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Histoire des Juifs en Saintonge, Aunis et Angoumois

mercredi 30 janvier 2008, par Pierre, 3009 visites.

Des éléments de l’histoire des Juifs, dans ces trois provinces, et plus particulièrement aux 12ème et 13ème siècles.

En ce temps-là, il ne faisait pas bon être juif au royaume de France.

Recherches en cours sur le sujet de cette page.

Sources :
- Histoire de la ville de La Rochelle et du pays d’Aulnis - Louis-Etienne Arcère - La Rochelle - 1756
- Histoire universelle, sacrée et profane - Augustin Calmet – Paris - 1767
- Encyclopédie Panckoucke – 1791
- Histoire des Français - Jean-Charles-Léonard Simonde de Sismondi – Paris - 1826
- Histoire de l’Église santone et aunisienne - Joseph Briand – La Rochelle - 1843
- Histoire, archéologie et légendes des marches de la Saintonge, René Primevère Lesson – Rochefort - 1845
- Histoire politique, civile et religieuse de la Saintonge et de l’Aunis - Massiou - 1846
- Ephémérides historiques de la Rochelle - J. B. E. Jourdan
- Les Juifs en France, en Italie et en Espagne - Jassuda Bédarride – Paris - 1859

- 1179 - Pons est une ville bâtie sur une colline dont le château occupe le point culminant : elle est entourée de hautes murailles et sa partie basse est baignée par la Seugne. Elle possède trois églises paroissiales, trois couvents, trois hôpitaux, une commanderie de Saint-Jean. La ville haute est appelée Saint-Vivien, et la partie basse se nomme les Aires ou Saint-Martin. Le quartier Saint-Julien était habité par les juifs, qui furent expulsés en 1179. Richard Cœur de Lion la fit démanteler (Lesson)

- 1182 - Philippe-Auguste proscrit les Juifs du domaine royal et confisque tous leurs biens immobiliers. Beaucoup viennent se réfugier à la Rochelle. Agrandissement du quartier de la Juiverie.

L’établissement des juifs à la Rochelle remonte très haut, car il en est parlé dans une charte de Jean sans Terre de 1202, et c’est à eux que la rue actuelle de l’Evêché dans laquelle ils habitaient devait son plus ancien nom de rue de la Juverie (1271) ou de la Juifverie (1457).

- 1221 – Ordonnance portant que les Juifs seront obligés de sortir du royaume.

- 1236 - Les croisés qui se disposoient à passer en Palestine crurent devoir signaler leur zèle en faisant la guerre aux Juifs de l’Europe. Ils les maltraitèrent beaucoup en Espagne & en firent un grand carnage. En France, les croisés de Guyennes de Poitou, d’Anjou & de Bretagne en massacrèrent un grand nombre, sans épargner ni les enfans ni les femmes enceintes ; ils en blesserent plusieurs mortellement & en écraserent d’autres sous les pieds de leurs chevaux, laissant les corps morts exposés aux bêtes ; ils brûlèrent leurs livres & pillèrent leurs biens ; & tout cela sous prétexte qu’ils refusoient de recevoir le baptême, mais le pillage qu’ils firent de leurs biens montre assez que c’étoit plutôt l’envie de s’enrichir que le zèle de la religion qui leur inspiroit ces cruautés. Les Juifs en portèrent leurs plaintes au pape Grégoire IX qui écrivit aux Evêques de Xaintes, d’Angoulême & de Poitiers pour réprimer ces violences si contraires à l’esprit du christianisme. (A. Calmet)

Le 9 de septembre de l’année suivante [1236] Grégoire IX dut écrire de nouveau à l’archevêque de Bordeaux, aux évêques de Saintes, d’Angoulême et de Poitiers pour les engager à sauver le reste des juifs, dont plus de deux mille cinq cents avoient été massacrés inhumainement dans leur province. (de Sismondi)

- vers 1236 - Un Juif de la Rochelle, fort savant dans la langue hébraïque, selon le témoignage même de ceux de sa nation, se convertit et reçut au baptême le nom de Nicolas. Il découvrit à Grégoire IX qu’outre la loi de Dieu écrite par Moïse, les Juifs en avaient une autre qu’ils appellent le Talmud, qui veut dire Doctrine. Ce livre absurde renfermant des erreurs et d’horribles blasphèmes, le pape adressa aux archevêques de France une lettre, sous la date du 9 juin 1239, par laquelle il leur ordonnait de faire saisir dans leurs provinces tous les livres des Juifs et de brûler tous ceux qui contiendraient des erreurs. Le Juif Nicolas de la Rochelle fut porteur de cette lettre. (J. Briand)

- 1249 Le comte de Poitou, Alphonse, frère de Saint Louis et seigneur de la Rochelle, avait ordonné à ses sénéchaux et baillis de contrôler les opérations de ces étrangers et de leur faire restituer les usures qu’ils auraient arrachées à la cupidité ou à la misère. Il avait même essayé de les expulser du territoire de la Saintonge et de l’Aunis en levant sur eux une taille extraordinaire de quatre sous par feu dans les villes de Saintes, Saint Jean d’Angély et la Rochelle.

