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1778 - 1779 - Boutiers (16) - Inventaire du château du Solençon et de la commanderie

dimanche 8 juin 2008, par Pierre, 1226 visites.

Inventaire d’une seigneurie tombée en décrépitude et d’une commanderie templière en ruines. Au Solençon, en cette période de fin de l’Ancien Régime, le tableau n’est vraiment pas brillant.

Depuis le début du 18ème siècle, les signes avant-coureurs n’ont pas manqué :
- en 1702, l’assemblée capitulaire se plaint de l’arrêt du service du four banal (voir ce document)
- en 1726, l’inventaire du domaine de la commanderie templière montre une situation très dégradée (voir ce document)

Source : Minutes des notaires de Cognac - Fonds Albert - Bibliothèque municipale de Cognac - Cote MM 28

Nota : le document présenté ici ne contient qu’une partie du document original. Il sera complété ultérieurement.

 Inventaire du château du Solençon

Sur quoi nous, dits notaires présents & témoins ci bas nommés avons donné acte audit sieur Magnan Chabert de ses dires & réquisitions ci-dessus, étant comme dit est avec lui audit lieu du Solançon à la dite heure des onze du matin où nous avons attendu jusqu’après celle de midi sans que ledit sieur Peyraud ait comparu ni personne pour lui, ce qui fait que nous en avons donné défaut, et pour le profit, sur ce que la principale porte d’entrée du corps dudit logis du Solançon s’est trouvée ouverte, ledit sieur Chabert y est entré en notre compagnie & celle de nos témoins & y ayant trouvé &c. &c &c.

Contrôlé à Cognac le 20 février 1778, reçu quatorze sols ; contrôlé aux exploits le même jour reçu pour quatre droits quarante sols.

Signé : Chasseloup de Châtillon

Pardevant et en l’étude du notaire royal a Cognac soussigné, le vingt-un février mil sept cent soixante dix-huit, à heure de sept du matin, est comparu sieur Joseph Ignace Magnan Chabert, négociant, demeurant à Paris rue de l’égout paroisse de Saint-Laurent, lequel nous a exposé que par le sous-bail, celui fait par sieur Augustin Luc Lebouché de Croser, négociant à Paris, au nom & comme intéressé au bail général passé au sieur Jacques Bergeron, fournisseur de la Marine du roi ; et encore comme fondé de procuration dudit sieur Bergeron des domaines et châtellenies de Cognac, Châteauneuf, du Solançon, de la commanderie de Boutiers et autres dépendances dans l’apanage de son Altesse Royale Monseigneur le comte d’Artois, dans cette province d’Angoumois, en date du dix janvier dernier reçue Arnoult & Maigret notaires à Paris, il est stipulé que ledit sieur Magnan Chabert sera tenu d’exécuter toutes les charges dont ledit sieur Bergeron est tenu par le bail général à lui fait le deux décembre dernier qui contient qu’il sera fait état avec estimation par experts tant du mobilier que des bestiaux étant dans les bâtimens affermés & que le preneur sera tenu à la fin de sa jouissance de vendre lesdits immobiliers & bestiaux en pareille valeur que celle qui sera constatée lors de la prise de possession, sauf le dépérissement et vétusté des gros meubles que ledit preneur serait tenu de représenter à la fin de sa jouissance ; en conséquence de laquelle condition que ledit sieur Magnan Chabert désire remplir avant que d’entrer en jouissance des objets à lui affermés il aurait à cet effet requis Me Pierre Gobaud de Crignelle, écuyer, conseiller du roi, maître des requêtes ordinaires de Monseigneur le comte d’Artois, demeurant à Angoulême, d’être présent au tout. Et les occupations dudit sieur Gobaud ne lui ayant pas permis de se transporter au présent lieu, il aurait en sa qualité donnée procuration à Mre Pierre Jérémie Eustache Bertrand, écuyer, sieur de Puiraimond, receveur des tailles & subdélégué de l’Intendance en l’élection de Cognac y demeurant, d’assister pour lui aux visites, reconnaissance & estimation des effets mobiliers & des bestiaux qui se trouvent au château de Cognac & du Solançon & dans les borderies & métairies en dépendant, & aux reconnaissances, descriptions & procès-verbaux qui seront faits de l’état, consistance & dégradations des moulins, chaussées, écluses, bâtardeau, maisons, bâtiments, borderies, métairies & autres édifices dépendant desdits domaines, le tout à l’effet de mettre en possession desdits lieux & domaines, ledit sieur Chabert en sa qualité ainsi que le tout est plus amplement expliqué par acte du dix-neuf du présent mois, reçu Pineau & Lescalier notaires à Angoulême, icelle contrôlée ; par laquelle procuration ledit sieur Gobeau donne pouvoir encore audit sieur Bertrand de Puiyraimond, de substituer en son lieu & place à l’effet de le représenter telle personne qui voudra choisir aux fins des mêmes opérations, & n’ayant pu accompagner ledit sieur Chabert non plus que nous dit notaire & témoins dans les lieux & endroits nécessaires pour assister à ladite prise de possession, procès-verbal & estimation ; ledit sieur Bertrand de Puyraimond a donné sa procuration & substitution de pouvoirs par acte sous seing privé du jour d’hier dûment contrôlé à Me Robin l’aîné procureur au siège royal de cette ville & de Monseigneur le comte d’Artois, laquelle procuration ledit sieur Robin nous a représentée ainsi que celle donnée par ledit sieur Gobaud audit sieur Bertrand de Puyraimond qui demeurent l’une et l’autre annexées à ces présentes, ledit sieur Chabert désirant entrer en jouissance des objets à lui comme dit est, donnés, à sous bail, visite, estimation & procès-verbal préalablement faits, il a requis que nous dit notaire, témoins, des ledit sieur Robin audit nom ici présent, eussions à nous transporter avec lui au logis & bâtiments dudit lieu du Solançon, & partout ailleurs où besoin sera pour, en premier lieu, constater l’état & valeur du bétail et mobilier qui se trouvera dans les bâtimens compris dans les objets sous affermés ce que ne lui avons octroyé & à l’instant nous nous sommes en sa compagnie, celle dudit sieur Robin & des témoins ci-après nommés, transportés ensemble audit logis du Solançon & y étant, lesdits sieur Chabert & Robin audit nom, sont convenus pour l’estimation dudit bétail & mobilier des personnes de Sr Jean Bonnin, bourgeois, demeurant au lieu de Belair, paroisse de Boutiers & du nommé Razé laboureurs à charue du lieu de la Tacharderie, paroisse de Cherves qu’ils ont fait comparaître, lesquels ayant accepté leur commission moyennant serment par eux fait la main levée au cas requis ont promis de s’en acquitter en leur honneur et conscience & il a été vaqué audit état & estimation ainsi qu’il suit :

