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1789 - Péreuil (16) : cahier de doléances de la paroisse

vendredi 24 avril 2009, par Pierre, 1918 visites.

Péreuil, aujourd’hui commune du Blanzac ; en 1789, sénéchaussée, élection et diocèse d’Angoulême, châtellenie de Blanzac. Sur sa situation économique, voir une notice inédite de 1742. (Arch. dép. Charente, C 223).

Péreuil est taxé, en 1786, à 4,720 livres de taille, 2,515 livres d’accessoires, 2,620 livres de capitation, 2,543 livres de vingtièmes.

Source : Cahiers de doléances de la Sénéchaussée d’Angoulême et du siège royal de Cognac pour les États généraux de 1789 - P. Boissonnade - Paris - 1907

 Procès-verbal d’assemblée de la paroisse de Péreuil

(Orig. ms., 4 p., in-4°. Arch. mun. Angouléme, AA 21.)

Réunion le 1er mars 1789, au-devant de la porte de l’église de la paroisse. Président : Pierre Vacquier, notaire royal et procureur fiscal de la baronnie de Blanzac. Comparants : Jean Petit, Charles Mesnard, Arthémi Egreteau, Jacques Bertin, Jean Chaudier, Pierre Gallais, Arthémi Gallais, Christophe Giraud, Louis Baguenaud, Pierre Bonenfant, Jean Tixeraud, autre Jean Tixeraud, Jean Ravier, Jean Dumargue. Jean Grelaud ; Pierre Fouassier, Jean Girardeau, Joseph Ardouin, Jean Matrat, Jean Vinsonneau, François Forgerit, Pierre Chestif, Jean Fouassier, Jean Naudin. Jean Merle, Jean Blanleuil, Pierre Tripelon, Jean Doussinet, Jean Paillard, Jean Seguin, Mathurin Fouassier, Jean Barraud, Jean Bertin, François Petit, Jean Lutard, Jean Sarrazin. Jean Landais, Jean Giraud, Jean Daviaud, François Vaud, Pierre Grondin, François Lagarde, Jean Landreau, Pierre Fresnaud, Jean Boumard.

La paroisse compte 190 feux. 2 députés : Pierre Vacquier, notaire royal et procureur fiscal à Blanzac, et Jean Petit, notaire royal et procureur en la baronnie dudit Blanzac.

37 signatures ; les autres comparants ne savent signer.

 Cahier de doléances de la paroisse de Péreuil.

(Orig. ms., 4 p., in-4°. Arch. mun. Angouléme, AA 21.)

Les habitants de la paroisse de Péreuil, en conséquence des lettres de convocation de Sa Majesté pour la tenue prochaine des États généraux, chargent leurs députés pour l’assemblée provinciale de la sénéchaussée d’Angoumois de représenter très humblement à ladite assemblée que les maux sous lesquels ils gémissent depuis si longtemps ont pour principales causes :

- Art. 1er. L’accablant et insupportable fardeau de toutes sortes d’impositions, sous toutes les dénominations possibles ;

- Art. 2. Leur injuste répartition. Cette paroisse, dont la ferme des dîmes ecclésiastiques consistant dans la douzième partie de tous les fruits ne s’élève qu’à la somme de 2,600 livres, se trouve cependant chargée sur le rôle des impositions d’une somme de 3,699 livres. En rapprochant cette énorme contribution à la valeur des dîmes (à noter que tous les domaines sont décimables et que la paroisse est entièrement dénuée de bois), avec quel étonnement ne verra-t-on pas cette monstrueuse disproportion entre l’impôt et la propriété ?

- Art. 3. L’impossibilité de faire ouvrir les yeux aux commissaires éloignés et sourds à nos justes réclamations.

- Art. 4. L’extrême difficulté où sont les pauvres, les veuves et les orphelins d’obtenir de ces mêmes commissaires les soulagements que Sa Majesté veut bien accorder relativement aux circonstances qui l’exigent de sa justice. Que la formation de la province en États pourrait seule prévenir ces abus, à laquelle on pourrait joindre la province de Saintonge et le pays d’Aunis :

- Art. 5. La position critique de cette paroisse, dont le sol est si inégal et montagneux qu’aux pluies les moins abondantes il se forme des ravins qui entraînent la terre du sommet de ces petites montagnes, dégradent les terrains, couvrent les vallons et les prairies de terres et de pierres, de manière que le cultivateur est souvent privé du fruit de ses travaux au moment où il fait son espoir de recueillir sa moisson, et cela sans recevoir très peu de soulagement du poids énorme de ses impositions ;

- Art. 6. L’émigration des gros propriétaires qui, pour se soustraire aux fardeaux dont cette paroisse est accablée, fixent leur domicile dans les élections et paroisses voisines moins chargées d’impositions, et, par ce moyen, se font décharger du tiers de leurs tailles, et ce tiers se répartit sur les malheureux habitants qui n’ont de propriété qu’en cette paroisse ;

- Art. 7. L’émigration aussi d’un grand nombre de cultivateurs, que la misère chasse de leurs foyers, trouvant ailleurs plus de facilité à gagner leur vie, et cette paroisse se trouve au moyen de quoi privée des bras nécessaires à sa culture ;

- Art. 8. Les frais multipliés et ruineux de perception desdits impôts et de ceux des aides, qui mettent des entraves au commerce et donnent lieu à une infinité de vexations ruineuses.

- Art. 9. Les droits excessifs du contrôle, droits si multipliés, si compliqués et si inintelligibles qu’ils facilitent toujours les plus ruineuses vexations, si la sagesse des Etats généraux n’en rend pas la perception plus simple et plus intelligible à tout le monde ;

- Art. 10. Le trop grand nombre de privilégiés qui possèdent la partie la plus étendue et la plus fertile de cette paroisse, [et] qui, au mépris des règlements, font cultiver leurs domaines par gens mariés, et, par un abus aussi injuste qu’oppressif, font retomber le total de leur taille sur les malheureux habitants qui se trouvent encore vexés par les poursuites des différents propriétaires de petits fiefs pour le payement des redevances seigneuriales.

- Art. 11. La difficulté, pour ne pas dire l’impossibilité, d’obtenir la justice des tribunaux si multipliés et si éloignés qu’elle se trouve entièrement inaccessible aux pauvres et ruineuse pour les riches, et les lois si multipliées.

- Art. 12. Le défaut de tout secours pour les pauvres, même de la part de leur propre curé, qui, comme tous les autres congruistes, a grand peine à suffire à sa subsistance.

- Art. 13. L’impossibilité où sont les habitants de faire donner à leurs enfants l’éducation convenable .

- Art. 14. Le peu de commerce qui se fait dans le pays, vu l’éloignement des grands chemins, le mauvais état des chemins de traverse et le défaut de ponts sur les rivières, quoique les seigneurs y soient obligés, à raison des péages qu’ils nous font payer.

Les habitants de ladite paroisse de Péreuil osent espérer que l’assemblée de la paroisse aura la bonté de prendre en considération les causes de leurs maux, qui ne sont que trop faciles à vérifier.

Fait et arrêté en assemblée de ladite paroisse, le 1er mars 1789.

37 signatures, dont celle du syndic Renaud.

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