Histoire Passion - Saintonge Aunis Angoumois

Accueil > Grands thèmes d’histoire locale > Institutions > Les généralités, leurs intendants, leurs élections > 1699 - Michel Bégon, intendant : Mémoire sur la Généralité de la (...) > 1699 - Mémoire sur la Généralité de la Rochelle par l’intendant (...)

1699 - Mémoire sur la Généralité de la Rochelle par l’intendant Michel Bégon.

mercredi 9 août 2006, par Pierre, 6123 visites.

Généralité de La Rochelle par le Sr Jaillot (1632-1712)
Source : BNF Gallica

Voici un rapport d’audit dont le moins qu’on puisse dire, c’est que tout le monde en Saintonge - sauf le Roi, bien sûr - en prend pour son grade : les moines, les curés, les évêques, les huguenots, les seigneurs, et le pire de tout, Monsieur, c’est ce libertinage qui fait tant de mal à notre bon peuple !

L’Edit de Nantes a été révoqué en 1685, et nous sommes dans la période où les persécutions contre les protestants battent leur plein.
Les saintongeais sont nombreux à quitter leur province pour aller au-delà des mers chercher une nouvelle patrie.

Un document-choc, sans complaisance.

La 2ème partie est un inventaire des paroisses par élection, avec le montant annuel de la taille, le nom du ou des propriétaires, et les principales productions. (Liste actuellement incomplète, sera prochainement complétée).

Il y est précisé que ce rapport a été rédigé en 1698-99 sous la direction de Michel Bégon, intendant de la Généralité de La Rochelle, après que le roi Louis XIV ait demandé à toutes les généralités du royaume de procéder à cet audit dont le destinataire fut le Duc de Bourgogne.

Source : Archives Historiques de Saintonge et d’Aunis, T. II (1875).

Pour faciliter la navigation, ci-dessous une table des matières par ordre alphabétique, avec liens hypertexte en direction des rubriques dans le texte (ne figure pas dans le document original).

ADMINISTRATION DES JUGES DES SEIGNEURS (MAUVAISE ADM) - ARVERT - AUNIS (DU PAYS D’)BARBEZIEUX - BENON - BROUAGE - CANAUX - CHALAIS - CHASSE (CONSERVATION DE LA) - CHATELAILLON - COGNAC - COMMERCE - CORDOUAN (LA TOUR DE) - COUTRAS - COUTUMES - DÉSORDRES AUXQUELS IL FAUDROIT REMÉDIER - DROITS (AUTRES) - EVEQUES - FORETS - GENERALITE (SITUATION DE LA) - GIBIER - GOUVERNEMENT MILITAIRE - HABITANTS (INCLINATIONS DES) - HABITANTS (NOMBRE DES) - ILES ET PORTS DE MER - JURIDICTIONS - JUSTICE - LIBERTINAGE DU MENU PEUPLE ET SA DIMINUTION - MANUFACTURES - MARAIS DESSECHES - MARAIS GATS - MARAIS SALANTS - MARAIS SALANTS - MARANS - MARENNES - MATHA - MAUZE - MORTAGNE - NUAILLE - OLERON (L’ILE D’) - PAROISSES (NOMBRE DES) - PAULEON - PECHES - PONS - RE (ILE DE) - RELIGION - RELIGIONNAIRES ET NOUVEAUX CONVERTIS - RIVIERES - ROCHEFORT (VILLE DE) - ROCHELLE (VILLE DE LA R.) - ROYAN - SAINT-LOUIS (DU FIEF DE) - SAINTES (VILLE DE) - SAINT-JEAN D’ANGELY - DE LA SAINTONGE EN GENERAL - SAUJON - SOUBISE - TAILLEBOURG - TAILLES - TALMONT-SUR-GIRONDE - TONNAY-CHARENTE - LA TREMBLADE - USURPATION DE LA NOBLESSE SUR LES PAYSANS - VAISSEAUX ARMES A ROCHEFORT - VILLES PRINCIPALES

 Liste des paroisses par élection de la Généralité

Liste des paroisses par élection, avec montant annuel de la taille, propriétaire et principales productions Cette liste fait partie du document présenté sur cette page, mais en raison de sa grande longueur, elle a été répartie entre plusieurs pages (une par élection)
Election de Cognac Election de Saint Jean d’Angély
Election de Saintes Election de Marennes - cette liste sera publiée prochainement

 Mémoire concernant les provinces du royaume - Tome un

Généralité de la Rochelle - année 1699

 MÉMOIRE SUR LA GÉNÉRALITÉ DE LA ROCHELLE

Cette généralité a été établie par édit du mois d’avril 1694 par la distraction des élections qui ont été tirées des généralités de Poitiers, de Limoges et de Bordeaux [1]. Elle a de longueur vingt-deux lieues et vingt-six de largeur. Elle est bornée du côté du nord, par le Bas Poitou, et du midi par la Gironde ; elle a au levant le Haut Poitou, partie de l’Angoumois et du Périgord et au couchant la mer Océane.

ILES ET PORTS DE MER. — Les îles les plus considérables sont celles de Ré et d’Oleron, dont on parlera en particulier. Toutes les côtes sont pleines de ports ; les plus importants sont ceux de Rochefort, de La Rochelle, de Brouage, de Saint-Martin-de-Ré, de La Tremblade et de Tonnay-Charente, sur chacun desquels il y aura un article séparé dans ce mémoire.

RIVIERES. — Les rivières principales sont la Gironde, dont il sera parlé ci-après. La Seudre, qui est plutôt un bras de mer qu’une rivière, parce qu’elle n’est navigable que par le secours qu’elle tire des marées. Elle n’a que quatre lieues de cours, mais elle est d’une commodité inconcevable [2] pour tous les lieux qui sont situés dans son voisinage ; les vaisseaux de deux à trois cents tonneaux y montent aisément.
La Charente est si profonde que les vaisseaux de cent canons montent jusqu’à cinq lieues au-dessus de son embouchure ; elle facilite le commerce des provinces de Saintonge, de Poitou, d’Angoumois, de Périgord et de Limousin.
Elle ne commence à être navigable qu’à Angoulême, mais on espère, qu’avec peu de dépense, on la mettra en état de porter bateau jusques à Verteuil ; on pourroit même la rendre navigable jusqu’à Civray, y ayant de l’eau suffisamment, mais M. le duc de La Rochefoucault [3] s’y oppose [4] parce que ses beaux jardins de Vaugay [5] seroient exposés à être pillés par les bateliers, n’étant fermés que par cette rivière.
La Boutonne ne porte bateau que jusques à Saint-Jean-d’Angély, et se joint à la Charente à deux lieues au-dessus de Rochefort. Elle est très-commode pour la voiture des blés et des poudres qu’on tire des moulins de Saint-Jean ; on en parlera encore dans la suite de ce mémoire.
La Sèvre sert au transport des blés, des farines et des bois qui descendent de Niort [6], de Fontenay et de tout le Poitou à Marans, d’où on les transporte sur des barques dans tous les ports du voisinage. Il y a sur cette rivière une espèce d’écluse qu’on appelle l’Antolle, qui mérite [7] qu’on en fasse une description séparée [8].

CANAUX. — On a souvent projeté de faire des canaux qui seroient très-avantageux au commerce et au bien de l’État.
Le premier serviroit à la jonction de la Gironde à la Seudre et n’aurait que trois à quatre lieues de long au plus ; on rendrait par ce moyen le commerce de Bordeaux avec les autres provinces du royaume infiniment meilleur qu’il n’est, et beaucoup plus assuré, parce que les flottes sont presque toujours obligées de perdre beaucoup de temps au Verdon [9] et à Royan pour attendre une conjoncture de vent favorable pour sortir de la rivière, ce qui n’arriveroit pas si ce canal étoit fait. Le cardinal de Richelieu, qui avait formé le projet de faire un grand établissement en Saintonge, avoit résolu de faire faire ce canal à ses dépens, espérant que le revenu qu’il en tireroit, le rembourseroit bientôt [10] de ses avances ; mais, depuis sa mort, cette idée n’a pas été suivie.
Sa Majesté fit, en 4688, un traité avec le sieur Richer pour un autre canal par lequel on devoit avoir communication de la Seudre à Brouage et de Brouage dans la rivière de Charente. On commença à y travailler ; mais la [11] guerre étant survenue et tous les ouvriers de la province employés aux travaux de fortifications des places [12], cet ouvrage a été interrompu et la dépense faite perdue. Ce canal ne seroit pas à beaucoup près si utile que l’autre ; cependant on diminueroit par ce moyen très-considérablement la dépense qui se fait pour [13] la voiture des sels.
On a proposé un autre canal de Surgères à Rochefort, qui se feroit à peu de frais ; on tireroit, par ce moyen, du Haut Poitou des blés, des farines, du bois et toutes autres sortes de denrées qui n’y peuvent venir et se transportent ailleurs parce que les chemins sont impraticables. On pourroit aussi se servir des eaux de ce canal pour faire des moulins dans les fossés de la ville, proche le magasin général des vivres.

SITUATION DE LA GENERALITE. — La généralité de La Rochelle est située dans un pays qui n’est ni trop élevé ni trop uni ; les bords de la mer sont coupés par une infinité de canaux, soit pour dessécher les marais doux ou pour fournir de l’eau de mer aux marais salants. Le haut pays est coupé par des [14] ruisseaux et par des rivières, ce qui le rend assez abondant en blés, vins, foins,. bestiaux, fruits, légumes et bois à brûler.
L’air y est sain presque partout, le climat tempéré ; la situation de la capitale est à 46 degrés 10 minutes de latitude et 17 degrés et demi de, longitude.
Les chevaux d’Aunis et de Saintonge sont excellents et les habitants en retirent un grand profit ; on peut compter tous les ans sur 2,000 poulains au moins.
Il n’y a ni mines ni salpêtres.
On trouve dans la Charente, vers Saint- Savinien [15] de grosses moucles qui produisent des perles qui ne sont ni moins belles ni moins précieuses que celles du Levant ; elles sont très-rares, et il semble qu’on a abandonné cette pèche depuis 15 ou 20 ans [16].
Les huîtres vertes sont très-recherchées, parce qu’il n’y en a pas de meilleures dans le monde.
On trouve en différents endroits des îles de Ré et d’Oleron, et sur la côte de Royan des pierres un peu plus dures et plus belles que celles d’Alençon [17].

MARAIS SALANTS.— Mais ce [18] ne sont là que des bagatelles ; ce que cette province a de particulier, c’est le sel, qui est sans contredit le meilleur de l’univers pour conserver la viande et le poisson salé. Toute la Basse Saintonge et les îles de Ré et d’Oleron, sont pleines de marais salants. Il y en a aussi quelques-uns autour de La Rochelle ; il y en avoit autrefois beaucoup davantage, mais depuis qu’on a trouvé le moyen d’en faire en Bretagne, où le sel se débite mieux, quoiqu’il ne [19] soit pas si bon, on a abandonné plus d’un tiers des marais qui ne servent à présent qu’en pâturages ; on les appelle des marais gâts *, et il seroit presque impossible de les rétablir. La raison de cette différence de débit vient de ce que les droits qu’on paye en Bretagne n’ont point de proportion avec ceux qu’on paye ici.
On trouvera dans la suite l’état le plus exact qui ait jamais été fait de tous les marais salants, gâts [20], desséchés et à dessécher avec le revenu que les propriétaires en tirent, une figure qui fera voir comme ils sont faits [21] et les instruments nécessaires pour les cultiver [22].

COMMERCE.—La ville de La Rochelle, qui est la capitale et dont on parlera en particulier, est en possession de la plus grande partie du commerce de la province, dont pourtant chaque ville, bourg et village ne laisse pas de profiter. Le grand et le principal commerce des marchands rochelais est celui dès îles de l’Amérique, Cayenne, côte de Saint-Domingue, Sénégal, Canada et Plaisance, baie d’Hudson, Acadie [23], Portugal et îles Açores.
Le commerce particulier de la province consiste en sel, vins, eaux-de-vie et chevaux [24].
Les Suédois et les Danois ont envoyé tous les ans pendant la guerre des flottes pour charger du sel, de l’eau-de-vie et du vin, et à présent que nous allons goûter les fruits de la paix, nous espérons que nos ports seront pleins de vaisseaux hollandois et anglois qui chargeront, outre ces principales marchandises, du papier, des toiles de Barbezieux et des serges de Poitou. On envoie dans toutes nos colonies de l’Amérique presque tout ce qui est nécessaire pour la nourriture et l’habillement des habitants, et on retire en échange des colonies qui sont au sud, du sucre, de l’indigo, du cacao, du tabac, du rocou [25], de la casse, du caret [26], des cuirs, du bois de Brésil et de Campêche, du coton, du jus de citron, et plusieurs bagatelles qui ne sont d’aucune considération pour le commerce, mais qui servent seulement [27] à faire des présents, comme sont les coquilles, les cocos de toutes sortes, les poissons, oiseaux et animaux desséchés et les petits citrons et concombres confits, les oranges douces et aigres, les meubles, habits et ornements des sauvages [28].
On envoie aussi de la côte de Saint-Domingue de la cochenille, du quinquina, du cacao de caraque [29], de la vanille, des perles, des émeraudes et des piastres, mais comme ces marchandises proviennent des prises que les flibustiers font sur les Espagnols, on ne peut pas compter sur ce commerce.
Les colonies qui sont situées du côté du nord nous fournissent de la morue [30] verte et sèche, du stofich [31], du saumon et des anguilles salées, de- l’huile de poisson, toutes sortes de pelleteries [32] et des mâts.
Les bagatelles qu’on en tire consistent en capillaire en feuilles ou en sirop, en armes, raquettes, canots et ustensiles de ménage des sauvages.
Le commerce qu’on fait à la côte d’Afrique nous fournit du morfil, des cuirs, de la cire [33], des gommes et de la poudre d’or en petite quantité.
On tire du Portugal de la moscouade [34], du brésil, du chocolat, de l’écorce de citron, des oranges ; et pendant la guerre, Lisbonne serviroit d’entrepôt pour toutes les marchandises d’Espagne, d’Angleterre et de Hollande, si les droits d’entrée et de sortie n’absorboient pas le profit qu’on y feroit.

DES PECHES.— La pêche des côtes d’Aunis et de Saintonge est très-bonne ; on y trouve d’excellent poisson et en quantité, qui se débite dans la province, en Angoumois, Limousin, Périgord et Guyenne. On fait au mois de juin et juillet [35], à l’embouchure de la Gironde, une pêche particulière de sardines, auxquelles on donne le nom de Royans, qui est très-utile aux habitants du pais.
La pêche des rivières et étangs n’est ni moins utile ni moins abondante ; elle fournit [36] des carpes, des brochets et des truites d’une grosseur prodigieuse et d’un excellent goût.

