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Généalogie de la famille de Montalembert - 1ère partie

mercredi 20 mai 2009, par Pierre, 25869 visites.

Une famille bien implantée en divers lieux du Poitou, de l’Angoumois et de la Saintonge. Ses membres ont joué un rôle de tout premier plan dans l’histoire régionale et dans l’histoire de France.

Généalogie par Courcelles, un grand spécialiste du genre (éd. 1833)

La seconde partie de cet article contient la généalogie des branches
- des seigneurs de Saint-Simon et de Montjaugé
- des seigneurs de Varaize et de Coulonges, éteints.
- des seigneurs d’Essé, d’Espanvilliers, etc., éteints.
- des seigneurs de Ferrières, puis de Roger, en Agénais.
- des seigneurs des Rouets, de La Mothe, etc.
- des seigneurs de la Bourlie, Comtes de Montalembert, en Périgord.
- des seigneurs de Monbeau, Marquis de Lostanges, etc.
- des seigneurs de Najejouls, éteints.
- des seigneurs de Goulaine et de Bellestre, en Bretagne.
- des seigneurs de Saint-Gravé
- du rameau de Montmayer.
- des seigneurs de Nucheze, en Poitou, éteints.

 DE MONTALEMBERT,

Seigneurs de MONTALEMBERT, de SAVEILLES, de GRANZAY, de la RIVIÈRE, de VAUX, des ESSARTS, de VILLARS, de la VIGERIE, comtes et marquis de MONTALEMBERT, seigneurs de CERS, de CHANTEMERLE, etc., marquis et comtes de MONTALEMBERT, pairs de France ; seigneurs de SAINT-SIMON, d’ESSÉ, d’ESPANVILLIERS ; de ROGER, de VILLEMORT, de MONTGAILLARD ; des ROUETS ; de la BOURLIE, comtes de MONTALEMBERT ; Seigneurs de MONBEAU, marquis de LOSTANGES ; seigneurs de NAJEJOULS ; de GOULAINE, de BELLESTRE ; de TRÉGARET, de SAINT-GRAVE ; de NUCHEZE, de la ROCHEVINEUSE, etc., etc., en Angoumois, Poitou, Aunis, Saintonge, Agenais, Limosin, Périgord, Bretagne et à Paris.

Armes : d’argent, à la croix ancrée de sable. Supports. une autruche et un singe [1]..L’écu timbré d’un casque de chevalier taré au tiers et orné de ses lambrequins d’argent et de sable. Il est surmonté d’une couronne de marquis et a pour cimier une tête de lévrier avec collier. Devise : Ferrum fero, ferro feror.

La maison de MONTALEMBERT, (de Monte Aremberti dans les titres en latin), a pris son nom d’un ancien château, chef-lieu d’une terre et seigneurie considérable, située en Angoumois [2] sur les confins du Poitou, dans le ressort de la baronnie de Ruffec. La possession de ce château qu’on voit exister dans cette maison au-delà de l’an 1050 [3], la richesse de ses autres domaines et la grandeur de ses premières alliances connues, tout annonce en elle une origine antique et illustre, et une noblesse qui remonte aux premiers temps de la chevalerie. A ces avantages qui marquent le rang de cette maison parmi les principales du royaume, elle joint celui d’avoir constamment porté les armes pour la France, et d’avoir laissé depuis six cents ans de nombreux et honorables souvenirs dans cette carrière.

Voici ce qu’on lit dans un manuscrit en vers de l’année 1632, intitulé :

La brillante carrière de noblesse et d’honneur de Guyenne, Xaintonge,

Engomois et Poitou, par un notaire de la ville de Bourdeaux :

La maison Montalembert,

D’Essé, de Vaux et de Cers,

Mi-partie Engomoisine

Et mi-partie Poitevine,

Vaillamment a combattu

Es champs de gloire et vertu.

Un fait également remarquable dans cette famille est la fécondité de ses branches. Celles antérieures à la fin du 13e siècle paraissent s’être fondues par mariages dans la branche aînée, qui en a recueilli les possessions. Mais celle-ci s’est successivement subdivisée en de nombreux rameaux répandus en diverses provinces, et dont l’ensemble et l’historique ont donné lieu au présent travail. Dans les troubles religieux du 16e siècle, quelques-uns de ces rameaux ayant professé pendant plusieurs générations le calvinisme, ont éprouvé dans les persécutions de ces temps de grands dommages de fortune. Les autres branches, n’ayant jamais quitté leurs provinces pour venir à la cour, vécurent éloignées de toutes faveurs pendant le 17e et partie du 18e siècle. Mais l’inébranlable dévouement de cette maison et le témoignage d’une existence toujours utile et souvent glorieuse pour la patrie, lui ont fait surmonter ces vicissitudes, et elle a retrouvé depuis par d’éminents services et la continuité des plus nobles alliances tous les avantages de son existence et de sa position originaires.

Parmi les familles qui se sont alliées à la maison de Montalembert, les principales sont celles d’Abzac de la Douze, d’Appelvoisin, d’Archiac, d’Aubigné, de Barbezières, de Beaumont-Bressuire, de Beauvilliers-Saint-Aignan, de Belsunce, du Bouchet de Sourches, de Bueil-Sancerre, de Chambellé, de Chasteigner, de Chaunac, de Comarque, de Croismare, Desmier d’Olbreuse, d’Escorailles, d’Estouteville, de Goulaine, de Gourville, d’Illiers, d’Isoré-Pleumartin, de Lambertye, du Lau, de Liniers, de Malvin-Montazet, de Maulde, de Mercy, de Monchy, de Montberon, de Montbourcher, de Montferrand, de Morlhon, de Nuchèze, de Pierre-Buffière, du Puy-du-Fou, de Puyguyon, de Puyrigaud, de Rabaine, de la Roche-Andry, de la Rocbe-Aymon, de la Rochefaton, de la Rochefoucauld, de Saint-Exupéry, de Saint-Gelais-Lusignan, de Saint-Marsault, de Touchebœuf, de Valory, deVaraize, de Vassal, de Wavrin, etc., etc.

La généalogie que nous donnons ici, dressée sur les arrêts de maintenue de noblesse et sur les preuves faites par les diverses branches de la maison de Montalembert, devant les commissaires et les généalogistes du Roi [4], a pour objet de rectifier et compléter ce que Moreri et les généalogistes qui l’ont suivi ont rapporté sur cette ancienne famille. La filiation en est régulièrement suivie depuis :

- I. Jean, Ier du nom, seigneur de Montalembert, chevalier, qui épousa, en 1250, Sibylle de Gourville [5], qui, d’après l’ordre des temps, devait être sœur ou proche parente d’Élie, seigneur de Gourville, en Angoumois, qu’AIiénor d’Angleterre, comtesse de Leycester, choisit, en 1260, pour arbitre d’un différent qu’elle avait avec Gui de Lusignan et Geoffroi et Guillaume de Valence, ses frères utérins. Jean Ier, seigneur de Montalembert, a laissé, entre autres enfants :

- II. Guillaume, Ier du nom, seigneur de Montalembert, chevalier, énoncé fils de Jean, seigneur de Montalembert, aussi chevalier, dans une reconnaissance féodale que lui fournit un vassal nommé Jean de Puypaulin, le lundi après la Saint-Michel 1282. II a la même qualification de chevalier dans une autre reconnaissance que lui donna Hugues des Vignes, le mardi avant la Saint-Cyprien 1311* [6]. Il avait épousé Honorée de Liniers [7], fille de Jean, seigneur de Liniers, chevalier. Elle le rendit père de Jean II, qui suit.

- III. Jean, IIe du nom, seigneur de Montalembert, est nommé dans une reconnaissance du mardi avant Pâques de l’année 1317*, par laquelle Guillaume Régis de Faya de Peyrs changea l’assiette d’une rente en grains qu’il lui avait vendue. Il avait épousé Helis de Montalembert [8], sa parente, laquelle était veuve lors d’un hommage qui lui fut rendu le lundi après la Trinité de l’an 1329*, par Guillaume du Puy-Posin. Elle avait alors la tutelle de ses enfants, nommés :

  • 1°. Guillaume, IIe du nom, qui suit ;
  • 2°. Hugues de Montalembert, pourvu du rectorat de Limalonge, distant d’une lieue de Montalembert. Il vivait en 1332*.

- IV. Guillaume, IIe du nom ; seigneur de Montalembert, fut convoqué par le sénéchal de Poitou le jeudi (17 septembre) après fa fête de Saint-Cyprien 1332. Il est nommé dans un acte passé en son nom le mercredi (2 décembre) après la fête de Sainte-Catherine de la même année*. Il reçut un hommage le lundi après la fête de l’Assomption 1341*. Colin Suyreas, de la Villatte, lui fournit son dénombrement le mardi avant la Toussaint 1345*. Il ne vivait plus le vendredi après la Circoncision 1364*. De son mariage avec Marguerite d’Appelvoisin [9], issue d’une des plus anciennes et des plus illustres maisons du Poitou, sont issus, entre autres enfants :

  • 1°. Jean, IIIe du nom, dont l’article suit ;
  • 2°. Mabille de Montalembert, femme de Constant Goullard, écuyer.

- V. Jean III, seigneur de Montalembert et de Saveilles, chevalier bachelier, commanda une compagnie d’écuyers, employée dans les guerres contre les Anglais, tant à la garde de la ville et du château de Cognac, que dans les diverses expéditions du maréchal de Sancerre. Il existe de Jean de Montalembert nombre de quittances d’appointements militaires, la plupart scellées du sceau de ses armes (représentant une croix ancrée, et pour cimier une tête de lévrier ayant un collier) sous les dates des 10 janvier et 6 mars 1375, 26 mars 1377 [10], 10 mars 1378, 18 juin, 30 août et 15 novembre 1379, 30 août et 27 décembre 1380, 12 mai 1383, 7 juin 1386, 23 mai, 2 juillet, 22 août et 12 octobre 1387. (Voy. les titres scellés, à la bibliothèque du Roi, vol. LXXVI, fol. 5921, 5923, 5963 ; vol. LXXIX, fol. 6181, et vol. CLXXX, fol. 6425.) Les comptes de Jean le Flamenc, trésorier des guerres du Roi, portent aussi que Jean de Montalembert, chevalier, servait en 1381* et 1382* sous le maréchal de Sancerre, avec 9 écuyers, à Cognac, puis devant Tonnay-Charente, qu’il fut passé en revue à Poitiers le 15 juin, et à Saînt-Jean-d’Angely le 1er décembre 1387*, puis à Mantes le 1er août 1388*, ayant alors sous son commandement un chevalier et 28 écuyers. En 1401*, Jean de Montalembert était conseiller et chambellan de Jean de France, duc de Berry. On a un aveu de lui de l’année 1364, où il déclare tenir à foi et hommage le fief du Breuil-Millon, en la paroisse de Montalembert. Il est encore qualifié chevalier et monseigneur dans deux actes des années 1397 et 1411, et mourut avant te 26 août de cette dernière année. Il avait épousé, 1° Jeanne de Barrière [11] , dame de Saveilles , nièce du cardinal Pierre de Barrière, d’une très-ancienne maison originaire du Périgord ; 2° Jeanne Helies [12], dame de Granzay et de Ferrières, laquelle, après la mort de Jean de Montalembert, se remaria avec Hugues du Puy-du-Fou. Elle obtint des lettres royaux te 9 août 1424*, étant alors âgée d’environ 80 ans. Elle se dit veuve de messire Hugues du Puy-du-Fou, et auparavant femme de feu messire Jean de Montalembert, dans un aveu qu’elle donna au Roi le 24 octobre 1425*. Elle vécut jusqu’après l’année 1430. Jean III de Montalembert a laissé :
Du premier lit :

  • 1°. Jean IV, dont l’article suit ;
  • 2°. Gui de Montalembert, qu’on croit mort sans postérité. On voyait avant la révolution, dans le clocher de l’église paroissiale de Cognac, une cloche portant cette inscription : L’an 1401, je fus faicte pour Saint-Sulpice, près Coignac : fut mon parrain Guy de Montalembert ;
  • 3°. Marguerite de Montalembert, mariée, suivant une quittance du 1er mai-1397*, avec Perrot Cleret, écuyer, seigneur de la Rigaudie ;

Du second lit :

  • 4°. Méri, dont la postérité sera rapportée après celle de Jean IV, son frère aîné ;
  • 5°. Jacques, auteur de la branche des seigneurs d’Essé et d’Espanvilliers, rapportée plus loin ;
  • 6°. Jean de Montalembert, abbé de Girnont,au diocèse d’Auch, puis. évêque de Montauban en 1457, mort en 1484, âgé de plus de 100 ans. (Voy. à la bibliothèque du Roi le recueil intitulé Evêchés , tom. VIII.)
  • 7°. Guillaume, III° du nom, auteur des branches établies en Agénais, en Périgord et en Bretagne, mentionnées en leur rang.

