Histoire Passion - Saintonge Aunis Angoumois

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Des loups en Saintonge, Aunis et Angoumois - protégés par le pouvoir royal ?

samedi 26 janvier 2008, par Pierre, 4193 visites.

- Inventaire chronologique des informations sur la présence des loups dans ces trois provinces.
- Une question à débattre : le pouvoir royal n’aurait-il pas protégé le loup en France ?

Question provocatrice ? à vous d’en juger - Donnez votre avis.

Lecteur, si vous connaissez des témoignages, vous pouvez contribuer à l’enrichissement de ce sujet.

 Pons (Charente-Maritime) - Le loup, un vieil habitué de ces lieux, depuis la Préhistoire

Un dépôt important d’ossements dans un gravier rouge dont la position n’a pas été bien fixée à Soute près de Pons (Charente-Inférieure), contient la plupart des espèces des Cavernes des mêmes contrées :
- CARNASSIERS : Loup, Chien, Tigre.
- RONGEURS : Lièvre, Lapin, Rat.
- PACHYDERMES : Éléphant, Rhinocéros,
- SOLIPÈDES : Cheval.
- RUMINANTS : Bœuf, B. Aurochs, Cerf, Renne, Élan.

Source : Dictionnaire universel d’histoire naturelle - Charles Dessalines d’Orbigny - Paris - 1845 - Books Google

 960 (c) - Angoulême (Charente) - Des comtes et des loups, lesquels sont les plus cruels ?

Arnaud dit Bouration, fils aîné de Bernard comte de Périgord, lui succéda dans ce comté, et se rendit maître de celui d’Angoulême en 962, après la mort de Guillaume Taillefer. Les bâtards de ce dernier revendiquèrent, les armes à la main, sa succession ; Arnaud Manzer, leur aîné, fut le plus ardent. Leurs efforts furent impuissants pendant la vie de Bouration, mais lorsqu’il eut cessé de vivre, Arnaud Manzer attaqua Guillaume, Ramnulfe et Richard le Simple, frères de Bouration, tua le second le 27 juillet 975, chassa les deux autres, et demeura possesseur du comté d’Angoulême.

Tout ceci est fondé sur le texte d’Adémar de Chabannais, qui nous apprend aussi qu’Arnaud fut surnommé Bouration pour avoir saisi et enveloppé dans ses habits un loup qui désolait le pays.

Source : L’art de vérifier les dates - Nicolas Viton de Saint-Allais - Paris - 1818 - Books Google

 1195 – La Couronne (Charente) – Les famines, les guerres et les loups enragés ravagent le pays.

Revera, in diebus illis intolerabilem et usque ad tempus illud inauditam famen comitabatur guerrarum tumultus et hostilitis incursus ; et haec duo flagella, videlicet famen et gladium, luporum immanissima rabies sequebatur  ; ut qui unum vel alterum de tantis incommodis videbatur effugere, perimendus alteri traderetur ; in tantum ut multis hominum millibus, tam fame quam gladio, quam etiam bestiis, de medio sublatis, vix esset qui vivere liberet, et etiam si liceret.

Traduction et commentaire par Jacques Duguet : Les avertissements du ciel

Source : Chronique latine de l’abbaye de La Couronne - Eusèbe Castaigne - 1869 - BNF Gallica

 1572 - Un vieux loup gris est entré dans la Rochelle (Charente-Maritime)

Il pénètre dans la grande boucherie par le canal de pierre qui lui servait d’égoût et se trouvait au coin des vieux murs de Maubec. Il fut tué par les chiens et par les gens du peuple accourus en foule pour voir un spectacle si inouy et si inopiné « sur quoy plusieurs esprits firent des augurations sur la circonstance du temps » ajoute Amos Barbot

Source : Éphémérides historiques de la Rochelle - J. B. E. Jourdan - La Rochelle - 1861 - Books Google

 1729 - Chirac (Charente) - A moitié dévorée par un loup affamé

Le 15 septembre 1729, fut inhumée à Chirac, Marguerite Bisserier, 15 ans, trouvée à moitié dévorée par un loup affamé dans le Pré Penot, près du Mas-du-Bost

Source : la même que le § suivant.

 1752 - Sainte-Sévère (Charente) - Un enfant de 8-9 ans dévoré : constat macabre

En 1752, un autre drame se déroule à Sainte-Sévère, où un enfant de 8 ans est emporté et dévoré par un loup. Une pièce retrouvée par R. Foucaud, au fonds judiciaire des Archives Départementales le relate sous ce titre : Procèe-verbal des vestiges du cadavre de Jean Barangé, dévoré par un loup près de la Gaconnière.

