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1783-1788 La prison pour les femmes de mauvaise vie
vendredi 7 octobre 2011, par , 967 visites.
Au Château d’Oléron, à Rochefort et à la Rochelle, les archives racontent la sanction de la vie "libertine". C’est un passage par la case "prison" et la "correction".
En arrière-plan, l’ambiance des villes de garnison et une grande misère.
Source : Archives Départementales de Charente-Maritime - Cote C 226 - Transcription : Pierre Collenot.
1783 - Ile d’Oléron
La prison pour la nommée Vasseur, en conséquence de sa mauvaise conduite
4 mai 1783
Le dénommé Charle Commandant la barque conduira à la maison de force à la Rochelle d’après les ordres qu’il en recevra de Monsieur Barbier Subdélégué de Monsieur l’Intendant, la nommée Vasseur, femme ou veuve Taillandeau, en conséquence de la mauvaise conduite qu’elle tenoit avec les soldats en garnison dans cette isle.
A l’isle d’Oleron, le 4. May 1783
Du Demaine
Lieut. de Roy. Commandant.
En conséquence de l’ordre de l’autre part le nommé Charles prendra dans sa barque, la nommée Vasseur femme ou veuve Taillandeau et la conduira à la Rochelle pour être déposée dans l’endroit qui sera indiqué à l’intendance où il s’adressera pour y recevoir les ordres relatifs à cet objet.
Au château isle d’Oleron ce cinqiême mai 1783
Barbier
1787 - Rochefort
Prison et correction pour la femme Jourdan, maquerelle insigne et corruptrice
Rochefort 22 septembre 1787
Sur les plaintes réitérées, Monsieur, des scandales, des tapages, et des coupe gorges arrivés ches les M. Labaudière, et des horreurs commises chez une nommée Le Brun, j’ai été forcé de faire arretter les filles et femmes débauchées, qui y ont été trouvées avec des matelots, soldats et marins ou gens inconnus ; je les fait remettre au major qui a été requis de les transférer à la maison de force, j’ai l’honneur de vous prier, Monsieur, de vouloir bien y faire particulièrement détenir et corriger la femme d’un nommé Jourdan, maquerelle insigne et corruptrice de la jeunesse qu’elle va chercher jusque dans les maisons honnêtes. Les détentions de toutes ces coquines là, dont quelques unes sont à ce qu’on assure pouries, devient un exemple nécessaire pour cette ville, où il y a un libertinage également affligeant et trop répandu.
Je vous demande donc en grâce, monsieur, de vouloir bien nous faciliter les moyens de les éloigner. Ce seroit tout à la fois la seureté publique, les vœux et le repos de plusieurs familles honnêtes, la décence et les moeurs, motifs bien capables de mériter votre attention et votre sévérité, comme ils ont excité les plaintes des chefs de tous les corps militaires.
J’ai l’honneur d’être, avec un respectueux attachement, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.
Signé Guiton
1788 - La Rochelle
Enfermez Madeleine Laleu, qui incline au libertinage
Nous président du Conseil de l’Aumône
Certifions à tous ceux qu’il appartiendra que la nommée Madeleinne Laleu née dans la paroisse Notre Dame de cette ville âgée de 17 ans ne peut rester davantage à l’hopital général vu son état de grossesse, et les inclinations qu’elle annonce pour le libertinage, ce qui est contraire au bon ordre et au régime d’une maison reglée où il est nécessaire de conserver les mœurs pures en évitant le danger des mauvais exemples ; qu’on ne peut mieux faire que de la renfermer dans un endroit convenable pour faire ses couches, afin d’éviter qu’elle ne continue à se livrer à la vie dissolue qu’elle a commancé à mener.
En foi de quoi nous avons délivré le présent certificat pour valoir ce que de raison.
Fait à la Rochelle en notre hôtel le six décembre 1788
Grissot de Passy [1]
Lieutenant Gén. Criminel
Président de l’hopital général
[1] A propos des Grissot de Passy, voir sur le site "Perigny Story".