DU GIBIER. — Il n’y a guère de pays au monde qui produise plus de gibier. On prend dans les marais desséchés des environs de Marans, pendant l’hiver, toutes sortes d’oiseaux de rivière, avec des filets dont les habitants se servent avec bien de l’adresse. En été les marais sont remplis d’une si grande quantité de cailles qu’on ne peut les épuiser. En tout temps on trouve des faisans, des perdrix, des tourterelles, des ortolans, des lièvres et des lapins. Les différentes saisons de l’année fournissent des bécasses, bécassines, grives [37] et autres oiseaux de passage,

MANUFACTURES. —.Les principales manufactures de la province consistent dans les raffineries de La Rochelle, dans lequel tout le sucre brut [38] qui vient des îles est raffiné ; on y fait aussi de l’eau-de-vie de [39] sucre qui est beaucoup meilleure que celle que l’on fait ailleurs.
A Rochefort et à Barbezieux il y a des manufactures de toiles.
Ce que l’art et l’industrie des habitants fournit de particulier consiste dans la fenouillette [40] de l’île de Ré, qui est très-estimée, les sels policreste et anodin du sieur Seignette [41], qu’on envoie dans toutes les parties du monde, et les tabatières d’écailles de tortues qui sont très-recherchées.

INCLINATIONS DES HABITANTS. — Les inclinations des habitants sont différentes selon les lieux qu’ils habitent ; ceux de La Rochelle et Saintes sont assez polis, et on peut dire que le peuple n’y est pas si grossier qu’ailleurs ; mais sur les côtes de la mer et des rivières et dans les îles, ce sont des matelots ou des gens qui n’ont société qu’avec eux.
La noblesse est presque toute [42] dans le service de terre ou de mer, et il est rare de trouver un gentilhomme qui n’ait servi [43].
Les paysans de la Haute Saintonge ne sont pas si laborieux que ceux de la Basse, et ne cultivent pas si bien leurs terres ; cependant, à la réserve de celles qui sont de tous temps destinées au pâturage des bestiaux, il n’y en a presque point [44] en friche, et les syndics des paroisses ont soin de faire labourer pour leur compte particulier les terres de ceux qui les ont abandonnées.

DES RELIGIONNAIRES ET NOUVEAUX CONVERTIS.— Il reste encore dans la généralité un grand nombre de ceux qui ont fait des abjurations forcées et qui ne font pas leurs devoirs de catholiques ; on les oblige d’envoyer leurs enfants aux catéchismes et aux instructions, et on ne souffre plus [45] qu’ils exercent aucune charge de judicature, mais leur opiniâtreté est si grande que ces remèdes ne produisent pas tout le fruit qu’on en avoit [46] espéré.

COUTUMES. — La généralité de La Rochelle s’étend sur cinq élections qui sont gouvernées par quatre différentes coutumes. L’Aunis a une coutume particulière. La Saintonge en a une autre. L’Angoumois, dont plusieurs paroisses des élections de Saintes, de Cognac et de Saint-Jean-d’Angély dépendent, se gouverne par la coutume d’Angoumois.
Il y a quelques paroisses situées en Poitou qui en suivent la coutume.

EVEQUES. — Il y a cinq évêques qui ont juridiction dans l’étendue de la généralité de La Rochelle. Le premier est celui de La Rochelle, qui a l’Aunis et l’île de Ré, qui ont été démembrés du diocèse de Saintes. Le second est celui de Saintes, qui a toute la Saintonge, une partie de l’Angoumois et quelques paroisses en Poitou. La troisième est celui d’Angoulême dans le diocèse duquel sont situées quelques paroisses des élections de Cognac et de Sain t-Jean-d’Angély. Le quatrième est celui de Poitiers qui a une seule paroisse dans l’élection de La Rochelle et quelques-unes dans celles de Saint-Jean-d’Angély et de Cognac. Le cinquième est celui de Périgueux qui n’a que la seule ville de Parcoux [47] qui dépend de l’élection de Saintes et qui est du diocèse de Périgueux. Tous ces cinq évêques ont plusieurs autres paroisses dans les généralités de Poitiers, de Tours, de Limoges et de Bordeaux.

GOUVERNEMENT MILITAIRE. — Le gouvernement militaire a d’autres limites. L’Aunis, l’île de Ré, l’abonnée de Marennes et cinq ou six paroisses de la grande terre dépendent du gouvernement général de La Rochelle, dont M. le comte de Gacé [48] est pourvu. Il a sous lui M. de Guiry [49] qui est lieutenant général de la province et gouverneur particulier des tours [50]. M. de Marcognet [51] est gouverneur particulier de la ville depuis qu’elle est fortifiée, et a sous lui un lieutenant du roi, un major, un aide-major ; et il n’y a que douze paroisses en tout, y compris les cinq de la ville, qui dépendent de lui.
M. d’Aubarède [52], lieutenant général des armées du roi, est gouverneur particulier de l’île de Ré, ville et citadelle de Saint-Martin et fort de La Prée ; il a double état-major, un pour l’île et la ville de Saint-Martin, et l’autre pour la citadelle.
M. le marquis de Vins [53], aussi lieutenant-général, est gouverneur particulier de la ville de Brouage et des paroisses qui en dépendent, dont vingt-neuf sont situées dans l’abonnée de Marennes et vingt-trois dans la grande terre.
Il a dans son gouvernement un gouverneur particulier du château de Chapus [54] que Sa Majesté a fait bâtir sur un rocher pour défendre l’entrée de la rivière de Seudre et faciliter les secours qu’on pourroit faire passer dans l’île d’Oleron.
M, de La Vogadre [55] est gouverneur particulier de l’île et du Château d’Oleron et a sous lui un état-major.
Tous ces gouvernements particuliers dépendent du gouvernement général d’Aunis, dans lequel il y a encore quelques forts auxquels jusques à présent Sa Majesté n’a pas donné de commandants, et ils sont gardés par des détachements qui se font de Brouage ou d’ailleurs ; on en parlera plus en détail.
Il y a des capitaines gardes-côtes qui ont le commandement des milices de la côte dans tout le gouvernement, qui ont sous eux des colonels et des capitaines d’infanterie, cavalerie et dragons. Leur commandement est divisé de manière qu’en temps de guerre ils sont toujours en état d’empêcher les surprises que les ennemis pourroient faire, ayant des corps-de-garde établis dans tous les lieux les plus élevés et même sur les tours et clochers ; cette milice, dans tout l’Aunis, est composée d’environ 8,000 hommes.

La Saintonge et l’Angoumois ont pour gouverneur M. le duc d’Uzès [56] ; mais son gouvernement ne s’étend point dans la Basse Saintonge qui dépend de l’Aunis. Il a pour lieutenant général sous lui M. le marquis de Ligondais [57]. Mais comme la ville d’Angoulême et le pays des environs dépendent de la généralité de Limoges, il est nécessaire d’observer qu’il n’y a qu’une partie de ce gouvernement qui s’étend dans la généralité de La Rochelle, qui est la Haute Saintonge et quelques paroisses des élections de Saint-Jean-d’Angély et de Cognac.
La ville et le château de Cognac ont un gouverneur particulier qui est M. le marquis de La Caze [58].
Il y a encore un gouverneur particulier de [59] la tour de Cordouan, située à l’embouchure de la Gironde.
Depuis l’année 1688, que la guerre a été déclarée, Sa Majesté a eu [60] à La Rochelle Messieurs les maréchaux de Lorges, d’Estrées [61] et de Tourville [62], qui ont non seulement commandé dans l’étendue du gouvernement général d’Aunis, mais encore dans tout le Poitou. Et le commandement des élections de Saintes et de Cognac est resté à M. le marquis de Sourdis [63], parce que, par sa commission, il doit commander dans l’étendue de la généralité de Bordeaux, dont ces deux élections dépendoient lorsqu’elle a été expédiée.

JUSTICE. — La généralité de La Rochelle est entièrement située dans le ressort des Chambre des Comptes, Cour des Aides et Cour des Monnoies de Paris, mais elle est partagée entre les parlements de Paris et de Bordeaux. Les élections de La Rochelle, de Cognac et l’île de Ré relèvent de Paris ; celles de Saintes, de Marennes et de Saint-Jean-d’Angély dépendent de Bordeaux [64].
Il y a dans la généralité deux présidiaux et six sièges royaux. Les présidiaux sont ceux de La Rochelle et de Saintes. Les sièges royaux sont Saint-Jean-d’Angély, Cognac, Rochefort, Bouteville, Brouage et Châteauneuf.
Le ressort du présidial de La Rochelle s’étend sur l’Aunis et sur l’île de Ré ; celui de Saintes sur toute la Haute et Basse Saintonge.
Il y a quelques paroisses dans les élections de La Rochelle, de Saintes, de Saint-Jean-d’Angély et de Cognac qui sont situées dans le ressort des présidiaux d’Angoulême, de Périgueux et de Poitiers. Les sièges de Saint-Jean-d’Angély et de Brouage relèvent du présidial de Saintes pour les cas présidiaux et du parlement de Bordeaux hors les cas de l’édit. Le siège royal de Cognac relève du présidial d’Angoulême pour les cas présidiaux, et du parlement de Paris hors les cas de l’édit. Le siège de Rochefort relève en tous cas de La Rochelle. Les sièges de Bouteville et de Châteauneuf sont du ressort d’Angoulême.

VILLES PRINCIPALES.—Les villes principales de la généralité de La Rochelle sont : La Rochelle, capitale [65], Saintes, Saint-Jean-d’Angély, Cognac, Brouage, Rochefort, Saint-Martin-de-Ré, le Château d’Oleron et Pons.

JURIDICTIONS.—Les juridictions établies dans la ville de La Rochelle sont : le bureau des finances, le présidial, la sénéchaussée, le bailliage d’Aunis, l’élection, la mairie, l’amirauté, la monnoie, les traites et la maréchaussée [66]. Ce sont toutes juridictions royales. Le fief de Saint-Louis a un juge, qui est un commissaire particulier du roi, accordé à M. le duc de Saint-Simon [67]. L’officialité et la chambre ecclésiastique [68].
Les juridictions de la ville de Saintes sont : le présidial, la maréchaussée, la sénéchaussée, l’élection et la mairie qui sont aussi royales ; l’officialité et la chambre ecclésiastique, dont les juges sont ecclésiastiques ; le juge de l’évêché, celui du chapitre et celui de l’abbaye qui sont seigneuriaux.
Les juridictions de Saint-Jean-d’Angély sont : le siège royal, l’élection, la maréchaussée et la mairie, qui sont aussi royales, et le juge de l’abbaye.
Les juridictions de Cognac sont : le siège royal, l’élection, la maréchaussée et la mairie, qui sont aussi royales.
A Brouage, il y a un siège royal et un siège d’amirauté.
A Rochefort, il y a un siège royal et un maire.
A Saint-Martin-de-Ré et au Château d’Oleron, il n’y a que les juges des seigneurs.
A Pons, il n’y a que le juge du seigneur et un maire.

NOMBRE DES HABITANTS.— Il y a dans la généralité de La Rochelle environ 360,000 âmes de tout sexe et âge, dont il y en a dans l’Aunis et l’île de Ré 70,000, en Saintonge 280,000, et -dans les paroisses situées dans les diocèses d’Angoulême, de Poitiers et Périgueux, environ 10,000 âmes [69].

NOMBRE DES PAROISSES.—Il y a dans toute la généralité le nombre de 730 paroisses, savoir :
- Dans l’élection de La Rochelle 92
- Dans l’île de Ré. 6
- Dans l’élection de Saintes 300
- Dans celle de Marennes.- 32
- Dans celle de Saint-Jean-d’Angély 162
- Dans celle de Cognac. . 138
Total 730

TAILLES. — La liste en détail des paroisses avec ce que chacune porte de tailles se trouvera à la fin de ce mémoire. Ce qu’on en peut dire à présent, c’est que la généralité porte de tailles la somme de 992,532 livres,
- dont l’élection de La Rochelle en paye 184,940
- Celle de Saintes. 435,900
- Celle de Marennes 34,000
- Celle de Saint-Jean-d’Angély 184,930
- Celle de Cognac 152,762
Total 992,532

AUTRES DROITS. — Outre la taille, on lève encore, dans la généralité de La Rochelle, les aides dont il n’y a que l’île de Ré et l’abonnée de Marennes qui soient exempts. Les douanes y sont très-considérables et produisent un gros revenu à Sa Majesté.
_Les domaines [70] sont presque entièrement aliénés, et Sa Majesté a eu la bonté d’en donner la plus grande partie en payement à quelques-uns des propriétaires des héritages qui ont été pris pour les fortifications des places du pays d’Aunis, et comme ils n’ont pas été suffisants pour acquitter tout ce qui [71] étoit dû, on espère que la paix fournira [72] les moyens de payer le reste.
Les fermiers du domaine royal d’Occident ont des commis à La Rochelle pour recevoir leurs droits, parce qu’ils ont un privilège par lequel il n’est pas permis de décharger dans d’autres ports de la province les marchandises qui viennent des colonies françaises.
Les droits sur le papier timbré et le tabac sont joints à la ferme des aides.

FORETS. — Il y a peu de forêts, dans la généralité, qui appartiennent au Roi ; celle de Rochefort, qui ne contient que 5 à 600 arpents, est la plus considérable. Il y en a encore une à Cognac qui est très-petite.

DÉSORDRES AUXQUELS IL FAUDROIT REMÉDIER. — Après avoir parlé de tous les avantages de cette généralité, il paroît nécessaire d’expliquer en peu de mots les désordres généraux auxquels il seroit à désirer qu’on pût apporter quelques remèdes.

