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1651 - Le véritable journal de tout ce qui s’est passé pendant le Siège de Coignac

mardi 8 novembre 2011, par Pierre, 1016 visites.

"La résistance des Habitans de Coignac estant une des plus belles actions qui se soit veuë de nostre temps, il est bien raisonnable de rendre au Public le tesmoignage d’une valeur et fidélité si extraordinaire, afin que ces peuples reçoivent par des applaudissemens de toute la France la juste récompense de leur vertu, et que par un exemple si illustre chacun demeure ferme dans son devoir pour dissiper plus facilement cette tempeste qui menace toute la Guyenne de la dernière désolation."

En cette période troublée de la Fronde, les habitants de Cognac restent fidèles au jeune roi Louis XIV.

Le récit anonyme de cet épisode est daté de 1651.

Source : Relation véritable de tout ce qui s’est passé au Siège de Cognac et sa levée par le Prince de Condé, en présence du comte d’Harcourt, le 15 Novembre 1651. - Paris - 1863

Le véritable journal de tout ce qui s’est passé pendant le Siège de Coignac : Et comme quoy il a esté levé en présence de Monsieur le Prince, le 15. Novembre, 1651.

La résistance des Habitans de Coignac estant une des plus belles actions qui se soit veuë de nostre temps, il est bien raisonnable de rendre au Public le tesmoignage d’une valeur et fidélité si extraordinaire, afin que ces peuples reçoivent par des applaudissemens de toute la France la juste récompense de leur vertu, et que par un exemple si illustre chacun demeure ferme dans son devoir pour dissiper plus facilement cette tempeste qui menace toute la Guyenne de la dernière désolation.

Les Habitans de Coignac ayant appris la réduction de la ville de Xainctes, jugèrent bien que Monsieur le Prince [1] tourneroit ses armes contr’eux ; et en mesme temps, pour ne rien obmettre de leur devoir, par l’ordre du Sieur Desfontenelles [2], Capitaine au Régiment de Piédmont, auquel ils avoient une entière confiance, ils se mirent en devoir de réparer leurs murailles de palissades et fraizer leurs brèches, et faire toutes les réparations qui se pourroient désirer dans la conjoncture du temps, ayant pris une ferme résolution d’exposer leurs biens et leurs vies pour le service du Roy. Ces choses estant ainsi préparées, le jour de la Feste de Tous les Saincts ils firent revëue de leurs Habitants, et les ayans assemblez en armes dans la Place publique, ils se trouvèrent au nombre de huict cens, y compris les Gentilshommes du voisinage qui s’estoient jetez dans la place : Estans tous assemblez, le Sieur Cyvadier [3], Maire et Capitaine de la Ville, leur fit faire serment de bien et fidèlement servir le Roy ; ce qu’ils firent tous avec des acclamations extraordinaires de Vive le Roy !

Le Vendredy ensuivant, troisiesme Novembre, les Habitans ayant eu aduis que le Roy estoit à Poictiers, députèrent les Sieurs de Combizant, Président et Lieutenant-Général au Siège de Coignac, de Romas [4], Eschevin, et Alnet [5], Bourgeois, pour asseurer Sa Majesté de la fidélité de leurs Habitans, et de la résolution qu’ils avoient prise de mourir dans le service, avec ordre de demander à sa Majesté ledit Sieur Desfontenelles pour les commander. Le jour devant, second du mesme mois, lesdits Habitants avoient fait un Conseil de Guerre, composé de quatre Gentils-hommes, quatre Eschevins, du Lieutenant-Général, et du Procureur du Roy, auquel le Maire présidoit : Et ce mesme jour le Sieur Comte de Jonzac [6] arriva en la Ville avec soixante Chevaux et quelque Infanterie qu’il mit dans le Chasteau.

Le Dimanche cinquiesme, le Sieur de Bellefonds [7], Mareschal de Camp, arriva en la place, avec Ordre du Roy d’y commander.

Le Lundy sixiesme se passa au travail d’une demi-lune, qui fut mise en estat par les soings continuels dudit Sieur Desfontenelles, laquelle couvroit la porte Engoumoyzine.

Le mesme jour environ l’heure de midy, les Habitans eurent advis que les Ennemis estoient logez à une demi-lieuë de leur Ville, du costé d’Angoulesme, et mesme que sept ou huict Coureurs ayant paru, lesdits Sieurs de Bellefonds et Desfontenelles, accompagnez de trente Maistres, montèrent à cheval, firent le coup de pistolet contre lesdits Coureurs, et les poussèrent jusques à leurs Escadrons de Cavalerie, qui parurent à un quart de lieue de la Place. Ils apprirent que le Duc de la Rochefoucauld [8] qui estoit l’un des Lieutenans Généraux de M. le Prince, estoit logé à Lesclopard, à une demi-lieuë de la ville.

