Histoire Passion - Saintonge Aunis Angoumois

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1749 - 1750 - Assemblées du Désert - Interdiction et répression par l’Intendant de la Rochelle

vendredi 20 avril 2007, par Pierre, 894 visites.

14 avril 1749. — Arrêt du Conseil d’État attribuant à l’intendant de La Rochelle la connaissance de toutes les contraventions à la déclaration du 14 mai 1724, et renouvelant les défenses à tous ceux qui ont fait profession de la R. P. R. de s’assembler pour l’exercice de cette religion.

Source : AD 17, C. 136, 39.

Le Roy ayant esté informé, qu’encore que Sa Majesté ait rendu le 9 avril de l’année 1747 une ordonnance qui a esté publiée dans la Généralité de la Rochelle, et par laquelle elle a renouvelle les deffenses faites par la déclaration du 14 may 1724 à tous ceux qui ont fait profession de la Religion prétendue réformée, de tenir aucunes assemblées sous les peines portées par cette déclaration et par plusieurs ordonnances précédentes, il s’est trouvé neantmoins des prétendus prédicants ou autres esprits malintentionnés qui en abusant de la crédulité des peuples, ont voulu encore chercher à leur persuader qu’il y avoit une espèce de tolérance résolue en leur faveur et que l’on vouloit bien fermer les yeux sur leurs assemblées, ce qui auroit donné lieu d’en faire de nouvelles en Saintonge, sur lesquelles il y a eu des procédures criminelles commencées au Parlement de Bordeaux et des décrets décernés contre plusieurs de ceux qui ont assisté à ces assemblées, et comme il est important de réprimer efficacement les suites d’une suposition si dangereuse et si contraire aux Véritables intentions de Sa Majesté, Elle auroit jugé à propos d’y pourvoir, non seulement par l’ordonnance qu’elle a rendue sur ce sujet le XI du présent mois, mais en établissant un juge qui fut en estât de connaître plus promptement des contraventions qui pourraient y estre commises, à quoy voulant pourvoir, Sa Majesté estant en son Conseil a attribué et attribue au Sr de Pleurre, Intendant et Commissaire départi pour l’exécution de ses ordres dans la Généralité de la Rochelle la connoissance de toutes les contraventions qui pourraient estre faites à l’avenir à lad. ordonnance et à la déclaration du quatorze May mil sept cent vingt quatre, sans préjudice neantmoins de la continuation des poursuites criminelles commencées au Parlement de Bordeaux, à la requeste du Procureur général de Sa Majesté, au sujet des dernières assemblées tenues en Saintonge, dont la connoissance demeurera audit Parlement pour y estre statué ainsi qu’il apartiendra.

Ordonne Sa Majesté que par ledit sieur de Pleurre le procès sera fait et parfait à tous autres accusés de semblables contraventions et led. procès instruit et jugé en dernier ressort avec tels officiers ou gradués que ledit sieur de Pleurre voudra choisir au nombre prescrit par les ordonnances.

Permet Sa Majesté aud. sieur de Pleurre de subdéléguer pour l’instruction dudit procès et de commettre pour la fonction de Procureur du Roy et pour celle de Greffier en lad. commission telles personnes qu’il jugera à propos ayant les qualités requises par les ordonnances.

Fait au Conseil d’Estat du Roy, Sa Majesté y estant, tenu à Versailles le quatorze avril mil sept cent quarante neuf.

PHELYPEAUX.

(Suit la commission donnée au sr de Pleurre, conformément à l’arrêt ci-attaché.)


25 juillet 1750. — Analyse d’une lettre de l’intendant de La Rochelle sur les assemblées des Religionnaires.

La mort de M. de Pleurre suivit de près cet arrêt et l’intendance resta vacante jusqu’au mois de septembre 1749, époque de l’arrivée de messire Louis Guillaume de Blair de Boisemont dans la Généralité.

Il commença au mois d’octobre suivant sa tournée du département, — ainsi qu’il en informa M. le chancelier par lettre du 25 juillet 1750, — et sur le compte qui lui fut rendu de divers lieux de la Saintonge et même des plus suspects qu’il ne se tenoit plus alors aucune assemblée, il fut facilement porté à croire que cette fermentation populaire estoit entièrement dissipée.

Mais les assemblées ayant recommencé, il essaya de faire arrêter les prédicants, persuadé que leur châtiment serait plus efficace que tout autre moyen pour faire revenir les peuples de cette province des fausses espérances dont ils se berçaient.

Toutes les mesures que prit l’intendant, tous les expédients qu’il put mettre en usage pour parvenir à cet objet ont été sans succès, par les précautions que prennent ces prédicants et les avis qu’ils reçoivent par leurs affidés dans le pays de tout ce qui peut se pratiquer contre eux.

L’intendant se rabattit alors sur les particuliers les plus connus pour avoir assisté aux assemblées, et en fit emprisonner quelques-uns par les cavaliers de la maréchaussée [1]

(C. 136, 38, 59.)


[1Le 11 août 1750, un nouvel arrêt l’ut rendu par le Conseil d’État portant attribution au Sr de Blair de Boisemont, maître des requêtes, intendant et commissaire départi dans la Généralité de la Rochelle, de la connoissance de toutes les contraventions aux ordonnances défendant les assemblées des Religionnaires.

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