Le 1er novembre 1752, à midi, le juge sénéchal du Comté de Jarnac, l’honorable André Couroy, voit entrer dans son cabinet le notaire de Sainte-Sévère, Me Jean Lheydet. L’homme de loi, qui paraît fort ému, lui raconte que, la nuit précédente, le nommé Barangé, âgé de 8 à 9 ans, fils d’autre Jean Barangé, journalier, du village des Petites-Buges, a été pris dans les "hairaux" dudit village, emporté et dévoré par un loup et, qu’aux cris qu’il fit, plusieurs personnes y coururent, sans pouvoir rencontrer l’enfant ni le loup, mais seulement quelques vestiges et lambeaux des habits et du corps dudit enfant.

Il serait bon, dit le notaire au magistrat, que procès-verbal soit dressé des restes de la petite victime.

Le juge accepte de s’en occuper et fait appeler en hâte son greffier, Me Jean Desbordes, le procureur fiscal de Jarnac, Me Louis Gaboriau, et le chirurgien Chollet. Des chevaux sont amenés, on saute en selle et la petite troupe, notaire en tête, galope vers les Grandes-Buges. On arrive sur les lieux du drame à 2 heures de l’après-midi. On s’aperçoit alors que les constatations légales seront assez longues, car le loup qui a dévoré le petit Barangé a semé un peu partout, sur le territoire de la paroisse, les reliefs de son horrible repas.

Les magistrats commencent une funèbre promenade. Ils se rendent d’abord au pré du Pont-du-Gas, entre le village de ce nom et celui des Buges.

Au milieu du pré, un homme est assis. C’est l’oncle du petit Barangé. "Il est, dit le procès-verbal, à la garde des entrailles du corps dudit Barangé fils, qu’il nous dit avoir couvertes d’un linge après qu’il les a eu trouvées"

Etant descendu de cheval, poursuit le document, nous avons fait tirer le linge et découvert lesdites entrailles, lesquelles ledit Cholet, chirurgien, a, en notre présence, vuës, touchées et examinées. Il nous a rapporté que c’étaient l’estomac et les entrailles d’un jeune enfant, ayant jugé que ce ne pouvait pas être autre chose, par la remarque de la matière fécale (sic) qui était dans ledit estomac, composée de pain, légumes et herbages dont les chrétiens se nourrissent ordinairement. Avons vu aussi et observé six morceaux de côtes ensanglantées auquelles il y a encore un peu de chair attachée, et aussi, auprès de la matière fécale qui a sorti dudit estomac, beaucoup de sang répandu tout autour.
De là, les magistrats vont au Mas-des-Rocs, près du village des Petites-Buges. Le père de l’enfant vient les rejoindre. Ils trouvent "une petite poignée de cheveux châtain brun, en paquet et ensanglantés, trois petites esquilles d’os et de petites pierres teintées de sang...

De là, continue le procès-verbal, nous sommes tous aller sur une pièce de terre en chaume appelée la Chênaie, appartenant audit sieur Lheydet, où nous avons encore trouvé, vu et observé un petit paquet de cheveux de même couleur que les précédents et aussi ensanglantés, beaucoup de sang répandu, l’herbe foulée et, enfin, un mauvais habit tout rapiècé et de différentes grosses étoffes grises et brunes, une mauvaise chemise de toile d’étoupe en lambeaux et aussi teintée de sang, et, dans la même pièce de terre, dans un autre endroit, avons trouvé de sang répandu.

Enfin, dernière station de cette sorte de calvaire (c’en est un véritable pour le malheureux père !), les magistrats vont, toujours conduits par ledit sieur Lheydet, est encore accompagnés dudit Barangé père, qui les a toujours suivis, sur une autre pièce de terre appartenant à Jean Blanchard, situé au lieu appelé "le Champ-des-Moines", proche ledit village, où disent-ils, nous avons trouvé, vu et observé, dans une "rège" de ladite terre et dans deux endroits différents, du sang répandu et de petits morceaux de toile ou mauvais linge teinté de sang et l’herbe foulée.

Les constatations sont terminées. Il est quatre heures passées. La nuit tombe. On fait en hâte un petit tas des restes de l’enfant et, conclut le procès-verbal, on remet le tout "entre les mains du père".

Source : je ne connais pas la source de ce texte, qui semble provenir d’un article (publié à une date indéterminée). Il m’a été confié par un descendant de la famille de la victime.