RELIGION. — Et pour commencer par ce qui regarde la religion, on sait que cette province a été infectée de l’hérésie [73] plus qu’aucune autre du royaume et que les églises ont été ruinées sur la fin du siècle passé et au commencement de celui-ci, et les [74] peuples ont sucé avec le lait la pernicieuse doctrine de Calvin [75].
Sa Majesté a travaillé avec un zèle inconcevable à la conversion de ses sujets, et n’a rien oublié de ce qui pouvoit dépendre de ses soins pour leur instruction. On a tout mis en usage, des missions, des vicaires, des maîtres, des maîtresses d’école entretenus, des couvents pour retirer les jeunes filles, des pensions aux ministres, aux officiers et autres qui ont fait leurs devoirs de catholiques, des prisons pour les opiniâtres et les scandaleux, des grâces à ceux dont le bon exemple pouvoit produire de bons effets.
Mais c’est un ouvrage si important qu’il n’y a pas lieu d’espérer qu’il soit sitôt achevé ; au contraire nous voyons encore avec douleur qu’un grand nombre de gens de tout âge et de tout sexe ont abandonné leur patrie et se sont retirés chez les étrangers où ils ont porté leurs meilleurs effets [76]. Nous voyons encore avec plus de chagrin que ceux qui sont restés dans leurs maisons trouvent des difficultés insurmontables auprès des curés lorsqu’ils se veulent marier. Les évoques n’ont pu, jusqu’à présent, apporter de remède à ce mal ; il n’y a que l’autorité royale qui puisse mettre ces gens-là en état d’avoir des successeurs [77].
Les évêques sont pleins de zèle pour la conversion de leurs diocésains, mais ils ne sont pas soulagés par les autres [78] ecclésiastiques et par les curés dont la plus grande partie sont très-ignorants, très-intéressés, chicaneurs et peu charitables.
L’exemption du chapitre de Saintes, qui est indépendant de l’évêque, est un abus intolérable. La facilité du Parlement de Bordeaux à recevoir des appellations comme d’abus lie les mains aux évêques et empêche qu’ils ne puissent punir les prêtres scandaleux [79].
Il y a plusieurs petits monastères qui ne sont bons qu’à entretenir le désordre et le dérèglement des moines, dont les revenus seroient plus utilement employés à nourrir les pauvres dans les hôpitaux qui n’ont pour la plupart qu’un revenu très-médiocre, n’y ayant point de province dans la chrétienneté où il y ait si peu de gens charitables que dans celle-ci.

USURPATION DE LA NOBLESSE SUR LES PAYSANS. — Après avoir parlé de ce qui seroit à désirer pour le bien et l’honneur de là religion, on se trouve engagé de parler d’une usurpation que la noblesse a faite sur les paysans auxquels les seigneurs hauts justiciers font faire des corvées qu’ils appellent bians et. corvées [80] ; c’est une exaction contraire aux coutumes et aux lois, mais comme [81] elle est autorisée par la possession et par l’autorité de ceux qui en jouissent, il n’y a que le roi qui puisse affranchir ses [82] sujets d’un joug aussi dur à porter que celui-là.

MAUVAISE ADMINISTRATION DES JUGES DES SEIGNEURS. — Les justices des seigneurs sont très-mal administrées ; la plus grande partie des juges n’étant point gradués et ceux qui le sont étant très-ignorants, ces [83] justices sont presque toujours exercées par de malheureux praticiens qui pillent le pauvre peuple sur lequel ils lèvent plus de droits que le roi.

CONSERVATION DE LA CHASSE. — La chasse est conservée par les gouverneurs et par quelques seigneurs particuliers avec tant de rigueur que le peuple en souffre beaucoup ; il seroit à désirer que Sa Majesté y apportât quelque tempérament qui mît ses pauvres sujets en état de jouir tranquillement de leur bien.

LIBERTINAGE DU MENU PEUPLE ET SA DIMINUTION. — Le menu peuple vit dans un grand libertinage et fuit le mariage ; les bourgs et les villages [84] sont pleins de pauvres filles qui vieillissent sans trouver des maris. Il seroit à désirer qu’on- pût établir quelque police sur les mariages, principalement dans un pays comme celui-ci, qui se détruit insensiblement par la diminution de plus d’un tiers de ses habitants.
Les causes visibles de cette diminution sont la guerre, la pauvreté et la misère des paysans, les évasions des religionnaires, l’impossibilité où ils sont de se marier, et le libertinage de ceux qui vivent dans le célibat. La paix dont nous commençons à goûter les douceurs a déjà fait revenir les soldats de milice dans leurs villages et la diminution des impôts fait respirer les paysans, mais il faut tâcher de trouver des remèdes aux autres maux afin que ces belles provinces, qui ont été autrefois si abondantes en toutes choses, puissent reprendre leur premier état [85].
Tout ce qu’on a expliqué jusqu’ici étant commun aux provinces qui composent la généralité, il paroît nécessaire d’entrer dans un plus grand détail, sans rien répéter de ce qui a été dit, de faire des articles séparés des provinces, des villes, des forteresses et de tout ce qui mérite quelque attention [86].

DU PAYS D’AUNIS. — Ce pays faisoit autrefois partie de la Saintonge, mais il fait à présent une province séparée qui est bornée du Poitou au septentrion, de la Saintonge au midi et de la mer Océane à l’orient et au couchant. Sa longueur et sa largeur sont presque d’égale étendue, de sept à huit lieues, sans y comprendre l’île de Ré ; le pays est arrosé de la Sèvre Niortoise, qui a sa source à Sevret [87] au-dessus de Saint-Maixent, et de la Charente.
L’Aunis est régi par une coutume particulière qui fut réformée par les trois États du pays, assemblés à La Rochelle le 26 septembre 1514.
Les lieux qui sont à couvert de la mer, en Aunis, ont l’air assez bon et tempéré, mais les autres l’ont un peu grossier, et le terroir, quoique sec, produit de bons blés et beaucoup de vin, et dans les endroits marécageux, il y a des prairies qui entretiennent beaucoup de bétail. Il y a des marais salants d’où l’on tire du sel fort blanc.

VILLE DE LA ROCHELLE [88].—Cette ville est la capitale d’Aunis. Elle est depuis longtemps une des plus importantes villes du royaume ; elle eut le malheur, dans le siècle passé et dans le commencement de celui-ci [89], d’être un des plus puissants boulevards de l’hérésie de Calvin, ce qui l’a fait révolter plusieurs fois ; mais le roi Louis XIII l’ayant assiégée, la soumit en l’année 1628, et pour la punir fit raser ses fortifications, abolit ses privilèges, et y rétablit les prêtres et les religieux qui en avoient été chassés. On parlera toujours avec admiration de la digue qui servit à prendre La Rochelle, qui avoit 747 toises de longueur [90] ; on en voit encore les ruines lorsque la mer est basse. Le sieur Métezeau, ingénieur [91], fut anobli pour en avoir fait et exécuté le projet avec succès.
En l’année 1648, le roi obtint des bulles du pape Innocent X [92] pour transférer à La Rochelle l’évêché de Maillezais, et pour y joindre la province d’Aunis et l’île de Ré, qui étaient du diocèse de Saintes. Le premier évêque fut Jacques Raoul, qui l’avoit été de Saintes ; le second, Henri de Laval de Bois-Dauphin, qui avoit auparavant été évêque de Léon, et le troisième est Charles-Madeleine de la Frézelière [93].
Sa Majesté y a établi un séminaire auquel elle a accordé 3,000 livres de pension annuelle, qui sont levées sur tous les bénéfices du diocèse ; Monsieur l’évêque l’a confié aux Jésuites en 1694 : ils y enseignent la théologie et l’hébreu ; un collège de Jésuites, où l’on enseigne les basses classes et la philosophie ; un autre collège et espèce d’agrégation de médecins, et une école pour l’anatomie et la botanique, pour l’instruction des jeunes chirurgiens et apothicaires.
En l’année 4689, Sa Majesté voulant mettre cette ville hors d’insulte, y a fait faire des fortifications régulières avec sept gros bastions de terre, gazonnés, fraisés et palissades, un fossé et des chemins couverts défendus par une garnison de trois mille hommes.
Outre les juridictions ordinaires dont on a parlé ci-dessus, il y a encore à La Rochelle des juges consuls qui sont les chefs du commerce. Ce sont les trésoriers de France qui sont toujours maires, chacun à leur tour ; les échevins sont élus comme dans les autres villes du royaume. Le maire et les échevins sont juges de police ; le maire est colonel né des milices de la ville.

DU FIEF DE SAINT-LOUIS.—Après la prise de La Rochelle, en 1628, le roi Louis XIII accorda à M. le duc de Saint-Simon, qui étoit alors son favori, le don de tous les emplacements des fortifications, dont il a fait des baillettes à des particuliers qui ont bâtis des maisons à la charge de lui payer aux mutations les profits des lots et des ventes établis par la coutume, ce qui a formé une seigneurie qui vaut à présent plus de 6,000 livres de rente et dont le revenu augmentera encore ; il y a un conseiller de présidial qui est juge de ce fief par commission particulière du roi.

VILLE DE ROCHEFORT [94]. — Cette ville est située sur la Charente, à cinq lieues de son embouchure. Ce n’étoit autrefois qu’un petit château appartenant au sieur de Cheuse, qui tenoit cette terre par engagement de Sa Majesté, qui en fit rembourser le prix en 1665, et y commença, sur la fin de cette année, un établissement pour la marine, qu’on doit regarder comme une des plus grandes et des plus utiles entreprises qui aient été faites depuis plusieurs siècles. Avant cet établissement, les vaisseaux du roi qui ne pou-voient aller à Brest, étoient errants tantôt à Brouage, tantôt en Seudre et tantôt à Tonnay-Charente, exposés à mille inconvénients, sans magasins, sans officiers et sans secours dans les besoins pressants.
Le port de Brest, tout beau qu’il est naturellement, ne pouvoit être d’aucune utilité au roi sans le secours de la Saintonge, qui est la province du royaume de laquelle on tire le plus_ de commodités ; les blés, les viandes, les vins, les bois s’y trouvent infiniment meilleurs et à meilleur marché qu’en Bretagne, et la marine ne pouvoit s’établir fortement dans l’Océan qu’en faisant des magasins dans un port propre à recevoir de grands vaisseaux. On visita à cette fin toutes les côtes de la mer depuis Nantes jusqu’à Bayonne ; on proposa de l’établir au Plomb [95], proche de La Rochelle, dans la rivière de Seudre, et à Tonnay-Charente ; mais il se trouva tant d’inconvénients dans chacun de ces trois lieux, qu’on fut enfin obligé de se fixer à Rochefort où Sa Majesté fit tracer le plan d’une ville de la grandeur de Bordeaux, dans laquelle on marqua tous les emplacements nécessaires pour les magasins du roi, et on abandonna le reste aux particuliers qui offrirent de prendre des emplacements pour bâtir.
On en fera une des plus belles villes du royaume par [96] la régularité des rues qui sont grandes et droites ; elle est fort embellie depuis cette guerre par les maisons qu’on y a bâties et qu’on y bâtit tous les jours en la place des petites cabanes dont on est obligé de se servir dans une colonie naissante.
Cette ville est peuplée de 42 à 15,000 âmes, dont on compte 8 à 10,000 communiants.
Les établissements qu’on y a faits sont si beaux qu’il est difficile de comprendre que dans un même lieu nouvellement fondé, il ait été possible de faire tant et de si grandes choses.
Son arsenal est le plus grand, le plus achevé et le plus magnifique du royaume ; il est composé du plus beau chantier de construction qui soit dans l’univers, de trois grands bassins qu’on appelle des formes pour le radoub des vaisseaux, de tous les magasins généraux et particuliers nécessaires, des corderies, des forges et autres ateliers.
Il y a une des plus belles salles d’armes du royaume, de laquelle on a tiré, en 1680, dix mille mousquets pour envoyer en Irlande, sans toucher aux armes destinées pour l’armement des vaisseaux. Sa Majesté y entretient une manufacture d’armuriers qui travaillent continuellement au radoub et nettoiement des armes et à monter les canons de fusils et mousquets qu’on fabrique dans les forges des provinces voisines qui ne travaillent que pour la marine.
Il y a un grand magasin pour les vivres, d’une magnificence surprenante : on y voit des fours pour cuire le biscuit nécessaire pour l’armement des vaisseaux, des caves pour loger 5 à 6,000 barriques de vin, des halles pour les futailles, des magasins pour les salaisons, des greniers et des soutes pour le pain, la farine, le blé et les légumes, et tout y est si bien disposé qu’on y admire l’ordre et l’économie qui s’y observent.
Dans la fonderie, qui est une des plus belles de l’univers, il y a trois grands fourneaux et plusieurs petits, pour la fonte des canons, mortiers, bombes, pierriers, cloches, rouets [97] ; et généralement tous les ouvrages de fonte dont on a besoin pour la marine du Ponant, n’y ayant point d’autres fonderies sur les côtes de la mer Océane que celle-là, dans laquelle, en 1690, on a fondu 100 canons de 36 livres de balles, 33 de 24 livres, et un nombre prodigieux d’autres ouvrages.
Il y a des forges, en Angoumois et en Périgord, dans lesquelles on fait travailler continuellement aux canons, mortiers et bombes de fer dont on a besoin pour la marine, qu’on transporte à Rochefort pour être visités et reçus et ensuite envoyés dans les autres ports du royaume ; il en est sorti du port de Rochefort, en 1670, plus de 1,300 pièces.
Il y a à Rochefort un séminaire pour les aumôniers des vaisseaux du Roi, dont les prêtres de la Mission, qui desservent aussi la paroisse, ont la direction.
Il y a un hôpital entretenu par le Roi de tout ce qui est nécessaire aux malades ; il est servi par les sœurs de la charité qui s’en acquittent avec beaucoup d’édification, et les prêtres de la Mission ont soin du spirituel.
Il y a des écoles bien établies pour les officiers et gardes-marine ; Sa Majesté y entretient, à ses dépens, des maîtres qui leur enseignent l’hydrographie, le pilotage, la construction des vaisseaux, les langues angloise et hollandoise, à écrire, à faire des armes, à faire l’exercice et à danser.
Il y a trois magasins à poudre, dans lesquels on conserve les poudres qu’on fabrique dans les moulins de Saint-Jean-d’Angély, qui ne travaillent que pour Rochefort.
Il y a une manufacture bien établie de toiles de voiles, qui fait subsister un grand nombre de gens, tant à la ville qu’à la campagne [98].
On voit à une des extrémités de la ville, proche de la porte de Martrou, un grand et beau bâtiment que l’on appelle les casernes, qui avoit été bâti pour loger les gardes-marine qui sont de jeunes gentilshommes que Sa Majesté fait élever dans tous les exercices qui conviennent à des enfants de qualité, destinés à servir sur les vaisseaux du Roi ; mais on a depuis jugé plus à propos de se servir de ces casernes pour loger les compagnies franches de la marine, destinées à la garde du port, afin de décharger les habitants du logement des officiers et soldats qui leur étoit fort à charge, et qui empêchoit qu’il n’y vînt de nouveaux habitants pour s’y établir et y bâtir, et faire [99] élever des maisons ; ce qui a eu tout le succès qu’on en avoit espéré, parce que depuis que les Bourgeois sont déchargés de ces logements, ils prennent plaisir à se loger commodément.
C’est dans cet arsenal qu’on a bâti en huit mois quinze galères qui firent la campagne de 1690, avec la plus formidable armée du Roi que la mer ait jamais porté. On y a bâti, pendant la dernière guerre, plusieurs vaisseaux-du premier, du second et du troisième rang, des frégates et des flûtes.
Sa Majesté a fait bâtir, dans un des plus beaux endroits de la ville, un couvent pour les Capucins, auxquels elle fait tous les ans une aumône de 800 livres.
Il y a peu de villes en France où les pauvres soient plus soulagés qu’ils le sont à Rochefort ; car outre le grand hôpital, il y en a encore un petit qui n’est destiné que pour les femmes, un autre pour les mousses qui sont des pauvres orphelins qu’on élève pour faire des matelots, un autre pour les orphelins, un pour les soldats qui ont des maladies honteuses, et une charité de dames qui visitent et assistent les malades dans leurs maisons.
Sa Majesté a accordé des foires, des marchés, des privilèges et des exemptions à Rochefort. Elle a fourni le premier pavé de ses rues qui sont les plus belles, les plus droites et les plus larges qui se voyent en aucune ville de France. Elle a fait fermer la ville de murailles qui soutiennent un rempart orné de deux rangs d’arbres, qui sont d’un grand agrément pour la promenade.
Elle a établi un corps de ville, qui est composé d’un maire, de quatre échevins et de tous les officiers nécessaires.
Les octrois de la ville de Rochefort, qui sont destinés pour l’entretien et l’augmentation du pavé, sont affermés 43,000 livres par an.
Les plus gros vaisseaux mouillent devant cette ville lorsqu’on leur a ôté leurs canons.
C’est le séjour ordinaire de l’intendant de la province qui est aussi intendant de la marine et des fortifications et juge conservateur des marais salants. C’est lui qui a la principale direction des haras et du commerce qui se fait tant chez les étrangers que dans les colonies françaises. Il est logé dans la maison du Roi, qui n’est pas régulièrement bâtie, mais qui a de beaux jardins et des promenades très-agréables.
Il y a ordinairement un officier général qui commande dans le port ; c’est à présent M. le chevalier d’Infreville [100], chef d’escadre, dont la principale application est de faire régulièrement la garde pour la conservation des vaisseaux du Roi, dont le nombre est très-considérable, comme on le verra par la liste qui suivra ce mémoire [101] ; il a soin de faire observer aux officiers, aux gardes de la marine et aux soldats la discipline militaire. Ce sont eux qui gardent le port et l’arsenal, mais les portes de la ville sont gardées par les habitants qui font toutes les nuits une patrouille à cheval pour empêcher les vols et autres désordres qui pourroient arriver dans une ville remplie d’un très-grand nombre d’aventuriers qui n’ont rien à perdre.
Le désagrément de cette ville est que c’est le lieu de la province le plus malsain et principalement dans le mois d’août, septembre, octobre et novembre. On attribue la malignité de l’air à plusieurs causes. La première est la situation qui, d’un côté, est à couvert des vents du nord, tant par les remparts que par la forêt qui rompt la force de ces vents qui sont sains, et qu’elle est d’un bout à l’autre exposée aux vents du sud-est qui passent par des marais qui sont noyés une partie de" l’année. La seconde est commune à tous lès nouveaux établissements qui sont ordinairement .malsains à cause du remuement des terres. La troisième vient de ce que les rues, qui sont très-larges, ne sont pas encore entièrement pavées, et que celles qui le sont ne peuvent être nettes, parce qu’on bâtit encore partout [102]. La quatrième est attribuée à la première construction des maisons qu’on a bâties dans les premières années de l’établissement qui sont si basses et si petites que les habitants y sont infectés. Ceux qui sont à leur aise y remédient de toutes leurs forces, et Sa Majesté les y oblige par un arrêt [103] qui ordonne que les maisons de ceux qui ne seront pas en état de les élever, seront rasées, et les emplacements donnés à ceux qui offriront d’en bâtir à deux étages. Cet arrêt a eu un très-grand succès, et si on continue à travailler comme on a fait depuis dix ans, cette ville deviendra belle et magnifique. La cinquième cause des maladies qui affligent les habitants de cette ville vient des eaux qui sont mauvaises, n’y ayant qu’une seule fontaine dont les canaux sont mal faits et sujets à des réparations continuelles qui les rendent presque inutiles et réduisent les habitants à se servir des eaux de leurs puits, qui sont salées et infectées de toutes les ordures d’une ville aussi peuplée que Rochefort.
On espère que le Roi, qui a déjà fait tant de dépense pour cette ville, aura encore la bonté d’y faire conduire des eaux, qui est la chose du monde la plus nécessaire et sans laquelle un établissement aussi considérable que celui-là ne peut subsister.
L’entrée de la rivière et de la rade est défendue par plusieurs forts qui rendent cette ville inaccessible aux vaisseaux qui seroient envoyés pour l’attaquer par mer.
On a commencé à bâtir un fort à la pointe de l’île d’Aix ; on. y a même tracé une petite ville ; lorsque ce dessein sera achevé, les vaisseaux seront en sûreté dans la rade et on pourra laisser dans l’île une partie des canons et des ancres qu’on est obligé de voiturer ici.
Il y a sur la côte, vis-à-vis de l’île d’Aix, une anse dans laquelle il seroit facile de débarquer, des troupes. On y a bâti, en 1689, une redoute bien revêtue, fraisée et palissadée, qui défend cette descente et on l’appelle l’Aiguille [104].
Il y avoit de toute ancienneté, à l’entrée de la rivière, du côté de l’Aunis, une tour nommée Fouras, qui tomboit en ruine et n’étoit d’aucune utilité ; Sa Majesté en a remboursé le prix au propriétaire [105] et y a fait faire un fort pour la défense de cette pointe.
Un peu plus haut, on a fait un autre fort de bois et de terre nommé le Fort de la Pointe, pour empêcher que les vaisseaux ennemis ne puissent entrer dans la rivière.
Au Vergerou [106], à une lieue de Rochefort, il y a une estacade qui traverse la rivière et qui est défendue par un fort dans lequel il y a 44 pièces de canons.
Outre ces forts qui sont en Aunis, il y en a de l’autre côté de la rivière, dont on parlera lorsqu’on fera la description de la Saintonge.

