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1671 - Inventaire des châteaux d’Angoulême et de Montausier (Baignes)

jeudi 25 octobre 2018, par Pierre, 444 visites.

En 1671, les châteaux d’Angoulême et de Montausier à Baignes-Sainte-Radegonde appartiennent à Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier.
Après le décès de son épouse, Julie d’Angennes, un inventaire des propriétés du couple est effectué. Un patrimoine somptueux : les châteaux de Rambouillet, de Saint-Germain-en-Laye, d’Angoulême et de Montausier à Baignes-Sainte-Radegonde, et l’Hôtel de Rambouillet à Paris.

Malgré leur intérêt, nous ne publions pas ici les inventaires des châteaux de Rambouillet et de Saint-Germain-en-Laye, de l’Hôtel de Rambouillet à Paris que le lecteur pourra découvrir ici

Source : Inventaires de l’hôtel de Rambouillet à Paris, en 1652, 1666 et 1671, du château de Rambouillet en 1666, et des châteaux d’Angoulême et de Montausier en 1671 - Charles Sauzé - Société archéologique de Rambouillet - 1894 - BNF Gallica

Inventaire du 23 novembre 1671 après le décès de Madame la duchesse de Montauzier, en cette ville de Paris, à Saint-Germain-en-Laye et en son château de Rambouillet, avec ceux faits a Montauzier et à Angoulème. (Gros registre en papier couvert en parchemin portant cette mention Cote première de l’inventaire fait après le décès de Monsieur le duc de Montauzier en 1690.)

 Circonstances de ces inventaires :

Julie d’Angennes, duchesse de Montausier, épouse de Charles de Sainte-Maure, meurt à Paris, le 15 novembre 1671, à l’âge de 64 ans.
L’inventaire après son décès est commencé le 23 novembre par Mes Ogier et Chuppin, notaires à Paris.

Un historien du duc de Montausier, de Puget de Saint-Pierre, raconte qu’à la mort de la duchesse la douleur de son mari fut sans bornes, que le duc voulut que sa maison lui retraçât, jusqu’au dernier instant de sa vie, l’éternité de sa peine ; à partir de ce moment M. de Montausier ne fit plus vêtir ses gens que d’une livrée funèbre.

L’inventaire de 1671 confirme absolument le récit de l’historien l’appartement du duc de Montausier après le décès de sa femme est lugubre, tout en drap noir.

 Inventaire du château d’Angoulême


Et le 9 janvier 1672 sont comparus devant lesdits notaires Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier, pair de France, etc., et Julie-Marie de Sainte-Maure, épouse du comte de Crussol, lesquels ont déclaré, par forme d’addition audit inventaire, que le 23 décembre 1671 et jours suivants a été procédé à l’inventaire des meubles, livres et papiers des châteaux d’Angoulême et de Montauzier par le sieur Houlier lieutenant général en la sénéchaussée d’Angoulême, en présence de MM. Guillaume Cladier et Jean de Villeneuve, procureurs audit siège, fondés de leurs procurations spéciales.

Lesquels inventaires au nombre de quatre ont été annexés à la minute des présentes.

En suit la teneur dudit inventaire des meubles et des papiers estant dans le chasteau d’Angoulesme.

L’an 1671, le 21 décembre, devant nous Hélie Houlier, escuyer, sieur de la Pouyade, et de Rouffiat, lieutenant général en la sénéchaussée d’Angoulesme, a comparu Jean de Villeneufve, procureur audit siège, et de haute et puissante dame Julie-Marie de Sainte-Maure, comtesse de Crussol, épouse de haut et puissant seigneur messire Emanuel de Crussol de Saint-Sulpice, comte de Crussol et d’Apcher, colonel d’un régiment d’infanterie, autorisée par justice à la poursuite de ses droits en la succession de dame Julie Lucine d’Angennes, sa mère, épouse de haut et puissant seigneur messire Charles de Sainte-Maure, duc de Montausier, pair de France, etc., selon procuration passée à Paris le 23 novembre dernier. Voulant faire procéder à l’inventaire de tous les meubles appartenant ausdits seigneur et dame dans le chasteau de la présente ville et dans celui de Montauzier, et faire la prisée desdites choses, etc.

