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Ciré, alias Ciré-d’Aunis (17), par Louis-Etienne Arcère (1698-1782)

mardi 3 février 2009, par Pierre, 1561 visites.

Ciré est un Bourg assez considérable, dont le territoire est borné au sud par des marais. Les Isles de la Lance, de Saumoran & de Flays dépendent de cette Paroisse.

Voir : Carte satellite des lieux décrits par Louis-Etienne Arcère

Source : Histoire de la ville de la Rochelle et du Pays d’Aulnis - Louis-Etienne Arcère - La Rochelle - 1756 - Books Google

Ciré

Ciré est un Bourg assez considérable, dont le territoire est borné au sud par des marais. Les Isles de la Lance, de Saumoran & de Flays dépendent de cette Paroisse.

Le Bourg de Ciré avoit autrefois un Château défensif, dont il reste quelques vestiges. Il se tient dans ce Bourg cinq foires annuelles, savoir le 10 Mars, le 1 Mai, le 10 Août fête de S. Laurent, le 18 Octobre, & le 21 Décembre fête de S. Thomas. Isaac de Culent, Seigneur de Ciré, obtint de Henri IV. des Lettres patentes, en date du mois de Septembre 1595, portant création d’un marché & confirmation de cinq foires.

Il ne faut pas confondre le Bourg de Ciré avec le Château de Sireth, lequel au rapport de Froissard, fut pris le 22 Mars 1372, par le Connétable du Guesclin. Le Sireth de Froissard est Chisey en Poitou, & non Ciré en Aulnis. « Le Connétable, dit Mezeray, avoit commencé le siege de Chisey… & après cela Chisey composa ». D’ailleurs la position de Sireth déterminée par Froissard ne convient qu’à Chisey. « Ils vinrent à Sireth, dit l’annaliste, car il n’y a que quatre lieues de Niorth. » C’est la vraie distance de Chisey à cette Ville de Poitou , & non de Ciré, ce Bourg étant éloigné de Niort de sept lieues.

En second lieu, le Connétable du Guesclin, selon Froissard, étant entré dans le Pays d’Aulnis, fournit à l’obéissance du Roi, les places fortes de ce pays, la Rochelle, Benon, Surgeres, Marans. Doit-on penser que ce grand Capitaine ayant pris Surgeres, eut négligé le Château de Ciré, qui n’en est distant que de trois petites lieues, & qui devenoit alors une retraite assurée, & comme le centre de ralliement pour les Anglois fugitifs. On voit du Guesclin s’éloigner de Ciré pour aller prendre Marans ; de-là il se jette en Poitou, ou il assiege Fontenai-le-Comte, & long-temps après il seroit rentré en Aulnis pour se rendre maître de Sireth ou Ciré. Cette manœuvre de la part de ce général, auroit-elle été bien savante, s’il fût revenu ainsi sur ses pas, & s’il eût donné aux Anglois le temps de se cantonner dans une place forte, dont le Siège seroit devenu par-là bien plus long & plus difficile.

La Terre de Ciré porte le titre de Châtellenie ; elle est qualifiée de Baronnie dans un acte passé par Jean Cellier Garde du scéel de la Sénéchaussée de Saintonge en 1337 ; mais cet acte n’est appuyé d’aucun titre, qui prouve l’érection de cette Terre en Baronnie, & tous les dénombremens rendus à Surgeres depuis 1337, ne donnent à la terre de Ciré que le nom de Châtellenie.

Les Terres de la Gravelle & de Puivineux sont mouvantes de la Châtellenie de Ciré, ainsi que les Fiefs de la Bataille & du petit Ciré, d’Aucher Aumartineaux, Buschet, Osereau, Gaste-fere, S. Germain de Marensennes, Saumoran & Porte-fâche appartenant au Collège des RR, PP. Jesuites, pour lequel ils doivent au Seigneur à chaque mutation, une médaille d’argent du poids d’une once, sur laquelle sont gravées ses armes.