BENON [107].—La baronnie de Benon est la première des quatre baronnies du pays d’Aunis. M. le duc de La Trimouille [108] en est seigneur ; il y a plusieurs belles terres qui en relèvent, entre lesquelles est Surgères, dont le seigneur est de la maison de La Rochefoucault [109]. Le principal revenu de cette terre est en bois et en droits seigneuriaux.

NUAILLE. — C’est aussi une des quatre baronnies d’Aunis ; l’ancien château est ruiné ; mais on en a fait bâtir un autre à Ferrières [110] qui est très-beau. Les deux terres valent ensemble cinq à six mille livres de rente.

PAULEON [111]. — C’est encore une des quatre baronnies qui est possédée par un gentilhomme qui en porte le nom. Elle est d’un petit revenu, mais très-seigneuriale [112].

CHATELAILLON [113]. — Châtelaillon étoit anciennement une ville considérable qu’on prétend avoir été bâtie par Jules César, et dans laquelle les Romains entretenoient une forte garnison. Mais la mer a entièrement ruiné cette ville. La baronnie est toujours fort seigneuriale ; elle appartient [114] à la couronne et elle en fut distraite par le roi Charles VII, qui la donna, avec d’autres terres au comte de Dunois. Mais le roi l’a réunie depuis quelques années [115] à son domaine après l’extinction de la maison de Longueville [116]. Son nom latin est Castellum Aquilœ.

MAUZE [117]. — C’est un gros bourg dont M. -le marquis de Villette [118], lieutenant général des armées navales de Sa Majesté, .est seigneur. Il en tire 5 à 6,000 livres de rente. Il est situé à sept lieues de La Rochelle. La plus grande partie des habitants sont de la R. P. R.

MARANS. — C’est le plus gros bourg et le plus riche de l’Aunis. Il y a toutes les semaines un marché qui fournit des farines et des blés pour toute la province. C’est de là que l’on tire le fin minot de Bagnaux [119] qu’on croit être la meilleure farine du royaume, qu’on porte jusqu’aux Grandes Indes. Cette terre vaudroit plus de vingt mille livres de rente, si elle était bien ménagée ; mais par malheur elle est en décret.

ILE DE RE [120]. — Elle est à trois lieues de La Rochelle ; sa longueur est de quatre à cinq lieues, et sa plus grande largeur d’une lieue et demie. Il y a six paroisses dans cette île et quelques villages, outre la ville de Saint-Martin que Sa Majesté a fait fortifier régulièrement et y a joint une citadelle et quatre bastions. Il y a encore dans cette île quelques autres forts, dont celui de La Prée [121] est le plus considérable. Il y a dans une des extrémités de l’île la tour des Baleines, qui sert de fanal aux vaisseaux qui viennent mouiller dans la rade de La Rochelle.
Cette île est fort abondante en vin et en sel ; le vin est médiocre, mais il est excellent pour faire de l’eau-de-vie et de la fenouillette. Il n’y croît point de blé ni de foin, et il n’y a presque pas d’arbres. Cette île est très-commode pour le commerce, bien peuplée, et ses habitants sont très-propres pour la mer et très-courageux. Cette île ne paye point de taille, et il n’y a point d’autres bureaux établis que ceux où se reçoivent les droits sur les sels, parce qu’elle est réputée pays étranger. Cette liberté est en quelque façon à charge aux habitants qui payent les droits de sortie de tout ce qu’ils tirent de la grande terre pour leur provision, et les droits d’entrée de tout ce qui sort de l’île pour la grande terre.
Il n’y a pas un seul pauvre mendiant dans cette île, et il y a vingt-cinq ou trente familles de marchands qui sont fort riches.

DE LA SAINTONGE EN GENERAL. —La Saintonge a, du côté de l’Orient, l’Angoumois et le Périgord, et du nord le Poitou et le pays d’Aunis, à l’occident la mer Océane, et au midi le Bordelois et la Gironde.
La Gironde [122] sort des monts Pyrénées et passant par Toulouse, Agen, Bordeaux, Blaye, elle vient se rendre dans l’Océan au-dessous de Royan ; elle change de nom au Bec-d’Ambéz, entre Bordeaux et Blaye, où, se joignant à la Dordogne, ces deux rivières réunies s’appellent la Gironde, et font un canal très-profond qui porte jusqu’à Bordeaux des vaisseaux de 3 à 400 tonneaux.
Il y a encore d’autres rivières dans la Saintonge, dont la Charente et la Boutonne sont les principales. La Charente prend sa source à Charennac [123], entre Limoges et Angoulême, et de là passant à Civray, Angoulême, Cognac, Saintes, Taillebourg, Tonnay-Charente, Rochefort et Soubise, se vient rendre dans la mer à trente-cinq lieues de sa source [124]. Elle est-très-poissonneuse et son poisson est excellent ; ses débordements ne causent aucun dommage et engraissent les terres.
La Boutonne prend sa source à Chef-Boutonne, en Poitou, et de là passant par Chizé [125], Saint-Jean d’Angély et Tonnay-Charente, va tomber dans la Charente au port de Carillon [126], à douze lieues de sa source en droite ligne. Elle est aussi fort poissonneuse.
La Saintonge est recommandable par l’abondance de ses blés, de ses vins et par la bonté de son sel ; elle a aussi toutes sortes de fruits.
Ses habitants sont propres pour les lettres, la guerre et le commerce. Il y a plusieurs familles considérables dans cette province. César et les autres anciens ont parlé de l’absinthe de Saintonge qu’on y trouve encore en abondance. C’est le romarin ou pontique marin ou aluine.
Elle a eu des comtes particuliers, dont Landry vivoit sous le régne de Charles le Chauve, et il eut guerre contre Emenon, comte d’Angoulême [127]. Agnès porta Saintes dans la maison des comtes d’Anjou [128], et Éléonore de Guyenne, que le roi Louis le Jeune répudia, porta la province à l’Anglois [129]. Elle fut confisquée à Jean Sans Terre, roi d’Angleterre ; depuis, après diverses révolutions, elle fut encore cédée par le traité de Brétigny en l’année 1360. On la conquit [130] et elle fut réunie à la couronne avec le reste de la Guyenne.
Le dernier qui a porté la qualité de comte de Saintonge fut Charles de France, auquel le roi Louis XI, son frère, donna le duché de Guyenne et le comté de Saintonge pour son apanage en 1468.
Cette province porte pour armes : d’azur à une mitre d’argent accompagnée de trois fleurs de lys d’or, deux en chef et une en pointe.

VILLE DE SAINTES [131].— C’est la capitale de la [132] province. Elle est située sur le bord de la Charente ; elle a été une des plus florissantes villes de l’Europe, et Ammian Marcellin dit que, de son temps, elle étoit une des plus belles et des meilleures de la Guyenne. Strabon prétend que Milan a été bâti par une colonie de Saintongeois. Elle est à présent fort petite et a un pont fort ancien, sur lequel il y a un arc qu’on croit avoir été bâti par Tibère. On voit aux environs plusieurs ruines d’acqueducs et d’un amphithéâtre ; elle a eu aussi un temple de Capitole, ce qui n’étoit accordé qu’aux premières villes.
Saint Eutrope a été le premier évêque de Saintes, environ en l’année 95 de Notre Seigneur.
L’église cathédrale [133] est dédiée à saint Pierre ; elle a été bâtie par Charlemagne ; elle a été ruinée dans le siècle précédent [134] par les Huguenots qui n’ont laissé que la tour du clocher.
Il y a plusieurs églises paroissiales et divers couvents de religieux et de religieuses, entre autres l’église de saint Eutrope, que saint Palais, son successeur, fit bâtir au même lieu où il avoit [135] trouvé son corps.
Il y a aussi l’abbaye de Notre-Dame hors les murs de la ville qui fut fondée par Geoffroy Martel, comte d’Anjou et de Saintes, et par Agnès, sa femme, en l’année 1047 [136]. Les abbesses ont toujours été des dames d’une grande naissance ; Mme de Lauzun [137], sœur de M. le duc de Lauzun, l’est à présent.
Il a été tenu plusieurs conciles en cette ville. Léonce de Bordeaux y en assembla un en 563, où Émeric, évêque de Saintes, fut déposé. En 1075, il y fut tenu un autre concile où Gosselin, de Bordeaux, présida ; un autre, en 1080, pour l’abbaye de Fleury [138] ; un autre, en 1087, où Aymé fut élu évêque métropolitain, et un autre, en 1096, où le jeûne des veilles des apôtres fut ordonné [139].
L’évêque est suffragant de Bordeaux.
Saintes fut mis en cendres par les Normands, en 850 [140].