A aussi comparu M° Guillaume Cladier, procureur audit siège et ayant charge dudit duc de Montausier, dit qu’il n’a pas moyen d’empêcher qu’il ne soit procédé audit inventaire, etc.

Nous avons donné acte auxdits da Villeneufve et Cladier de leurs réquisitoires, et ordonné qu’il sera fait inventaire des meubles, titres et papiers appartenant auxdits seigneur et dame dans le chasteau de cette ville et celui de Montausier. Et pour la prisée et estimation avons nommé d’office Louis Guitton, marchand, Jean Cazier, brodeur, Arnaud Dauvergne, orfèvre, Jean de Livernèche, maître tapissier, et Mathieu Pellard, marchand libraire de la présente ville, lesquels ont fait serment, etc.

Ledit jour, une heure de relevée, nous nous sommes transportés au château de cette ville avec Guillaume Dauvergne, commis du greffier, lesdits Cladier et de Villeneufve et lesdits experts, et dans une chambre haute en laquelle le seigneur duc de Montausier avait coutume de faire sa demeure, Jeanne Sinot, veuve de Guillaume d’Orbe, a dit avoir été préposée par lesdits seigneur et dame à la garde des meubles et nous a présenté les clefs des chambres, coffres et armoires.

1. Avons fait ouverture d’un coffre dans lequel avons trouvé une chapelle de vermeil calice, patène, croix, bassin, deux burettes, deux chandeliers, boëte à hosties, bénitier, clochette, cuvette et esguière pesant le tout 26 marcs 5 onces à 28 livres le marc. 760 livres.
2. Dans la garde robe avons trouvé une tapisserie des travaux d’Hercule, en huit pièces. 3,000 livres.
3. Une tapisserie de paysage en 8 pièces. 500 livres.
4. Une vieille tapisserie de haute lisse à grands personnages, en 8 pièces, dont quatre sont rompues.. 300 livres.
5. Huit pièces de tapisseries de feuillages 350 livres.
6. Neuf pièces de tapisseries de feuillages 350 livres.
7. Onze pièces de l’histoire de David 600 livres.
8. Tapisserie à grands personnages en huit pièces, fort vieille et gâtée. 150 livres.
9. Cinq pièces de tapisserie de Bergame. 30 livres.
10. Dix pièces de Bergame vieille. 20 livres.
11. Quatre pièces de taffetas rayé pour la chapelle, deux pièces pour le prie-Dieu et tapis pour la marche de l’autel. 150 livres.
12. Un vieux lit de velours cramoisi chamarré de galons d’or et d’argent, trois rideaux, etc. La courtepointe de satin fort gâtée par les teignes ; le tapis de table, six housses de fauteuils, six de sièges ployans de taffetas à fleurs de diverses couleurs six vieilles housses, trois carreaux de velours rouge dont un chamarré de galons d’or, etc. 1,000 livres.
13. Trois pièces de ligature rayée, cinq sièges ployans, un tapis de table de même un rideau de taffetas blanc que l’on met devant une fenêtre le tout servant au cabinet vitré de ladite chambre. 20 livres.
14. Un lit de taffetas jaune en housse, deux fauteuils, dix sièges ployans, cinq carreaux, sept pièces de tapisserie de pareil taffetas, et un lit de repos semblable. 150 livres.
15. Un lit violet en broderie de tapisserie doublé de taffetas rouge, courtepointe, deux fauteuils et tapis de table semblable. 500 livres.
16. Un lit d’écarlate en housse 120 livres.
17. Autre lit semblable. 120 livres.
18. Deux vieux lits de serge de Beauvais en broderie de tapisserie doublés de taffetas bleu. 200 livres.
19. Un vieux lit d’écarlate brodé de velours noir ; trois rideaux garnis de passements jaune et noir 120 livres.
20. Un lit de serge de Beauvais violet brodé de tapisserie, doublé de taffetas vert. 120 livres.
21. Lit de velours cizelé, rideaux de taffetas rouge.150 livres.
22. Lit de damas jaune, deux fauteuils, deux housses de tabourets de taffetas jaune un tapis de table de serge d’Aumale, etc 120 livres.
