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1789 - Champagne (Champagne-Vigny 16) : cahier de doléances de la paroisse

lundi 9 mars 2009, par Pierre, 1004 visites.

Champagne, aujourd’hui commune du canton de Blanzac ; en 1789, sénéchaussée, élection et diocèse d’Angoulême, baronnie de Blanzac.

Sur sa situation économique, voir une notice inédite de 1744 (Arch. dép. Charente, C 157).

Taxé en 1789 à 1,515 livres de taille. 805 livres d’accessoires, 840 livres de capitation, 1,151 livres de vingtièmes.

Source : Cahiers de doléances de la Sénéchaussée d’Angoulême et du siège royal de Cognac pour les États généraux de 1789 - P. Boissonnade - Paris - 1907

 Procès-verbal d’assemblée de la paroisse de Champagne de Blanzac

(Orig. ms., a p., gr. in-folio. Arch. mun. Angouléme, AA 21.)

Réunion le 4 mars, en la maison presbytérale. Président : Jean Vachier, juge assesseur de Blanzac.

Comparants : Pierre Bernard, Jean Ridet, Jean Delafond, Jean Savarit, Guillaume Poitevin, Jean Métraud, Etienne Delabrousse, Guillaume Labrousse, autre Jean Métreau, le sieur Jean Robin, bourgeois, Pierre Métraud, François Petiot, Simon Réaud, François Landrau, Jean Renon, Jean Vinsonneau, autre Jean Renon, Jean Delasalle. Pierre Valteau, Pierre Constant, Jean Valteau, Jean Verguin, François Viaud, François Jobit, Pierre Lasalle, Pierre Lévecot, Jacques Papillaud, Jean Sauvage, autre Jean Renon, le sieur Pierre-Adam Guimberteau, maître en chirurgie, Claude Jaulin, Claude Arteau, Pierre Morin et Pierre Mansière.

La paroisse compte 60 feux. 2 députés : Jean Robin, bourgeois, et François Petiot.

19 signatures. Les autres comparants ne savent signer.

 Cahier de doléances et plaintes des habitants de la paroisse de Champagne de Blanzac, pour être remis aux députés qu’ils ont nommés par un procès-verbal particulier et pour le joindre aux cahiers des autres paroisses d’Angoumois.

(Orig. ms., 4 p., petit in-4°. Arch. mun. Angoulême, AA 21.)

- Art. 1er. Les impositions de l’élection d’Angoulême et notamment de la présente paroisse sont exorbitantes ; chaque journal de terre supporte près de 4 l. 10 s. de charge royale.

- Art. 2. Le rachat des corvées a été porté, depuis 1786, à près de 140,000 livres, ce qui fait plus qu’un doublement, sans qu’on puisse savoir où les fonds ont passé, et la paroisse en a été surchargée.

- Art. 3. Les chemins n’avaient besoin que d’un entretien dont la dépense, avec celle d’une seule route qu’on a ouverte, ne peut aller au delà de 40,000 livres.

- Art. 4. Le terrain de la paroisse de Champagne est très maigre et les rentes seigneuriales y sont très fortes, ce qui, étant réuni à la dîme et aux charges royales, ne laisse rien au propriétaire cultivateur.

- Art. 5. Les privilégiés de cette province ont les plus belles et riches possessions en affranchissement de tailles, et les exemptions dont ils jouissent versent toutes les charges sur le Tiers état.

- Art. 6. Nous réclamons la suppression des tailles et vingtièmes pour mettre les impôts sous une seule dénomination et que les deux premiers Ordres de l’État payent en proportion de leurs biens et facultés ; c’est le moyen de remplir une grande partie du vide qui se trouve dans les revenus de l’État.

- Art. 7. Que les droits d’aides soient supprimés, étant un impôt qui écrase les sujets de Sa Majesté autant par la forme de la perception que par les droits en eux-mêmes.

- Art. 8. Que le commerce et transport des denrées soit libre dans tout le rovaume.

- Art. 9. Que les droits de traites soient transportés aux barrières ; que la province soit régie par des États provinciaux et qu’elle ne soit plus sous la dépendance des intendants, dont les bureaux occasionnent des dépenses énormes.

- Art. 10. Que nous soyons séparés du Limousin, et dans le cas qu’on ne pût avoir des États provinciaux particuliers, nous demandons d’être réunis à la Saintonge et à l’Aunis, en ce que notre commerce s’étend dans ces deux provinces voisines et liées d’intérêt avec le port de Rochefort par la rivière de Charente,

- Art. 11. Nous observons de plus que notre paroisse est une des plus petites de l’Angoumois, n’étant composée que de soixante feux, et qu’elle est dépeuplée, à cause de la surcharge des impôts, au moyen de quoi les personnes qui possèdent les fonds ne peuvent pas les cultiver.

- Art. 12. Nous observons, de plus, qu’il y a de très mauvaises terres qui ne produisent pas même d’herbe pour faire pacager les moutons et brebis, ce qui fait qu’elles ne valent pas les brandes et bruyères ; elles ont été estimées au delà de leur valeur, lors de l’abonnement, par des gens qui n’en connaissaient pas la qualité ; ils en ont fait la même chose pour celles qui sont moins mauvaises, n’ayant dans notre paroisse aucunes terres de la première qualité, ce qui a surchargé les habitants d’impositions, joint d’ailleurs qu’ils sont dans un pays à ne faire aucun élève des bestiaux à cause de la rareté des fourrages et des pacages, ce qui les met hors d’état de faire aucun commerce, étant éloignés de la ville capitale de quatre lieues et à deux de la grande route.

- Art. 13. Que les réparations de leur église leur ont coûté, il y a environ quatre ans, 1,500 livres, ainsi qu’il est prouvé par les rôles que M. l’intendant en a fait.

- Art. 14. Que leur récolte de l’année dernière a été très mauvaise, la majeure partie des habitants n’ayant plus de grains pour se nourrir, ni d’argent pour en acheter.

- Art, 15. Que, l’été dernier, ils ont éprouvé par l’abondance des pluies une ravine considérable qui a entraîné leurs terres dans les chemins et dans les rivières.

- Art. 16. Que partie de leur foin a été perdu par les terres que l’eau a entraînées dessus ; celui qui était fauché a aussi été emporté par les eaux.

- Art. 17. Observent de plus lesdits habitants que la récolte de la présente annés se présente mal, les fortes gelées ayant fort endommagé les grains et ayant été obligés d’en défaire pour y ensemencer de la baillarge.

- Art. 18. Que les neiges, lors du dégel, ont occasionné une seconde ravine qui a encore endommagé leurs grains et entraîné la terre.

- Art. 19. Ils sont très chargés de rentes et encore plus vexés par la manière cruelle et arbitraire avec laquelle les agents des seigneurs les perçoivent.

18 signatures, les mêmes qu’au procès-verbal.

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