Le lendemain Mardy septiesme, environ l’heure de midy, le Duc de la Rochefoucauld, à la teste de deux cens Chevaux, vint reconnoistre la Ville : Ce qu’ayant esté reconnu par les Habitans, à mesme temps les Sieurs de Blénac [9], Bellefonds, Desfontenelles, Marquis d’Ars fils [10], Chasteau-Chesnel [11], de Réal, S. Trogean [12], du Vernou [13] d’Estré, d’Authon, Beaulieu, de la Foy, de Rignol, le Chevalier de Marcillac, Fondeveu et Desmoulins, Gentils-hommes, et environ soixante Habitans, se présentèrent en Escadron, et s’advancèrent à la portée de la Carabine du Duc de la Rochefoucauld ; et les Sieurs Baron d’Ars père et de Fangeault, avec trente Mousquetaires, s’advancèrent jusques au Renclos de la Chambre, pour favoriser la retraite de la Cavalerie en cas qu’elle fust poussée, ce qui se passa en quelques légères escarmouches.

Le lendemain huictiesme, le Sieur de Boismorin, Prévost des Mareschaux [14] de ladite Ville, avec cinq de ses gens, se jeta dans la Place à la veuë des Ennemis.

Le mesme jour, environ l’heure d’une heure après midy, l’Armée des Ennemis s’estant partagée, le Duc de la Rochefoucauld parut du costé de ladite Porte d’Angoulesme avec onze Escadrons de Cavalerie, qui pouvoient faire au vray quinze cens Chevaux, et quatre Bataillons d’Infanterie de pareil nombre : Et du costé de Xainctonge, la Rivière de Charante entre-deux : Le Prince de Tarante [15] parut aussi avec dix escadrons de Cavalerie, qui pouvoient faire mille Chevaux, et quatre Bataillons d’Infanterie, où il pouvoit y avoir quinze cens hommes.

Les Habitans sortirent du costé du Pont, conduits par la noblesse, tirant nombre de coups de fuzils, et blessèrent plusieurs Cavaliers ; ce qui obligea les Ennemis de se retirer.

La nuict du Mercredy venant au Jeudy neufviesme, toutes les Troupes logèrent, sçauoir : le Régiment d’Infanterie de la Rochefoucauld, en la Mestairie de Cagouillé, et au Temple : le Régiment d’AIbret, d’Infanterie, dans le renclos de la Chambre : le Régiment du Comte de Lorge, aussi Infanterie, à la Perdrace et à la Mestairie de Touillet ; et le Régiment d’Enguien, Infanterie, dans le Couvent des Cordeliers et Gastebource, le plus esloigné de tous ces postes estant à la portée de la Carabine.

J’oublioys à vous dire que ledit jour de Mercredy, environ les trois ou quatre heures, le Duc de la Rochefoucauld fit tirer douze volées de pièces de Campagne de quatre à cinq livres sur quelques Maisons proches des murailles.

Le Jeudy neufviesme, les Ennemis firent un Pont de Bateaux sur la rivière de Charante, à cinq ou six cens pas de la Ville, par le moyen duquel les Armées communiquoient ensemble ; et se saisirent du Faux bourg du Pont qui avoit esté abandonné par les Habitans, dans lequel l’on mit les Régiments d’Infanterie de Guyenne et de Tarante.

Ce jour-là il leur arriva trois pièces de Canon de Taillebourg par la susdite Rivière, de douze livres de balles, qu’ils logèrent audit Gastebource proche du Couvent des Cordeliers, à cent pas tout au plus de la muraille ; et sur le soir ils commencèrent leur batterie entre la porte Sainte-Martin et une brèche qui avoit esté palissadée. Ils firent cette attaque par l’endroit le plus fort, à cause de la facilité du logement ; Ce qui avoit esté préveu par ledit Sieur Desfontenelles, qui empescha la démolition du couvent des Cordeliers, ayant remontré au Conseil de Guerre que cela donneroit lieu aux Ennemis de s’attacher à l’endroit le plus fort, comme ils firent.

Ce mesme jour ils envoyèrent un Trompette, pour déclarer aux Habitans que s’ils attendoient que le Canon tirast d’avantage, il n’y auroit point de Quartier pour eux ; de quoy ils se mocquèrent, et firent response qu’ils estoient résolus de bien défendre leur Ville, et de mourir dans le service du Roy.