SAINT-JEAN D’ANGELY [141]. — Saint-Jean d’Angély est situé sur la Boutonne, à cinq lieues de Saintes ; c’était autrefois un magnifique château bâti au milieu d’une forêt nommée Angery ou Angeriacum, où les anciens ducs d’Aquitaine avoient établi leur demeure. C’est en la- place de ce château qu’est le monastère des Bénédictins qui a été bâti par Pépin le Bref, après que l’empereur Constantin Copronyme lui eût envoyé le chef de saint Jean, d’où cette ville prit son nom. On prétend que c’est le chef de saint Jean d’Edesse, et non pas celui de saint Jean-Baptiste que M. Du Cange [142] croit être à Amiens. Saint-Jean d’Angély, qui n’étoit originairement qu’un bourg, s’accrut beaucoup lorsque les Sarrazins saccagèrent la ville de Saintes, du temps de Charles Martel, et elle étoit considérable sous Philippe-Auguste, puisqu’il y établit, en 1204, un maire et des échevins auxquels il donna les mêmes privilèges qu’à ceux de Rouen.
Le roi Charles V accorda les privilèges de noblesse aux maires et échevins, et à leur postérité en l’année 1372, en considération de ce que les habitants de Saint-Jean chassèrent les Anglais de leur ville.
Saint-Jean d’Angély est une des premières villes de la province qui ait eu un siège de justice.
Outre la célèbre abbaye de Bénédictins, il y a aussi des couvents de Cordeliers et de Capucins, et un de religieuses de Sainte-Ursule.
Cette ville a ses lois et coutumes particulières qui ont été réformées par les trois États de son ressort, convoqués par le roi François Ier, en 1520.
Dans le dernier siècle [143] ses habitants donnèrent presque tous dans les erreurs de Calvin. En 1562, elle fut assiégée par le comte de La Rochefoucault [144], chef des Huguenots, mais Richelieu [145], qui la défendoit, lui fit lever le siège ; depuis, les premiers s’en rendirent maîtres et la fortifièrent mieux qu’elle ne l’étoit.
En 1569, après la bataille de Montcontour, le duc d’Anjou, qui fut depuis Henri III, l’assiégea, et elle était défendue par le capitaine de Piles [146], de la maison de Clermont. Il y avoit 2,000 hommes de garnison et les plus braves du parti huguenot. Après que le siège fut formé, Charles IX y vint et la place se rendit deux mois après. Les catholiques y perdirent 10,000 hommes, et entre autres Sébastien de Luxembourg, comte de Martigues, qui fut tué, à la tranchée, d’un coup de mousquet [147].
Les Huguenots furent encore maîtres de cette place et elle se révolta avec les autres de son parti en 1620,
Le roi Louis XIII l’assiégea en 1621. Benjamin de Rohan, seigneur de Soubise [148], qui commandoit, fut obligé de se rendre six semaines après ; ce fut le jour de Saint-Jean-Baptiste.
Le Roi la fit démanteler et voulut qu’elle eût le nom de Bourg-Louis, ce qui n’a pas eu lieu, parce qu’il n’en fit pas de déclaration. Sa Majesté priva aussi le corps de ville de tous ses privilèges, et rendit taillables les habitants, ce qui a produit tout l’effet qu’on en avoit espéré. Cette ville n’étant presque plus remplie que de pauvres gens qui ont bien de la peine à vivre, il n’y a point de lieu dans la province où il y ait une si grande quantité de mendiants qui mourroient de faim, s’ils n’étoient un peu soulagés dans leur misère par les religieux de la Congrégation de Saint-Maur, qui font un très-bon usage de leurs revenus.

PONS. — Cette ville est à quatre lieues de Saintes, et bâtie sur une colline dont elle couvre le sommet ; il y a un château sur le haut de la colline, au pied duquel passe la rivière de Seugne qui se jette dans la Charente, au-dessus de Saintes.
La ville est une sirauté fort ancienne, d’où relèvent deux cent cinquante fiefs. Elle donne son nom à la maison de Pons, et le seigneur se qualifie sire de Pons.
Cette ville a trois églises paroissiales, trois couvents, trois hôpitaux, et une commanderie de Saint-Jean, avec plus de cinquante paroisses qui sont dans l’étendue de sa juridiction.
On la divise en haute, qu’on appelle Saint-Vivien, et en basse qu’on nomme les Aires ou Saint-Martin, que la Seugne divise en deux avec quantité de ponts, dont on prétend que cette ville prend son nom.
Il y a plus de sept cents ans que les seigneurs de Pons sont en réputation, et il y a eu de très-grands hommes dans cette maison.
On dit que les prélats s’assemblèrent dans cette ville en 1293 ou en 1294, avec Geoffroy d’Archiac, évêque diocésain, pour les décimes accordés au roi Philippe le Bel [149].
Cette terre est sortie de la maison de Pons, qui est encore une des plus considérables de la province, et est à présent possédée par M. le comte de Marsan [150], qui fait appeler son fils aîné le prince de Pons. Il possède aussi la principauté de Mortagne-sur-Gironde, et la terre d’Ambleville, et le tout ensemble vaut environ 40,000 livres de rentes.

TAILLEBOURG. — Cette ville est située sur la Charente, à deux lieues de Saintes et à trois lieues de Saint-Jean-d’Angély ; sa juridiction est d’environ quarante paroisses ; les appellations du juge ordinaire se relèvent au siège royal de Saint-Jean. Il y a un château bâti au milieu de la ville, sur des rochers très-hauts. La terre de Taillebourg porte le titre de comté ; elle fut réunie au domaine royal en 1407, et le roi Charles VII la donna en 1444 à l’amiral Coétivy [151], et depuis elle est tombée dans la maison de La Trémouille par le mariage de Louise de Coétivy [152].
Cette ville est fameuse par la victoire que le roi saint Louis y remporta, en 1242, sur Hugues de La Marche et les autres mécontents qui avoient appelé le roi d’Angleterre.
Il y a un pont ruiné qui porte un préjudice considérable à la navigation de la Charente ; il seroit à propos de le détruire entièrement.

BROUAGE. — C’est une petite ville moderne bâtie dans un lieu marécageux ; la mer monte jusque sous les murailles et une lieue plus haut. Elle fut fortifiée par Hardouin de Villiers, après la bataille de Montcontour, pour empêcher qu’elle ne fût reprise par les Huguenots qui s’en étoient saisis auparavant. Le cardinal de Richelieu la fit fortifier de nouveau après la prise de La Rochelle et en fit faire [153] une assez bonne place dont le roi lui donna le gouvernement, qui a depuis été rempli par le cardinal Mazarin.
Elle est très-recommandable par la bonté et l’abondance de son sel, que les étrangers préfèrent à celui de tous les autres endroits où il s’en fait. M. le marquis de Vins [154] en est à présent le gouverneur. Il y a ordinairement une garnison de cinq à six cents hommes, dont on fait des détachements pour garder les forts [155] qui en dépendent.
Son havre a été très-bon, et il est à présent comblé par la vase que la mer y apporte. Sa Majesté expédia, en 1688, des lettres patentes pour son rétablissement, ce qui n’a pas encore été exécuté. C’est dans ce port que se font les armements des vaisseaux de la ferme générale des gabelles, et il y a un bureau qui est d’un gros revenu, tant à Sa Majesté qu’à plusieurs princes et seigneurs qui ont des droits sur le sel.
Le gouverneur est très-bien logé.
Les forts qui dépendent de ce gouvernement sont : Le Chapus, qui a un gouverneur particulier ; mais la garnison n’est composée que d’un détachement de Brouage ; les autres forts sont dans la principauté de Soubise.

TONNAY-CHARENTE.—C’est un gros bourg situé dans le gouvernement de Brouage, sur le bord de la rivière de Charente, à une lieue au-dessus de Rochefort, du même côté. Il y a un port où se retiroient les vaisseaux de Sa Majesté avant l’établissement de Rochefort ; il y reste encore de grands magasins, dont on se sert au besoin et lorsque ceux de Rochefort sont pleins.
Il y a très-longtemps que la seigneurie de Tonnay-Charente est dans la maison de Rochechouart. Elle appartient encore à M. le duc de Mortemart, qui en est le chef [156].
C’est là où est établi le principal bureau de la traite de Charente, qui a autrefois produit jusqu’à la somme de 800,000 livres par an ; on espère que la paix le remettra sur le même pied.
Il y a dans ce lieu une abbaye, un prieuré, un curé et un couvent de Capucins, dont il sera parlé dans le pouillé [157]. Cette terre est fort seigneuriale et vaut 10 à 12,000 livres de rente.

SOUBISE. — C’est un gros bourg fort ancien [158], situé sur la rivière de Charente, à deux lieues de la mer, sur une éminence. Cette terre a longtemps appartenu aux seigneurs de Parthenay ; elle n’avoit autrefois que le titre de baronnie. Elle a présentement celui de principauté et appartient à M. le prince de Soubise, de la maison de Rohan [159].
Il y a sept paroisses qui en dépendent et elle vaut 10 à 12,000 livres de rente ; elle est bornée d’un côté par la rivière de Charente, de l’autre par le havre de Brouage, d’un bout par la mer et de l’autre bout par la grande terre.
L’île Madame, qui est située à l’embouchure de la Charente, en dépend. Le fort Lupin [160] est situé dans cette principauté, et il a été bâti, en 1687 et 1688, pour défendre l’entrée de la Charente. Le plan sera joint à ce mémoire [161].
Il y avoit autrefois une église collégiale qui est ruinée, et tout le revenu qui en dépendoit est réuni au prieuré-cure.
Il y a beaucoup de marchands riches ; mais la plus grande partie fait profession de la R. P. R.
Les eaux de La Rouillasse, dont M. Venette, doyen des médecins de La Rochelle [162], a décrit les vertus et les propriétés dans un livre qu’il a fait exprès, sont situées dans cette principauté ; il y a, pendant l’été, un grand concours de gens qui en vont boire.
L’air et les eaux de Soubise sont en réputation d’être très-salutaires ; plusieurs de ceux qui tombent malades à Rochefort s’y font porter et s’en trouvent bien ; on y met aussi en nourrice les enfants nés à Rochefort.
Toute la principauté de Soubise est située dans le gouvernement de Brouage et dans l’abonnée de Marennes.

MARENNES. — Marennes est un gros bourg [163], situé entre la rivière de Seudre et le havre de Brouage ; son terroir est très-fertile et il y croît de très-bon vin. On y fait beaucoup de sel et de très-bon. Les huîtres vertes de Marennes sont en grande réputation.
Le fort du Chapus, dont le plan est joint à ce mémoire, est situé dans la paroisse de Marennes, qui est une des plus grandes, des plus riches et des plus peuplées de la province ; il y a douze gros villages qui en dépendent. C’est où se tient le siège de l’amirauté de Brouage et l’élection. M. le comte de Soissons [164] et Madame l’abbesse de Saintes en partagent la seigneurie et y ont des juges.
Il y a des Jésuites et des Récollets, dont les principales fonctions sont de travailler à la conversion des hérétiques.

ALVERT [165]. — C’est une péninsule, près de Marennes, qui produit beaucoup de pins et d’autres arbres toujours verts.

LA TREMBLADE. — C’est un village situé sur la rivière de Seudre, dépendant de la paroisse d’Alvert, qui est très-bien bâti et très-peuplé.
Avant l’établissement de Rochefort, C’étoit le principal port de Saintonge, où se faisoient les armements des vaisseaux du roi ; à présent, il n’y a plus que les marchands qui s’y retirent et qui y font un grand commerce ; c’est un lieu qui n’est peuplé que de matelots, qui sont presque tous de la R. P. R.
M. l’abbé de Cordemoy [166] a travaillé pendant sept ou huit ans avec beaucoup de zèle à la conversion des gens de ce pays-là, et il en a convaincu plusieurs des vérités de la religion catholique, apostolique et romaine.

SAUJON. — A été autrefois une ville forte ; ce n’est plus à présent qu’un petit bourg, accompagné d’un château bâti par le cardinal de Richelieu, à la tête de la rivière de Seudre. Il appartient à Madame la duchesse d’Aiguillon [167].
C’est là où ce premier ministre vouloit faire son principal établissement en Saintonge, et où il vouloit faire aboutir le canal de communication de la Gironde à la Seudre ; c’est dans cette vue qu’il avoit acquis la baronnie d’Alvert et les terres de Brouage et de Coses, auxquelles il auroit encore joint plusieurs autres du voisinage.
Il est dans le gouvernement de Brouage, quoiqu’il ne soit pas dans l’abonnée de Marennes.

ROYAN. — C’étoit anciennement une ville considérable, mais elle a été ruinée par le roi Louis XIII, de manière qu’il n’en reste plus que le faubourg qui est bâti dans un fort beau pays sur le bord de la mer ; le terroir est très-abondant. _ Le plan est joint à ce mémoire [168].
Cette terre appartient à M. le duc de Chatillon [169] et a le titre de marquisat. C’est un petit port de mer très-commode pour les barques qui entrent et qui sortent de la rivière de Bordeaux.
Il y a un couvent de Récollets et des sœurs de la Charité pour l’instruction des petites filles.
La plus grande partie des habitants font profession de la R. P. R., et ils dépendent du gouvernement de Brouage, quoique la paroisse ne soit pas située dans l’abonnée de Marennes.

TALMONT-SUR-GIRONDE.—Cette petite ville est ainsi nommée parce qu’elle est située sur une hauteur qui forme le talon ou la frontière de Saintonge. Elle a titre de principauté et appartient à la maison de La Trimouille ; c’est le lieu le plus éloigné de l’abonnée de Marennes ; mais il n’est point du gouvernement de Brouage [170].

