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1238 - 1263 - Conciles de Cognac - Halte aux abus des clercs et des fidèles
samedi 19 janvier 2008, par , 1510 visites. ,
Quatre conciles dont les principaux canons ont pour objet de remettre de l’ordre dans l’Eglise, car les clercs n’en font qu’à leur tête, et du côté des fidèles, ça ne vaut guère mieux !
Sources :
Histoire ecclésiastique - Abbé Claude Fleury - Paris - 1856 - Books Google
Histoire des controverses et des matières ecclésiastiques traitées dans le XIIIe siècle - Louis Ellies Dupin - Paris - 1701 - Books Google
1238 - Concile à Cognac
- Cognac (16) - Eglise St Léger
- Dessin de Jean-Claude Chambrelent
Cette année douze cent trente huit, le lundi d’après l’octave de Pâques, c’est à dire le douzième jour d’avril, Gérauld de Mâlemort, archevêque de Bordeaux, tint un concile à Cognac avec les évêques ses suffragants.
On y publia trente huit canons ou articles de réformation où l’on voit comme dans la plupart des conciles du même siècle l’esprit de chicane qui régnoit alors dans le clergé.
On se servoit de fausses lettres ; on poursuivoit une partie pour les mêmes causes devant divers juges ; des clercs se faisoient céder des actions pour les attirer au tribunal ecclésiastique. Quelques uns se disoient faussement juges délégués ou subdélégués, et faisoient citer les parties devant eux sans pouvoir montrer de commission ; d’autres poursuivoient un nouveau droit en vertu des lettres obtenues auparavant à une autre occasion. Quelques juges condamnoient par défaut sans qu’il y eût preuve de la citation. Les laïques aussi de leur côté attiroient quelquefois les clercs au tribunal séculier sous prétexte de garantie de cautionnement, de spoliation ou de réconvention : à tous ces abus le concile oppose des excommunications générales [1].
Il défend aux prêtres de faire fonctions d’avocats ou de procureurs, si ce n’est pour les églises et les personnes misérables, et encore gratuitement ; il ne le défend pas aux autres clercs, parce qu’il n’y avoit qu’eux alors capables de ces fonctions ; mais il le défend aux moines et aux chanoines réguliers, et ordonne le retranchement de plusieurs abus introduits chez eux. On leur donnoit en argent leur nourriture et leur vestiaire, ce qui autorisoit la propriété ; on négligeoit de rendre compte des revenus du monastère et d’en tenir les portes fermées : les frères sortoient sans permission, mangeoient dans les villes ou les bourgs de leuг demeure et s’y cachoient. Ils avoient leur pécule en propre, empruntoient de l’argent en leur nom, et se rendoient cautions. Ils mangeoient de la viande chez les séculiers ; ils prenoient des cures et demeuraient seuls dans les prieurés.
Le concile condamne tous ces abus, et défend d’établir de nouvelles maisons religieuses, ni de confréries de laïques, sans la permission des évêques [2].
Il réprime aussi les vexations des laïques, qui exigeoient de l’argent des églises, des monastères, ou des hôpitaux, ou s’y faisoient loger par force, sous prétexte d’hospitalité. Quelques uns prenoient des ecclésiastiques et les traitoient cruellement pour en extorquer de grosses rançons, et le concile déclare que les enfants de ceux-ci, jusqu’à la troisième génération, ne seront admis ni aux bénéfices ni aux ordres. Il ordonne que les seigneurs qui seroient demeurés un an dans l’ехсоmmunication seront dénoncés hérétiques et leurs biens sujets à confiscation [3]
Les 39 canons du Concile de Cognac (Source : Histoire des controverses et des matières ecclésiastiques.) Concile de Cognac de l’an 1238. L’an 1238, Gérard Archevêque de Bourdeaux assembla un Concile à Cognac le Lundi d’après l’Octave de Pâques, dans lequel il publia.trente-neuf Reglemens. - Le premier excommunie ceux qui usent de diverses sortes de chicanes, qui sont exprimées en particulier. ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Le trente-sixiéme ordonne que les Curez qui ont des Paroissiens en commun seront obligés d’en faire le partage. ![]() ![]() ![]() |
1260 - Concile à Cognac
Pierre de Roncevaux, archevêque de Bordeaux, qui avoit depuis peu succédé à Geraud, vint cette année douze cent soixante au concile provincial à Cognac, où il fit dix neuf articles de constitutions.