Les Habitans se voyant assiégez, donnèrent ordre à tous leurs Postes, y ayans dispersé les Gentils-hommes, et particulièrement- au lieu de l’attaque, à la garde de laquelle les Sieurs de Bellefonds et Desfontenelles furent préposez ; Le Sieur de Boismorin à la palissade, et le Sieur Comte de Blénac au Corps de garde de Lusignan proche ladite palissade : Et comme lesdits Habitans n’avoient qu’à appréhender la Myne, ils jetoient quantité de cercles et javelles goûildronnées pour faire clarté dans le Fossé, outre le feu continuel de la Mousquetairie, ne s’estant passé une seule nuict que les Habitans n’ayent tiré plus de deux mille coups.

Le Vendredy, Samedy et Dimanche, dix, onze et douziesme, ils continuèrent leurs Batteries, ruinèrent tout le Parapet de la porte S. Martin, et tirèrent une tranchée jusques sur le bord du fossé ; de telle sorte que le Sieur de Bellefonds ayant appréhendé que le Mineur ne fust attaché à la muraille, ledit Sieur de Boismorin s’offrit de descendre dans le Fossé ; ce qu’il fit auec quatre Fuzilliers à la faveur de la Mousquetairie de la Courtine, et ayant visité le Fossé, il fit son rapport qu’il n’y avoit point de travail.

Ledit jour de Samedy ledit Sieur Desfontenelles fut couvert d’un coup de Canon, et le Sieur Gay [16], son frère, frappé d’un éclat à l’espaule, et ledit Sieur de Boismorin renversé par terre à la palissade qu’il gardoit.

Le lendemain Lundy treiziesme jour la Batterie continua, et les Ennemis advancèrent leur travail jusques dans le Fossé, où ledit Sieur de Boismorin descendit encore, et en rapporta l’estât au vray qu’il n’y avoit rien d’apparant.

Le mesme jour les eaux ayant grossi extraordinairement, tant à cause des pluyes continuelles que de ce que les Habitans avoient levé les Pelles de l’Estang du Sollenson, qui contient deux lieues de longueur, et qui se dégorge dans la rivière de Charante, un quart de lieue au-dessus de la Ville : Les Ennemis firent passer toute leur Armée du costé de la Porte Engoumoyzine, et laissèrent le Régiment de Guyenne, commandé par le Sieur Denord, Mestre de Camp dudit Régiment, composé de vingt Compagnies , faisant huict cens hommes, pour la Garde du passage du Pont, lequel il avoit promis de garder cinq jours contre quatre mille hommes.

Le Mardy quatorziesme, Monsieur le Prince estant arrivé à l’Armée, ayant visité tous les Postes, prit résolution de changer son attaque, et de saper la Tour de Lusignan à la faveur d’une fausse Porte qui estoit descouverte, qui sortoit de ladite Tour dans le Fossé : Et pour cet effet ayant fait entrer cinquante de ses Gensd’armes pour soustenir la Garde ordinaire, il en fit advancer cinq, commandés par le Plessy son premier Gend’arme, avec des Madriers et deux Mineurs, pour s’attacher à la Muraille de ladite Tour : Ce qu’ayant esté reconnu par le Comte de Blénac, il fit jeter si grande quantité de javelles et de cercles goûildronnez, qu’il faisoit aussi clair dans le Fossé qu’en plein midy : Et d’autre costé lesdits Sieurs de Bellefonds et Desfontenelles, qui estoient dans le Ravelin de la Porte S. Martin, avec la meilleure part des Gentils-hommes, firent un si grand feu, que lesdits deux Mineurs et tous lesdits Gensd’armes furent tuez, à la réserve d’un qui demanda Quartier, et qui fut guindé avec des cordes dans la Ville, de la bouche duquel on apprit l’arrivée de Monsieur le Prince dans son Armée.

On oublioit de vous dire que le Lundy jour précédent, les Habitans voyant que la poudre commençoit à leur manquer, firent sortir le sieur de Chasteau-Chesnel, pour donner advis à Monsieur le Comte de Harcourt [17] de l’estat de la Place : Il passa fort heureusement dans un petit Bateau à la faveur de la nuict qui fut extrêmement mauvaise, et ne fut point aperçeu des Ennemis : Et ayant parlé à mondit Sieur le Comte, il rentra dans la Place le Mercredy quinziesme de bon matin, et donna des asseurances dudit secours ; Et aussi que le Mardy la nuict précédente le Sieur du Breuil [18], Gentil-homme, et Guinebert [19], Eschevin, Receveur des tailles, estoient aussi sortis dans un petit Bateau sans avoir esté aperçeus, à mesme dessein que ledit Sieur de Chasteau-Chesnel, et furent trouver ledit Sieur Comte de Harcourt, pour presser le secours.