LA TOUR DE CORDOUAN [171]. — Cette tour est magnifique ; elle est bâtie à l’embouchure de la Gironde, dans la paroisse de Royan, sur une pointe de rocher qui est le reste d’une île que la mer a abîmée. Louis de Foix [172] la commença par l’ordre du roi Henri III, et elle, n’a été achevée que sous le roi Henri IV. Elle a, depuis sa fondation jusqu’à l’obélisque, 450 pieds de hauteur ; elle est divisée par étages, tribunes et corridors. L’empâtement qui compose le premier corps est un môle de plus de vingt pieds de haut et de soixante de diamètre, différent de son talus par une diminution d’un tiers de sa pente. Ce corps est massif ; il n’y a qu’une petite cave au milieu, et à ses côtés deux citernes. L’ordre de l’architecture approche du Toscan. Il est fermé d’un parapet qui en fait une terrasse ronde avec quatre guérites à cul-de-lampe ; sur cette terrasse s’élève la tour, dont le premier étage est de près de vingt pieds de hauteur et de trente-neuf à quarante de diamètre. Il y a tout autour un rang de pilastres doriques, et son portail a des colonnes de même façon portant une architrave avec des corniches et des frises enrichies de guirlandes et de festons. Les frontispices sont de même ordre, et les tympans sont ornés de trophées et de feuillages et autres ouvrages de basse-taille [173] très-proprement travaillés ; aux deux côtés du portail sont deux bustes de marbre blanc des rois Henri III et Henri IV. Cet étage finit par un corridor hors-d’oeuvre de quatre pieds de large tout autour et d’un ordre dorique.
Le second étage est à la corinthienne. Il semble par le dehors être divisé à l’endroit où est la seconde et principale galerie qui est à balustres. Il va néanmoins jusqu’au haut de la première voûte, tout cela faisant une tribune de cinquante pieds de hauteur et trente-quatre de diamètre. L’escalier est en épargne dans l’épaisseur des murs, qui se rend par dedans à une niche, et se rapporte à une autre qui lui est opposée ; aux deux côtés il y a deux cabinets voûtés prenant leur jour par dehors avec une belle proportion et un entier rapport de toutes les autres vues du bâtiment. Le bas de cet étage est carré jusqu’au commencement de la voûte qui le couvre ; là s’élève un grand dôme soutenu de huit lucarnes si ingénieusement posées qu’elles servent d’arcs-boutants à la voûte qui, au haut, a encore une galerie comme les autres étages. Il y a ici une tribune d’ouvrage mêlé par le dehors, le dedans est corinthien. La voûte sphérique est à cul de four. Le bas est pavé d’un marbre à parquetage mêlé, par compartiments, d’une pierre de taille très-dure et très-belle. Cet endroit a son corridor comme les autres, dont le parapet taillé à joui représente les chiffres de nos deux rois. Au-dessus de tout cela est le fanal où, pendant la nuit, on fait les feux pour empêcher les vaisseaux de se perdre sur les bancs dont cette tour est environnée. Il est d’ouvrage corinthien avec un dôme et un obélisque d’une pierre longue de dix-sept pieds et creusée tout au long pour servir de conduit à la fumée. Au haut il est couronné d’un vase à l’antique avec quelques inscriptions qui commencent à s’effacer. Tout ce bâtiment est artistement travaillé et est fait d’une très-belle pierre.
Le Roi y fit faire de grandes réparations en 1665, et il y a un fonds réglé pour son entretien.
Il y a un gouverneur.de cette tour, donnes appointements sont assignés sur un droit qui se lève à Blaye, sur tous les vaisseaux qui entrent dans la rivière.

L’ILE D’OLERON. — Cette île fait aussi partie de l’abonnée de Marennes et de la Saintonge ; elle a cinq lieues de longueur, douze de circuit et 10 à 12,000 habitants [174]. Elle est très-belle et fertile ; tout ce qui est nécessaire à la vie y croît en abondance ; le blé, le vin et le sel y sont très-bons. Il y a aussi quantité de lapins, de faisans et de perdrix. Les habitants ont toujours été très-expérimentés dans la navigation, et les premières ordonnances de la marine portent le nom de celte île [175]. Elle est défendue par un château bien fortifié dans lequel il y a une garnison de 5 à 600 hommes.
Elle a un gouverneur particulier qui est M. de La Vogadre.
La tour de Chassiron est un fanal, qui est situé à une des pointes les plus avancées de cette île, pour faire connaître aux vaisseaux l’entrée du pertuis d’Antioche.
Il y a, dans cette île, six paroisses, un couvent de Récollets, et plusieurs bénéfices qui sont simples, dont il sera parlé dans le pouillé.
On a commencé l’enceinte du bourg du Château, dont on fera dans la suite une très-belle ville.
Il y a dans cette ville deux hôpitaux qui sont très-bien entretenus, dont l’un pour les soldats de la garnison, et l’autre pour les ouvriers et matelots ; ce sont les sœurs de la Charité qui gouvernent le dernier et qui instruisent en même temps les jeunes filles de la ville et des villages circonvoisins.
Il y a encore dans cette île un grand nombre de gens de la R. P. R.
Il n’y a point de lieux dans la Saintonge où les terres soient mieux cultivées et d’un meilleur rapport que dans cette île, où tout le monde trouve à gagner sa vie, soit à la culture des terres ou à la pêche, principalement du coquillage, qui fournit abondamment de quoi vivre aux plus pauvres. Il est très-rare d’y trouver des mendiants, s’ils ne sont aveugles ou tellement estropiés qu’ils ne puissent rien faire.

BARBEZIEUX [176]. — Cette ville est située à neuf lieues de Saintes et à cinq de Pons ; c’est une terre considérable, qui a le titre de marquisat et dont vingt-cinq paroisses relèvent ; elle vaut 14 à 45,000 livres de rente.
La ville a été autrefois entourée de murailles. La principale paroisse a été ruinée, et il y a un couvent de Cordeliers au dehors. Son terroir est très-fertile, quoi qu’il n’y ait pas de rivières.
Elle a fort longtemps appartenu à la maison de La.Rochefoucault. M. l’abbé de Louvois [177] en est à présent seigneur. _ Le savant Élie Vinet est né à Barbezieux [178].

MORTAGNE. — C’est un bourg situé sur la Gironde, qui a le titre de principauté ; il appartient à M. le comte de Marsan [179].

COUTRAS [180]. — Est célèbre par la victoire que Henri IV, étant encore roi de Navarre, remporta sur le duc de Joyeuse en 1587.

MATHA. — C’est une ancienne châtellenie qui relève du château de Saint-Jean d’Angély. Le roi Louis XIII l’a érigée en comté.

CHALAIS [181]. — C’est une terre d’une grande étendue sur les frontières du Périgord,’]dont le seigneur se qualifie prince de Chalais, étant descendu des anciens comtes de Périgord ; il est de la maison de Tallerand.

COGNAC [182]. — Quoique cette ville soit du pays d’Angoumois, elle doit avoir ici sa place, tant parce qu’elle est la capitale d’une des cinq élections, qui composent la généralité de La Rochelle, que parce qu’elle étoit autrefois comprise dans la Saintonge, et qu’elle est encore du diocèse de Saintes. Sa situation est charmante.
Cette ville a un château situé sur la Charente et qui a été le berceau du roi François Ier. Il est accompagné d’un grand parc et d’un étang d’une longueur extraordinaire.
On ne peut rien voir de plus charmant que le paysage dont cette ville est environnée.
Le terroir y est très-bon, et y produit des vins qui sont excellents et des fruits qui sont merveilleux et en abondance.
Il y a dans cette ville un siège royal. Il y a aussi un corps de ville qui est composé d’un maire et de plusieurs échevins.
L’élection y a été établie par le roi Louis XIII [183]. II y a aussi une maîtrise particulière des eaux et forêts.
Les Cordeliers et les Récollets y ont des couvents. Les Bénédictins y ont une belle maison et jouissent du prieuré qui leur donne droit de nommer à la cure.


ÉTAT DES MARAIS SALANTS, GATS, DESSÉCHÉS ET A DESSÉCHER.

MARAIS SALANTS.

Élection de La Rochelle. 200 livres.
Ile de Ré 4,910
Brouage 17,000
Seudre 6,300
Oleron 4,256
Total 32,666 livres
Dont il faut distraire le tiers qui est abandonné ; partant, reste 21,878 livres.

Chaque livre de marais, le fort portant le foible, peut produire par an 6 livres de rente.
Total du revenu de tous les marais salants de la généralité de La Rochelle :, 131,268 livres.

MARAIS GATS. — Par l’estimation qu’on a faite en gros des marais salants de la généralité de La Rochelle, on a jugé qu’il pouvoit y avoir le tiers abandonné, qui ne produit que du foin et du grain qu’on sème sur les bosses.
On estime que chaque livre de marais gâts peut produire, par an, 30 sols. Il y en doit avoir environ 10,888 livres, ce qui rend, par an, 16,332 livres.

MARAIS DESSÉCHÉS. — ÉLECTION DE LA ROCHELLE journaux ou arpents
Benon, Choupeau [184],Taugon-la-Ronde 8,000
Cosse [185], Saint-Léonard [186], Saint-Michel [187], Ber-
nay [188]
6,000
La Brie [189] 1,900
Voutron, Rochefort et environs 2,000
Total 17,900
ÉLECTION DE SAINT-JEAN-D’ANGÉLY journaux ou arpents
La Petite-Flandre [190] 2,593
Muron 1,746
Genouillé, Moragne, Tonnay-Boutonne et Tonnay-Charente 2,438
Marais détachés, environ 500
Total 7,277

- ELECTION DE SAINTES. — On n’a encore pu savoir au vrai la quantité qu’il y en a. On ne croit pas qu’il puisse en avoir plus de. 2,000
- ELECTIONS DE COGNAC’ET DE MARENNES. — Il n’y en a point.
Total 27,177 qui peuvent produire de revenu chacun 3 livres, ce qui monte à 81,531 livres.

MARAIS A DESSECHER. — Il y en a dans toute la généralité de La Rochelle environ 10,000 arpents,dont le desséchement seroit fait, s’il avoit été jugé possible. Tout le revenu de ces marais consiste en de très méchants pâturages, et on les estime au plus 5 sols l’arpent, ce qui se monte à 2,500 livres.

TOTAL DES REVENUS DE TOUS LES MARAIS QUI SONT SITUÉS DANS LA GÉNÉRALITÉ DE LA ROCHELLE.

Marais salants 131,268 livres
Marais gâts 16,332
Marais desséchés 81,531
Marais à dessécher 2,500
Total 231,631 livres.

LISTE DES VAISSEAUX ARMEZ AU PORT DE ROCHEFORT DEPUIS LE 1er JUIN 169. JUSQUES ET COMPRIS LE 31 MAY 1693, ET DE CEUX A QUI ON A FOURNY DES VIVRES DES AUTRES DÉPARTEMENTS.
(Archives de la Charente-Inférieure, C. 164/8 — Communication de M. L. de Richemond.)

VAISSEAUX ARMEZ A ROCHEFORT.

- BASTIMANTS DE CHARGE. — La Tortue, L’Espérance, La Loire, La Grenade, La Fontarabie, La Rocheloise, La Fidelle, L’Aymable, de Bordeaux, La Dissimulée, L’Endormy [191], La Bonnaventure, Les Trois Marchands, La Marianne, L’Inconnu, Le Renfort, L’Europe, Le Globe, La Féconde, La Caterine, Le Saint-François-de-Paule, L’Olivier, Le Vautour, La Françoise, La Tranquille, L’Espérance, prise angloise, La Suzanne françoise, Le Saint-Antoine, Le Don de Dieu, L’Amitié, La Colombe, Le Pierre de Chaillevette, L’Indiscret, L’Ange Blanc, La Bretonne, L’Impertinant, La Fleur de Lys, La Ville de Cadix, Le Dur, Le Chameau, La Farouche, L’Émeraude, Le Fidel, Le Saint-Marc, Le Saint-Christophe, La Perle : Total, 45.

- FREGATES ET COURVETTES. — L’Ambuscade, L’Opiniastre, La Pressante, La Levrette, La Bonne, La Volante. Total, 6.

- GROS VAISSEAUX. — Le Victorieux, L’Ambitieux, Le Magnifique, L’Intrépide, Le Saint-Esprit, L’Illustre, L’Aymable, Le Fort, Le Courtisant, Le Laurier, La Sirenne, Le Vermandois, Le Courageux, Le Prétieux, La Bizarre, Le Téméraire, Le Maure, Le Modéré, Le Mignon, Le Saint-Jean d’Espagne, L’Envieux, Le Neptune, Le François, Le Gerzé, Le Solide, Le Cheval marin, L’Émerillon, Le Triton, Le Favory, L’Emporté, Le Faucon, Le Polly. Total, 32.

- BRULOTS. — L’Hazardeux. Le Fanfaron, La Normande, Le Pétillant, Le Violant, Le Caché, Le Colosse, Le Chasseur, Le Séditieux. Total, 9.

- VIVRES FOURNIS A CEUX DE BREST. — La Trompeuse, La Meschante, La Choquante, La Badine, La Mutine, Le Dogue, La Gloutonne, L’Orage, L’Elisabeth, Le Yac, L’Héroine, La Gaillarde, La Tempeste [192].

- VIVRES FOURNIS A CEUX DU PORT-LOUIS. — Le Corossol, Le Lyon, L’Européen.

- VIVRES FOURNIS A CEUX DE BAYONNE. — La Subtille, La Sapience, Le Saint-Jacques.

TOTAL DES BASTIMENTS ARMEZ A ROCHEFORT ET DE CEUX A QUI ON A FOURNY DES VIVRES.

Armez a Rochefort Bastiments de charge 46
Frégates et courvettes 6 93
Gros vaisseaux 32
Brûlots 9
A qui on a fourny des vivres De ceux de Brest 11 17
Du Port-Louis 3
De Bayonne 3

Je certiffie le présant estât véritable [193]

A R[ochefort]. MILLIER.

[…..] [194]


[1L’élection de La Rochelle de la généralité de Poitiers ; les élections de Saintes, Cognac et Saint-Jean-d’Angély de la généralité de Limoges et celle de Marennes de la généralité de Bordeaux.

[2Ms. A, 1, 2 : incontestable.

[3François VII de La Rochefoucauld, né le 14 juin 1634 ; mort le 11 janvier 1714.

[4Ms. A, 1, 2 : s’y est opposé.

[5« Les issues de Verteuil connues sous le nom de parc de Vaugay, ont des beautés naturelles qui surpassent peut-être tout ce qu’on peut voir en France. Le parc, d’une étendue des plus spacieuses, s’est trouvé contenir un terroir très-propre à élever des arbres, et les plants de charmilles et d’autres espèces y ont si bien réussi qu’il n’y en a point ailleurs d’une semblable hauteur, de si belle tige et de si bien fournis. On y entretient aussi une orangerie superbe. » Mémoire sur l’Angoumois t par J. Gervais, lieutenant-criminel au présidial d’Angoulême, 1725 ; édité par M. G. Babinet de Rencogne, Paris, 1864, in-8°, p. 79. — Voyez aussi note I, p. 369,

[6Ms. 1 : du nord.

[7Ms. A, 1,2 : mérite bien.

[8Cette description n’existe nulle part dans notre mémoire.

[9Ms. A, 4, 2 : à Verdon.

[10Ms. A, 1, 2 : rembourseroit de

[11Ms. A, 4, 2, omettent : mais.

[12Ms. 3 : employés aux fortifications des places.

