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1793 - Défense de l’Ile d’Aix - Le citoyen Général Montalembert au citoyen Ministre de la Guerre

mardi 8 mai 2007, par Pierre, 1818 visites.

Lever de soleil à l’Ile d’Aix
Photo : P. Collenot - 2005

26 mai 1793 - Lettre de Marc-René de Montalembert au Ministre de la Guerre.

Le Marquis Marc-René de Montalembert (79 ans, né à Angoulême en 1714, créateur de la fonderie de canons de Ruelle (16) en 1750), devenu citoyen Général des armées révolutionnaires, écrit au citoyen Ministre de la Guerre pour attirer son attention sur le manque de défenses de l’ile d’Aix, où l’on craint une attaque de la flotte anglaise.

De Montalembert explique la valeur stratégique de cette île, pour lui clef du port de Rochefort.

A cette date, le citoyen Ministre de la Guerre est Jean-Baptiste-Noël Bouchotte (1754-1850), qui occupe cette fonction à risques du 4 avril 1793 au 20 avril 1794.

Source : NC - Texte publié dans Bulletins et Mémoires de la Société Archéologique et Historique de la Charente - Année 1912

A Paris le 26 mai 1793. l’an 2° de la République.

Le Citoyen Général Montalembert au Citoyen Ministre de la Guerre.

Citoyen Ministre

Les papiers publics annonces une flote de 22 Vaisseaux de ligne Anglais dans les parages de la Rochelle et par conséquent, dans ceux de l’Isle d’Aix. Si de telles forces n’y sont pas, il est incontestable qu’elles peuvent y être d’un moment à l’autre. Je vous ai instruit dès le 17 du mois de janvier dernier par mon mémoire de ce jour, et de l’importance de ce poste et de la dévastation où il avait été réduit depuis la paix de 1783, par la cabale contraire a cet établissement ; et qu’il était des plus urgent d’y pourvoir. Cependant suivant le raport dont vous êtes instruit, par le retour du Citoyen Maudar, qui s’était rendu (grattage) [à l’Isle d’Aix] suivant les ordres que vous lui en avez donné a ma recommanda[tion], qu’il n’est encore pourvu de rien de ce qui est nécessaire a sa défense. Il n’y a encore au moment présent aucune garnison en état de faire une heure de résistance. Il ne s’y trouve que des gardes Nationales de la Charente inférieure, dont il n’y en a pas un capable de tirer un seul coup de canon, et comme un feu d’Artillerie est l’unique défense de celte Isle contre des Vaisseaux, il suit que dans la situation actuelle, et tant qu’elle durera, rien ne pourra s’opposer aux entreprises de l’ennemi.
Dans cet état fâcheux ou les choses en sont encore dans cette partie il suit, qu’il n’y a pas un moment a perdre pour envoyer par un courrier des ordres les plus positifs de faire passer sur le champ dans cette Isle :
- 1° De la poudre et des boulets pour 100 coups par pièces, au moins.
- 2° 300 soldats d’Artillerie, et des officiers de ce corps, pour les commander.
- 3° Un bataillon de troupes de lignes avec leurs armes et munitions en cartouches &c.
- 4° Un commandant du corps de l’Artillerie puisque ce genre de défense est entièrement de son ressort.
- 5° Des vivres en suffisantes quantité pour n’être pas obligé d’avoir besoin journellement de les attendres du continent dont la communication peut être interrompue de plusieurs manières. Il n’est point sur toutes nos cotes de postes plus exposés et plus important à conserver.

Si cette isle est ainsi pourvue avant l’attaque, il est certain qu’elle n’aura aucun succès, et que le port de Rochefort restera libre pour la sortie des ses escadres.

Dans le cas contraire, celte Isle étant prise, et son fort détruit, le port de Rochefort deviendra nul pour toute la guerre. C’est ce que l’expérience a appris et ce qui doit engager à mettre tout en usage, pour prévenir un aussi grand malheur.

Ayant une connaissance particulière de tout ce qui est relatif à cette partie de nos cotes, il est de mon devoir de reitérer auprès des Ministres de la république ce que je leur ai déjà représenté a ce sujet dès le 17 du mois de Janvier, et la circonstance pressente du moment ne me permet point de garder le scilence sur un objet, d’une telle importance ; silence incompatible avec le zèle qui m’anime pour le salut et la prospérité de la Nation.

MONTALEMBERT.


Cette pièce porte, en tête et un peu à gauche, en caractères d’imprimerie, le nombre 28. Dans l’angle gauche on lit : 1295, et au-dessous, séparé par un trait, le mot « juin », le tout manuscrit et à l’encre bleue.
En marge des ordres a donner sont des additions à l’encre noire : en regard du 1° « Ent. a la 3e division » ; en regard du 3° « Entrait a la 5e Division » ; et du 5° « Ent. a la 2e division ».

Seule, la signature est de la main (tremblante) du vieux général. La lettre a été écrite par un secrétaire ou aide de camp.

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