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1789 - La Rochelle - Fausses déclarations d’un mendiant incarcéré au Dépôt
dimanche 16 octobre 2011, par , 330 visites.
Dans l’espoir d’échapper à l’incarcération au Dépôt des Mendiants de La Rochelle, Jean Gagneraud, pris par la maréchaussée, fait des déclarations de situation. Il serait natif de Pommiers (auj. Pommiers-Moulons), et aurait travaillé plusieurs années à Neuvy (Neuvicq-le-Château). L’enquête révèle que ses affirmations sont partiellement fausses. Sa liberté est compromise.
Source : Archives Départementales de Charente-Maritime - C 226 - Transcription par Pierre Collenot.
Mendicité - Dépôt de la Rochelle
Généralité de la Rochelle
Déclaration faite le 23 juillet 1789 par un mendiant se nommant Jean Gagneraud, détenu en vertu d’une ordonnance de Maréchaussée, dans la maison servant de Dépôt, pour renfermer les Mendians, en la ville de la Rochelle.
Signalement : les cheveux et barbe grise. Taille de 5 pieds 2 pouces.
Le vingt trois juillet mil sept cent quatre-vingt-neuf, Nous subdélégué de Monseigneur l’Intendant, Inspecteur économique et judiciaire du Dépôt de mendicité, nous étant transportés dans le Dépôt des Mandians de cette ville, pour y faire notre visite ordinaire, avons fait comparoître pardevant nous, un Mendiant signalé comme dessus, détenu audit Dépôt depuis led jour 23 juillet 1789, en vertu d’une ordonnance de Maréchaussée,
auquel nous avons dit qu’il eût à nous déclarer son véritable nom, le lieu de sa naissance & son dernier domicile, quels sont ses parents, depuis quel temps il mendioit, les causes qui l’y ont obligé, la profession antérieure qu’il avoit, celle qu’il pourroit reprendre, les ressources qu’il pourroit se procurer pour subsister ; dans quel endroit il comtoit se retirer, les personnes qui pourroient certifier de ses vie & mœurs, répondre de luy & lui fournir l’argent pour s’y rendre, pour, sur la vérification qui sera faite de ses déclarations, lui être, par Monseigneur l’Intendant, accordé sa liberté, s’il y a lieu : ou au contraire, en cas de fausse déclaration, être procédé contre luy suivant toute la rigueur des Ordonnances.
Sur quoi ledit Mendiant a déclaré se nommer Jean Gagneraud, natif de la paroisse de Pommier [1], élection de Saintes, généralité de la Rochelle, âgé de 48 ans, qu’il a demeuré pendant un an dans la paroisse de Neuvy [2], élection de St Jean d’Angély, généralité de la Rochelle, chez M. Maucassin, que ses père et mère sont morts, habitoient la paroisse de Pommiers & y faisoient le métier de laboureur, qu’il mendie depuis un mois, qu’il étoit dans l’intention de se retirer à Bordeaux, élection de … généralité de … & d’y exercer la profession de journalier, que M. Maucassin, habitant de la paroisse de Neuvy, élection de St Jean d’Angély, généralité de la Rochelle répondroit de ses vie & mœurs, & qu’il croyoit que … lui fourniroit l’argent nécessaire pour se rendre au domicile ci-dessus indiqué.
En conséquence, nous a requis de faire vérifier ses dires, qu’il nous a déclaré véritables en présence du Régisseur du Dépôt, qui a signé avec nous, & ledit répondant a déclaré ne savoir.
Signé De Lavalette, Peujean
Résultat de la vérification
Je Pierre Martineau Sindic de la paroisse de Neuvy certifie, d’après les recherches que j’ai faites, ainsi que les informations que j’ai prises, que M. Maucassin dénommé cy dessus n’est point connu dans ladite paroisse de Neuvy, et que led. Jean Gagnereau n’y a jamais fait son domicile.
A St Jean d’Angély, le 11 août 1789
signé P. Martineau, cendic (syndic)