Puis il les chasse de Poitiers, la Rochelle, Saint-Jean-d’Angély, Niort, Saintes, Saint-Mamert. Malgré cet exil nous les voyons reparaître quelques années après dans ces contrées et le comte de Poitou, malade est obligé d’avoir recours à un médecin juif

- 1291 Philippe le Bel leur enjoignit de nouveau de vuider la Saintonge et la ville de la Rochelle, « parce que, dit Amos Barbot, ils pouvoient apporter du préjudice dans ce lieu ». Mais l’importance du commerce de la Rochelle et les franchises dont elle jouissait devaient nécessairement les y ramener

En 1291, l’animadversion publique s’éleva avec tant de force, à la Rochelle, contre les juifs établis dans cette ville, que le conseil de la commune, partageant l’animosité populaire, chassa en masse ces étrangers de la cité ; proscription brutale qui pouvait être justifiée par des malversations individuelles, mais qui prouve, par sa généralité même, que le pouvoir qui la décréta était préoccupé d’autres pensées que d’une simple question de finance [1] (Massiou)


La guerre qui presque toujours traîne à sa suite la misere & l’indigence, devint ainsi pour les Rochellois un nouveau moyen de s’enrichir. Le négoce, au défaut de la guerre, entretenoit parmi eux l’opulence ; mais on s’apperçut dans la suite que « cette précieuse source devenoit moins abondante, à cause de la dureté des Juifs. Ces hommes avides qui dans le Royaume envahissoient insensiblement les biens de leurs débiteurs par une stipulation d’intérêts odieuse, étoient établis depuis longtemps à la Rochelle, & par des prêts illicites, trafiquoient, suivant leur coutume, des besoins d’autrui. On remédia au mal en les chassant de la ville, parce qu’ils pouvoient, djt Amos Barbot, porter préjudice en ce lieu. »

Sans doute on voulut favoriser le commerçant qui par des emprunts violents, achète quelquefois le crédit pour le perdre : l’usure excessive ne donne à des affaires languissantes qu’un mouvement passager qui tombe bientôt, & s’anéantit dans un dérangement total de fortune. Alphonse Comte de Poitou, avoit autrefois rendu une ordonnance pour mettre un frein à l’avarice des ennemis du nom Chrétien répandus dans l’étendue de ses Seigneuries ; & il avoit nommé des commissaires pour les obliger à restituer les usures exorbitantes qu’ils exigeoient. Pour les chasser du Comté de Poitou, il avoit demandé en 1249, un subside de quatre sols pour chaque feu, aux villes de Poitiers, la Rochelle, Niort, Saint-Jean-d’Angély & Saintes.

L.-E. Arcère (Hist. de la Rochelle)

- 1729 - Le parlement de Paris, par un arrêt du 22 août 1729, fit défenses aux marchands juifs & à tous autres juifs de s’établir dans la Rochelle, à perpétuité & même pour un temps & aux officiers de police d’accorder aux juifs & à toutes autres personnes prohibées par les ordonnances, de s’établir dans cette ville à moins qu’ils n’aient des lettres patentes enregistrées en la cour


[1Amos Barbot, Invent. des titres de la Rochelle. apud Arcére. Hist. de la Rochelle tom I, p 221

Messages

  • Bonjour,

    La patronyme de ma mère est "Gélinas" (descendant d’Étienne Gélineau ou Gellineau, venu s’établir en Nouvelle-France vers les années 1650). Certains généalogistes semblent avoir trouvé un lien avec une communauté juive vivant àSaint-Vivien de Pons. "Le 11 mai 1658, devant le notaire Jacques Savin, àLarochelle en France, Etienne Jullineau s’engage àvenir travailler pendant trois ans en Nouvelle-France, pour le compte de Pierre Boucher. Étienne et son fils Jean se disent originaires de Saint-Vivien de Pons, un quartier réservé aux Français d’origine Juive, quartier surnommé la Juiverie et qui fut rasé en 1621 sur l’ordre de Louis XIII, roi de France et de Navarre." (tiré du site de Alain Desrosiers, chercheur en généalogie au Québec).

    Auriez-vous des informations me permettant de confirmer cette théorie ? Merci àl’avance !

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