 1767 - Saint-Jean d’Angély - Des loups enragés

Letters from Saintonge advise that the wolves have lately made most terrible ravages in the neighbourhood of St Jean d’Angelí where several persons who had been bit by them have died mad.

Source : Annual Register or a view of th history, politics and literature fot the year 1767 - London - 1800 - Books Google.

 1767 - La Rochelle (Charente-Maritime) - Victimes d’un loup enragé : des scènes déchirantes.

On représentera la même chose à quelques uns de mes lecteurs, mais je leur oppose l’amour de l’humanité : que n’ont ils pu lire comme moi la lettre infiniment touchante d’un homme public & véritablement patriote, qui m’a été communiquée depuis peu ; il peignoit avec énergie à une personne en place, de la capitale, l’horreur de la situation où se trouvoient les tristes victimes que la rage causée par la morsure d’un loup a fait périr au mois de Juin 1767, à la Rochelle ; elles sortoient de l’hôpital où on leur a prodigué tous les soins dont la charité la plus industrieuse peut être capable.

C’est dans ces cas surtout où il faut rassurer l’imagination des malades, ceux-là parvenus au 35e jour, croyoient déjà toucher au point de repos dont on les avoit flattés : les premiers symptômes de la rage ont paru contre toute attente ; ces infortunés citoyens avoient des femmes & des enfans ; ils ont demandé à leur faire les derniers adieux, avant d’entrer dans la fureur dont ils sentoient les approches, & de se voir transporter en conséquence à la chambre secrette, cette triste & dernière consolation leur a été accordée ; la personne respectable dont je parle en a été témoin ; quelle situation plus attendrissante ? il faudroit être aussi barbare que les animaux même dont je parle dans mon livre pour n’en être pas pénétré ; des épouses en larmes veulent embrasser pour la dernière fois les légitimes objets de leur tendresse, des infirmiers eux-mêmes en pleurs, les repoussent dans la crainte que la sueur & l’haleine des malades ne communique le mal contagieux dont ils sont travaillés ; les gémissemens aigus de ces malheureuses femmes se mêlent aux cris redoublés & réunis de tous leurs enfans : voilà ce qui vient de se passer depuis peu, & ces sortes de scènes sont très-fréquentes.

Source : Méthodes et projets pour parvenir à la destruction des loups - M. Lisle de Moncel – Paris - 1768 - Books Google

 1788 - près d’Angoulême (Charente) - Un loup de 151 livres

Vue d’Angoulême en 1700 - Dessin d’après une photographie d’une gravure de l’époque

(peut-être avec quelques exagérations pour faire trembler le lecteur parisien ...)

Le 1er avril 1788, un loup monstrueux attaqua un enfant de 14 ans de la paroisse de Brie, en Angoumois, proche la forêt de Braconne, le terrassa et le mangea ; ce terrible animal, en quittant la forêt de Braconne, alla dans la grande Garenne d’Angoulême, où, le 8, il attaqua le cheval du sieur Meslier, notaire de Fleac, l’égorgea et le mangea en partie.

Le sieur de Bellegarde, chevalier de Saint-Louis et conservateur particulier des chasses de Mgr comte d’Artois, qui était à sa poursuite depuis longtemps, se tenait le 9 dans la Garenne, où, accompagné par le sie Emeri-Chaloupin, seigneur du Puy-du-Maine, les sieurs Honoré, Rouyer et Amelin, tous trois gardes des bois de la grande et petite Garenne d’Angoulême, il attaqua le monstre avec sa meute et le tua après quatre heures de chasse.

Le loup mort fut porté à la ville chez le sieur Brun, subdélégué de l’intendant ; sa hauteur était de 37 pouces, sa longueur de cinq pieds moins un pouce, et son poids de 151 livres, les huit principales dents avaient trois pouces de long, ses mâchelières étaient doubles et sa couleur un peu plus brune que d’ordinaire.

Source : La Gazette de France du 29 avril 1788, citée par Victor et Jérôme Bujeaud dans La Charente révolutionnaire - Angoulême 1866 - T1 - p CCLXIII et s.

 1822 - Beurlay (Charente-Maritime) - Un loup enragé fait de nombreuses victimes

Voir les pages contenant le texte du journal du docteur Magistel
- le récit des évènements du 12 octobre 1822 à Beurlay.
- la description des symptômes de la rage
- Comment soigner les morsures d’un loup enragé ?