23. Vieux lits de serge de Vinestre vert brun avec des bandes de tapisserie, doublé de taffetas vert. 50 livres.
24. Un vieux lit d’écarlate fort usé. 30 livres.
25. Un lit de moquette à fleurs fort usé 20 livres.
26. Lit de futaine fleurs, tapis, deux chaises. 40 livres.
27. Lit blanc de reseuil. 50 livres.
28. Petit méchant lit de serge violette. 8 livres.
29. Deux vieux rideaux de taffetas vert rayé. 20 livres.
30. Trois grands tapis de Turquie fort usés.. 200 livres.
31. Trois vieux tapis de table de Turquie, fort vieux. 20 livres.
32 à 38. Vieilles chaises, tabourets, couvertures, matelas, etc. La bourre de douze matelas, dans un coin toute gâtée et coupée par les teignes, n’a été prisée.
39. Quatorze vieux lits de plumes dont les coutes ne valent rien, avec seize traversins, ensemble 655 livres de plume. 327 livres 9 sols.
40 à 53. Vieux bois de lit, fauteuils, guéridons de noyer noirci, etc.
54. Dans un coffre chasuble et parement d’autel de damas rouge chamarré de passemens d’or et d’argent, une bourse, etc. 100 livres.
55. Un autre parement de la chapelle de camelot blanc, brodé de tapisserie, chasuble de même, sept nappes et sept petits tableaux.
56 à 58. Rideaux, chaises, etc. 58 livres.
59. Trente-quatre draps de belle toile. 134 livres. 60. Seize draps de grosse toile. 56 livres.
61. Vingt-neuf serviettes de bel ouvré, dont quinze plus que mi usées et un paquet ne pouvant servir. 20 livres.
62. Six casaques de gardes brodées d’argent sur du drap vert, doublées de jaune 240 livres.
63. Vingt-quatre casaques de gardes de drap vert doublé de jaune avec des croix de satin, 480 livres.
64. Cinquante draps de toile de chanvreou de lin. 200 livres.
65. Dix draps fort usés 13 livres.
66. Quatre-vingt-quinze linceuls de grosse toile pour le commun. 128 livres.
67. Quinze nappes de bel ouvré. 108 livres.
68 à 76. Quarante-huit nappes et deux cent quarante serviettes, dont partie mi-usées, ensemble 103 livres.
77. Douze pièces de toile de reparonnes de lin de Poitou, à 10 sols l’aune. 360 livres.
78. Un pot de chambre d’argent pesant 2 marcs 3 onces à 26 livres le marc. 68 livres 16 sols.
79. Vingt-six plats d’étain aux armes dudit seigneur, trente-six assiettes, etc., pesant 175 livres à 10 sols. 87 livres 10 sols.
80. Une cuvette de cuivre pesant 22 livres. 8 livres 16 sols.
81. Diverses pièces de poislonnerie servant à la cuisine, marmitte de cuivre, etc. 33 livres 4 sols.
82. Chenets de fonte, trois crémaillères, etc. 20 livres 10 sols.
83. Quinze couvertures de laine blanche fort usées 15 livres.
84. Quatre couvertures un peu meilleures 23 livres.
85. Quatre paires de draps de Hollande servant au lit dudit seigneur 100 livres.
86. Des ouvrages de tapisserie en bâtons rompus pour six chaises et six sièges ployans qui n’ont été encore employés. 50 livres.
87. Ladite Sinot nous a dit il y avoir quelques armes à feu, dans un cabinet joignant la chambre dudit seigneur. Nous avons trouvé trois fusils de trois pieds et demi de canon fort vieux et rouillés 30 livres.
88. Deux pistolets à deux coups. 50 livres.
89. Deux vieux pistolets à rouet 12 livres.

Du 23 DU MÊME MOIS. INVENTAIRE DES PAPIERS

Ces papiers, contenus dans quelques boites et dans un grand nombre de sacs remplissaient un grand bahut dans le garde-meuble. Les cotes A à H ont été données aux huit premières liasses les autres suivent sans numéro d’ordre et plusieurs sont indiquées comme ne renfermant que des pièces de nulle importance. La plupart de ces titres étaient du XVe et du XVIe siècle et concernaient les droits de la châtellenie de Montausier dans diverses paroisses.