De telle façon que ledit jour de Mercredy l’Armée du Roy parut à la veuë de la Place ; ce qui obligea les Ennemis à doubler leurs Gardes du costé de la rivière le long d’un petit Parc, croyans qu’ils avoient dessein de passer en Bateaux, avec autant plus de raison, que lesdits Habitans avoient fait monter trois grandes Gabares jusques au Moulin ; mais qui ne peurent pas passer plus avant à cause du feu continuel des Ennemis, qui tuèrent quelques Bateliers : Néantmoins ledit Sieur de Boismorin s’offrit de passer, et d’aller prendre l’Ordre de Monsieur de Harcourt : Ayant pour cet effet passé la rivière, après avoir essuyé toute la Mousquetairie des Ennemis, estant heureusement passé, il receut les Ordres dudit sieur Comte de Harcourt, et repassa en mesme temps avec le Sieur de Rocqueservière [20] : Mais parce que les Ennemis, ayant bien jugé qu’il alloit à l’Ordre, pour empescher qu’il ne peust repasser, avoient advancé huict cens Mousquetaires plus avant : Il fut contraint de passer par un autre endroit, où il falloit de toute nécessité traverser la Prairie toute couverte d’eau ; mais non pas tellement partout que son Bateau ne demeurât atterré ; ce qui l’obligea de se jeter dans l’eau et gaigner le canal proche du Moulin, y estant dans quelques endroits jusques au col : auquel lieu on luy mena un autre Bateau, avec lequel il fut conduit jusques au Moulin, d’où il renvoya ledit Bateau prendre ledit Sieur de Rocqueservière, lequel s’estoit mis à couvert de quelques Arbres en attendant : Et estans ainsi entrez en la Ville, firent leur rapport de l’Ordre qu’ils avoient, qui estoit de faire une sortie de la Ville au mesme temps que l’attaque se feroit par dehors, et d’avoir tous la chemise hors des chausses pour se connoistre.

En suite de quoy, l’attaque ayant esté faite par le dehors (ainsi qu’il a esté dit par les Relations précédentes), ledit Sieur de Bellefonds, Roqueservière, Desfontenelles, Baron d’Ars père [21], Marquis d’Ars fils, le chevalier de Marcillac [22], Baron d’Authon [23], le Comte de Blénac, le Sieur de Chasteau-Chesnel, de Réal [24], de La Foy [25], de Rignol [26], d’Estré [27], S. Trogean, de Vernou, des Moulins [28], de Marcillac [29], Beaulieu [30], de la Tour [31], Fondeveu, et environ cinquante Habitants de la compagnie de Robicquet [32], qui les commandoit, et cinquante de celle de la Cousture [33], sortirent avec tant de vigueur, qu’ils percèrent les deux barricades qui estoient de leur costé ; Et après avoir tué tout autant d’Ennemis qui se trouvèrent en leur rencontre dans le milieu du Pont, ils se trouvèrent face à face des Suisses et des autres Troupes, qui avoient aussi forcé les barricades de leur costé : Par le moyen de quoy, après que ledit Sieur Comte de Harcourt eut donné Quartier à cinq cens de prisonniers, ils entrèrent tous dans la Ville, avec un million de cris de : Vive le Roy ! Il y eut deux cens hommes de tuez dans cette attaque, et pendant le siège plus de six cens morts ou blessez. Le Sieur de Boismorin n’ayant pû estre à l’attaque, à cause qu’il fut changer d’habits, fut à la palissade de son Poste ordinaire ; et remarquant les Ennemis défiler, descendit dans le Fossé avec quelques soldats, et donna si vertement dans les travaux des Ennemis au lieu de Gastebource, qu’ils prirent l’espouvante, et laissèrent plus de deux cens Mousquets et Piques, quatre-vingts bottes de Mèches, cinquante Boulets, soixante Grenades, deux barils de Poudres, et quantité d’autres instrumens servans à leurs travaux.

Je ne sçaurois vous dire les actions particulières de tous ceux qui se sont signalez en ce siège, parce qu’il faudroit un Livre entier : Mais sur tous, lesdits Sieurs de Bellefonds, Desfontenelles, de Blénac, de Réal, de Boismorin , S. Trogean, d’Ars, d’Authon, le Chevalier de Marcillac, de Vernou, d’Estré, Desmoulins, La Foy, de Rignol, La Tour et Fondeveu, ont fait tout ce que des gens de bien pouvoient faire : le Sieur Decouvrelle [34], qui est un Gentil-homme qualifié, quoyque âgé de soixante et dix ans, a passé toutes les nuicts à visiter les Gardes : Et tous les Habitans généralement, autant ceux de la Religion comme les autres, ont tesmoigné dans cette rencontre leur zèle inviolable au service du Roy, et que tout le monde est Soldat, quand il s’agist de défendre sa Patrie et sa liberté.