 1849 - Encyclopédie Moderne : article Charente-Inférieure

Productions - Histoire naturelle

Le gibier de toute espèce abonde dans le département ; parmi les animaux sauvages, le loup et le sanglier sont assez communs dans les parties boisées.

Source : Encyclopédie moderne - Léon Rénier - Paris - 1849 - Books Google

Le loup était-il protégé par le pouvoir royal ?


La question peut paraître un peu provocatrice. Et pourtant, ce petit résumé des ordonnances royales sur ce sujet fait apparaître que, sans protéger l’animal, le pouvoir royal protège ceux qui auraient pu lutter contre lui, et ont de bonnes raisons pour ne pas le faire.

- d’abord, au nom du respect du droit seigneurial de chasse, qui interdisait cette activité aux manants, y compris pour les loups. Et on peut penser que les seigneurs, détenteurs de ce droit exclusif, couraient des gibiers plus intéressants. A la veille de la Révolution, on en est toujours à ce stade de la règlementation.

- puis au nom du respect de l’office de la louveterie : la chasse aux loups est déléguée à un office de fonctionnaires apparemment pas très zélés, et en conflit avec ceux des Eaux et Forêts. La disparition du loup ne pouvait pas être leur objectif, car elle aurait signifié la fin de leur activité.

Les "pauvres sujets" avaient pour seul droit, sous peine de sanctions, de crier fort pour envoyer l’animal faire ses dégâts dans la paroisse voisine !

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Ordonnance du 28 Mars 1395 qui contient des dispositions sur la chasse aux loups

Premièrement

Quartement. Que toutes commissions données par nous à quelques personnes que ce soit pour prendre loups en notre dit royaume, cessent ; et voulons que ceulx qui les ont, n’en usent plus doresnavant, ne prennent prouffit à cause ne soubz umbre d’icelles, lesquelles nous revoquons par ces présentes.

Source : Traité complet du droit de chasse. – M. Petit – 1838 - Books Google

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L’ordonnance dite cabochienne du 25 mai 1413, permettait à toutes personnes de quelque état qu’elles fussent, de prendre, tuer et chasser, sans fraude, tous loups et loutres, etc., et, cependant, à cette époque, la chasse était défendue (ordonnance du 13 janv 1396) aux non-nobles autres que les ecclésiastiques et bourgeois rentiers. Les non-nobles pouvaient seulement expulser les bêtes sauvages de leurs récoltes, mais sans les tuer.

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Durant les guerres civiles, les loups s’étant multipliés dans le royaume, un édit de Henri III (janvier 1583) prescrivit de rassembler, trois fois l’année, un homme par feu, dans chaque paroisse, pour chasser les loups.

Édit de Janvier 1583 (Isambert, XIV, p 526)

Art 19. Aussi pour le peu de soing que nos subjects, habitants des villages et plat pays ont eu à l’occasion des guerres, qui à nostre très grand regret, ont duré par l’espace de vingt ans en cestuy nostre royaume, à l’extirpation des loups qui sont accreuz et augmentez, en tel nombre, qu’ils dévorent, non seulement le bestail jusques ès basses courts et estables des maisons et fermes de nos pauvres subjects, mais encore sont les petits enfants en danger ; enjoignons ausdits grands maistres réformateurs, leurs lieutenants, maistres particuliers, et autres, faire assembler un homme pour feu de chacune parroisse de leur ressort, avec armes et chiens propres pour la chasse des dits loups trois fois l’année, au temps plus propre et commode qu’ils adviseront pour le mieux.

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Ces dispositions furent renouvelées avec quelques modifications par l’ordonnance de mai 1597, art. 39, celle de 1601, art 6, et pour le Berri, par les arrêts du conseil des 26 février 1697 et 14 janvier 1698

Ordonnance de Mai 1597 (Isambert XV p 141)

Art 39. Et d’autant que le nombre des loups est infiniment accreu et augmenté, à l’occasion du peu de devoirs que les sergents louvetiers de nos dites forests font d’y chasser, bien qu’ils soyent spécialement institués pour cet effet : Nous leur avons enjoint de faire de trois mois en trois mois rapports par devant les maistres particuliers et gruyers des prises qu’ils auront faites des loups, sur peine de suspension des droits et privilèges attribuez à leurs offices pour la première fois et de privation de leurs dits offices pour la seconde, et sans que par nos dits officiers leur puisse estre délivré aucun bois pour la confection des engins à prendre loups, qu’il ne leur soit apparu des dits rapports