- VI. Jean, IV° du nom, seigneur de Montalembert et de Saveilles, est nommé dans une quittance donnée à son père le 1er mai 1397*- Il passa une obligation à Thibaud de la Rochefaton, son gendre, le 28 avril 1411*. II servit sou » le duc de Guienne, au voyage de Laon, et commandait une compagnie de 9 écuyers en 1414, comme le prouve un compte de Jean le Flamenc. Il fit montre à Toulouse le 17 décembre 14.21, servant alors dans la compagnie de Jean de Bonnay, chevalier banneret, sénéchal de Toulouse. (Vol. XVII des sceaux, fol. 1140.).Il avait épousé, 1° vers 1390, Jeanne d’Archiac [13], fille de Foucaud d’Archiac, chevalier, seigneur d’Availles, et d’Hélix de la Marche, et petite nièce du cardinal Simon d’Archiac, archevêque de Vienne ; 2° Hardouine de Beaumont [14] (d’une branche puînée de la maison de Beaumont-Bressuire), veuve de Pierre Manhaut dit d’Yère, chevalier. Elle est nommée dans une donation faite par Jean de Montalembert, son mari, le 9 mai 1414*. Il a laissé de son premier mariage :

  • 1°. Jacques, dont l’article suit ;
  • 2°. Jeanne de Montalembert, mariée, avant le 28 avril 1411*, avec Tbibaud de la Rochefaton, écuyer. C’est par elle qu’après ta mort de son frère la seigneurie de Montalembert est passée dans la maison de la Rochefaton, où elle était encore en 1496. Depuis elle est passée successivement dans les maisons de Caumont-la-Force et de la Tour d’Auvergne-Bouillon.

- VII. Jacques, seigneur de Montalembert et de Saveilles, reçut un hommage le 16 mai 1419*. En 1429 et 1433, le trésorier du Roi lui donna deux quittances de redevances dues pour le château de Lehung. (Bibliothèque royale, fonds de d’Hozier, n° 801.) Il avait épousé Françoise de la Rochefoucauld [15], dame de Mucidan, de Montendre, de Montguyon et de Blaye, fille de Gui VII de la Rochefoucauld, baron de Verteuil et de Barbezieux, et de Rosine de Montaut (de Castillon), dame des mêmes terres. Elle se remaria, 1° avec Gilles d’Appelvoisin, seigneur de la Guiraye ; 2° avec Renaud Chabot, seigneur de Jarnac. Elle n’avait eu de son premier mari qu’un fils nommé :

  • Guiot de Montalembert, né posthume avant l’année 1437, mort en bas âge.

 Seigneurs de Granzay

- VI. Méri de Montalembert [16], seigneur de Granzay et de Marzay, fils de Jean III, seigneur de Montalembert, et de Jeanne Helies, dame de Granzay et de Ferrières, sa seconde femme, passa deux accords avec ses frères et sa sœur les 20 juin 1405* et 20 juin 1415*. Il plaidait en 1416* et années suivantes contre Aliénor de Périgord, vicomtesse d’Aunay, relativement à la possession de la terre d’Aumagne, que le roi Charles VI avait assurée à Méri de Montalembert. (Original à la Bibliothèque royale.) II scella et signa une quittance donnée par sa mère le 26 mai 1425*. Il passa un bail à ferme le 22 octobre 1431*, et est rappelé comme défunt dans un acte du 12 mars 1450. Il avait épousé, vers l’an 1420, Fortunée du Puy-du-Fou [17], nommée, avec lui dans un acte du 2 décembre 1440*. Il en eut quatre fils et deux filles :

  • 1°. Gilles, dont l’article suit ;
  • 2°. Louis, auteur de la branche des seigneurs de Vaux et des Essarts, rapportée ci-après ;
  • 3°. Pierre de Montalembert, écuyer, seigneur de la Rivière, qualifié successivement huissier d’armes du Roi, bailli de Châtelaillon, grand-maître de l’artillerie du duc de Guienne, chambellan du Roi et maître des eaux et forêts de Saintonge. (Titres originaux, à la Bibliothèque du Roi, des 2 novembre 1448, 17 avril, 18 août et 9 décembre 1449, 8 janvier 1458, 22 juillet, 22 septembre et 23 mars 1471.) Le 11 février 1487, le roi Charles VII lui fit donation des biens que Nicolas Grosparmy possédait dans la vicomté de Vire, et qui avaient été confisqués pour crime de félonie. Il est qualifié écuyer de ce monarque dans le mandement qu’il adressa au bailli de Caen, le 4 avril 1458, pour le faire mettre en possession de ces biens. (Histoire de Bretagne, par D. Lobineau, tom. II, pag. 1201, et Mémoires pour servir de preuves à l’Histoire de Bretagne, par D. Morice, tom. II, col. 1716.) Il avait épousé Jeanne de Rabaine, dame de Pisany, qu’il laissa veuve sans enfants en 1477. Cette dame, à raison de son âge et de ses infirmités, n’ayant pu satisfaire dans le temps prescrit et en personne, à ses devoirs de vassale du Roi, en lui rendant foi et hommage lige et lui prêtant serment de fidélité pour ses château, terre et seigneurie de Pisany, mouvants de S. M. à cause du château de Saintes, elle en fut relevée par lettres patentes de Cbarlea VIII, du 9 mars 1483, vidimées le 5 mai 1484, par Hardouin, seigneur de Maillé, chevalier, conseiller et chambellan du Roi, et sénéchal de Saintonge. (L’original du vidimus sur parchemin existe aux archives de la famille)
  • 4°. Jean de Montalembert II se qualifie prieur de Saint-Martin-des-Champs de Paris, et conseiller du duc de Normandie (Charles de France, depuis duc de Guienne), dans une quittance qu’il donna le 6 mars 1467, i Martin Anjorran, receveur-général des finances de ce prince, d’une somme que le duc lui avait allouée pour vêtements en le nommant pour faire partie de l’ambassade qu’il envoyait à Cambray. (Original à la Bibliothèque royale, titres scellés, vol. 180, fol. 6425 ;.
  • 5°. Mabille de Montalembert, mariée, en 1445, avec Colas Goullard ;
  • 6°. Jeanne de Montalembert, mariée la même année avec Jacques Goullard, seigneur du Breuil-Mîlon, frère du précédent. Ces deux frères transigèrent avec Gilles de Montalembert le 29 décembre 1449*.

- VII. Gilles de Montalembert, chevalier, seigneur de Granzay, de la Rivière, de la Ferté, du Breuil-Milon, de Paysay, d’Aumagne, etc., donna sous son sceau et sa signature, les 18 novembre 1446 et 5 mars 1450, deux quittances chacune de 77 livres tournois pour semblable somme que lui et ses prédécesseurs levaient annuellement à la fête de Saint-Martin d’hiver, sur le grand fief d’Aunis. (Originaux à la Bibliothèque royale). Le 12 mars de cette dernière année 1450*, Gilles de Montalembert, chevalier, ratifia un accord passé le 5 février précédent, entre ses frères et sœurs et François de Montberon. Dans l’année précédente, il avait fait cession de la terre d’Aumagne à ses créanciers. Il est qualifié chevalier dans tous ces actes. En 1451* et 1461* on le voit figurer parmi les hommes d’armes des ordonnances du Roi, en la compagnie de Jean du Puy-du-Fou, chevalier, seigneur du Bois, puis en 1467, dans l’arrière-ban de Saintonge. (Voyez les rôles imprimés des bans et arrière-bans du Poitou, pp. 23, 24) Il avait épousé, avant le 25 juin 1446*, Marie Claveau [18], dame de la Rivière et de Champagnies, fille de Jean Claveau, seigneur de la Rivière et d’Artenay. De ce mariage sont issus :

  • 1°. Bertrand de Montalembert, seigneur de Granzay, homme d’armes de la compagnie du comte de Penthièvre en 1469*, puis maréchal-des-logis de la cour sous les rois Charles VIII et Louis XII. Il mourut après l’année 1507*, sans enfants de son mariage contracté en 1494 avec Louise Isoré de Pleumartin, fille de Jean lsoré, IV° du nom, chevalier, seignenr de Pleumartm, chambellan du roi Louis XI, et de Françoise de Combarel ;
  • 2°. Pierre, dont l’article suit ;
  • 3°. Élie de Montalembert ;
  • 4°. Marie de Montalembert, femme de Jean de Berlan.
  • 5°. Isabelle de Montalembert, demoiselle d’honneur de Marguerite d’Autriche, fiancée de Charles VIII en 1483* ;
  • 6°. Jacquette de Montalembert, dame de la Rivière, mariée arec Jacques de Vernou, seigneur de Chancelée et de Bonneuil. (Pièces fugitives pour servir à l’Histoire de France, par le marquis d’Aubais, IIIe partie, quartiers de Daniel-François, comte de Gelas, vicomte de Lautrec, marquis d’Ambres, maréchal de France.)