Premièrement étant dans la cuisine dudit logis du Solançon, il s’y est trouvé &c, &c, &c

 Inventaire de la chapelle du château du Solençon

Etant allés dans le chai des treuils dont ouverture a été faite par ledit sieur Perreau, &c, &c, &c … la porte qui communique de la présente pièce à ladite chapelle est à deux vantaux de bois de sapin supportés par quatre pommelles & quatre gonds s’arrêtant par une serrure & deux verrous a ressort, entrés dans ladite chapelle, nous y avons vu elle est plafonnée et que les ornements d’architecture qui l’entourent sont cassés & fendus en différents endroits et qu’il il y a même des pièces tombées, l’autel qui n’est composé que d’un bâti en bois dur, couvert de deux planches de bois blanc, n’a d’autres ornements qu’un marchepied, un petit gradin peint, une ardoise en forme de pierre sacrée est un mauvais tableau représentant l’image de la vierge, le plomb des vitres a besoin d’être remis à neuf, dix des carreaux à losange ont besoin d’être remplacés, les deux panneaux sont soutenus par dix petites verges de fer ; il s’est trouvé dans ladite chapelle un petit crucifix et prie-Dieu fort mauvais ; étant passés dans la précédente pièce, &c, &c &c.

 Inventaire des métairies du domaine du Solençon

Et avenant le trois dudit mois de décembre mil sept cent soixante-dix neuf à heure de huit du matin requérant lesdits sr Boby & Pineau dans les qualités qu’ils agissent, nous notaire royal & témoins susdits & soussignés étant avec eux transporter dans les bâtiments de la borderie de la maison de vie en Boutiers où s’est trouvé ledit sieur Perraud avons procédé à la continuation de notre présent procès-verbal comme il suit.