Défense de veiller dans les églises ou les cimetières, à cause des actions honteuses ou violentes qui s’y commettent, et qui obligent à réconcilier les églises. Le peuple assistoit donc encore alors aux offices de la nuit [4]. Défense de faire des danses dans les églises à la fête des Innocents, ni d’y représenter des évêques en dérision de la dignité épiscopale. Défense de faire combattre des coqs dans les écoles. Défense de donner le saint-chrême aux privilégiés qui refusent de rendre aux évêques diocésains ce qui leur est dû. Les curés absents pour leurs études ou autrement, avec la permission de l’évêque, mettront à leur place de bons vicaires avec une portion congrue. Les monastères qui ont le patronage des cures en useront de mêmе à l’égard des prêtres qui les desservent, et la portion congrue sera au moins de trois cents sols : c’étoient cent cinquante livres de notre monnoie. Défense aux cures de tenir d’autres cures à ferme. On ne portera point un corps au lieu de la sépulture qu’il n’ait été porté, suivant la coutume, à l’église paroissiale, parce qu’on y peut mieux savoir qu’ailleurs si le défunt étoit interdit ou excommunié, et personne ne recevra le corps pour l’enterrer qui ne soit présenté par le curé [5].
Les 19 canons du Concile de Cognac (Source : Histoire des controverses) Pierre de Roscidavalle qui succeda l’an 1259. à Gérard de Malemort dans l’Archevêché de Bourdeaux, tint l’an 1260. un Concile Provincial à Cognac , dans lequel les Reglemens suivans furent publiez.. ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
1262 et 1263 - Conciles à Cognac
Deux conciles du même temps font voir les maximes du clergé sur cette matière : ils sont tous deux de la province de Bordeaux, tenus par l’archevêque Pierre de Roncevaux, le premier à Cognac en douze cent soixante deux, qui étoit la première année de son pontificat.
On y lit ces paroles : Ceux que la crainte de Dieu ne détourne pas du mal doivent être retenus par la peine temporelle ; c’est pourquoi nous ordonnons que les barons et les autres, qui ont juridiction temporelle, soient contraints, par censure ecclésiastique, de contraindre les excommuniés à rentrer dans le sein de l’Eglise, par saisie des biens situés sous leur juridiction ou autrement.
Les 7 canons du Concile de Cognac (Source : Histoire des controverses) Pierre de Roscidavalle, Archeveque de Bourdeaux tint un Concile l’an 1262. à Cognac, dans lequel il ordonna : ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
L’autre concile tenu cette année douze cent soixante trois porte que celui qui aura souffert l’excommunication pendant un an seroit réputé hérétique et dénoncé comme tel ; ce qui aboutissoit à le soumettre aux peines temporelles portées contre les hérétiques par les lois. Il est dit aussi que chaque curé aura un papier contenant les noms des excommuniés, afin de pouvoir les dénoncer selon qu’il lui sera enjoint par le juge. Personne ne sera tenu pour absous des censures, même à l’article de la mort, s’il n’appert de son absolution par lettre du juge qui avoit prononcé la censure.
[1] Tom. XI, p. 336. Canons 1, 2, 6, 11, 13.
[2] Canons 12, 20, 21, 22, 24, 27, 28, 29, 30, 33, 31.
[3] Canons 3, 19, 17.
[4] Tome II Conc. p. 799 Canons 1, 2
[5] Canons 7, 9, 10, 11, 16, 13