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350 (c) La petite villa d’Ausone, poète latin au pays des Santons (?)
lundi 8 décembre 2008, par , 1787 visites.
Un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, au temps où la poésie latine s’enseignait à l’école. Mais où pouvait bien être la villa de ce poète du 4ème siècle au pays des Santons ? Le texte permet seulement de faire des hypothèses. Voulez-vous en proposer une, en expliquant votre choix ? Après l’encre et la salive, faisons couler quelques octets ...
Source : Bibliothèque latine-française des auteurs latins publiée par C. L. F. Panckoucke - D. M. Ausone, par E. F. Corpet - Paris - 1843 - BNF Gallica en ligne
Les vers d’Ausone
Ausonii villula.
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La petite villa d’Ausone |
[Quum de palatio, post multos annos honoratissimus, quippe jam consul, redisset ad patriam, villulam, quam pater reliquerat, introgressus, his versibus lusit, Luciliano stilo] | [Après plusieurs années passées dans les honneurs, car il avait été consul, Ausone quitta la cour et retourna dans sa patrie. En entrant dans la petite villa que son père lui avait laissée, il s’amusa à faire ces vers, à la manière de Lucilius.] |
Salve, herediolum, majorum regna meorum,
Quod proavus, quod avus, quod pater excoluit ; Quod mihi jam senior, properata morte, relinquit : Heheu, nolueram tam cito posse frui ! Justa quidem series patri succedere : verum Esse simul dominos, gratior ordo piis. Nunc labor, et curre mea sunt : sola ante voluptas Partibus in nostris ; cetera patris erant. Parvum herediolum, fateor : sed nulla fuit res Parva unquam aequanimis ; adde etiam, unanimis. Ex animo rem stare aequum puto, non animum ex re. Cuncta cupit Croesus, Diogenes nihilum : Spargit Aristippus mediis in Syrtibus aurum : Aurea non satis est Lydia tota Midae. Cui nullus finis cupiendi, est nullus habendi. Ille opibus modus est, quern statuas animo. Verum ager iste meus quantus sit, nosce : etiam ut me Noveris, et noris te quoque, si potis es : Quanquam difficile est se noscere. Γνῶθι σεαυτον Quam propere legimus, tam cito negligimus. Agri bis centum colo jugera ; vinea centum Jugeribus colitur, prataque dimidium. Silva supra duplum, quam prata, et vinea, et arvum. Cultor agri nobis nec superest, nec abest. Fons propter, puteusque brevis, tum purus et amnis Naviger : hic refluus me vehit ac revehit. Conduntur fructus geminum mihi semper in annum. Cui non longa penus, huic quoque prompta fames. Haec mihi non procul urbe sita est, nec prorsus ad urbem : Ne patiar turbas, utque bonis potiar. Et quoties mutare locum fastidia cogunt, Transeo : et alternis rure vel urbe fruor. |
Salut, petit héritage, royaume de mes ancêtres , que mon bisaïeul, que mon aïeul, que mon père a cultivé, que m’a laissé mon père enlevé déjà vieux par une mort trop rapide encore. |
Hypothèses sur l’emplacement de la villa d’Ausone
Les hypothèses proposées sur le net (plus l’affirmation est péremptoire, plus il faut être méfiant, car il n’y a à ce jour aucune preuve matérielle, archéologique, venant la confirmer. Certaines affirmations à ce sujet ont une motivation purement commerciale, et non scientifique) :
1 - En Bordelais : Ausone et sa villa Lucaniacus. Voir ce site
2 - En Saintonge
- Aux Nouillers (17), selon Vinet et Bourignon. Une dissertation complète sur ce sujet, dans "Antiquités de la ville de Saintes, et du département de la Charente inférieure" - M.A. Chaudruc de Crazannes - Paris - 1820 - Books Google : Voir ce livre dans lequel l’auteur ne semble pas trancher entre les diverses hypothèses.
- près du camp romain de Toulon, en Charente-Maritime : Mémoires de la Société nationale des antiquaires de France - Paris - 1815 - Books Google : Voir ce livre
[1] NDLR : Γνῶθι σεαυτον : connais-toi toi-même. C’est l’un des trois préceptes inscrits sur fronton du temple de Delphes, mot clé de l’humanisme socratique assignant à l’homme le devoir de prendre conscience de sa propre mesure sans tenter de rivaliser avec les Dieux.