II a esté tiré de la part des Ennemis quatre cens quarante-sept volées de Canon ; et les Habitans ont tellement fatigué, qu’ils ont demeuré pendant tout le Siège sous les armes sans se coucher, leur Ville estant divisée en quatre Compagnies, deux desquelles estoient toujours en garde aux murailles, les deux autres sous la Halle et sous le Minage, qui fournissoient d’hommes pour les attaques, sans toucher à la Garde : les quatre Capitaines sont les Sieurs Bourguignon, Lieutenant-Criminel, La Cousture, Guérin [35] et Robicquet, qui ont parfaitement satisfait à leur devoir, ainsi qu’ont fait tous les Officiers du Roy, et sur tous les Sieurs Vitet [36], Procureur du Roy, et Gay, sous-Maire, qui avoit ordre de distribuer les munitions de Guerre.

Il y avoit tant de feu parmy ces Habitans, que leur mouvement avoit passé jusques à leurs Enfants, qui avoient fait deux Compagnies de Frondeurs, tous de l’âge de dix à douze ans, qui frondoient incessamment sur le travail des Ennemis : il en fut tué un d’un coup de Mousquet, et deux autres Habitans tuez par le canon. Le Sieur Baron d’Ars a esté blessé de deux coups de Mousquets, l’un à la cuisse, l’autre au gras de la jambe ; et le sieur Robicquet, Capitaine d’une Compagnie de la Ville, aussi d’une mousquetade à la jambe, lors de la sortie qui fut faite à l’attaque des barricades, et en outre dix ou douze autres desdits Habitans blessez.

En suite de cet heureux succez, Monsieur le Prince leva le siège, auquel il a véritablement perdu la meilleure part de son Infanterie, s’estant retiré avec deux seuls Bataillons, qui ne pouvoient composer sept à huit cens hommes tout au plus.

Les Habitans, après avoir rendu grâces à Dieu de leur libération, ont arresté que tous les ans, au mesme jour, quinziesme Novembre, il seroit fait une Procession générale, où tous les Corps de la Ville assisteroient : et en mesme temps ont député lesdits Sieur de Combizant, Président et Lieutenant-Général, et le Sieur Gay, sous-Maire, pour remercier Leurs Majestez du secours qu’ils ont reçeu, et auxquelles ils ont donné de nouvelles asseurances de leur fidélité. Ils ont esté très-favorablement reçeus, et Leurs Majestez leur ont accordé tous les advantages qu’ils ont pu désirer d’vne si belle et glorieuse action : Elles avoient desjà accordé des Lettres de Noblesse audit Sieur de Boismorin, pour la reconnaissance de sa valeur ; et ont fait espérer aux Députez de la Noblesse pour le Maire et ses Successeurs, et sept ou huict autres de la Ville qui se sont signalez en ce Siège : et une descharge de Tailles et Subsistances, outre une diminution considérable sur les Vins et Eaux de vie qui descendent par la Rivière. A l’esgard du Sieur Desfontenelles, comme il est véritable que la conservation de la Place est son ouvrage tout entier, tant à cause des soings continuels qu’il a pris de la mettre en défense, que la grande confiance que les Habitans avoient en luy, pour lequel ils ont une estime et affection extraordinaire, estant leur compatriote : Sa Majesté, pour reconnoistre en quelque façon le service qu’il luy a rendu en cette occasion, luy a envoyé les provisions de la charge de Lieutenant du Roy en la Ville et Chasteau, de quoy les Habitans sont merveilleusement satisfaits.