- VllI. Pierre de Montalembert, seigneur de Granzay et du Fresneau, épousa, le 28 septembre 1474, Marguerite de Beauvilliers [19], dame du Fresneau et de Ruaudin, fille de Jean de Beauvilliers, écuyer, seigneur de Ruaudin, de Morsant et en partie du Fresneau, panetier du duc d’Orléans, et d’Isabeau Poussart. Pierre de Montalembert et sa femme se firent une donation mutuelle le 26 janvier 1495. (Histoire des Grands-Officiers de la Couronne, t IV, p. 728. II est qualifié seigneur du Fresneau dans une transaction qu’il passa, le 9 mai 1496*, avec Jean Goullard, écuyer, et Philiberte de Beauvilliers, sa femme. Pierre succéda à son frère Bertrand dans la charge de maréchal-des-logis du Roi, après l’avoir été de M. le duc d’Orléans, suivant deux quittances des 20 juillet 1493 et 4 mai 1497- (Original à la Bibliothèque du Roi.) Les 28 décembre 1497, 18 juillet 1504, 19 mai 1510 et 26 avril 1519, il donna quittances de ses appointements comme capitaine (gouverneur) de Tomblaine en Bretagne. (Voyez les titres scellés, à la Bibliothèque royale-) Pierre de Montalembert suivit le roi Louis XII dans ses expéditions d’Italie, et paraît être mort vers l’année 1526*. Il a laissé de Marguerite de Bauvilliers, entre autres enfants :

  • 1°. Antoine de Montalembert, lieutenant de son père dans la capitainerie de Tomblaine en 1519. Il faisait encore partie, en 1532, des hommes d’armes préposés à la défense de cette place, suivant le rôle de la revue qui en fut passé le 15 mars de cette année. (Vol. CXXI des Sceaux, fol. 307). Il fut tué en duel par le seigneur de Jarnac. Il n’eut pas de postérité j
  • 2°. René de Montalembert, écuyer, seigneur du Fresneau, qui a laissé de son mariage avec Gillette Pastoureau : Marie de Montalembert, dame du Fresneau, terre qu’elle porta en mariage à Jean de Puyguyon, écuyer, seigneur des Renardières, fils de François, seigneur de Puyguyon, et de Robinette de Conigan. (Quartiers des chevaliers de l’ordre de Malte, prieuré d’Aquitaine, n° 754, a la Bibliothèque de l’Arsenal.)

 Seigneurs de Vaux et des Essarts

- VII. Louis de Montalembert, seigneur de la Rivière, fils puîné de Méri de Montalembert, seigneur de Granzay, et de Fortunée du Puy-du-Fou, fit ses premières armes en 1451*dans la compagnie d’ordonnance de Joachim Rouault, seigneur de Gamaches, depuis maréchal de France. Comme il servait encore dans cette compagnie en 1461*, il se trouva avec le seigneur de Gamaches à la conquête de la Guienne, aux sièges de Bergerac, de Montguyon et de Blaye, et à la prise de Bergerac en 1451 ; à la bataille de Castillon, où le fameux Talbot fut tué en 1453 ; à la soumission de Bordeaux, contre Jean V, comte d’Armagnac, en 1455, et dut faire partie avec ce maréchal, en 1462, de l’expédition de Roussillon et de Catalogne. Louis de Montalembert comparut dans le corps de la noblesse à l’arrière-ban de Saintonge convoqué en 1467*. Il fournit un dénombrement à Louis Chabot, chevalier, seigneur de Jarnac, le 10 novembre 1471*, et se qualifie seigneur de la Rivière-sous-Dompierre en Aunis, et héritier de Pierre de Montalembert, son frère, dans une quittance de la rente annuelle que possédait sa famille sur le grand fief d’Aunis, qu’il donna le 22 mai 1477* et renouvela le 23 juin 1497. (Titres originaux à la Bibliothèque du Roi). Il avait épousé, le 20 février 1450, Jeanne de Vaux [20], morte avant le 7 mars 1468*, fille unique et héritière de Jean, seigneur de Vaux [21] et de Varaise, et de Marie du Mortier. Il en eut Jacques I°, qui suit

- VIII. Jacques de Montalembert, Ier du nom, seigneur de Vaux, de la Rivière et de Varaise, était mineur et sous la tutelle de son père le 7 mars 1468*, date d’un aveu et dénombrement fourni par celui-ci pour la terre de Vaux, ayant haute, moyenne et basse justice et grand hôtel, à Regnault Chabot, seigneur de Jarnac. On voit, par deux actes des 9 octobre 1470* et 28 mars 1471, qu’il était encore à ces époques sous l’administration de son père. Le 20 mai 1486, Jacques de Montalembert partagea la terre de Varaise avec Françoise de la Personne, et transigea, le 10 mars 1505, avec Jacques Goullard, seigneur de Breuil-Milon , fils d’autre Jacques Goullard et de Jeanne de Montalembert, auquel il assigna une rente sur la terre de la Rivière. Jacques de Montalembert avait été convoqué à l’arriëre-ban de Poitou en 1491*. Le 21 septembre de cette année*, il reçut l’hommage-lige du seigneur d’Andreville. Il fit hommage à Charles d’Orléans, comte d’Angoulême, le 17 juillet 1484, pour la justice de la terre de Vaux. Il en avait donné le dénombrement à François Chabot, seigneur de Jarnac, le 12 juin 1483*. Il le renouvela le 10 octobre 1497* à Madeleine de Luxembourg, veuve de Jacques Chabot. Il vivait encore le 27 juin 1513*. Il avait épousé, le 30 septembre 1476*, Jeanne du Bouchet [22] (de la maison des comtes de Sourches), fille de messire François du Bouchet,. chevalier, seigneur de Puygreffier, de Pioger, de la Chassée, etc., et de dame Isabeau du Puy-du-Fou. Il en eut deux fils :

  • 1°. Jacques, II° du nom, qui suit ;
  • 2°. Jean, IV°du nom, auteur de la branche des seigneurs de Varaise et de Coulonges, rapportés à son rang.

- IX. Jacques de Montalembert, IIe du nom, seigneur de Vaux, de la Rivière et de Varaise en partie, servit en qualité d’homme d’armes de la compagnie de François, comte d’Angoulême, suivant des montres des années 1507*, 1512*, 1514* et 1515*. Il fit la campagne d’Italie en cette dernière année. Il avait épousé, le 30 juin 1506*, Marguerite de Limoges [23], fille de Martial de Limoges, dit du Pallet, écuyer, seigneur de Mezgial et de la Gorce, au diocèse de Limoges, et de Louise de Tersac. Par ce contrat, les père et mère de Jacques II de Montalembert lui donnèrent, sauf la réserve de.l’usufruit, tout ce qui devait lui appartenir par droit d’aînesse dans les seigneuries de Vaux, de la Rivière et de Varaise, en faisant des réserves pour Jean de Montalembert, son frère puîné. Le 20 juin 1507*, Jacques de Montalembert donna quittance de la dot de sa femme. Ils passèrent conjointement une transaction le 22 mars 1521*. Jacques II fournit l’aveu et dénombrement de sa terre de Vaux à Charles Chabot, seigneur de Jarnac, le 1er juin 1516*. Il vivait encore le 4 juin 1543. Marguerite de Limoges parait comme sa veuve dans un acte du 22 novembre 1559. Leurs enfants furent :

  • 1°. Jean, IV° du nom, dont l’article suit ;
  • 2°. André, auteur de la branche des seigneurs de Vaux, de Plaisac et du Breuil, rapportée ci-après ;
  • 3°. Gabriel de Montalembert, reçu chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem en 1542 [24]. Le 4 juin 1543*, le commandeur Philippe Perdique, receveur de l’ordre dans 1e prieuré d’Aquitaine, donna quittance à Jacques II de Montalembert de 150 écus d’or pour le droit de passage de Gabriel. Celui-ci, le 17 avril 1558*, reçut ordre du grand-maître de se rendre en toute hâte à Malte, menacée par les Turcs ; mais alité par une longue maladie, il ne put se rendre sur-le-champ à celte invitation. (Vertot) ;
  • 4°. René de Montalembert, seigneur de la Grange-Baratin et des Essarts, homme d’armes des ordonnances du Roi en 1568*. Il embrassa, le protestantisme. En 1603, lui et son frère Aimar intentèrent contre Jean et Louise de Montalembert, leurs petits neveux, le fameux procès dont il est question dans le recueil de Servin, et dont nous parlerons plus bas. René avait épousé, 1° le 26 décembre 1559* Marguerite de Montberon, morte sans enfants ; 2° Marguerite de Montalembert. Il a laissé de sa seconde femme :
    • A. Paul de Montalembert, seigneur des Essarts, qui a poursuivi le procès entamé par son père contre ses cousins ;
    • B. Marie de Montalembert, femme de Constantin d’Auton, seigneur du Courtei1

Dans le même temps vivaient :
l. Françoise de Montalembert, mariée, le 3 janvier 1586, avec François des Ruaux, écuyer, seigneur de Maussac en Angoumois ;
II. Jeanne de Montalembert de la Renversière, mariée, le 28 décembre 1591, avec Abraham d’Anché, écuyer, seigneur de Puyviau et de la Bourgonnière ;

  • 5°. Aimar de Montalembert, seigneur de Saint-Simon. Il fut maintenu dans sa noblesse le 7 octobre 1604*, et mourut sans postérité de son mariage avec Marie Hattellot ;
  • 6°. Louis de Montalembert, abbé de Souillac, au diocèse de Cahors en 1559. (Gallia Christiana, tom. I, col. 182) ;
  • 7°. Claude de Montalembert, mort sans postérité ;
  • 8°. Catherine de Montalembert.

- X. Jean de Montalembert, IVe du nom, co-seigneur de Vaux et de Saint-Simon, épousa, en 1542*, Isabeau Isle [25] de Beauchesne. Il ne vivait plus le 10 décembre 1562*, date d’un échange fait entre Jeanne de Montberon, femme d’André de Montalembert, co-seigneur de Vaux, et Gabriel de Montalembert, chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, acte dans lequel il est fait mention de la rente qu’Isabeau Isle, sa femme, comme tutrice de ses enfants et ayant l’administration de leurs biens, fait au même Gabriel, sur les terres de Vaux et de Saint-Simon. Jean de Montalembert est énoncé frère aîné d’André dans un accord passé le 10 février 1592* devant Maugard et Joly, notaires à Jarnac, entre Robert de Montalembert, co-seigneur de Vaux, et sa sœur Marie de Montalembert, sur le partage de la succession de feu André, leur père, co-seigneur de Vaux et d’Estrades. Ils y déclarent qu’une partie des biens de leur maison était possédée en commun et par indivis par eux et les héritiers de feu Jean de Montalembert, écuyer, frère aîné d’André. Jean IV a eu pour fils aîné et héritier ;

- XI. Jean, comte de Montalembert, Ve du nom, chevalier, seigneur de Vaux, des Essarts, etc., lieutenant du Roi des provinces de Saintonge et d’Angoumois, capitaine de cent hommes d’armes, fut tué à la bataille de Coutras le 20 octobre 1587*. Un mémoire dressé en 1742, et faisant partie des titres de la famille à la Bibliothèque du Roi, le rappelle avec le titre de comte de Montalernbert. Il avait épousé 1° le 24 avril 1578*, Louise de la Rochefoucauld [26], morte sans enfants, fille de Louis de la Rochefoucauld, chevalier, seigneur de Montguyon, de Montendre, etc., et de Jacquette de Mortemer ; 2°, par contrat du 30 août 1581*, qui fut argué de supposition par René et Aimar de Montalembert, Anne de l’Estang [27] de Rulles, fille de Jean de l’Estang, seigneur de Rulles, et de Catherine de Barbezières. Les solennités qui devaient valider ce mariage n’ayant pas été observées, un arrêt du parlement de Paris du 38 juillet 1603 déclara illégitimes les enfants qui en étaient issus. Ils eurent recours à des lettres de légitimation qui leur furent accordées en mars 1629 (Registres de la chambre des comptes, fol. 210.) Jean V de Montalembert a laissé d’Anne de I’Estang de Rulles :

  • 1°. Jean VI, dont l’article suit ;
  • 2°. Louise de Montalembert, mariée, le 27 décembre 1609*, avec Pierre de Cardillac, seigneur de la Lane, lieutenant du duc d’Épernon, au château Trompette, qu’elle rendit père de : Jeanne de Cardillac, mariée, le 27 décembre 1637*, arec Constant d’Aubigné, seigneur, baron de Sureneau, gouverneur de Maillezais, qui laissa de ce mariage :
    • a. Charles, marquis d’Aubigné, chevalier des ordres du Roi, et lieutenant général doses armées, gouverneur du Berry et de la ville de Cognac, marié, le 23 février 1678, avec Geneviève Piètre, dont une fille unique :
      Amable-Charlotte-Françoise d’Aubigné, mariée, le 1er avril 1698, avec Adrien-Maurice, duc de Noailles, pair et maréchal de France ;
    • b. Françoise d’Aubigué, marquise de Maintenon, morte a Saint-Cyr le 15 avril 1719.