Très importants pour l’Angoumois, ces papiers n’offrent aucun intérêt pour l’arrondissement de Rambouillet. Nous nous sommes décidés d’autant plus facilement à n’en donner qu’un court résumé que M. Sauzé doit les publier avec des notes topographiques et généalogiques qui doubleront leur valeur.

A. Sentence arbitrale du 7 mars 1631 entre le duc de Montausier, donataire universel de Catherine de Sainte-Maure, sa tante, veuve de Jean Gallard de Béarn, comte de Brassac, d’une part et Alexandre, fils aîné de Louis de Gallard, seigneur de Sommesac, héritier du seigneur de Brassac et autres. Du même jour sentence arbitrale sur la substitution prétendue par ledit sieur de Gallard dans la maison de la Rochebeaucour, des biens délaissés par le sieur de Brassac, son oncle.

B. Inventaire non daté ni signé des papiers de dame Marguerite de Châteaubriant, dame de Montausier.

Transaction du 16 novembre 1504 entre Léon de SainteMaure, seigneur de Montausier, et Charles de Sainte-Maure, seigneur de Chaux, pour la divise de leurs terres. Un vieux titre en parchemin, non daté ni signé, des droits de l’abbaye de Baigne en la terre de Montausier. Inventaire des titres de la maison de Montausier envoyés à Paris le 15 septembre 1653.

4. Un arrêt du 23 août 1657 entre le duc de Montausier et dame Anne Chanel, veuve de Pierre Guignaudeau, sieur de Montigny.
5. Lettres de conseiller d’Etat du seigneur de Montausier, ̃du 8 mai 1645.
6. Provisions de lieutenant général en l’armée de Guyenne, •du 12 septembre 1650.
7. Dans un petit sac, hommage fourni à la Chambre des comptes par ledit seigneur du marquisat de Pisany et des seigneuries de Faye et La Ramade, du 24 juillet 1657.
8. Contrat de mariage de Guy de Sainte-Maure, seigneur de Fougeré, avec Marguerite de Jussac d’Ambleville, le 6 août 1612.
9. Quittance audit seigneur le 17 novembre 1633 de 18,530 livres et 14,737 livres par Philippe Elye de Pompadour, marquis de Laurière.
10. Constitution de 1,333 livres 6 sols 8 deniers de rente, par Hector de Sainte-Maure, au profit de Germain Guillet, sieur de la Soudière amortissement par le duc de Montausier, 28 décembre 1640.
12. Procès poursuivi en 1607 par Léon de Sainte-Maure, seigneur de Montausier, contre Jeanne de Nanzay, femme du sieur de Feuillas.
20. Sentence des requêtes du Palais, pour Jeanne Le Bourcier, veuve de Léon de Sainte-Maure, et son fils Léon de Sainte-Maure, contre Regnault de Sainte-Maure, le 6 avril 1502.
21. Compte par le sieur de la Roche, curateur de François et Guy de Sainte-Maure, à autre Guy de Sainte-Maure, seigneur de Montausier, le 30 janvier 1605.
22. Compte par la dame de Parabelle à M. Escayeux, curateur de Charles, Léon, François, Guy et Catherine de Sainte-Maure, le 2 septembre 1593.
23. Enquête du 28 mars 1475 sur l’étendue de la terre de Montausier.
24. Même enquête en 1482, sur procès entre Jeanne Le Bourcier, veuve de Léon de Sainte-Maure, et ses fils Léon et Jacques, à l’encontre de Léon de Sainte-Maure, seigneur de Jonzac.
37. Procès en 1528 entre Jacqueline Bouton, dame d’Oulme et de la Barre Fagneuse, comme tutrice de son fils, et de Jean de Vivonne, contre Anne de Poilvoisin, dame de Montausier, sur le moulin du Luart, paroisse de Sainte-Radegonde.
47. Contrat de mariage de Catherine de Sainte-Maure, soeur du duc de Montausier avec Me Antoine de Lénoncour, chevalier, marquis de Blainville, comte de Saint-Lapize, du 18 février 1635, en la ville de Nancy, signé Simon, notaire à Nancy.
50. Transaction entre le seigneur de Montausier et Catherine de Sainte-Maure, veuve d’Antoine de Léoncourt, marquis de Bléville, du 24 mai 1640.
51. Vente par le seigneur de Montausier et Marguerite de Châteaubriant, sa mère, le 25 juin 1645, de 1,000 livres de rente à la présidente de Soucey.
52. Obligation de 1,062 livres 10 sous par le seigneur de Montausier à Raimond de Lagearde, escuier, sieur de Fonvalle, du 1er juin 1635. Au dos, quittance du 10 mai 1643.
53. Diverses quittances de 1645 et 1649 du payement de la garnison d’Angoulême, tant audit sieur de Fauvelle qu’à la Bigotière.
54. Commission audit seigneur de mestre de camp du régiment du feu seigneur de Montausier, son frère, vacant par sa mort, en date du 31 août 1635.
55. Brevet de 2,000 livres de pension audit seigneur, du 31 janvier 1630, registré à la Chambre des comptes, le 10 mars 1631.