[13Ms. A, 1, 2 : par les voitures. Ms. 4 : pour les voilures. Ms. 3 : par la voiture. Nous avons suivi le texte qu’on lit plus haut,

[14Ms. A, 4, 2 : deux.

[15Voyez Arcère, Histoire de La Rochelle, t. I, p. 164

[16Les huîtres draguées sur les côtes de l’île d’Aix contiennent parfois des perles. Des échantillons existent au Musée départemental d’histoire naturelle de La Rochelle, appelé Muséum Fleuriau. Voir Faune vivante de la Charente-Inférieure, par M. Ed. Beltremieux. (Note de M. de Richemond.)

[17Pierres d’Alençon. Quartz enfumés, aussi connus sous le nom de diamants d’Alençon. Il s’en faisait autrefois, à Alençon, un commerce considérable, évalué de 8 à 10,000 livres par an. Dès le commencement du siècle les mines d’Alençon se trouvaient presque épuisées. Voir Dict. universel du commerce, par Jacques Savary des Bruslons, 1723, t. I, col. 1,697 ; — Dict. universel de la géogr. commerçante, par Peuchet, an VII, t. I, p. 108 ; — Dict. du commerce et des marchandises, par MM. Audrand, Biaise, etc. ; Paris, Guillaumin, 1857, t I, p. 55.

[18Ms. A, 1 ,2 : Ce que l’on vient de dire, ce ne.

[19Mss. A, 1, 2 : n’y.

[20Ms. A : gâtés.

[21Ms. A, omet le passage depuis une figure.

[22Bernard Palissy, Du sel commun dans les Discours admirables, 1582, p. 179.— Beaupied Duménils, Mémoire sur les marais salans des provinces d’Aunis et de Saintonge ; in-12, 1765. — Le Terme, Notice sur les marais de l’arrondissement de Marennes ; in-8°, 1826.

[23Ms. A, 1, 2, 3 : Cadix.

[24Ce paragraphe n’est pas dans Ms. 1 et 2.

[25Ms. A, rocat. Rocou, matière colorante employée pour teindre en jaune ou en jaune orangé, la soie et quelques produits. LITTRE, Dict. de la langue franc.

[26Caret, espèce de tortue à écaille précieuse, ou même seulement l’écaillé levée de dessus la tortue. SAVARY DES BRUSLONS, loc. cit.

[27Ms. 3 : omet seulement.

[28Le Muséum d’histoire naturelle, fondé à La Rochelle par Clément de La Faille, doit son origine aux échantillons apportés par les navigateurs. (Note de M. de Richemond.)

[29Ainsi appelé, d’après les uns, de la province de Caracas (République de Venezuela), d’après les autres, de la province de Nicaragua (République de l’Amérique centrale). SAVARY, Dict., déjà cité.

[30Ms. A, 4, 2 : Molue.

[31Stockfisch. Poisson salé et séché, et particulièrement une espèce de morue séchée à l’air. LITTRE, Dict. de la langue française. — On fait grand usage, eu Aunis et en Saintonge, de morue sèche, qu’on appelle molue parée.

[32Ms. A, 1, 2 ajoute : pour les fourreures.

[33Ms. A, 1, 2 ne nomment pas ces trois produits. Morfil ou marfil, nom donné à l’ivoire qui n’a pas encore été travaillé. LITTRE, Dict. de la langue franc.

[34Ms. A : de la muscade. Moscouade, sucre brut coloré par de la mélasse et autres substances étrangères. LITTRE, Dict.

[35Ms. A, 1, 2 omettent : aux mois de juin et de juillet.

[36Ms. A. 4, 2, 4 : elles fournissent. Ms. 3 : ils fournissent.

[37Le mot grives n’est pas dans le ms. 2.

[38Ms. 3 : brun.

[39Ms. 2 : sucrée.

[40Nom que l’on donne à une espèce d’eau-de-vie qui se fait avec la graine ou semence de fenouil. SAVARY, ouvr. cité.

[41Sel de tartrate de soude et de potasse, dit sel de Seignette de Jean Seignette, mort à La Rochelle en 1702, qui l’a obtenu le premier. RAINGUET, Biographie Saintongeaise, p.-552.

[42Ms. 3 : presque toujours.

[43Dans les Annales de l’Académie de La Rochelle, 1875 ; (Choix de pièces lues aux séances, in-8°, 453 pages), M. de Richemond vient de publier l’état des officiers de marine du département de Rochefort en 1686.

[44Ms. A, 4, 2 : il n’y en a point.

[45Ms. A, 4, 2 : pas.

[46Ms. A, 4, 2, 3 : auroit.

[47Parcoul, canton de Saint-Aulaye, arrondissement de Ribérac (Dordogne). Les Ms. écrivent à tort Saint-Parcoux.

[48César-Auguste Goyon de Matignon, comte de Gacé, depuis maréchal de France, nommé le 8 janvier 1688 sur la démission de M. de Gramont. ARCERE, Hist. de La Rochelle, II, 573.

[49Hector de Guiry, seigneur de Ronssières (ou Roncières), ancien enseigne de la première compagnie des gardes du corps, nommé gouverneur en mars 4690. Il y a une faute d’impression dans Arcère, II, 573, où on lit Roussier.

[50Ms. A, 4, 2, 3 : de Tours.

[51Nicolas Binet, seigneur de Marcognet, mort à La Rochelle, le 1er janvier 1717, âgé de 82 ans. La pierre tombale, en marbre noir, ornée ’du buste du défunt et de ses armoiries, existe encore dans l’église des Carmes, convertie en entrepôt réel des douanes à La Rochelle. L’épitaphe rappelle qu’il avait été chevalier de Saint-Louis, commandant pour le roi à Dourlans et à la Fère, gouverneur de Réserver et gouverneur de la ville, tours et dépendances de La Rochelle pendant 27 ans. Voy. La Rochelle et ses environs, page 133.

[52Ms. 1,3 : d’Auberède. « Bernard Dolton, comte d’Aubarède, chevalier de Saint-Louis, lieutenant-général des armées du Roy,-gouverneur de Salins et ci-devant de l’isle de Ré, meurt à Paris le 15 mars 1710, âgé de 90 ans. » Gazette de France, 22 mars 1710.

[53Jean de Vins d’Agoult de Montauban, marquis de Vins, lieutenant général des armées du Roi, capitaine-lieutenant de la seconde compagnie des mousquetaires, chevalier de Saint-Louis, nommé gouverneur en 1697, est mort à Paris en 1732, âgé de 90 ans.
En 1667, un jugement de noblesse est rendu en faveur de la famille de Vins, à la requête de François de Vins d’Agout de Vesc de Montlaur, de Montauban, chevalier, marquis de Vins, baron de Forcalqueiret, Roussillon, Saint-Savournin, baron de Castelnau, seigneur de Saint-Pol, Le Val Viossant, Ongles et autres lieux, capitaine d’une compagnie de chevaux-légers au régiment royal. [Archives des Bouches-du-Rhône, B 4 357, f° 2282.)— Le 8 mars 1723 est également rendu un hommage pour le marquisat de Vins (Var, arr. et canton de Brignoles), la baronnie de Forcalqueir et... etc., par Jean de Vins d’Agout de Montauban, chevalier, lieutenant général des armées du Roi, gouverneur pour Sa Majesté des villes et pays de Brouage [Archives des Bouches-du-Rhône B 803, f° 324).
La terre de Vins avait, paraît-il, été érigée en marquisat par lettres patentes de l’année 1641, en faveur de François de Vins, et en considération du dévouement de Hubert de Vins qui s’était jeté au-devant de Henri III et avait reçu à sa place un coup de mousquet (Arch. des Bouches-du-Bhône, B 1357, f° 2282). — Ces renseignements sont dus à l’obligeance de M. F. Reynaud, archiviste-paléographe, archiviste-adjoint des Bouches-du-Rhône.

[54C’est le château du Chapus, commune de Marennes

[55Ms. A : de La Vogaddre. Ms. 2 : de La Vogade. Ms. 3 : de La Vograde. L’État de la France pour 1699 dit : le comte de La Faugadre.

[56Jean-Charles de Crussol, duc d’Uzès, pourvu do ce gouvernement en 4693, après la mort de Louis, son frère aîné. ANSELME, III, 773.

[57Gaspard de Ligondès, seigneur de Chàteaubodeau, colonel d’un régiment de cavalerie et brigadier des armées du roi, chevalier de Saint-Louis, fils d’Antoine de Ligondès et de Françoise de la Mer de Matha ; il avail épousé Antoinette de Saint-Julien ; il est mort en 1709. LA CHENAYE-DESBOIS, IX, 42, et BOUILLET, Nobiliaire d’Auvergne, III, 413.

[58Jacques-Henri de Pons, marquis de La Caze, fils d’Isaac-Renaud de Pons, Ier du nom. COURCELLES, t. IV, Pons.

[59Ms. A, 1, 2 : dans.

[60Ms. 3 : a envoyé à.

[61Ms. A, 4 : d’Étrées. Ms. 3 : d’Étrée.

[62Gui-Aldonce de Durfort, maréchal de Lorges, vint à La Rochelle en 1689. — Jean d’Estrées arriva à La Rochelle le 28 juin 1692 ; il y commandait encore le 3 mai 4695. — Anne-Hilarion de Costentin, comte de Tourville, arriva en mai ou juin 1696. ARCERE, Hist. de La Rochelle, II, 388, 553 et 573. — JOURDAN, Éphémérides hist. de La Rochelle, II, 444. — DELAYANT, Hist. des Rochelais, II, 439.

[63François d’Escoubleau, marquis de Sourdis, seigneur de Gaujac et d’Estillac, chevalier des ordres du roi. — Ms. A, l, 2 : pour sa.

[64Ms. 2 : ajoute : La généralité de La Rochelle a été augmentée depuis.

[65Ce paragraphe ne se trouve pas dans le Ms. 1. Le mot capitale n’est pas dans les Ms. 3 et 4.

[66Dans le Ms. 4, il y a une lacune jusqu’à ces mots : la juridiction de Cognac.

[67Louis, duc de Saint-Simon, pair de France, vicomte de Clastres, baron de Benais, seigneur du fief Saint-Louis en la ville de La Rochelle, etc., chevalier des ordres du roi, gouverneur de Blaye, etc., né le 16 août 1675, mort en 1755. C’est l’auteur des Mémoires. Son père, Claude de Saint-Simon, eut aussi le fief Saint-Louis.

[68Dans le Ms. 2, il y a une lacune qui va jusqu’à ces mots : le juge de l’évêché, celui du chapitre.

[69Ms. A : environ mil âmes.

[70Ms. 1 : douanes.

[712.Ms. A, 1,.2 : ce qui.

[723. Ms. A, 1, 2 : découvrira.

[73Ms. 2 : Des plus infectées de l’hérésie, que les églises ont été ruinées et que les peuples ont sucé avec le lait la doctrine de Calvin ; on a tout mis en usage, des missions, des vicaires... La suite comme plus loin.

[74Ms. A, 1,2 : sur la fin du xvie siècle et au commencement dernier passé et dont les.

[75Voir La Rochelle protestante, par M. P.-S. Callot, 4863, 1 vol. in-8° ; — Origine et progrès de la réformation à La Rochelle, par M. L. de Richemond, 2e édition, 4872, in-8°, etc

[76Voir l’Histoire des protestants réfugiés après la révocation de l’édit de Nantes, par M. Charles Weiss, 2 vol. in-12 ; De l’état civil des réformés de France, par M. Anquez, 1 vol. in-12.

[77Ms. A, 4, 2, 3 : successions.

[78Ms. A, 1, 2 : les ecclésiastiques.

[79Ms. 2 : omet scandaleux.

[80Ms. 4 ne met pas cette dernière phrase.

[81Ms. A, 1, 2, 4 : mais elle.

[82Ms. A, 1, 2 : les.

[83Ms. A, 1, 2 : les.

[84Ms. 1 : les villes et les bourgs.

[85Ms. A, 4 : éclat.

[86A. Maichin, Histoire de Saintonge, Poitou, Aunis et Angoumois ; Saint-Jean-d’Angély, 1674, in-folio. — Massiou, Histoire de la Saintonge et de l’Aunis ; 1836-1840, 6 vol. in-8°. — Délayant, Histoire du département de la Charente-Inférieure ; in-12,1872.

[87Sevret, canton de Lezay, arrondissement de Melle (Deux-Sèvres).

[88Arcère, Hist. de La Rochelle et du pays d’Aunis ; 1756, 2 vol. in-4°.— Delayant, Hist. des Rochelais ; 1870, 2 vol. in-8°. — Jourdan, Éphémérides hist. de La Rochelle ; 1861-1874, 2 vol. in-8°.

[89Ms. 1,2 : dans le seizième siècle et dans le commencement de celui suivant dernier passés

[90Ms. A, 1, 2 : et même on.

[91Voir notice sur Métezeau dans l’Hist. de La Rochelle, par le P. Arcère, t. II, p. 707.

[92Gallia christiana, t. II, Instrumenta, col. 384.

[93Jacques Raoul de La Guibourgère, 1648-1661. — Henri-Marie de Montmorency de Laval Bois-Dauphin, 1661-1693. Massiou (Hist. de la Saintonge, t. V, p. 514) a commis un singulier lapsus en écrivant : « Il n’y a jamais eu à La Rochelle d’évêque de ce nom (Montmorency). C’était Henri de Laval de Bois-Dauphin. » — Charles-Madeleine Frézeau de La Frézelière, 1693-1702.

[94Histoire de Rochefort, par le P. Théodore de Blois, 1733, in-4°.— Histoire de la ville et du fort de Rochefort, par Viaud et Fleury, 1845, 2 vol. in-8°

[95Ms. A : Plomp. Ms. 2 : Plomd. Le Plomb, commune de Lhoumeau, arrondissement de La Rochelle, vis-à-vis les côtes de l’île de Ré. _ C’est un très-ancien port souvent mentionné dans les chartes du XIII° siècle de l’hôpital d’Aufrédi, à La Rochelle.

[96Ms. A, 1, 2 -.pour.

[97Rouet, poulie de chaloupe. C’est une poulie de fonte ou de fer, qu’on met à l’avant ou à l’arrière de la grande chaloupe, pour lever l’ancre. Dict. de la marine, par M. Sauverien ; Paris, 4758, t. II, p. 287.

[98Ce paragraphe manque dans Ms. A, 4

[99Ms. A, 1, 2, 4 : bâtir ou élever des

[100Louis Le Roux, seigneur d’Infreville, chevalier de Malte, chef d’escadre depuis 1692.