- XII. Jean, comte de Montalembert, VIe du nom, co-seigneur de Vaux, de Gensac et des Essarts, fut nommé successivement aide-de-camp des armées du Roi, capitaine au régiment de Vaubecourt le 15 mai 1615*, gentilhomme de la chambre de Louis XIII le 5 juillet 1618*, aide de maréchal-de-camp le 25 août 1622*, dont il fit les fonctions au siège de la Rochelle, suivant un certificat du marquis de Vitry, maréchal de France, du 30 mai 1623*, et capitaine d’une compagnie de 100 hommes de guerre le 17 septemb. 1625*. Le maréchal de Bassompierre lui donna ordre, le 14 janvier 1628*, de rejoindre l’armée pour marcher contre les ennemis. Il épousa, 1° le 16 juin 1609*, Marie de Montalembert, sa cousine germaine, morte sans enfants ; 2° le 25 décembre 1626* Marin de Joubert [28], de laquelle il laissa deux fils :

  • 1°. César, dont l’article suit ;
  • 2°. Jean de Montalembert, major du régirnent de Roquelaure, vivant en 1686*, non marié.

- XIII. César comte de Montalembert, chevalier, seigneur de Vaux, de Gensac, et des Essarts, assista, le 16 décembre 1659*, au contrat de mariage de Pierre de Montalembert, seigneur de Montjauge, avec Joachime de Condren. II fut maintenu dans sa noblesse le 30 août 1667* par jugement de M. de Barentin, intendant de la généralité de Poitiers. Il avait épousé, le 28 juin 1657*, Elisabeth Pascauld [29] de Pauleon, fille de messire Jean Pascault, chevalier, baron de Pauléon, conseiller du roi aux conseils d’état et privé, et de dame Sara de Picassary. Il fit registrer ses armes à l’armorial général de la Rochelle en 1698. (Voyez cet armorial, fol. 43, à la Bibliothèque du Roi). Il a laissé Charles-César, qui suit.

- XIV. Charles-César, comte de Montalembert, seigneur des Essarts, commença à servir dès son jeune âge ; et parcourut avec distinction la période brillante des guerres de Louis XIV. Au siège de Namur, en 1692, et sous les yeux de ce monarque, il eut l’honneur de faire les fonctions de major-général de la cavalerie. Il avait été promu au grade de mestre-de-camp, lorsqu’il fut tué près de la Mirandole. Il n’eut pas d’enfants de son mariage contracté à Mets avec Marie-Anne de Mercy de Saint-Just [30], de la même maison dont était le feld-maréchal comte de Mercy, tué à la bataille de Parme en 1734.

 Seigneurs de Vaux, de Plaisac, du Breuil, etc.

X. André de Montalembert, co-seigneur de Vaux et seigneur d’Estrades, fils puîné de Jacques de Montalembert, IIe du nom, seigneur de Vaux et de la Rivière, et de Marguerite de Limoges, épousa, 1° le26 décembre 1559* Jeanne de Montberon [31], issue d’une des plus anciennes et jadis des plus puissantes maisons de l’Angoumois. Elle était fille de Gui de Montberon, seigneur des Essarts en Poitou, et d’Antoinette Ravard de l’Isle. Autorisée par son mari, Jeanne de Montberon fit un échange, le 10 décembre 1562*, avec Gabriel de Montalembert, son beau-frère, chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. André était homme d’armes des ordonnances du Roi en 1568*. Il épousa 2°, le 31 mai 1571, Renée de Barbezières [32], veuve de René Gaultier, écuyer, seigneur du Fresne, et mourut avant le 22 février 1589*. Ses enfants forent ;

Du premier lit :

  • l°. Robert, dont l’article suit ;
  • 2°. Louis de Montalembert, héritier avec son frère et ses sœurs Elisabeth, Marie et autre Marie d’Aimar de Montalembert, leur oncle, en 1609* ;.
  • 3°. Elisabeth de Montalembert, femme de Cybar, seigneur de Chargé ;
  • 4°. Marie de. Montalembert, Elle épousa Jean de Planas, seigneur de la Touche et du Plessis de Veuil, près d’Angoulême, lequel fit son testament le 31 décembre 1625* ;
  • 5°. Autre Marie de Montalembert, mariée, le 16 juin 1609, avec Jean de Montalembert, seigneur des Essarts, son cousin-germain

Du second lit :

  • 6°. René de Montalembert, seigneur d’Estrades, marié avec Louise Geoffroi du Breuil, qui le rendit père de :
    • A. Jacques de Montalembert, chevalier, seigneur d’Estrades, mari de Lea Green de Saint-Marsault, fille de Daniel Green de Saint-Marsault, chevalier, baron de Châtelaillon, seigneur de la Garde-Merpins, de Salignac, de Saint-Laurent de Combes, etc., et de Marie de Blois, dame dn Roullet et de Rudepierre. Ils vivaient le 30 mai 1663 ;
    • B. Jeanne de Montalembert, femme de Jacob de la Porte-aux-Loups, en Périgord.

- XI. Robert de Montalembert, chevalier, seigneur de Vaux, de Villandry, de Chantemerle, de Saint-Simon, de Plaisac, etc., fit un partage avec ses soeurs Marie et Elisabeth le 10 février 1592* et mourut avant le 8 octobre 1621*. Jeanne de Livenne [33], qu’il avait épousée le 22 février 1589*, et qui vivait encore le 12 septembre 1631, était fille de Charles de Livenne, chevalier, seigneur de Verdille, et de Françoise de Livenne. De ce mariage sont provenus :

  • l°. Jacques, IIIe du nom, qui suit ;
  • 2°. Jean, IVe dn nom, auteur de la branche des seigneurs de Cers, rapportée ci-après ;
  • 3°. Gui, qui a fondé la branche des seigneurs de Saint-Simon et de Montjauge, mentionnée plus loin ;
  • 4°. Renée de Montalembert, mariée, par contrat du 6 avril 1611*, passé devant Brisson, notaire royal héréditaire en Angoumois, avec Charles de Saint-Gelais de Lusignan, écuyer, seigneur de Brillat, fils de feu Jean de Saint-Gelais, et de Jacquette Bouchard d’Aubeterre ;
  • 5° Eléonore de Montalembert, femme de Pierre de Chièvres, aeigneur de Rouillac. Ils vivaient en 1637
  • 6°. Marie de Montalembert, mariée, le 16 avril 1611 avec Charles de Saint-Gelais de Lusignan, seigneur de Montcbaude et de Breillac, dont elle eut :
    • François de Saint-Gelais de Lusignan, seigneur de Montcbaude, marié, le 29 mai 1638, avec François Labbé de Sorlin, dont :
      • Jeanne de Saint-Gelais de Lusignan, mariée, le 15 mai 1657, avec Auguste Poussart du Vigean, seigneur d’Anguitard.

- XII. Jacques de Montalembert, IIIe du nom, chevalier, seigneur de Vaux, de Plaisac, de Chantemerle, etc., épousa, le 8 octobre 1621*, Françoise de Festiveau, fille de messire Hélie de Festiveau, seigneur des Landes, conseiller au parlement de Bordeaux et en la chambre de l’édit de Guienne, et de Marie Fouchier. Il fournit l’aveu et dénombrement de la terre de Vaux à Louis Chabot, comte de Jarnac, le 31 mars 1653*. De son mariage avec Françoise de Festiveau, qui vivait encore le 9 avril 1666, sont nés :

  • 1°. Pierre, Ier du nom, qui suit ;
  • 2°. Joëlle de Montalembert, mariée avec Jacob de Queux, seigneur de Saint-Hilaire ;
  • 3°. Gabrielle de Montalembert, épouse de M. du Chapitre ;
  • 4°- Françoise de Montalembert, femme d’Alexandre de Saint-Martin, seigneur des Granges près Saint-Jean d’Angely ;
  • 5°. Marie de Montalembert. Elle épousa, le 27 avril. 1655*, Jean de Cursay, seigneur de Villers, de Saint-André et de Bourdeville, fils de Charles de Curzay, seigneur de Coulonges, de Vignolles, etc., et de Marie Gouton de la Rousselière.

- XIII. Pierre de Montalembert, Ier du nom, chevalier, seigneur de Vaux, de Plaisac, etc., fut maintenu dans sa noblesse, au mois de décembre 1666, par jugement de M. d’Aguesseau, intendant du pays d’Aunis. Il avait épousé, le 17 octobre 1662*. Jeanne de Sarragan, fille de Jean de Sarragan, chevalier, seigneur du Breuil, d’Esevan, de la Crignolée et du Plessis, et de Jeanne de Tessereau. Pierre de Montalembert paraît avec sa femme dans des actes des 9 avril et 16 août 1666*, 25 février 1697* et 3o décembre 1705*, et aussi dans les actes de baptême de leurs enfants, qui furent :

  • 1° Pierre de Montalembert, chevalier, seigneur de Vaux et de Plaisac, né le dernier février et baptisé le dernier mai 1665*, lieu tenant des vaisseaux du Roi, marié, le 8 février 1695*, avec Françoise-Angélique Poussart du Vïgean, veuve de messire Jean de Saint-Gelais, et cousine de la duchesse de Zell. Elle était fille d’Auguste Poussart du Vigean, chevalier, seigneur d’Anguitard, et de Jeanne de Saint-Gelais de Lusignan. Il n’a eu que deux filles :
Voici le tableau de cette alliance et de l’illustre parenté qu’elle a donnée à la maison de Montalembert.


NDLR : la descendance d’Eléonore Desmier d’Olbreuse, a été mise en couleur.
    • A. Jeanne de Montalembert, dame de Vaux et de Plaisac, mariée, le 6 août 1724* avec Jean IV de Montalembert, seigneur du Breuil, son cousin-germain-,
    • B. Marie de Montalembert, qui épousa, le 26 janvier 1726*, Philippe du Lau, chevalier, seigneur de Lagebâton, dont postérité ;
  • 2°. Charles de Montalembert, né le 24 février et baptisé le 11 septembre 1667*, vivant en 1686 ;
  • 3°. Louis de Montalembert, vivant en 1686 ;
  • 4°. Mathieu, qui a continué la postérité ;
  • 5°. Jacob, auteur de la branche des seigneurs de la Vigerie, rapportée ci-après ;
  • 6°. Jean de Montalembert, vivant en 1686* ;
  • 7°. Alexis de Montalembert, né le 29 juillet et baptisé le 15 août 1673*, capitaine au régiment de la Marine, marié à Verdun, en 1717, avec Catherine Grenet de Florimond, dont il a eu deux filles ;
    • A. Marie de Montalembert, épouse de M. de Cosiat, seigneur de Vermont, brigadier des armées du Roi et lieutenant-colonel du régiment Royal-Italien ;
    • B, Anne de Montalembert, morte sans avoir été mariée ;
  • 8°. Paul de Montalembert, né le 29 mars, et baptisé le 14 mai 1676* mort sans postérité ;
  • .9°. Jean de Montalembert,
  • 10°. Françoise de Montalembert, (tous les deux vivants en 1686.