Avons vu que lesdits bâtiments &c, &c, &c

 Inventaire de la tuilerie

De là sommes transportés dans la maison appelée de la Tuilerie au bourg dudit Boutiers & observé que la fermeture de la porte de la chambre occupée par les bordiers est de sap & en assez bon état garnie deux pentures, deux gonds, sa serrure en bois & sa clef, le sous-pieds est en terre & mal uni, le plancher au-dessus est vieux, usé et a besoin d’être fait à neuf, la petite fenêtre de ladite chambre a un petit contrevent assez bon sans ferrure ; étant monté au grenier au-dessus par une mauvaise échelle nous avons vu que la fenêtre qui l’éclaire a un petit contrevent assez bon & pour toute ferrure deux pentures & deux gonds ; la fermeture de la porte du cellier est aussi en bon état, manquant une penture et la serrure a besoin d’être réparée, la fenêtre au-dessus est sans fermeture ; les deux vantaux de la porte de l’écurie sont de sapin presque neufs ayant chacun deux gonds, deux pentures, une serrure en bois & un fléau ; le petit contrevent au-dessus est sans ferrure, la porte qui est à l’extrémité de ladite écurie et en pierre sèche, le petit contrevent qui ouvre sur la crèche est aussi sans ferrure, la crèche est en assez bon état, étant ensuite passé à la seconde chambre nous avons vu que la fermeture de la porte est assez bonne, il y manque un gond & une serrure, les deux petits contrevent sont sans ferrure y ayant une grille de fer à une, le sous-pieds est en terre et le dessus en chambari, la porte qui communique de ladite chambre à l’écurie est aussi en bon état et n’a d’autres ferrures que deux gonds ; les murs sont décrépis et ont besoin d’être garnis, la charpente est en assez bon état.

Ensuite, sommes descendu dans les bâtiments de la tuilerie qui est au-dessous des susdits bâtiments, nous avons vu que le four est en très mauvais état ayant été abandonné depuis quelques années et la loge à côté a besoin d’être réparée.

 Inventaire de l’ancienne commanderie

Étant de là transporté aux vestiges de l’ancienne commanderie nous avons vu que les bâtimens tombés en ruine n’existant que quelques lambeaux de murs sans charpente et une église voûtée avec deux vieux & mauvais vantaux à la porte qui se sont garnis de quatre gonds, quatre pentures & un verrou à queue, le sous-pied de ladite église est en pavé de pierre totalement dégradé, il y a sur l’autel en pierre un mauvais tabernacle & un vieux & mauvais tableau encadré représentant saint Antoine, ladite voûte d’église est couverte en tuiles creuses, considérablement dégradées.

 Etat du four banal de la commanderie

De là, nous nous sommes transporté dans l’ancien bâtiment du four banal de ladite commanderie et avons observé ledit four être totalement dégradé & hors de service, la fermeture de la porte d’entrée dudit bâtiment est détachée & aussi hors de service, les murs sont en partie écroulés et le surplus menace ruine, la charpente est composée de deux fermes avec leurs garnitures partie renversée, est, ce surplus, en mauvais état.

Étant ensuite passé dans la maison du grand puits, &c, &c, &c

Le quatre dudit mois de décembre audit an, à huit heures du matin, ce requérant les sieurs Pineau et Boby ès noms qu’ils agissent, nous notaire royal susdit, avons, en présence dudit sieur Perreau et des témoins ci-après nommés procédé à la continuation présent procès-verbal.

 Inventaire des terres du domaine du Solençon

À cet effet, nous sommes tous ensemble allé sur une pièce de vigne dépendante &c, &c, &c

dudit lieu, nous sommes allés à une pièce de domaine appelée le clos du château joignant les écuries du Solançon de la contenance de dix-huit journaux ou environ, l’ayant parcouru & examiné, nous avons observé que dans toute la longueur vers le midi, il y a été pratiqué une avenue dont les deux côtés sont plantés en charmille, laquelle avenue conduit du château à l’église Saint-Marmé, que la partie dudit domaine qui joint la rivière sert de pacage à l’exception d’environ six journaux en bois taillis sur lequel il y a peu de balivaux, les jets duquel bois taillis peut avoir quinze à dix-huit ans ; dans les surplus dudit clos il y a environ quatre journaux de vigne en bonne état de labeur & de bonne production y ayant été fait plusieurs provins & néanmoins étant nécessaire d’en faire encore d’autres, les terres labourables dudit clos qui peuvent contenir dix journaux ou environ sont à peu près à moitié emblavés froment, ainsi qu’on on peut juger par la naissance du dit froment, le surplus est en bon garet est prêt à être emblavé, ledit sieur Perreau nous a observé qu’il a fumé la partie de ladite pièce de terre ensemencée ce que nous avons vérifié en remuant la terre, &c, &c, &c

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