[101Elle n’est pas dans nos Ms. V. à l’appendice une liste provenant des papiers de l’administration de Bégon, et conservée aux Archives de la Charente-Inférieure, C 164/8.

[102Ms. 3 et 4 omettent encore.

[103En date du 24 octobre 1689. Histoire de Rochefort, p. 79.

[104Redan de l’Aiguille, sur la pointe de l’Aiguille, commune de Fouras.

[105Ms. 1,3 : aux propriétaires.

[106Ms. A, 1 : A Vergerou. Le Vergeroux, canton et arrondissement de Rochefort.

[107Canton de Courçon, arrondissement de La Rochelle.

[108Charles-Belgique-Hollande, duc de La Trémouille, duc de Thouars, pair de France, mort à Paris le 1er juin 1709.

[109Charles-François de la Rochefoucauld, marquis de Surgères, né en 1663, décédé en 1714, fils de Charles-François et d’Anne-Françoise de la Rochefoucauld d’Estissac. Son frère, François de la Rochefoucauld de Fonsèque, né en 1664, capitaine de vaisseau en 1708, acquit de lui la terre de Surgères. COURCELLES, Hist. des Pairs, t. VIII, La Rochefoucauld, p. 109.

[110Canton de Courçon, arrondissement de La Rochelle. — Ms. 2 : Noaillé.

[111Commune de Saint-Georges-du-Bois, canton de Surgères.

[112Ms. A, 1, 2 : terre.

[113Commune d’Angoulins, canton et arrondissement de La Rochelle.

[114Ms. 2 : appartenait.

[115Ms. 3 : depuis peu à.

[116Voir les observations préliminaires, Le ms. 2 porte : « Et depuis peu par grâce singulière l’a cédée à ceux qui en portent le nom, ayant pris en échange la terre de Dompierre qui leur appartenoit. »

[117Mauzé, chef-lieu de canton, arrondissement de Niort (Deux-Sèvres). Voyez une Notice sur Mauzé ; par M. Faye, dans les Mém. de la Société des Antiquaires de l’Ouest, XXII, 1854, p. 67-224,

[118Philippe de Valois, marquis de Villette-Mursay, lieutenant général des armées navales, commandeur de l’ordre de Saint-Louis, lieutenant général pour le roi eu Bas-Poitou, mort le 25 décembre 1707, fils de Benjamin de Valois, seigneur de Villette et de Louise d’Aubigné’, fille d’Agrippa d’Aubigné.

[119Peuchet, dans son Dict. universel de la géographie commerçante (an VIII, déjà cité), dit également en parlant de Marans : « C’est de là qu’on tire le fin minot de Bagnaux, qu’on croit être la meilleure farine du monde, et que l’on transporte jusque dans les Indes, » phrase évidemment reproduite du mémoire de Bégon. L’expression de « minot de Bagnaux » subsiste encore pour désigner la farine d’une qualité supérieure, mais le sens originaire s’en est perdu. En somme, ce sont les fins minots du Poitou qui sont ainsi désignés. Peut-être pourrait-on voir là une application du nom des farines du pays de Banniaux, localité de la commune d’Exoudun, près Melle (Deux-Sèvres), à toutes celles de qualité supérieure provenant du Haut-Poitou, par la navigation delà Sèvre ?

[120Kemmerer, Histoire de l’île de Ré ; 1868, 2 vol. in-8°,

[121Commune de La Flotte.

[122Il faut lire évidemment la Garonne.

[123Chéronnac, Haute-Vienne, commune du canton de Rochechouart.

[124Ms. A, 1, 2 : de la Sèvre.

[125Chizé, arrondissement de Melle (Deux-Sèvres).

[126Carillon, commune de Saint-Clément, canton de Tonnay-Charente.

[127Historiens de France, t. VII, p. 55, 223, 224, 227, 259, 274 ; t. VIII, p. 223.

[128Agnès de Bourgogne, veuve de Guillaume le Grand, duc d’Aquitaine et comte de Poitiers, se remaria, en 1030 ou 1031, à Geoffroy Martel, comte d’Anjou.

[129Tamizey de Larroque, Observations sur l’histoire à"Eléonore de Guienne, 1864, in-8°. — Divorcée en mars 1152, elle se remaria le 18 mai de la même année à Henri Plantagenet, comte d’Anjou, qui devint roi d’Angleterre en 1154.

[130Ms. 2, 3 ; reconquis

[131Lacurie, Monographie de la ville de Saintes ; 1863, in-8°. — La Sauvagère, Rec. d’Antiq. dans les Gaules ; 1770, in-4°, p. xiii-xxiv et 1-128. — Bourignon, Recherches topog., histor., militaires et critiques sur les antiquités gauloises et romaines de la province de Saintonge ; Saintes, an IX, in-4°. — Chaudruc de Crazannes, Antiquités de la ville de Saintes et du dép. de la Char. Infér. ; 1820, in -4°.

[132Ms. A, 4, 2 : cette.

[133Grasilier, Notice sur Saint-Pierre de Saintes ; 4870, in-42. — Louis Audiat, Saint-Pierre de Saintes ; 1874, in-8°.

[134Ms. A, 1, 2 : dans le seizième siècle.

[135Ms. A, 1, 2, 4 : aurait.

[136L’abbé Grasilier a publié le cartulaire de cette abbaye, Cartulaires saintongeais, Niort, 1871, 2 vol. in-4°, t. II.

[137Charlotte de Caumont-Lauzun, sœur d’Antonin Nompar de Caumont, duc de Lauzun.

[138Cette phrase n’est pas dans Ms. A.

[139Voyez Labbe et Cossart, Sacrosancta concilia (Paris, 1674, in-folio), t. V, p. 845 ; t. X, p. 343, 397, 475 et 604.

[140Historiens de France, t. VII, p. 223, 226, 258.

[141Guillonnet-Merville, Recherches topographiques et historiques sur la ville de Saint-Jean d’Angély ; 1830, in-8°.

[142Traité historique du chef de saint Jean-Baptiste, par Charles du Fresne, sieur du Cange ; Paris, Cramoisy, 1665, in-4°.

[143Ms. A, 4, 2 : seizième siècle.

[144François III, comte de La Rochefoucauld, prince de Marcillac, tué à Paris, le jour de la Saint-Barthélémy.

[145Antoine du Plessis, grand-oncle du cardinal de Richelieu.

[146Armand de Clermont, seigneur de Piles. —Voir Le siège de Poitiers, par Liberge, suivi de la Bataille de Montcontour et du Siège de Saint-Jean-d’Angély, nouvelle édit., Poitiers, 1846, in-8°.

[147« Comme Sébastien de Luxembourg, comte de Martigues, ordonnoit la batterie, et s’employoit à loger derrière les terriers et gabions nombre de harquebuziers pour endommager ceux qui se présenteroient aux murailles, le 19 de novembre, fut attaint d’une harquebuzade par la teste, dont le coup fut si violent, que peu d’heures après il trespassa, qui fut une grande perte à la France. Il estoit de noble et ancienne maison de Luxembourg de laquelle plusieurs empereurs sont sortis, et gouverneur de Bretaigne. » La vraye et entière histoire des troubles et guerres civiles avenues de nostre temps pour le faict de la religion, tant en France, Allemagne que Pays-Bas..., par I. Le Frère, de Laval, 1576, p. 422 b.

[148Voir Journal de Daniel Monceau, dans les Archives historiques de la Saintonge et de l’Aunis, t.1, p. 188.

[149Historiens de France, XXI, 525.

[150Charles de Lorraine, né en 1648, mort le 13 novembre 1708, comte de Marsan, prince de Mortagne, épousa en premières noces, en 1682, Marie-Françoise d’Albret, dame de Pons, morte en 1692 en l’instituant son légataire universel ; — Marie-Françoise d’Albret avait épousé, en premier mariage, le 2 mars 1682, Charles-Amagneu d’Albret, sire de Pons, son cousin germain. ANSELME, III, 502 ; VI, 221. — Ms. A, 1, 2 : par les héritiers de M. le comte de Marsan, qui fait.

[151Ms. A. 2, 3 : Coligny, ms. 1 : Coitigny, ms. 4 : Coitiny. — Prégent de Coétivy, maréchal et amiral de France. Il transmit Taillebourg à son frère Olivier, sénéchal de Guyenne, marié à Marie de Valois, fille de Charles VII et d’Agnès Sorel. Leur petite-fille Louise épousa, en 1506, Charles de la Trémouille.

[152Ms. A, 1, 2, 3 : Louise de Colligny ; ms. 4 : Louise de Coitiny.

[153Ms. 4 : et en fit une.

[154Voir plus haut

[155Ms. A, 1, 2,4 : ports.

[156Tonnay-Charente passa dans la maison de Rochechouart en 1251, par le mariage de Jeanne, fille de Geoffroy, seigneur de Tonnay, avec Aimery IX, vicomte de Rochechouart.—Louis de Rochechouart, duc de Mortemart, prince de Tonnay-Charente, né le 30 octobre 1681, fils d’autre Louis de Rochechouart et de Marie-Anne Colbert. ANSELME, IV, p. 651 et 682.

[157Ce pouillé ne se trouve pas dans nos Ms.

[158Canton de Saint-Aignan, arrondissement de Marennes.

[159François de Rohan, marié en secondes noces à Anne Chabot de Rohan, dame de Soubise, le 19 avril 1663. ANSELME, IV, 66.

[160Commune de Saint-Nazaire, arrondissement de Marennes.

[161Cette phrase n’est pas dans les Ms. A, 1,2.

[162Nicolas Venette, né à La Rochelle en 1633,mort le 18 août 1698. Son livre est intitulé : Observations sur les eaux minérales de La Rouillasse, en Saintonge, avec une dissertation sur l’eau commune ; La Rochelle, chez Pierre Savouret, 1682, in-12.

[163Ms. 4 : C’est un très-gros.

[164Louis-Thomas de Savoie, fils d’Eugène-Maurice de Savoie, et d’Olympe Mancini, né en 1657, mort en 1702.

[165On dit aujourd’hui Arvert.

[166Ms. 1 : de Cordenay.— Louis-Géraud de Cordemoy, né en 1651, mort en 1722. La mission et la chaire de Fénelon à La Tremblade, par MM. Audiat et Letelié, 1874, in-8°.

[167Marie-Thérèse de Richelieu, dite mademoiselle d’Agenais, née en 1636, morte religieuse en 1705, fille de François de Vignerot, marquis de Pont-Courlay, neveu du cardinal de Richelieu, devint, en 1675, duchesse d’Aiguillon après sa tante, Marie-Madeleine de Vignerot. ANSELME, t. IV, p. 498 et 393.

[168Cette phrase n’est pas dans les Ms. A, 1, 2.

[169Paul-Sigismond de Montmorency-Luxembourg, duc de Chatillon, souverain de Luxe, marquis de Royan, comte d’Olonne, marié le 6 mars 1696, à Marie-Anne de La Trémouille, marquise de Royan, fille unique et héritière de François, marquis de Royan et comte d’Olonne. ANSELME, m, 591.

[170L’auteur du mémoire confond ici Talmont-sur-Gironde avec Talmont-Vendée, qui, en effet, appartenait à la maison de La Trimouille avec le titre de principauté. Cette erreur n’est pas répétée dans la liste des paroisses.

[171La tour de Cordouan fait maintenant partie du département de la Gironde.

[172Louis de Foix, « valet de chambre et ingénieur1, ordinaire du roi », né à Paris, originaire du comté de Foix. Le traité pour la réédification de la tour de Cordouan est du 2 mars 1584. Voyez Louis de Foix et la tour de Cordouan, par M. Tamizey de Larroque, in-8°, 1864. II y a deux suppléments à cette brochure dans la Revue de Gascogne, années 1868 et 1875.

[173On dit maintenant bas-relief.

[174Ms. A, 1, 2 : elle est composée d’environ 1 ,200 habitants.

[175Rôles ou jugements d’Oleron. — Voyez Pardessus, Collect. des lois maritimes (6 vol. in-4°, 1828-1845), t. I, p. 283, et t. IV, p. 199. — The Black Book of the Admiralty with an appendice, edited by sir Trawers Twiss (London, 2 vol. in-8°, 1874-1873), t. I, p. 89 ; t. II, p. 436.

[176Louis Cavrois, Barbezieux, son histoire et ses seigneurs, avec la réimpression de l’Antiquité de Saintes et de Barbezieux, par Élie Vinet, 4 vol. in-8°, 1870. —Aujourd’hui chef-lieu d’arrondissement de la Charente.

[177Camille Le Tellier, fils de François Le Tellier, marquis de Louvois et d’Anne de Souvré, né en 1675, mort en 1748.

[178L. Cavrois, ouv. cité, p. 30 ; — Rainguet, Biographie saintongeaise, 1851,1 vol. in-8°, p. 614 ; — F. J…..t (Joannet), Éloge d’Élie Vinet, Périgueux, 1816, in-8°.

[179Ms. A, 4, 2 : aux héritiers de...

[180Chef-lieu de canton (Gironde).

[181Chef-lieu de canton (Charente).

[182Marvaud, Études histor. sur la ville de Cognac, 1870, 2 vol. in-8°. — Chef-lieu d’arrondissement de la Charente.

[183L’élection fut créée en août 1576 par Henri III.— Voyez les lettres patentes dans le Bulletin de la Soc. arch. et hist. de la Charente, 4° série, t. VII, 1870, p. 421.

[184Commune de Saint-Jean de Liversay.

[185Commune de Marans.

[186Commune de Marans.

[187Commune de Marans.

[188Commune de Marans.

[189Commune d’Andilly-les-Marais.

[190Commune de Muron.

[191Le nom de ce navire remplace celui de l’Agathe effacé,

[192Les noms de La Gaillarde et de La Tempeste ont été ajoutés à la liste primitive et sont d’une autre main ; ils ne figurent pas dans le total qui termine cette liste.

[193La fin de la ligne manque, le papier étant pourri.

[194La liste qui précède se trouvant aux Archives de la Charente-Inférieure au milieu de documents qui proviennent de l’administration de Bégon, il n’y aurait pas invraisemblance que. le nom qui manque à la place occupée par la signature, fût celui de Bégon. Nous avons également laissé en blanc l’année depuis laquelle les vaisseaux avaient été armés au port de Rochefort. Le document lui-même ne nous offre à cet égard aucun élément de critique ; et nous n’osons mettre 4692, le cours d’une année nous paraissant bien peu de chose pour armer un si grand nombre de navires.

Messages

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document

Rechercher dans le site

Un conseil : Pour obtenir le meilleur résultat, mettez le mot ou les mots entre guillemets [exemple : "mot"]. Cette méthode vaut également pour tous les moteurs de recherche sur internet.