- XIV. Mathieu de Montalembert de Vaux, chevalier, seigneur du Breuil, né le 17 juillet et baptisé le 1er septembre 1669*, garde-marine en 1683, puis lieutenant des vaisseaux du roi, épousa au château de Vaux, le 27 février 1697*, Mathurine-Gertrude Gay, fille de Jacques Gay, seigneur de la Chartrie, et d’Elisabeth Vitel. Il mourut avant le 10 septembre 1720*. Sa veuve avait alors la tutelle de leurs enfants, nommés :

  • 1° Jean, IVe du nom, qui suit ;
  • 2°. Pierre de Montalembert, marié, au mois de juin 1732, avec Marie Saussier. Il en eut trois filles, dont deux ne furent pas mariées.

- XV, Jean, marquis de Montalembert de Vaux, IVe du nom, chevalier, sejgneur du Breuil, de Villars, du Temple, du Tillet, etc., épousa, le 6 août 1724*, Jeanne de Montalembert, dame de Vaux, sa cousine germaine. Ils vendirent le château de Vaux, et depuis lors habitèrent le château de Vîllars en Angoumois. Jean IV mourut avant le 14 septembre 1769*. Il avait eu de son mariage :

  • 1°. Pierre, IIe du nom, qui suit ;
  • 2°. Jean de Montalembert, officier au régiment de Boulonnais, marié, en 1769, avec Jeanne-Françoise Chausse de Lunesse ;
  • 3°. Françoise de Montalembert, religieuse ursuline à Angoulême ;
  • 4°. Catherine de Montalembert, religieuse hospitalière à Chizay ;
  • 5°. Jeanne de Montalembert
  • 6°. Marie de Montalernbert,
  • 7° Anne de Montalembert, toutes trois religieuses ursulines à Angoulême.

- XVI. Pierre, marquis de Montalembert, IIe du nom, chevalier, seigneur de Villars, du Tillet. de Saint-Amand, d’Aucher, de Bonneure, de Peurry, etc., lieutenant des vaisseaux du roi, et chevalier de l’ordre de Saint-Louis, épousa au château de Cramahé, paroisse de Salles, le 1er août 1762*, en présence du maréchal de Senneterre, chevalier des ordres du Roi, commandant en chef dans les provinces de Poitou, Aunis et Saintonge, Jeanne de Gayot-Mascrany, fille de messire Jean-Baptiste de Gayot-Mascrany de la Bussîère, chevalier, seigneur des châtellenies de Cramahé et de Lisleau, ancien major de la Rochelle, chevalier de l’ordre de Saint-Louis, et de Jeanne-Marie Gayot. Le marquis de Montalembert passa un accord le 14 novembre 1769*, et mourut le 17 mai 1778. Il avait eu de son mariage :

  • l°. Jacques, IV du nom, marquis de Montalembert, né le 13 août 1773*, élève de l’école royale militaire, puis garde-du-corps du Roi jusqu’en 1793. Émigré è cette époque, il entra chasseur noble dans la légion de Mirabeau le 13 avril I793. Il fit en cette qualité les campagnes de 1793 et 1794- Le 4 mars 1795, il fut nommé sous-lieutenant de hussards dans la même légion, Il passa ensuite lieutenant dans la légion d’émigrés, commandée par le baron de Montalembert. Il est mort sans postérité è bord du vaisseau le Génie, le 25 août 1797 ;
  • 2°. Jeanne-Marie de Montalembert, née le 21 avril 1768, Elle a épousé, le 28 octobre 1786, Joseph Couturier, comte de Fournoue, capitaine de vaisseau, brigadier des armées navales, chevalier de l’ordre de Saint-Louis, et de l’association de Cîncinnatus, Il avait perdu un bras, en 1759, sur 1a frégate l’Aréthuse. En 1779, commandant le vaisseau le Vengeur, sous les ordres du comte de la Motte-Piquet, il fut l’un des deux, capitaines qui ont soutenu le combat du fort Royal, pour sauver le convoi qui venait de France. Il est mort le 29 juin 1801, Jeanne-Marie de Montalembert, sa veuve, a obtenu, par ordonnance du Roi du 8 novembre 1814, l’autorisation pour son fils unique Bernard-Paul Couturier, comte de Fournoue, d’ajouter à son nom celui de Montalembert. Voici la teneur de cette ordonnance :

Louis, par la grâce de Dieu, etc., etc., sur le rapport de notre amé et féal chevalier, chancelier de France, le sieur Dambray ; sur ce qui non » a été exposé que la dame Jeanne-Marie, née de Montalembert, veuve du comte de Fornnoue, capitaine de vaisseau, brigadier des armées navales, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, qu’elle désire qu’il soit permis à son fils, Bernard-Paul Couturier de Fournoue, capitaine de cavalerie, d’ajouter à son nom celai de Montalembert, ayant égard aux motifs sur lesquels cette demande est fondée, etc. Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
- Article 1er. Il est permis an sieur Bernard-Paul Couturier, comte de Fournoue, capitaine de cavalerie, d’ajouter à son nom celui de Montalembert.
- Art. 2. Notre amé et féal chevalier, chancelier de France, le sieur Dambray, est chargé de l’exécution de la présente ordonnance, qui sera insérée au bulletin des lois.

Donné au château des Tuileries le 18 novembre 1814.

Signé LOUIS, et plus bas, par le Roi, le chancelier de France, signé Dambray.

Bernard-Paul Couturier, comte de Fournoue-Montalembert, né le 6 septembre 1787, capitaine dans le second régiment de cuirassiers de la garde royale, a été nommé depuis chef d’escadron dans le 2e régiment de carabiniers, chevalier de Saint-Louis, de Saint-Ferdinand d’Espagne (2e classe) et de la Légion-d’Honneur ;

  • 3°. Jeanne-Marguerite de Montalembert, née le 16 janvier 1771 ;
  • 4°. Marie-Adélaïde de Montalembert, née le 4 août 1774.

 Seigneurs de la Vigerie, éteints.

XIV. Jacob, comte de Montalembert (i), chevalier, seigneur de la Vigerie, de Juignac et de Maumont, né le 22 mars et baptisé le 15 juillet 1672*, fils puîné de Pierre Ier de Montalembert, seigneur de Vaux et de Plaisac, et de Jeanne de Sarragan, fut capitaine au régiment de la vieille Marine, et gouverneur du château de Saint-André-Villeneuve-lès-Avignon, Il mourut le 3 avril 1751*. Il avait épousé, le 3o décembre 1705*, Marie-Jeanne Vigier, dame de la Vigerie en Saintonge, fille de Théophile Vigier, chevalier, seigneur de la Vigerie, capitaine des vaisseaux du roi, chevalier de l’ordre de Saint-Louis, et de dame Marguerite Audier. De ce mariage sont issus :

  • 1°. Alexis de Montalembert, gentilhomme de la chambre de m. le prince de Conty, mort le 3 juin 1734*, non marié ;
  • 2°. Marc-René, qui suit ;
  • 3*. Paul, comte de Montalembert, chevalier, seigneur de la Vigerie, de Forgeneuve, de Juignac, de Haumont, de Saint-Germain et de Saint-Laurent, officier en régiment de Normandie, marié le 9 décembre 1761*, avec Jeanne Ainslie, fille de messire Georges Ainslie, écuyer, seigneur de Durfort en Médoc et de Piltown en Ecosse, et de dame Jeanne d’Anstruther, ledit Georges Ainslie, fils d’Alexandre Ainslic, écuyer, et de dame Jeanne Grey habitants d’Edimbourg. Le comte Paul de Montalembert est décédé à la fin de l’année 1766, n’ayant eu qu’un fils :
    • Marc-René-Georges de Montalembert, chevalier, mort en juin 1773, Agé de 10 ans.
  • 4°. Elisabeth de Montalembert, morte sans alliance.

