront les seigneurs Marc de Comans et François de La Planche et compagnie, lesquels nous avons faict venir du Pays-Bas, depuis leur arrivée entendus diverses foys sur ce subject avec aucuns des plus nobles-bourgeois et marchans de nostre ville de Paris qui ont quelque cognoissance en cet art. »

Le monopole pour 25 années accordé à Comans et à La Planche, expirait en 1625 ; Louis XIII le continua le 8 avril pour 18 années. En 1629, les deux directeurs démissionnaires eurent pour successeurs Charles de Comans et Raphaël de La Planche, leurs fils. L’association fut dissoute en 1633, et un arrêt du conseil du roi (30 juillet) leur permit d’exercer séparément. Charles de Comans resta seul à la tête de l’établissement des Gobelins ; à sa mort, en décembre 1634, son frère Alexandre lui succéda, et en 1651 celui-ci eut pour successeur son frère Hippolyte, écuyer, sieur des Ondes. (Voir Les Comans, directeurs de la manufacture de tapisserie des Gobelins, 1601-1661, par M. de La Morinerie, dans la Revue nobiliaire, V, page 1, de février 1867).

Les Comans dans la Revue Nobiliaire de 1867

Ce sont ces noms qu’on trouve sur l’épitaphe de « [Tonnay]-Charente », dalle de marbre noir, placée en avant du chœur, et qu’on devrait protéger d’un tapis si l’on ne veut pas que les traits en soient bientôt effacés :

D. O. M.

puis un écusson surmonté d’un casque taré de face aux lambrequins volets.

Cette inscription, publiée avec des fautes par l’abbé Lacurie, Excursion, reproduite textuellement par M. le baron de La Morinerie, Les Comans, a quelques abréviations faciles à suppléer Deo Optimo Maximo. Pie ou Perpetuae Memoriae, Sancti Marci Ordinis EQVES

A Dieu très bon, très grand. A la mémoire éternelle de Thomas de Comans, gentilhomme célèbre par ses ancêtres et par la gloire qu’il s’est acquise à l’armée, qui mourut pleuré du roi au moment où La Rochelle vaincue se prosternait aux pieds du roi. Hippolyte de Comans, chevalier de Saint-Marc, seigneur de la Petite-Flandre, a dans sa douceur rendu les derniers devoirs à son frère chéri, et pour adoucir son chagrin a fait placer cette dalle funéraire. Il est mort le 29 octobre 1628. Qu’il repose en paix.

L’écusson porte ondé de ... et de ... au chef chargé de trois tourteaux (ou besants) de ... Il y a des Comans en Néerlande qui portent d’azur à cinq étoiles d’argent 3 et 2 et une rose de 4 feuilles d’or en pointe.

« Thomas de Comans, seigneur de Rouval, dit un mémoire généalogique, a passé par divers emplois dans les armées du roy et est mort, en 1629, d’une maladie d’armée dont il fut atteint au siège de La Rochelle, et est enterré dans la paroisse de Tonné-Charente. N’a point laissé de postérité. » Il était un des dix enfants de Marc de Comans, seigneur des Hermines, né en 1563, mort en 1644, et de Catherine de La Planche.

Hippolyte de Comans, seigneur des Ondes et de la Petite-Flandre chevalier de l’ordre de Saint-Marc de Venise, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, mourut en 1671, sans avoir été marié, et fut enterré dans l’église du noviciat des jésuites, à Paris.

Tous deux étaient donc petits-fils de Thomas de Comans appelé en France par Henri IV. Ce Thomas, né en 1520, eut de Françoise d’Astry : 1° Jérôme de Comans, seigneur de Villars (1560-1630), maitre d’hôtel de Henri IV ; 2° Marc de Comans (1563-1644), seigneur des Hermies ; et 3° Gaspard de Comans, né en 1566, mort gouverneur de la Guinée.

Je trouve encore un François de Comans qui se marie en 1760, et Anne de Comans, fille de Thomas de Comans, seigneur d’Astry, et d’Anne Forget, qui épouse en secondes noces François de Harville des Ursins, décédé en 1701, et elle mourut en 1693. Ajoutons un Adrien de Comans enterré dans l’église des franciscains à Oosterwyck, et dont la pierre tombale, d’après Le grand théâtre sacré de Brabant, liv. XI, t. II, 2e part., p. 125, porte cette inscription D. O. M. D. AC. M. ADRIANVS COMANS RELIGIONE EXIMIVS, JVRISPRVDENTIA CELEBRIS, MVNICIPII ET TERRITORII OSTERWICANI PRO REGE CATHOLICO SATRAPA MUNDO NATUS 1579, MENSE JANUARIO, COELO RENATUS 1651, ULT. CAL. JANUARII ET DOMICELLA JOANNA DE ROY UXOR...

L.A. (Louis Audiat ?)

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