Le premier Seigneur de Ciré dont le nom soit parvenu jusqu’à nous, est Guillaume de Ciré, propriétaire d’un champ contigu aux premières habitations de la Rochelle. En 1152, un grand nombre d’étrangers & d’indigènes, c’est-à-dire d’habitans au pays d’Aulnis, étant venus s’établir à la Rochelle [1], ces nouveaux habitans demandèrent qu’on leur permît de bâtir des maisons dans un terrein vague appartenant à Guillaume de Ciré ; celui-ci le permit, & sa piété généreuse assigna dans ce même champ vingt coudées pour bâtir une Eglise Paroissiale, qui prit le nom de S. Barthelemi.

Les Archives de l’Evêché de la Rochelle nous fournissent un acte de don, fait en 1239, au Monastere de Maillezais, par Hugues de Ciré.

Vers la fin du treizième siecle, la Seigneurie de Ciré étoit possédée par les anciens Seigneurs de Pairé. En 1382 [2], Guillaume Maengot, Seigneur de Surgeres, amortit l’hommage-lige que Pierre de Pairé lui devoit à cause de la Terre de Ciré. Cette Terre ayant été mise en décret & adjugée à Joachim Girard, Seigneur de Bazoches, Jean Girard fils de Joachim, la vendit à Jean Aubin, Seigneur de Malicorne, & à Jeanne de Clermont sa femme, Dame de Surgeres ; celle-ci permit à Jeanne de Pairé unique héritière de Pierre, de retirer la Terre de Ciré par retrait lignager.

Jeanne de Pairé fit don de cette Terre à Pierre de la Touche son mari. La Touche après la mort de sa femme épousa Marguerite de Culent, à laquelle il laissa la Seigneurie de Ciré. Marguerite ayant épousé en secondes noces André de Hay, de la Maison d’Harolst en Ecosse, Seigneur de Brouville, échangea de concert avec son mari, ce Domaine avec René & Olivier de Culent ses frères, pour les Terres de Savins & de Justigny en Brie. La Terre de Ciré passa ainsi dans la Maison de Culent. René Alexandre de Culent, second du nom, est actuellement Seigneur de Ciré [3].

La Maison de Culent tire son origine d’une petite Ville de Berri, appellée dans les anciens titres Culentum. Cette Maison dès le treizième siecle étoit fort distinguée, comme il paroît par une Charte de Philippe Auguste, en date de l’an 1221, intitulée de heredibus de Culent [4]. Cette Maison a donné à l’Etat un Amiral de France, Louis de Culent en 1423 ; un Grand-Maître de l’Hôtel du Roi, Charles de Culent Gouverneur de Paris en 1449. Selon Alain Charrier, deux Maréchaux de France, savoir Guillaume de Culent, dit le Maréchal de Jalognes, dénommé dans l’acte d’hommage rendu par un Duc de Bretagne à Charles VII. en 1445 ; & Philippe de Culent, Sénéchal du Limosin, mort en 1453.

La Maison de Culent porte d’azur au lion d’or, semé d’étoiles ou molettes de même. Dans un ouvrage de Gilles le Bouvier ou Bounier, premier Héraut de Charles VII. inséré dans un recueil de pièces de l’Abrégé royal de l’alliance chronologique du Pere Labbe [5], on lit le Sire de Culent. Son tymbre est un lion d’or, & crie, Notre-Dame ou pigne d’or ; mais dans le tom. 3 des monumens de la Monarchie Françoise, dans lequel on trouve l’ouvrage de Bouvier, imprimé d’après le ms. de la Bibliothèque Colbertine [6], l’article de Culent est un peu changé, En effet on lit un demi lion d’or, au lieu d’un lion d’or.

On trouve la généalogie de Culent dans l’Histoire générale de cette Maison par le Laboureur, dans les Histoires de Berri, par la Thaumassiere, & des grands Officiers de la Couronne, tom. 7, & dans le Dictionnaire de Moreri. On suppléra à ce qui manque à cette suite généalogique dans laquelle la branche des Culens, Seigneurs de Ciré est omise, & dont le dernier supplément de Moreri n’a donné qu’une notice imparfaite.


[1Spicil. Sol. T. 3

[2Titr. comm. par M. de Culent.

[3Note VIII.

[4Veter. Script, t. 2, col 1158

[5Pag. 694

[6Pag. 271.

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