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1763 - Le collège de Saintes prend possession de son jeu de paume
Un bâtiment en très mauvais état
samedi 25 août 2012, par , 432 visites.
En 1756, les Jésuites qui gèrent le Collège de Saintes, font l’acquisition d’un jeu de paume proche, pour assurer des revenus à leur institution en graves difficultés financières. En 1762, ils transmettent la gestion aux Bénédictins de la congrégation de Saint-Maur. Il y a donc peu après une procédure de prise de possession des biens transmis. Le jeu de paume est en très mauvais état ...
Source : Histoire du collège de Saintes (Charente-Inférieure). Fascicule 3 - François Xambeu - Saintes - 1886-1895 - BNF Gallica
Prise de possession du Jeu de Paume
Archives départementales de la Charente-Inférieure, D. 4, N° 64. Collège de Saintes.
L’an mil sept cent soixante-trois et le cinquième de mars, nous Emmanuel Caietan Leberton, chevalier, Président, Lieutenant général ..., Jean Léonard Robert de Rochecouste, assesseur ..., nous sommes transportés avec le Procureur du Roy ... , avec Dom Rechignat, Commissaire du Supérieur général de la Congrégation de St-Maur, Dom Deforis, Sous-Prieur et Dom Rivet, procureur du Collège, et les nommés Guillot et Péronneau, experts... au devant du Jeu de Paume de la présente ville, redevenu dépendance du dit Collège de Saintes par l’accommodement fait le 13 novembre 1756 entre les Cy devant soi disant Jésuites lors tenant le dit Collège et le paumier référé dans la déclaration que nous donna le 13 juillet dernier le Syndic des biens appartenant audit Collège, par lequel il fut promis au paumier de ne rien lui demander a l’avenir de la rente seconde de cent vingt livres établie sur le Jeu de Paume en faveur du dit Collège, sous le consentement qu’il passa que ledit Jeu de Paume serait au profit du dit Collège, à l’instant de sa mort et qu’après son décès, il serait payé par les cy devant Jésuites à la veuve du sieur Bouillon la somme de cinq cents livres, a raison de quoi la veuve Bouillon, ici présente, fait toutes et telles protestations que de droit et n’entend approuver le procès-verbal, où étant la Dame Bouillon, veuve du Paumier et l’une de ses filles présente, nous avons fait reconnaître auxdits Religieux les différentes parties du corps de bâtiment dudit Jeu et les avons du tout, relativement au susdit arrêt et sous le bon plaisir du Roy, mis en possession réelle, actuelle et corporelle, déchargeons de la garde d’iceux tous séquestres qui peuvent y avoir été établis … Et pour constater l’état actuel des dits bâtiments, sommes tous ensemble passés au devant du dit Jeu, où les experts nous ont fait remarquer :
Les vestiges des murs, auxquels était autrefois attaché une barrière le tout servant de clôture d’une ruelle commune au dit Jeu, avec le Sr D’Aiguière et autres ; entrés dans la brasserie, attenante aux susdits vestiges, ils nous ont observé que la fermeture de la porte et celle de la fenêtre sont pourries, qu’à côté de la dite porte est une maçone masquant une ancienne boutique, que la cheminée est entièrement minée, son tuyau tombe en dedans et le manteau soutenu par étaye, que la porte de communication ouvrant de la dite brasserie sur un bûcher la joignant est sans fermeture, que celle du dit bûcher ouvrant sur l’allée est totalement pourrie ; sortis de la brasserie et étant sur l’allée, les dits experts ont remarqué qu’il parait qu’il y a eu ci devant au-dessus de la porte d’entrée une croisée dont la fermeture, le seuil et une partie des crochets sont tombés, que le second soliveau qui traverse la dite allée et supporte un des poteaux de la charpente est pourri ; entrés dans le Jeu de Paume, ils ont rapporté que les glacis sont très vieux et usés et le pan a besoin d’être relevé ; qu’en dessous d’iceux sont deux espèces de barrières dont les fermetures sont très mauvaises, que la porte de l’un des susdits glacis qui entre en le dit bûcher est sans fermeture, qu’il manque la ferrure d’un placard près la porte, que la fermeture de la porte ouvrant sur l’escalier en pierre qui conduit tant aux galeries qu’aux chambres hautes est en assez bon état, que les treize marches du dit escalier sont fort usées, que la porte du dit escalier, ouvrant sur les dites galeries et ayant une serrure, en bois est aussi en assez bon état.
Les dits experts, ayant fait le tour des dites galeries, ont dit que le plancher en est totalement pourri, ainsi que les garde-corps, appuis, et la majeure partie des poteaux ...
et ainsi de suite pour toutes les pièces du bâtiment : chambre au-dessus de la brasserie : couroir ; cuisine ; chambre joignant la cuisine ; petite chambre contiguë à la précédente prenant jour par une croisée qui ouvre sur le jardin du Sr D’Aiguière ; cour ; autre couroir ; salle de billard à l’extrémité et à gauche du dit couroir ; buanderie ; petit jardin joignant la salle du billard ; escallier menant au haut de la maison ; cabinet et chambre au-dessus de la cuisine ; seconde chambre joignant celle-ci ; cabinet séparé par une cloison de la galerie du Jeu ...
Les experts .... nous ont de plus rapporté que toutes les couvertures de la maison, de la salle de paume et salle de billard ont besoin d’être refaites, ainsi que toutes les murailles ont besoin d’être blanchies et récrépies en dedans et en dehors, qu’enfin la fermeture de la porte du la cave est pourrie, son degré et sa voûte en assez bon état et d’autant que nos opérations sont consommées dans cette partie ...
Fait, clos et arrêté le présent procès-verbal le 5 mats 1763. Ont signé : Leberton. — Robert de Rochecouste. — E. Rechignat. — Deforis. — Rivet. — Péronneau. — Compagnon. — Bouillon. — Brunet, greffier.