Je ferois tort au zèle et à l’affection des Sieurs de Combizant, de Romas et Alnet, Députez, si je ne vous rendois-compte de ce qui leur arriva : Estant sortis de Poictiers, après avoir asseuré Leurs Majestez de la fidélité des Habitans, et qu’ils furent asseurez par Monsieur de Chasteauneuf [37] d’être secourus, pour lequel secours ils avoient fait instances à la Cour, comme ils furent à une lieue de la Place, ils tentèrent inutilement tous les moyens imaginables pour s’y jeter : ce qui les obligea d’envoyer demander un sauf-conduit à Monsieur le Duc de La Rochefoucauld pour y entrer, qui leur envoya en mesme temps un ordre de se rendre en son Quartier, où ils le furent trouver le Mardy quatorziesme dudit mois au logis du Sieur Jersé [38] proche de Merpins, où il avoit dîné avec le Prince de Tarante. Ils furent receus très-civilement : Mais comme ils pressèrent la permission d’entrer dans la Place, ledit sieur Duc les voulut dissuader, et leur dit qu’elle estoit à la veille de sa ruine, et que le Mineur estoit attaché à la muraille, adjoûtant qu’il les prioit de le faire entendre à leurs Habitans, qu’il avoit regret de se porter dans l’extrémité, et de ruiner une Ville qui s’estoit défendue avec tant de générosité : Qu’il estoit certain que Monsieur le Prince devoit arriver le mesme jour sur le soir, ou le lendemain ; que dès l’heure mesme qu’il seroit dans le Camp, il n’auroit plus de pouvoir de rien faire pour le soulagement des Habitans. Finalement, lesdits Députez luy ayant remonstré, que s’ils avoient parlé de capitulation, estans dans la Place ils seroient deschirez et mis en pièces par les Habitans. Ayant fait instance sur la permission d’y rentrer, il leur accorda, et leur donna son Trompette, qui se présenta à la porte Angoumoyzyne un peu après soleil couché : Ce qui fut cause que la nuict estant survenue, parce qu’il falloit assembler le Conseil de Guerre et avoir le consentement du Sieur Comte de Jonzac qui estoit dans le Chasteau, les Habitans s’imaginant que les Ennemis vouloient leur supposer d’autres personnes, arrestèrent que leurs Portes ne seroient ouvertes qu’en plein jour, et remirent leurs Députez à neuf heures du matin, qui se retirèrent au Chasteau de Salles, où le Seigneur du lieu leur donna le couvert : Et comme ils montoient à cheval le matin pour venir en la Place, un Gentil-homme de la part de Monsieur le Prince, qui estoit arrivé le soir, leur vînt dire qu’il vouloit parlera eux, de telle sorte qu’ils furent conduits à son Quartier ; mais l’ayant trouvé party, ils le suivirent jusques à midy (Son Altesse visitant tous les Postes de son Armée), et ne le peurent joindre qu’à la fontaine Saint-Martin, à la portée du mousquet de la Place, où il travailloit à faire passer des bateaux du costé du Pont : et, ayant mis pied à terre pour le saluer, Son Altesse leur dit qu’ils le fussent attendre au logis du Sieur Duc de La Rochefoucauld, qui estoit tout proche, et qu’il leur vouloit parler : Où après avoir attendu en­viron une bonne heure, le secours parut à la veuë dudit Sieur le Prince, qui estoit dans toutes les inquiétudes imaginables, et sur le bord de la Rivière, et faisoit poincter deux petites pièces de Campagne sur les Troupes du Roy, qui estoient au delà la Rivière ; et au mesme temps ils entendirent le bruit de l’attaque, qui ne dura pas un bon quart d’heure : Et comme il fut reconnu que la Place estoit secourue, un Gentil-homme de leurs amis leur donna advis de se retirer, et leur dit que s’ils estoient reconnus il n’y avoit de seureté pour eux : Ce qui les obligea de se retirer en diligence au Chasteau d’Ars, où ils sçavoient qu’il y avoit Garnison pour le service du Roy, esloigné d’une lieuë seulement, et dans lequel ils furent receus à une heure de nuict : Le lendemain ayant eu advis que le siège estoit levé, ils rentrèrent dans la Ville.


[1Louis de Bourbon, prince de Condé, né en 1621.

[2Arnaud Gay, écuyer, sieur des Fontenelles, capitaine au régiment de Piémont, ensuite lieutenant du roi en la ville de Cognac, et gouverneur du Pont-de-Cé, en Anjou. Il avait épousé Anne de Nesmond, et est mort avant 1672.

[3Louis Civadier, avocat, maire de la ville de Cognac, époux, dès 1631, d’Elisabeth Phelippier, fille de Jean, en son vivant conseiller du roi et accesseur criminel en ladite ville, et veuve de Jacques Jameu, maire de Cognac en l’année 1625. Louis Civadier eut, en 1653, pour successeur dans la mairie et charge de capitaine d’une compagnie de la milice cognaçaise, Ezéchiel Guinebert.

[4De Romas, procureur au siège royal de Cognac.

[5Jean Allenet, bourgeois, l’un des échevins du corps de ville. Un de ses descendants, Jacques Allenet, fut seigneur de Guisdon, conseiller du roi et lieutenant-criminel au siège royal de Cognac, maire de ladite ville, etc.

[6Léon de Sainte-Maure, comte de Jonzac, marquis d’Ozillac, etc., capitaine de cent hommes d’armes des ordonnances du roi, conseiller en ses conseils d’État et privé, mestre de camp d’un régiment d’infanterie le 11 septembre 1627 ; lieutenant-général des provinces de Saintonge et d’Angoumois, gouverneur des ville et château de Cognac, par lettres du 14 février 1633, et reçu chevalier des ordres du roi le 31 décembre 1661. Mort en 1671. Dès le 30 janvier 1622, il avait épousé Marie d’Esparbèz de Lussan, fille du maréchal de France de ce nom, laquelle mourut à Cognac le 14 juillet 1654, et fut enterrée près le grand autel dans l’église de Saint-Léger de ladite ville.

[7Bernardin Gigault, marquis de Bellefonds, né en 1630.