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Édit général de Juin 1601 (Isambert XV, p 247)

Art 6. Et d’autant que depuis les guerres dernières, le nombre des loups est tellement accreu et augmenté en ce royaume, qu’il apporte beaucoup de perte et dommage à tous nos pauvres subjects, nous admonestons tous nos seigneurs hauts justiciers et seigneurs de fiefs de faire assembler de trois mois en trois mois, ou plus souvent encore selon le besoin qu il en sera, aux tems et jours plus propres et commodes, leurs paysans et rentiers, et chasser au dedans de leurs terres, bois et buissons, avec chiens, arquebuzes et autres armes aux loups et renards, bléreaux, loutres et autres bestes nuisibles, et de prendre acte et attestations du devoir qu’ils en auront fait par devant leurs officiers ou autres personnes publiques, et iceux envoyez incontinent après aux greffes des maîtrises particulières des eaux et forests du ressort où ils seront demeurants.

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Arrêt du Conseil du 26 Février 1697 (Isambert XX, p 284)

Arrêt du Conseil qui ordonne qu’il sera fait en Berry des huées et chasses aux loups, et que les habitants des villes et villages situés aux environs des lieux où la chasse sera faite, seront tenus de se trouver aux lieux, jours et heures indiqués, à peine de dix livres d’amende contre chaque défaillant.

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Arrêt du Conseil portant règlement pour les chasses aux loups… Versailles, 15 janvier 1785 (Isambert, XXVIII, p. 4)

Le roi s’étant fait représenter en son conseil les édits, ordonnances et règlements concernant les chasses aux loups et autres bêtes nuisibles ; les dites lois en date des mois de janvier 1583, 1587, et 1600 ; juin 1601, juillet 1607 et août 1669 ; et les arrêts du conseil des 3 juin 1671 et 16 janvier 1677 ; les provisions du grand louvetier du 20 octobre 1602 et 9 décembre 1681 ; les arrêts du conseil des 26 février 1697, 14 janvier 1698, et, notamment, celui du 28 février 1773 : et S.M. étant informée que nonobstant ces règlements, il s’est encore élevé des difficultés et des conflits entre les sieurs grands maîtres et officiers des eaux et forêts, le grand louvetier et officiers de la louveterie, et les sieurs intendants et commissaires départis. Et S.M. désirant prévenir ces difficultés et fixer invariablement les formes les plus convenables, pour qu’à l’avenir les huées et battues, pour la destruction de ces animaux, soient faites de la manière la plus prompte, elle a résolu de faire connaître ses intentions à ce sujet : ouï le rapport etc

Art 1. Maintient S.M. son grand louvetier dans le droit et faculté de chasser et faire chasser aux loups, louves, blaireaux et autres bêtes nuisibles, par lui, ses lieutenants, sergents louvetiers, et autres qu’il pourra commettre à cor et à cri, force de chiens, et avec toutes sortes d’armes, bâtons et pièges, filets et engins, tant dedans que dehors les bois, buissons, forêts, en quelque lieu que ce soit du royaume, soit dans les terres et domaines appartenants à S.M., soit dans celles appartenants aux ecclésiastiques, seigneurs et communautés.

Art 2. Fait S.M., défenses à toutes autres personnes de quelque état et condition qu’elles soient, de chasser aux loups, louves, blaireaux et autres bêtes nuisibles, à l’exception des seigneurs haut justiciers, dans l’étendue de leurs terres, fiefs et seigneuries, sous peine de perdre leur fusil, filets et engins et de 500 livres d’amende.

Art 3. Ordonne S.M. que les dits lieutenants, sergents louvetiers, et autres que le grand louvetier jugera à propos de commettre, seront tenus de faire présenter leurs provisions ou commissions au greffe de la maîtrise des lieux pour lesquels ils auront été commis, pour y être enregistrées sans frais, sur l’attache du grand maître, sans que desdits enregistrement et attache on puisse induire que les officiers de la louveterie soient subordonnés à la juridiction des maîtrises, pour l’exercice de leurs fonctions

Art 4. Seront les lieutenants, officiers, sergents et gardes de la louveterie, tenus de faire autant de huées et battues pour la chasse aux loups, qu’il sera jugé nécessaire, lesquelles huées et battues ne pourront être faites qu’il n’y ait à la tête un ou plusieurs officiers de la louveterie.

Source : Législation de la chasse et de la louveterie - Charles Berriat-Saint-Prix - Paris - 1845 - Books Google

Voir en ligne : recueil de lois concernant la louveterie

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