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1757 - La Royal Navy attaque l’Ile d’Aix et inspire les poêtes
mercredi 26 septembre 2007, par , 1618 visites.
Le picaresque débarquement des Anglais dans l’Ile d’Aix en 1757, raconté avec humour par un marin anglais, a inspiré les poètes de l’époque.
Deux poèmes où ironie rime avec Navy.
Voir : 1757 /1 - La Royal Navy attaque l’Ile d’Aix - Journal d’un marin anglais
Voir : 1757 /3 - Après son fiasco à l’Ile d’Aix, le Lieutenant General Mordaunt devant la Cour Martiale
Source : De l’île d’Aix à travers les temps - Dr E. Garnier - p. 128
Texte communiqué par un lecteur du site.
Nous lisons dans la Morinerie "qu’un jésuite, le père P. Bonaventure Giraudeau en tire un poème épique, œuvre colossale en vingt chants, le double de la Henriade, vingt chants, c’est-à-dire vingt vers, façon piquante et humoristique de marquer la grandeur de la démonstration navale et l’exigüité du résultat : cette facétie vaut à son auteur un bon point de Fréron : j’aime assez, dit-il à son correspondant, la plaisanterie que vous allez lire, imprimée chez la veuve Bordelet, rue St jacques, vis-à-vis les Jésuites, sous le titre de "L’Aixiade"
Ces deux pièces ont été découvertes par La Morinerie dans les papiers de François de Chasseloup de Laubat, le père du général, que ses fonctions de capitaine du guet et des grenadiers de la Capitainerie garde-côte de Marennes avaient appelé à son poste d’observation et de combat.
L’AIXIADE ou L’Ile d’Aix conquise par les Anglais
Poème héroïque en 20 chants dédié à M. le maréchal de Sennectère
Je chante d’Albion la fameuse entreprise
Si longtemps annoncée à l’Europe surprise. Aux projects menaçants de cette fière cour L’un et l’autre hémisphère a tremblé tour à tour. Les monts sont dépouillés de leurs forêts altières, L’océan est couvert de flottes meurtrières ! Héla ! sur quel païs, tant de foudres d’airain Vont-ils vomir la mort qu’ils portent dans leur sein ? Muse conduis mes pas sur le vaste Neptune ; Des tyrans de la mer, apprends moi la fortune ; Dis-moi par quels exploits, dans quelle région, Ils ont fait éclater la gloire de leur nom ; Que dis-je les vois ; déjà Mordaunt et Hauke , Ont pris l’ile d’Aix l’importante bicoque. Après un si beau coup, et de si grands efforts, Glorieux, triomphants ils rentrent sur leurs bords, Retournent à Portsmouth, annoncent leur conquête, Tout prêt à la payer, s’il le faut, de leur tête [1] . De peu d’un pareil sort, Muse, rentrons aussi ; Aix est pris, rendu ; le poème est fini. Mon expédition comme lui, courte et vive Sennectère rend nous, et les jeux et les ris La montagne en travail a fait une souris. |
La prise de l’Ile d’Aix par les Anglais
(Air Du haut en bas).
I Pour l’île d’Aix Fallait-il toute l’Angleterre Pour l’île d’Aix Pourquoy venir à si grand frais ? Voilà de ces foudres de guerre Qui menacent toute la terre Pour l’île d’Aix. Anglais, pourquoy tant de mystère ? Pour l’île d’Aix Fallait-il fair’tant de projets ? Pourquoy tant promettre et tant faire Bouleverser vot’ministère Pour l’île d’Aix Six-vingt vaisseaux quittent vos rades Pour l’île d’Aix Fallait-il de si grands apprêts ? Et pour faire vos pasquinades, Faire gronder cent caronnades Pour l’île d’Aix Pour son donjon et son village Pour l’île d’Aix Fallait-il troubler vot’païs Pavoiser sur notre pacage Montrer un superbe équipage Pour l’île d’Aix O ! c’était plus grand avantage Pour l’île d’Aix Qu’on le préconise à jamais O ! sa conquête et bon ouvrage Pour se célébrer d’âge en âge Pour l’île d’Aix |
[1] L’amiral Anglais Byng, vaincu à Port-Mahon par la Galissonière paya cette défaite de sa tête