[8François de la Rochefoucauld, VIe du nom, né en 1613.

[9Charles de Courbon, issu d’une ancienne famille de la Saintonge, comte de Blénac, conseiller du roi, sénéchal de Saintonge en 1649, servit d’abord dans les armées de terre jusqu’au siège de Lérida, et eut le grade de maréchal des camps et armées du roi. Il épousa, en 1651, Angélique de la Rochefoucauld-Bayers. Le comte de Blénac devint lieutenant-général et eut le gouvernement des îles françaises de l’Amérique en 1677. Il mourut à la Martinique le 10 juin 1696.

[10Josias de Brémond d’Ars, IIe du nom, né en 1632.

[11Josias Chesnel, chevalier, seigneur de Chàteau-Chesnel, époux de dame Marie de Polignac d’Écoyeux ; il s’était distingué dans les guerres sous le règne de Louis XIII. En l’honneur de sa belle conduite pendant le siège de Cognac, on fit sculpter ses armes sur la tour de Lusignan. Son père, Rocq Chesnel, avait, en 1610, fait bâtir le joli Château-Chesnel, commune de Cherves, que l’on admire encore aujourd’hui. Un de leurs ancêtres, Jacques Chesnel, avait été gouverneur de Cognac, en 1515.

[12François d’Ocoy, chevalier, seigneur de Saint-Trojan et de Saint-Brice, près de Cognac, fils aîné de Jean-Casimir, seigneur de Couvrelle, et de Jeanne de la Rochefoucauld du parc d’Archiac ; il mourut avant 1662. n était allié aux de Saint-Marsault, seigneurs d’Aytré, près La Rochelle, et aux de Gombaud.

[13François-Galiot de Brémond, chevalier, seigneur de Vernoux, petit-fils de Charles de Brémond d’Ars et de Louise de Valsergues, et cousin-germain de Jean-Louis de Brémond, baron d’Ars, fut fait capitaine au régiment de Parabère en 1627, marcha contre le duc de Lorraine (1648). Après le siège de Cognac, le roi le nomma l’un des gentilshommes de sa chambre, puis son conseiller et maître d’hôtel ; il fut ensuite fait lieutenant de la ville et citadelle de Bourg-sur-Mer (1656). Dès 1626, il avait épousé demoiselle Jacquette de la Gourgue, dame des Angeliers, de laquelle il eut postérité.

[14Les maréchaux étaient une institution du moyen âge ; ils avaient remplacé la police romaine dans les provinces. Leurs attributions, qui étaient d’abord de capturer les soldats rebelles ou pillards, s’étendirent peu à peu aux crimes et aux délits civils. L’officier ou prévôt des maréchaux devait être gentilhomme ou avoir servi quatre années dans les troupes du roi. Les maréchaussées ont fait place à la gendarmerie.

[15Henri-Charles de La Trémouille, né en 1620.

[16Pierre Gay, conseiller du roi et son avocat au siège royal de Cognac (1629), échevin et sous-maire de la même ville (1630), maire en 1650, mort avant 1674. En récompense de ses nombreux services, il fut anobli par Louis XiV, et sa famille a toujours porté depuis le nom de Gay de la Chartrie.

[17Henri de Lorraine, comte d’Harcourt.

[18Pierre Desmier, écuyer, seigneur du Breuil (de Blanzac), époux en premières noces de Marie de la Faye, de laquelle il eut un fils nommé Guy, et en secondes, par contrat du 5 septembre 1627, de Jacquette Desmoulins, sœur de M. Louis Desmoulins.

[19Ézéchiel Guinebert, bourgeois, receveur des tailles, lequel fut maire de Cognac en l’année 1653.

[20La terre de la Rocque-Servière ayant appartenu aux Gouffier, c’était, il est probable, un descendant de cette famille,

[21Jean-Louis de Brémond d’Ars.

[22Jean-Jacques Crugy de Marcillac, chevalier, seigneur de Tillou, paroisse de Bourg-Charente, fils de Charles Crugy de Marcillac, ancien capitaine au régiment des gardes du roi et du duc d’Épernon, qui fut tué au siège de Privas, et frère de Jean-Louis de Marcillac, lieutenant-colonel au régiment de Marsilly, mort des blessures qu’il reçut au siège de Fouquemont.

[23N. d’Authon, chevalier, seigneur de la baronnie d’Authon, près de Saint-Jean-d’Angély. Un de ses ancêtres, Jean d’Authon, qui vivait au commencement du seizième siècle, est connu par ses poésies et la chronique manuscrite qu’il a laissée des événements de son temps. Il fut nommé historiographe du roi Louis XII et accompagna ce prince dans plusieurs de ses voyages.