- XV.Marc-René, marquis de Montalembert, seigneur de Maumont, de Juignac, de Saint-Amand, de Montmoreau en Angoumois, de la Vigcrie en Saintonge, et du fief de Forgeneuvc en Périgord, naquit à Angoulême le 16 juillet 1714*. Après avoir terminé d’une manière brillante ses études, où s’étaient manifestés son penchant pour les lettres et l’aptitude de son esprit aux connaissances les plus abstraites de la géométrie, il entra au service eu qualité de cornette an régiment de Conty, cavalerie, le 1er juin 1733*. La guerre qui venait de s’allumer de nouveau entre la France et l’empereur Charles VI, à l’occasion de la couronne de Pologne, lui offrit de fréquentes occasions de signaler sa valeur. Il se trouva la même année au passage du Rhin et au siège du fort de Kehl, qui se rendit le 28 octobre. Aux mois de juin et de juillet 1734. il combattit sous le duc de Berwick, au siège de Philisbourg, où fut tué ce maréchal. Il s’était trouve le 4 mai précédent à la prise des lignes d’Etlingen par le maréchal de Noailles. En 1735, il prit part à l’affaire de Clausen. La paix,.qui se négocia vers la fin de cette année, et qui dura jusqu’à la mort de l’empereur Charles VI (octobre 1740), offrit au marquis de Montalembert quelques années de loisirs, qu’il sut remplir utilement pour sa gloire et pour l’utilité de sa patrie. Il avait été nommé capitaine au régiment de Conty le 25 mars 1734. Il commanda sa compagnie à l’armée de Westphalie en 1741, mais il la quitta pour la charge de capitaine des gardes de S. A. S. le prince de Conty, dont il fut pourvu le 10 juillet 1742*. Ayant suivi ce prince à l’armée de Bavière, il se trouva au secours de Braunau, au ravitaillement dEgra, à la défense de Deckendorff en 1743. Le prince de Conly ayant été appelé au commandement en chef de l’armée d’Italie le 1er février 1744, Ie marquis de Montalembert se trouva près de sa personne à la prise des retranchements de Montalban, de Villefranche et de Nice, aux sièges de Château-Dauphin, de Demont et de Coni, ainsi qu’à la bataille de Madona-del-Ulmo. Le 18 octobre de la même année, il reçut une commission pour tenir rang de mestre-de-camp de cavalerie. Il fit en cette qualité la campagne de 1745 à l’armée du Bas-Rhin, dont le prince de Conly venait de prendre le commandement, et fut nommé chevalier de l’ordre de Saint-Louis le 15 avril 1746*. Dans la même année, il se trouva aux sièges et à la prise de Mons, de Saint-Guilain et de Charleroy. Le 4 janvier 1748*, le roi lui assura la survivance du gouvernement du château de Saint-André-de-Villeneuve-lès-Avignon, dont il prit possession à la mort de son père le 3o avril 1751. En 1750, il avait créé en Angoumois la célèbre fonderie de canons de Ruelle, qui est encore le plus bel établissement de ce genre qu’il y ait en France. II fut pourvu, le 20 mars 1752*, de la lieutenance générale du gouvernement de la Saintonge et de l’Angoumois, sur la démission du marquis de Jonzac-Aubeterre, puis, le 4 jnillet suivant, de la charge de troisième cornette des chevau-Iégers de la garde du Roi. Le 13 juillet 1747, le marquis de Montalembert fut nommé associé libre de l’Académie royale des sciences. La guerre de sept ans ayant éclaté, en 1757, il fut chargé d’une mission importante et à la fois militaire et diplomatique auprès de l’état-major-général des armées de Suède et de Russie, qu’il devait diriger conformément aux mouvements des armées françaises. Il se trouva à toutes les actions de cette campagne, après en avoir concerté le plan avec les généraux alliés : B était chargé en même temps de rendre compte au ministère français de toutes les opérations militaires. B se rendit à Stockholm au mois d’avril 1758, et fut promu, les 1er et 7 mai de cette année, aux grades de brigadier de cavalerie et de deuxième cornette de la compagnie des chevau-Iégers. Il servit toute cette année en Poméranie, d’où il revint au mois de décembre pour passer l’hiver en France. Le 19 mai 1759, il prit congé du roi, et se rendit à l’armée de Russie, alors en guerre avec la Prusse, se trouva à la bataille de Zullichau le 29 juillet, à la prise de Francfort sur l’Oder et à la victoire remportée à Cunersdorf le 12 août de la même année. En 1760, le marquis de Montalembert fut élu membre de l’académie impériale de Pétersbourg. Ce fut lui qui, au mois d’octobre de cette année, détermina les généraux Czernicheff et Tottleben à marcher sur Berlin et à s’emparer de cette capitale, où ils restèrent dix jours. (Y.Archenholtz, Histoire de la guerre de sept ans, t. II, p. 83.) Il continua de diriger les armées russes jusqu’à la mort de l’impératrice Elisabeth (1762). Ce fut dans le cours de cette guerre qu’il reçut sa promotion au grade de maréchal-de-camp, du 20 février 1761. Il devint premier cornette de sa compagnie le 11 juillet suivant, deuxième enseigne le 15 octobre 1762*, et sous-lieutenant le 13 avril 1766*. Créateur d’un nouveau système de fortifications, le succès dont il fut couronné aux sièges de Hanovre et de Brunswick détermina le gouvernement à en faire l’application aux positions défensives de la Bretagne et de l’île d’Oléron. Mais la hardiesse de ses vues lui suscita bientôt autant d’adversaires qu’il y eut d’esprits routiniers dans le corps du génie ; et le duc de Choiseul, premier ministre, ajouta la disgrâce et l’exil aux dégoûts qui furent d’abord le seul prix des sacrifices et des veilles d’un homme qui avait osé modifier avec bonheur et perfectionner le système de Vauban. Cependant son grand ouvrage de la Fortification perpendiculair3, ou l’Art défensif supérieur à l’offensif [34], commençait à fixer l’attention des puissances européennes et du gouvernement français. En 1779, après la rupture avec l’Angleterre, on le chargea de mettre en état de défense l’île d’Aix, qui protégeait la côte et la rade de Rochefort. Les ingénieurs avaient porté à plus de seize millions le devis de ces travaux. Le marquis de Montalembert n’y consacra que 800,000 fr., et en moins de deux ans, il construisit un fort en bois d’une solidité et d’une perfection étonnantes. Son système a été adopté depuis dans plusieurs pays, notamment en Prusse, où il a été appliqué aux nouvelles fortifications de Cologne et de la ligne du Rhin, en Bohême à Prague, et en Grèce à Missolonghi, où le fort Montalembert a opposé aux Turcs une longue et glorieuse résistance. Il avait épousé, le 13 avril 1770*, en présence des ducs de Richelieu et d’Aiguillon, du marquis de Tryon, etc., Marie de Commarieu [35], fille de Pierre de Commarieu, chevalier, seigneur d’Hervilly, inspecteur-général des domaines de la couronne, distinguée par ses écrits littéraires, morte à Paris le 3 juillet 1832, à l’âge de 82 ans. Le marquis de Montalembert avait joui d’une brillante fortune. Une partie en fut aliénée par vingt ans de travaux et de sacrifices faits pour l’utilité publique. Une autre plus considérable, ses forges de Périgord, fut cédée pour six millions à l’administration de la marine, sans qu’il pût en obtenir le remboursement. Cependant lorsque la révolution imposa à la France tant de charges accablantes, M. de Montalembert s’empressa d’abandonner aux besoins de l’état une pension militaire qu’il devait à la perte d’un œil. Nommé général de division en 1792, il mourut à Paris le 29 mars 1800, à l’âge de 88 ans, doyen des généraux et des membres de l’académie des sciences. Quelques mois avant sa mort, il avait lu à l’Institut un Mémoire sur les affûts du la marine. La clarté de ses idées et la force de son organe excitèrent une vive admiration. On peut voir dans le t. 29, pp. 447 à 449 » de la Biographie universelle,, la nomenclature de ses nombreux ouvrages militaires publics depuis 1757. Sa Correspondance, diplomatique et militaire pendant la guerre de sept ans, imprimée d’abord en Angleterre, a eu un grand succès, et, après avoir eu diverses éditions en français, a été traduite en plusieurs langues, notamment en allemand, à Breslau en 1780.Il trouvait un délassement à ses travaux dans la poésie légère et le théâtre lyrique, qu’il cultivait avec succès. « J’ai de Montalembert, dit Lalande,, un » grand nombre de contes en vers et de chansons que je voudrais publier, parce qu’on y trouve de la grâce, de l’élégance et de » l’imagination. » On trouve une Notice sur lui dans le Magasin encyclopédique, 6* année, t. I, pp. 123-129 ; une autre Notice lue par M. Desaudray au Lycée des Arts, in-8° de 15 pages ; son éloge historique par de Lisle de Sales et le comte de la Platière. Paris, 1801, in-4° de 76 pages, avec le portrait de Montalembert gravé par Saint-Aubin. Son buste a été exécuté par le sculpteur Bonvallet.

 Seigneurs de Cers

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Branche aînée actuelle.

- XII. Jean de Montalembert, IVe du nom, chevalier, seigneur de Cers, de la Grange et de Cbantemerle, second fils de Robert de Montalembert, seigneur de Vaux, et de Jeanne de Livenne, institué héritier universel de Marie de Montalembert, sa tante, suivant le testament de cette dame, du 31 décembre 1625*, aide des maréchaux de camp des armées du Roi en 1626, est qualifié lieutenant de Roi des ville et château d’Angoulême dans un acte du 21 septembre 1644*. Il avait épousé, le 17 février 1620*, Charlotte Chenel [36], fille de Louis Chenel (de la maison d’Escoyeux), chevalier, seigneur de Cers, et de Catherine de la Tour ; le même Louis Chenel, fils de Jacques Chenel, écuyer, seigneur de Monimes, et de Marie d’Othon, dame de la Cavonerie. De ce mariage sont provenus :

  • 1°. Jean de la Tour de Montalembert, chevalier, seignenr de Cers, de Chantemerle, de l’Ile de Rosne, de la Groslière, du Plessis, etc. Le 7 mars 1672*, il partagea avec son frère Jean le jeune et ses sœurs, et retînt pour son droit d’aînesse la maison noble de Cers, avec justice, seigneurie, etc. Après avoir servi long-temps en qualité de capitaine de cavalerie, il fut nommé colonel des milices du gouvernement de Rochefort en 1682. Il avait été maintenu dans sa noblesse, en, 1666*, par M. d’Aguesseau, intendant en Saintonge et au pays d’Aunis. Il ne laissa point d’enfants du mariage qu’il avait contracté, le i3 août 1653*, avec Charlotte Baussuel, fille de Sébastien Baussuel et de Marie Delpy ;
  • 2°. J« an de Montalembert, seigneur de Chantemcrlc, tué à l’armée avant l’année 1672 ;
  • 3°. Jean V de Montalembert, le jeune, qui a continué la postérité ;
  • 4°. Jacques de Montalembert, co-seigneur de Chantemerle, mort avant l’année 1672 ;
  • 5°. Marie de Montalembert, demoiselle de Lavaulx, vivante Ie 23 juin 1684* ;
  • 6°. Catherine de Montalembert ;
  • 7°. Anne de Montalembert, demoiselle de Veyrat. Elle fit son testament le 31 janvier 1709*, et légua la 3’ partie de ses biens à Jean de Montalembert, son neveu ;
  • 8°. Deux autres filles, dont l’une religieuse à Perpignan.

- XIII. Jean de Montalembert, le jeune, Ve du nom, chevalier, seigneur de Moissac, puis de Cers après la mort de ses frères, fut capitaine au régiment d’Estissac, puis dans celui d’Angoulême. II épousa, le 14 janvier 1673*, Catherine de la Barbière, fille de François de la Barrière, substitut du procureur du Roi au présidial d’Angoulême, et de Jeanne Valette. Au nom et comme administrateur des enfants qu’il avait eus de cette dame, il obtint une sentence du juge de Marthon à leur profit le 27 août 1699*. Leurs noms sont :

  • 1° Jean de Montalembert, capitaine au régiment d’Angoulême, marié, le 15 février 1700*, avec Françoise de Maulde, de laquelle il laissa, outre deux garçons morts en bas âge :
    • Anne de Montalembert, mariée avec François des Bordes, chevalier, seigneur de Jansac, de Teillé et de Cers, en partie, qui avait été page du Roi et mousquetaire dans la première compagnie. Leurs enfants furent :
      • a. François des Bordes , seigneur de Teillé, major de la première compagnie des mousquetaires ;
      • b. Pierre des Bordes, seigneur de Verdille, lieutenant au régiment de Champagne, puis capitaine dans celui de Rouergue, marié avec Anne de la Douette, dame de Verdille, dont postérité ;
      • c. Jeanne des Bordes, femme de Pierre de Chasteignier, seigneur de la Rocheposay, qui en eut des enfants ;
  • 2°. Jean de Montalembert, d’abord enseigne de vaisseau, tué à la prise de l’Ile de Vienne, faisant les fonctions de major-général de l’armée de mer ;
  • 3°. Autre Jean, VI° du nom, qui a continué la postérité ;
  • 4°. Anne de Montalembert, religieuse a Notre-Dame de Périgueux.
  • 5°. Charlotte de Montalembert, née le a6 août 1683 *, élevée dans la maison de Saint-Louis à Saint-Cyr, puis mariée à Pierre de Nogerée , chevalier, seigneur de la Fillière ;
  • 6°. Marie de Montalembert, femme d’Antoine de Laurens, chevalier, seigneur de Lezignac, dont un fils vivant en 1775.