Lesdits meubles et. papiers sont demeurés à la garde de ladite Sinot du consentement des procureurs des parties, laquelle a fermé la porte du garde-meuble, des cabinets et de tous les coffres, et a fait serment, etc.

BIBLIOTHÈQUE

Ledit Pellard, marchand libraire, a visité en notre présence les livres étant dans le cabinet proche la chambre dudit seigneur, ensemble ceux dans le cabinet joignant le garde-meuble en a fait un catalogue contenant la quantité, qualité et valeur, lequel avons joint au présent inventaire pour la somme de 1,365 livres.

La clef dudit cabinet a été remise à la dite Sinot, etc., signé Jeanne Sinot, Houllier, lieutenant général, Pellard, de Villeneufve, Cladier et Dauvergne, commis du greffier.

Nous avons publié sur le site Histoire Passion, l’inventaire complet de la riche bibliothèque de Charles de Sainte-Maure. Elle contenait près de 750 volumes, et fut estimée 1.365 livres. Lorsque les livres qui la composaient sont disponibles en version numérique, nous avons indiqué le lien, avec une mention particulière lorsqu’il s’agit de la même édition.

On ne sait pas ce que sont devenus ces ouvrages : ils ont probablement hanté les salles des ventes.

 Inventaire du château de Montausier

Château de Montausier à Baignes-Sainte-Radegonde : la tour survivante

Le château de Montausier

Il était construit à côté de la ville de Baignes-Sainte-Radegonde (Charente)
Confisqué à la Révolution, il fut en grande partie détruit en 1793.
Une tour du XVe siècle est le seul vestige du château. Cette tour ronde comporte un rez-de-chaussée et deux étages, avec une pièce à chaque niveau. Elle présente encore ses consoles de crénelages sur mâchicoulis. Elle se situait à l’angle sud du château rectangulaire disparu. La reproduction d’un plan est conservé.
Il reste aussi comme autre vestige la Fontaine de Madame, avec une inscription Marguerite de Châteaubriand et une année à moitié illisible du XVIIe siècle.
En 1871, l’abbé Jean Hippolyte Michon, archéologue et rédacteur de la Statistique monumentale de la Charente, fait construire un manoir à l’angle sud pour y habiter.

Le 27 dudit mois et an, nous Houlier, lieutenant général en la sénéchaussée et siège présidial d’Angoumois, requérant Me Jean de Villeneuve, procureur audit siège, et de haute et puissante dame Julie-Marie de Sainte-Maure, comtesse de Crussol, etc. lui avons accordé et à l’instant monté à cheval avec Guillaume Dauvergne, commis de notre greffier, et ledit de Villeneufve, nous sommes transportés au bourg de Montausier distant d’Angouléme de 9 grandes lieues et pris pour logis la maison de Jean Bricaut, hostelier, où pend pour enseigne l’image du Soleil.
Et le lendemain sont comparus lesdits de Villeneufve et Cladier, etc. Et avons nommé d’office pour la prisée des meubles Jean Charbonnier et Pierre Guillou, marchands à Montausier, et pour celle des livres Mathieu Pellard, libraire, à Angoulâme, etc.