[24Léon de Réal, écuyer, seigneur de la terre d’Angeac-Champagne, était fils de César de Réal, de Mornac, en Saintonge, et de Jeanne de Pradines. Il avait épousé Marguerite de Courbon. Il fut élu par la noblesse de Saintonge, pour la représenter aux états généraux tenus en 1649 et à ceux tenus à Tours en 1651. Léon de Réal échangea, en l’année 1659, sa terre d’Angeac et deux maisons qu’il avait à Cognac, pour la terre et baronnie de Mornac. A partir de cette époque, cette famille n’apparaît plus dans l’Angoumois.

[25N. de la Foy, écuyer, époux de Jeanne Jousselin, oncle par alliance de François d’Ocoy de Saint-Trojan.

[26Pierre de Rignol, écuyer, conseiller du roi et son lieutenant-criminel à Cognac, époux de Marie de la Combe, n avait été maire de Cognac en 1635. Jean de Rignol, leur fils, né en 1624, devint, en 1668, capitaine-major au régiment de M. de Vendôme.

[27Benjamin Green de Saint-Marsault, écuyer, seigneur d’Aytré, second fils de Daniel, qui fut mestre de camp à la Rochelle, en 1622, et de Marie de Blois, avait épousé, en 1650, Suzanne d’Ocoy de Saint-Trojan. La famille Green était originaire d’Angleterre (pays de Galles), et était venue en France en 1356 avec le duc de Lancastre. Le nom de Saint-Marsault, qu’ils avaient joint à leur nom patronymique, leur venait d’une terre qu’ils possédaient près d’Aubeterre.

[28Louis des Moulins, écuyer, époux de dame Marie Jarousseau de Richemont, sœur de M. Jarousseau, écuyer, conseiller du roi, président en l’élection de Cognac, en 1643.

[29N. de Crugy-Marcillac, frère du seigneur de Tillou.

[30Bernard de Rippe, écuyer, seigneur de Beaulieu, paroisse de Germignac. Cette famille de Rippe descendait de Aymar de Rippe, échevin du corps de ville d’Angoulême en 1598, qui mourut en octobre 1625. Bernard était fils de Cybard de Rippe, et il épousa, par contrat du 3 août 1662, Marguerite Hommeau, de laquelle il eut Alexandre de Rippe, qui continua la branche de Beaulieu.

[31René de la Tour, écuyer, seigneur de Saint-Fort-sur-le-Né et du Solançon, gentilhomme de la chambre du roi, issu d’une branche puînée de la Tour d’Auvergne, avait épousé demoiselle Vinsonneau de la Péruse, sœur des dames de Verdelin et de Marcillac-Tillou. Une de ses filles, nommée Marie, épousa Jacques de Brémond, marquis d’Ars, en 1662.

[32Jean Robicquet, bourgeois, ancien notaire royal à Cognac.

[33Jean de la Couture, avocat au siège royal de Cognac, vivait encore en 1669. La famille de la Couture était sortie de la Saintonge.

[34Messire Jean-Casimir d’Ocoy, chevalier, seigneur de Couvrelle, né vers 1580, époux, en 1617, de Jeanne de la Rochefoucauld, de laquelle il eut trois enfants, François, Suzanne et Marie d’Ocoy. Il mourut après 1662, ayant été toute sa vie un protestant zélé.

[35Guérin, conseiller du roi et son lieutenant particulier au siège royal de Cognac. Il est auteur d’un volume de Harangues présentées à Louis XIV et imprimées vers 1664, petit in-8°.

[36Benjamin Vitet, d’abord avocat au parlement de Paris, ensuite procureur du roi à Cognac. Anne Vitet, sa sœur, avait épousé, à Cognac, vers 1652, Paul-Antoine de Saint-Orens, écuyer, sieur de Villevert en Mer pins.

[37Charles de l’Aubespine, marquis de Châteauneuf, né à Paris en 1580. Président du conseil des ministres depuis la majorité du roi, il aspirait à remplacer Mazarin. Il mourut en 1652.

[38François du Plessis, marquis de Jarzé, en Anjou, fils de François de Jarzé, et de Catherine de Beaumanoir de Lavardin. C’était un gentilhomme d’une tête fort légère, mais d’une bravoure à toute épreuve. Sur les conseils de Condé, dit-on, il avait essayé de faire la cour à Anne d’Autriche, qui, irritée d’une telle audace, le fit chasser du palais. Jarzé, ayant quitté l’Anjou avec six compagnies du prince de Condé, pour se joindre au prince de Tarente entre Fontenay et Niort, le 4 novembre 1651, fut chargé par le sieur de Chaligny, lieutenant du duc de Rouannais, gouverneur du Poitou, qui lui prit trente maîtres et en tua un pareil nombre. Peu après il joignit Tarente et prit part au siège de Cognac.

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