- XIV. Jean de Montalembert le jeune, VI’ du nom, chevalier, seigneur de Cers, de Chantemcrle, de la Grolière, de l’île de Rosne, etc., capitaine au régiment de Beauvoisis, épousa, le 5 mars 1710*, Marie-Anne Brossard de Fontmarais, fille de Bertrand Brossard, écuyer, sieur de Fontmarais, gentilhomme de la grande vénerie du Roi, et d’Elisabeth de Jansen. Jean VI de Montalembert mourut le 9 octobre 1741*. De dix-huit enfants issus de son mariage douze moururent jeunes. Les autres furent :

  • 1°. Jean-Charles, dont l’article suit ;
  • 2°. Pierre, auteur de la seconde branche de Cers, rapportée ci-après ;
  • 3°. Marie-Madeleine de Montalembert, mariée avec Pierre-Placide de la. Place, seigneur de la Tour-Garnier, près d’AngouIême, chevalier de l’ordre de Saint-Louis, ancien capitaine au régiment de Bourbonnais ;
  • 4°. Autre Marie-Madeleine de Montalembert, morte religieuse aux Dames de l’Union-Chrétienne d’Angouléme ;
  • 5°. Charlotte de Montalembert, morte sans alliance ;
  • 6°. Marie de Montalembert, vivante non mariée en 1744-

- XV. Jean-Charles de Montalembert de Cers, chevalier, seigneur du Groc, de Fouquebrune et de Houlme, entra, le ier janvier 1727*, dans la compagnie des cadets de Metz, et fut aide-major, puis capitaine au régiment de Saint-Simon (nommé successivement régiment de Beauce, de Puyguyon et de Broglie). Il fit les campagnes d’Italie, et se trouva aux sièges de Pizzighitone et de Novarre en 1733, aux deux attaques du château de Colorno, ainsi qu’aux batailles de Parme et de Guastalla les 29 juin et 19 septembre 1734. Dans cette dernière action, M. de Montalembert fut blessé d’un coup de feu au visage. Il s’est trouvé au siège de Fribourg en 1744. Le 7 mars* de cette même année, il passa un acte sur partage avec ses frère et sœurs. Il fut nommé chevalier de l’ordre de Saint-Louis en 1758, puis, la même année, major et commandant des ville et château d’Angoulême, place qu’il a conservée jusqu’à sa mort, arrivée en 1786, dans la terre de Fouquebrune, où il fut inhumé. Du mariage qu’il a contracté le 18 novembre 1743* avec Marie-Susanne Hinault sont issus, outre six enfants morts jeunes :

  • 1°. Jean-Charles de Montalembert, né le 14 novembre 17 53 % sous-lieutenant au régiment d’Aquitaine, infanterie, en 1771, mort de la petite vérole à Perpignan ;
  • 2°. Nicolas-Prosper, dont l’article suit ;
  • 3°. Casimir de Montalembert de Cers, né le 11 avril 1763*. Il entra sous-licutenant au régiment de Touraine, infanterie, au mois d’avril 1779, et y fut nommé lieutenant en second en 1783. Il fit avec ce corps la guerre d’Amérique, se trouva en siège de York-Town, à la prise de Saint-Christophe, ainsi qu’aux deux combats livrés par le comte de Grasse les 9 et 12 avril 1782. Dans ces deux actions il perdit l’œil droit et fut blessé à la cuisse. Dans le cours de cette guerre M. de Montalembert fut fait prisonnier, et emmené à la Jamaïque. Émigré en 1791, il fit la campagne de 1792 à l’armée de Bourbon, et servit ensuite en qualité d’officier dans le régiment de Vieménil, à la solde anglaise. Lors du licenciement de ce régiment, il rejoignit son frère ainé à Oldenbourg. Rentré avec lui en France en 1802, il épousa l’année suivante mademoiselle de Beaucorps, dont le père avait péri à Quiberon. Il n’a eu de ce mariage qu’une fille ;
    • N.....de Montalembert, mariée à M. Vigoureux de la Roche, capitaine d’infanterie ;
  • 4°. Susanne-Rosalie de Montalembert, mariée, le 29 juillet 1771, avee Etienne du Rousseau (issu d’une très-ancienne famille), chevalier, seigneur de la Mercerie et de Magnac, près la Valette ;
  • 5°. Marie-Françoise de Montalembert, mariée, le 23 février 1778, avec Auguste-César, comte de Mastin, seigneur d’Aigne, chambellan du duc d’Orléans ;
  • 6°. Marie-Madeleine-Dorothée de Montalembert, mariée, le 21 décembre 1773, arec Jean de Mauny, seigneur du Maine-Grotrier ;
  • 7°. Dorothée-Euphrasie de Montalembert, élevée dans la maison royale de Saint-Louis à Sainl-Cyr.

- XVI. Nicolas-Prosper de Montalembert de Cers, né le 24 mars 1761, entra élève du Roi au collège royal de la Flèche au mois d’octobre 1770. Transféré, en 1775, à l’école militaire de Paris, réformée en 1776 par le comte de Saint-Germain, il fut placé à cette époque dans le régiment de Rouergue, d’où il passa, en 1780, surnuméraire dans les chevau-Iégers de la garde du Roi. Émigré en 1791, il fit la campagne de 1792 à l’armée des princes, parmi les gentilshommes de la coalition d’Angoumois, Saintonge et Aunis, et se trouva, ainsi que son frère Casimir, au premier siège de Maëstricht. Il revint en France avec lui en 1802, embrassa l’état ecclésiastique, et fut pendant sept ans supérieur du petit séminaire de Luçon. Il a été nommé ensuite chanoine de la cathédrale de la Rochelle, et supérieur du grand séminaire de cette ville, place qu’il a occupée jusqu’à l’arrivée de l’évêque actuel. Du mariage qu’il a contracté en 1784 avec mademoiselle de Laulanié sont issus deux fils :

  • 1°. N.....de Montalembert, qui a embrassé l’état ecclésiastique ;
  • 2°. N.....de Monlalembert, marié en 1811, avec mademoiselle Bidé de Maurville, nièce de M. Bidé de Maurville, commandant de la marine à Rochefort.
    Des nombreux enfants qu’il a eus de ce mariage, il lui en reste huit, cinq filles et trois garçons,

 Seconde branche de Cers.

Barons, puis marquis et comtes de Montalembert.

- XV. Pierre de Montalembert de Cers, chevalier, né le 6 février 1714* » second fils de Jean de Montalembert, chevalier, seigneur de Cers, de Chantemerle, de la Grolière, etc., et de Marie-Anne Brossard de Fontmarais, fut admis dans les cadets de Metz en 1730. Entré, en 1734, dans le régiment de Saint-Simon (depuis Beauce), il y fut nommé capitaine en 1744, et le quitta l’année suivante pour passer à l’Ile-Royale, où le Roi lui donna une compagnie franche de la marine et le commandement de la grande batterie. Il reçut la croix de l’ordre de Saint-Louis en 1752, et mourut en 1757. Il avait épousé à Louisbourg, le 1er septembre 1755, Charlotte Chassin de Thierry [37], fille de messire François Chassin de Thierry, écuyer, capitaine d’une compagnie franche de la marine, et chevalier de l’ordre de Saint-Louis, et de dame Marie-Josèphe Rousseau de Savigny, Ils ne vivaient plus le 16 mars 1765*. Leur fils unique :

- XVI. Jean-Charles, baron de Montalembert, né à Louisbourg, Ile-Royale, le 6 février 1757*, élevé à l’école militaire, fut pourvu, au mois d’avril 1775*, d’une cornette dans la compagnie des chevau-Iégers de la garde du Roi. Le 23 juin de la même année*, il épousa Marthe-Joséphine de Commarieu [38], demoiselle d’Hervilly, seconde fille de Pierre de Commarieu, chevalier, seigneur d’Hervilly, inspecteur-général des domaines de la couronne, et de dame Marguerite-Louise-Césarine de Bouchard de Ravenel. Après avoir remplacé son beau-frère, le marquis de Montalembert, comme sous-lieutenant des chevau-Iégers de la garde, le baron de Montalembert fut nommé, à la dissolution des compagnies rouges, colonel dans le régiment de Berry, cavalerie. Il était déjà chevalier des ordres de Saint-Louis et de Saint-Lazare. Émigré en 1792. après que tout espoir de salut eut été perdu pour la monarchie, il rejoignit à Coblentz les princes Français qui, à la fin de cette année,le chargèrent d’une mission particulière près le roi d’Espagne. Passé ensuite en Angleterre, il y organisa une légion d’émigrés, connue sous le nom de légion de Montalembert, et composée d’infanterie, d’artillerie et de cavalerie. Il en fut colonel commandant en chef. M. le comte de Bruges, depuis lieutenant-général et aide-de-camp du Roi, commandait en second ce corps, qui était très-considéré en Angleterre, tant à cause de son chef que du grand nombre d’anciens officiers de l’armée française qui y étaient entrés. Le baron de Montalembert conduisit sa légion à Saint-Domingue, où il rendit les plus grands services pendant toute la guerre contre les nègres. Le gouvernement anglais, pour lui témoigner d’une manière éclatante sa reconnaissance, le nomma brigadier-général, grade qui n’avait jamais été conféré à un catholique avant lui. Il conserva le commandement de sa légion jusqu’à l’époque du licenciement de tous les corps étrangers en 1799. De ce moment il employa avec un zèle sans bornes toute son influence auprès du gouvernement britannique pour adoucir le sort de ses braves compagnons d’armes. La renommée de sa bravoure aventureuse, de ses talents militaires, et surtout de sa loyauté chevaleresque, a survécu dans le souvenir de tous ceux qui l’ont connu ou qui ont servi sous ses ordres. Le Roi et les princes exilés l’honoraient d’une confiance illimitée, comme le prouvent plusieurs lettres autographes conservées par ses descendants. Il est mort à la Trinité d’une fièvre épidémique le 20 février 1810. De son mariage avec Marthe-Joséphine de : Commarieu, morte au mois d’avril 1808, il avait eu un fils qui suit :