Ce fait, nous sommes transportés au château de Montausier où s’est présenté Jean Peluche, concierge, lequel nous a fait monter au haut dudit château, nous a fait ouverture d’une grande chambre servant de garde-meubles où avons trouvé

1. Quatorze vieilles chaises garnies de tapisserie. 48 livres.
2. Trois chaises et un banc garnis de tapisserie. 21 livres.
3. Trois chaises fort méchantes et un banc 6 livres.
4. 7. Chaises, tabourets, tables.
8. Trois bois de lits sans fonçailles ; y manquent une quenouille et un dossier, le tout fort usé 12 livres.
9. Un fauconneau de fonte de cinq pieds et deux autres petites pièces de batterie de trois pieds, appelées pièces vertes ; plus une méchante pièce de batterie de fer rouillée et rompue à l’embouchure ; dont n’a été fait prisée comme faisant partie du château et destinées à la défense d’icelui.
Plus avons trouvé plusieurs papiers épars lesquels ayant fait visiter ne s’est trouvé aucun contrat d’acquisition ne vente faits depuis le mariage desdits seigneurs duc et duchesse, et desquels n’a été fait inventaire du consentement des parties.
11. Et sommes montés par un degré au haut d’une petite tour où avons vu un orloge avec sa cloche qui n’a été prisée comme faisant partie de la maison.
12. Descendus par ledit degré dans la cuisine deux landiers de fer fort rouitlés 8 livres.
13. Et de ladite cuisine sommes montés dans un petit cabinet sous la montée de la salle à la cuisine. Un grand coffre avec une serrure sans clef 4 1ivres. ̃
14. Dans ce coffre deux méchantes garnitures de lit de nulle valeur.
15. Garniture de lit de serge verte gatée de teignes. 3 livres.
16. Trois pentes de taffetas couleur isabelle usées et déchirées. 6 livres.
17 à 26. Vieux rideaux, tentures et tapis.

Et étant sortis du corps de logis sommes entrés dans la chambre joignant la chapelle dans laquelle M. Jean Brodin fait sa demeure.

27 à 36. L’ensemble des estimations du mobilier vieux et usé. 63 livres 10 sols.
37 à 44. Mobilier d’une chambre à côté 51 livres.
45. Dans la boulangerie située proche du grand pont, un vieux colfre de chêne. 7 livres.
46. Deux brocs à mettre vin, de huit pintes ; un pot à anse de quatre pintes un de deux pintes deux buires de sixpintes, trois coquilles et un bassin, pesant le tout 105 livres. 52 livres 10 sols.
47. Dans une chambre à côté, coffre et grande poislonne à faire lessive.
51. Dans la chambre du menuisier deux coffres.
52. Dans la chambre de travail du menuisier, dans laquelle sont ses ferrements, un méchant lit 8 livres.
53 à 57. Tables, chaises, trois lits, etc 58 livres.
58. 60. Chambre du geolier, lit, tabourets. 14 livres 5 sols.
61. Dans la chambre basse du logis neuf, couchette et table 3 livres.
62. 64. Au haut du degré dans la chambre à main droite, table et bois de lit. 22 livres.
65 à 73. Sortis du logis neuf sommes allés en la chambre du grand pont où loge le suisse, lits, tables, etc. 54 livres 10 sols.

Le lendemain 29, Mathieu Pellard, libraire à Angouléme, a visité les livres dans une chambre de la petite tour, et les a prisés selon le catalogue qui demeure joint au présent procès-verbal à 279 livres.

Ce catalogue de 72 numéros contient, comme celui du château d’Angoulème, des Pères de l’Église en grec et en latin, des auteurs anciens et des historiens du XVIe siècle. A ces quatre-vingts ou quatre-vingt-dix volumes inventoriés il faut ajouter cent soixante-deux petits volumes salis et en partie mangés par les rats, estimés en bloc 30 livres. On signale de plus une grande quantité de livres écrits par les protestants, qui défendus et de nul usage ne peuvent servir que pour faire enveloppes et sont estimés au poids 30 livres Ce catalogue étant la dernière des quatre pièces annexées à l’inventaire principal, le tout est paraphé en présence des notaires Ogier et Chuppin par le duc de Montausier et la comtesse de Crussol, et la minute est déposée chez Ale Chuppin, qui signe l’expédition.

Une note au bas de la feuille indique que cette expédition a reçu la cote 93 dans l’inventaire à la mort de la duchesse d’Uzès. Elle avait porté la cote 1 à l’inventaire fait en 1690 après la mort du duc de Montausier.

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