- XVII. Marc-René-Anne-Marie , marquis, comte et baron de Montalembert, pair de France, naquit à Paris le 10 juillet 1777. Sorti de France avec sa famille en 1792, et ayant embrassé la carrière militaire, il fut d’abord capitaine dans la légion de Montalembert. A l’époque du licenciement des corps émigrés en 1799, il obtint du service dans l’armée anglaise, devint cornette, puis lieutenant de cavalerie, et fut employé à l’école d’état-major qui se formait alors parles soins du général français Jarry. Les connaissances et les talents qu’il acquit sous la direction de ce célèbre tacticien le firent bientôt distinguer des chefs de l’armée. Il fut attaché successivement aux états-majors des troupes britanniques en Égypte et dans les Indes-Orientales, où il passa quatre années avec le grade de capitaine. Il en revint eu 1808, avec le grade de major, et fut aussitôt envoyé à l’armée d’Espagne et de Portugal, où il fit les campagnes de 1808 et 1809 ; et se trouva aux batailles de Vimiéra, de la Corogne, etc. Revenu en Angleterre avec les débris de l’armée de sir John Moore, il fut chef d’état-major d’une division à l’expédition de Walcheren en 1809, puis lieutenant-colonel en 1811 et chef d’état-major du corps d’armée rassemblé sur les côtes méridionales de l’Angleterre. Devenu possesseur du titre de marquis en 1802, lors du décès de son oncle maternel, le marquis de Montalembert, chef de la famille, il n’en prit pas moins celui de baron à la mort de son père, d’autant plus que S. M. britannique le confirma dans ce rang pour reconnaître les éminents services de son père et les siens. Au mois d’avril 1814, le prince régent l’envoya annoncer à Louis XVIII, qui était alors à Hartwell, son rétablissement sur le trône dé France. Rentré en France avec le Roi, il reçut le grade de colonel dans l’armée française, la croix de l’ordre de Saint-Louis, celle d’officier de la Légion d’Honneur et la place de second secrétaire d’ambassade à Londres. A l’époque des cent-jours, il fut envoyé deux fois à Bordeaux, la première pour veiller au départ de Madame, duchesse d’Angoulême ; la seconde fois avec trois frégates et plusieurs transports pour aider à soumettre les restes du parti de Napoléon dans le midi Il retourna ensuite à Londres comme premier secrétaire d’ambassade. En juillet 1816, Louis XVIII le nomma ministre plénipotentiaire et envoyé extraordinaire près la cour de Wurtemberg. Le 5 mars 1819, il fut élevé à la dignité de pair de France, sous le titre de comte, et peu de temps après, nommé ministre plénipotentiaire en Danemark. Mais, à peine entré dans la carrière législative, il s’y distingua par l’indépendance de ses opinions et par son opposition aux lois contre la liberté de la presse et la liberté individuelle, qui furent proposées après l’assassinat de Mgr le duc de Berry. Aussi fut-il subitement destitué en 1820. Dès-lors il se consacra exclusivement aux devoirs que lui imposait sa position a la chambre haute. Le besoin qu’il sentait pour la France de ressaisir son influence sur la péninsule hispanique lui fit approuver l’expédition de 1823 en Espagne. Il appuya le renouvellement septennal de la chambre des députés, défendit avec chaleur les droits des débiteurs malheureux dans la discussion des deux indemnités, et se prononça par un discours très-remarquable en faveur du projet de loi sur le droit de primo-géniture et de substitution, qu’il considérait comme une source de véritable indépendance pour la nation. Il rentra dans la carrière diplomatique en 1826, comme ministre plénipotentiaire en Suède. La mort de sa fille le ramena en France en 1829. Après la révolution de 1830, il fut révoqué de ses fonctions d’ambassadeur ; mais il n’abdiqua point l’honneur de vouer ses derniers jours à la patrie et de défendre à la tribune les droits et les libertés de la France, Cette dernière période de la vie politique du comte de Montalembert est peut-être celle où son âme a retrouvé le plus d’énergie pour louer en présence des factions tout ce qui était digne d’éloges, et flétrir tout ce qui portait atteinte à la dignité nationale. Il attaqua les visites domiciliaires, la confiscation du fonds commun de l’indemnité, la centralisation, la spoliation des forêts. Il défendit les droits méconnus de l’armée d’Afrique. Il revendiqua avec constance le suffrage universel et la liberté d’enseignement. Il combattit surtout la politique extérieure du nouveau gouvernement, et eut la gloire de soutenir seul à la chambre des pairs la cause de l’héroïque Pologne. Tant d’efforts épuisèrent ses forces : peu après la clôture de la session de 1831, il fut attaqué d’une maladie mortelle, et rendit le dernier soupir dans les sentiments de la plus vive piété, à Paris, le 21 juin 1831. M. le marquis de Dreux-Brezé a payé un tribut à sa mémoire à la chambre des pairs (Voyez aussi une notice nécrologique très-intéressante dans le journal l’Avenir du 4 juillet 1831, par M. l’abbé Lacordaire), Le comte de Montalembert avait épousé, le 25 mai 1809, Elise-Rosée Forbes [39], d’une des plus anciennes et illustres familles d’Écosse, représentée aujourd’hui par les comtes de Granard dans la pairie d’Irlande, et les barons Forbes dans la pairie d’Écosse. De ce mariage sont issus :

  • 1°. Charles-Forbes, dont l’article suit ;
  • 2°. Jacques-Marc-Arthur, comte de Montalembert, né le 6 août 1812, page du roi Charles X en 1829, élève de l’école militaire de Saint-Cyr ;
  • 3°. Élisabeth-Rosalie-Clara de Montalembert, née le 30 août 1814, morte à Besançon le 3 octobre 1829.

- XVIII. Charles-Forbes, marquis et comte de Montalembert, pair de France, né le 15 avril 1810, rédacteur du journal l’Avenir, et agent-général pour la défense de la liberté religieuse de 1830 à 1832, a succédé à la pairie de son père en 1831. Traduit devant la cour des pairs, il a été condamné par elle à cent francs d’amende, le 20 septembre de la même année, pour avoir ouvert une école libre et gratuite, dans le but de détruire le monopole de l’université.

La seconde partie de cet article contient la généalogie des branches
- des seigneurs de Saint-Simon et de Montjaugé
- des seigneurs de Varaize et de Coulonges, éteints.
- des seigneurs d’Essé, d’Espanvilliers, etc., éteints.
- des seigneurs de Ferrières, puis de Roger, en Agénais.
- des seigneurs des Rouets, de La Mothe, etc.
- des seigneurs de la Bourlie, Comtes de Montalembert, en Périgord.
- des seigneurs de Monbeau, Marquis de Lostanges, etc.
- des seigneurs de Najejouls, éteints.
- des seigneurs de Goulaine et de Bellestre, en Bretagne.
- des seigneurs de Saint-Gravé
- du rameau de Montmayer.
- des seigneurs de Nucheze, en Poitou, éteints.

[1La branche du comte de Montalembert, pair de France, a pour supports deux autruches. Voyez p. 31.

[2Montalembert, en Angoumois, diocèse de Poitiers, parlement de Paris, élection d’Angoulême. Cette paroisse comprend 118 feux (environ 600 habitants). Elle est située à une lieue de la rive droite de la Charente, à une moindre distance de la route de Poitiers à Angoulême, à 2 lieues S. O. de Civray, 10 S. S. O. de Poitiers, 11 N. E. de Cognac, 8 E. N. E. de Saint-Jean d’Angély, et 9 N. d’Angoulême. » Dictionnaire des Gaules et de la France, par l’abbé Expilly, in-fol. 1766, tom. IV, pag. 796.) Voyez aussi les preuves pour les carrosses, faites par M. Chérin en 1772.

[3Dans une histoire (manuscrite) de l’Angoumois, par Louis des Brandes, maire de la ville d’Angoulême, et conservée à ta Bibliothèque de cette ville, on lit dans le Ve livre, seconde partie, pag. 140, qu’il existait alors dans le chartrier du marquis de Montalembert de Vaux quatre titres latins du milieu du onzième siècle, et nommément de l’an 1050.

[4M. Chérin dit, en parlant de la branche de Vaux dans son mémoire du 7 août 1772, conservé à la Bibliothèque royale : « Elle a conservé ou recouvré un si grand nombre de titres qu’il n’y a point de maison dans le royaume dont la preuve soit plus sûre et plus claire que la sienne. »

[5De Gourville d’or, au lion do gueules, lampassé et couronné d’argent,

[6Tous les actes marqués d’un astérisque sont ceux qui ont été visés dans les diverses preuves faites par cette maison, soit pour le service militaire, soit pour la maison royale de Saint-Cyr, les pages, les honneurs de la cour. Les différentes productions qu’elle a faites dans ces occasions existent encore dans l’ancien dépôt du cabinet des ordres du Roi, à la Bibliothèque royale

[7de Liniers : d’argent, à la fasce de gueules ; à la bordure de sable, chargée de 8 besants d’or,

[8de Montalembert : d’argent, à la croix ancrée de sable.

[9D’Appelvoisin : de gueules, à la herse d’or.

[10Cette quittance est textuellement rapportée, tom II, col 184 des Mémoires pour servir de preuves à l’Histoire de Bretagne, par D. Morice, qui désigne le cimier : une tête de loup. C’est conformément à cette désignation qu’il a fait graver le sceau de Jean de Montalembert à la fin du même volume, planche n°1, sceau n° 24.

[11de Barrière : d’or, à la fasce de gueules, accompagnée de 6 fleurs de Iys d’azur.

[12Helies : burelé d’argent et de gueules ; à 5 fusées de sable en fasce, brochantes sur le tout.

[13d’Archiac : de gueules,à 2 pals de vair ; au chef d’or.

[14De Beaumont : de gueules, à l’aigle d’or, accompagné de 9 fers de lance d’argent en orle,

[15de la Rochefoucauld : burelé d’argent et d’azur ; à 3 chevrons de gueules, le 1er écimé, brochants sur le tout.

[16II est aussi nommé dans les actes Meriot, Merigot, Émeri et Aimeri

[17Du Puy-du-Fou : de gueules, à 3 mâcles d’argent.

[18Claveau : d’azur, au chevron d’or.

[19de Beauvilliers : fascé d’argent et de sinople ; les fasces d’argent chargées de 6 merlettes de gueules, 3, 2 et 1.

[20de Vaux : d’or, à 3 merlettes de sable.

[21Dont le frère puîné, Jean de Vaux, seigneur de Rouffiac, épousa Jeanne de la Trémoille. (Voy. à la Bibliothèque royale la généalogie de la maison de Vaux, remontant à Hugnes, seigneur de Vaux vers 1290, dressée en mars 1700, par l’abbé de Cardillac.)

[22du Bouchet : d’argent, à deux fasces de sable.

[23de Limoges : d’or, au lion couronné de gueules.

[24Voyez ses quartiers dans les registres de l’ordre de Malte, prieuré d’Aquitaine, n° 136, à la Bibliothèque de l’Arsenal.

[25Isle : d’argent, à 5 roses de gueules.

[26de la Rochefoucauld : burelé d’argent et d’azur ; à 3 chevrons de gueules, le premier écimé, brochant sur le tout.

[27de l’Estang : d’egcnt, à 7 fusées de gueules, 4 et 3.

[28De Joubert : d’argent, à 5 fusées rangées de gueules.

[29Pascauld de Pauléon : d’argent, au mouton naissant de sable, surmonté et accosté de 3 branches d’épines de sinople.

[30de Mercy de Saint-Just : d’or, à la croix d’azur.

[31de Montberon : écartelé, aux 1 et 4 burelés d’argent et d’azur ; aux 2 et 3 de gueules plein,

[32De Barbezières : fuselé d’argent et de gueules.

[33De Livenne : d’argent, à la fasce d’azur, accompagnée de 5 étoiles de gueules.

[34Onze volumes in-4*, 1776-1796. Le major du génie Lindenau en a traduit les premiers volumes en allemand. C. F. Mandar, dans son ouvrage de l’Architecture des forteresses, reconnaît qu’aucun ingénieur n’a montré plus de génie que le marquis de Montalembert dans l’art des fortifications. Son ouvrage offre des détails complets sur toutes les parties de l’art militaire : l’Histoire des sièges les plus mémorables, la description des principales machines, un nouveau fusil et un nouvel affût exécutés d’après ses données, les plans des principales villes et des ports avec des observations sur leurs fortifications naturelles et les moyens de les améliorer, etc., etc. On peut voir dans la notice du comte de la Platière sur le marquis de Montalembert, les hommages que rendirent à cet ouvrage et à son auteur une foule de princes et de savants étrangers, et parmi les Français, Carnot alors simple capitaine du génie, et Mirabeau. Une partie de sa fortune a été consacrée à ce grand ouvrage, enrichi d’un grand nombre de planches et de cartes. Les plans en reliefs qui ont servi de base, et qui sont au nombre de 92, formaient un cours complet de fortifications et d’artillerie. Il en fit hommage à la nation, et on peut les voir aujourd’hui au Musée des Invalides. Le catalogue raisonné en avait été publié en 1783.

[35de Commarieu, de sable, à 3 fasces d’or ; au franc canton d’hermine.

[36Chesnel : d’argent, à 3 bâtons noueux écotés de sinople en pals, 2 et 1.

[37Chassin de Thierry ; d’azur, à un chêne d’or, sur lequel soufflent deux aquilon d’argent aux angles supérieurs de l’écu

[38de Commarieu : de sable, à 3 fasces d’or ; au franc canton d’hermine.

[39Forbes : d’azur, à 3 têtes d’ours d’argent, emmuselées de gueules, et en cœur une croisette recroisillée d’or.

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