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1496 - Cognac (16) : La bibliothèque de Charles d’Orléans, comte d’Angoulême

mardi 1er avril 2008, par Pierre, 17816 visites.

Une bibliothèque du 15ème siècle sortie du fond des âges, qui fait penser au "Nom de la Rose". Nous découvrons également ici une enquête bibliographique remarquable par ses détails.
Laissez-vous porter dans un univers de très vieux parchemins où les princes de jadis puisaient leur savoir et, qui sait, un peu de leur sagesse ...

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Un document très complet, en 3 parties,
- (voir) les circonstances de l’inventaire : le décès de Charles d’Orléans ; et l’histoire passée et future de cette bibliothèque.
- (voir) la présentation du défunt et de la famille d’Angoulême
- (voir) l’inventaire proprement dit des 180 volumes de la bibliothèque, regroupés en 75 articles.

Source : Bulletins et Mémoires de la Société Archéologique et Historique de la Charente - Année 1860 - L’article est d’Edouard Sénemaud.

Illustration de la "Légende dorée" de Jacques de Voragine

Voir aussi : 1459 - 1523 - Le journal de Louise de Savoie, épouse de Charles d’Orléans (texte intégral)

 I - La bibliothèque et son histoire

CHARLES d’ORLÉANS, comte d’Angoulême, père de François Ier, mourut à Châteauneuf, le 1er janvier 1496, La bibliothèque laissée par ce prince et conservée au château de Cognac, résidence habituelle des Valois-Angoulême, fut inventoriée les 20 et 21 novembre 1496, par François Corlieu, lieutenant général du sénéchal d’Angoumois, pour très haut et très puissant prince monseigneur le duc d’Orléans (depuis Louis XII), et très haute et excellente princesse madame la comtesse d’Angoulême (Louise de Savoie), tuteurs du jeune comte François et de sa sœur Marguerite. Corlieu s’adjoignit, en qualité de greffier, maître Hélie du Tillet, notaire royal, fit jurer à la comtesse de « bien et loyaument montrer et exhiber tous et chacuns des biens meubles, lettres, titres et enseignements qu’elle avait ou pouvait avoir par devers elle ou autres appartenant à ses enfants, » et procéda ensuite à l’inventaire de tous les biens meubles en présence de Hélie de Polignac, sieur de Fléac, et Geoffroy du Puy-du-Fou, sieur d’Amailloux, désignés par la veuve du comte Charles pour l’assister.

Le catalogue commence par un manuscrit de Boccace, historié et armorié. Il comprend plus de 180 volumes en 75 articles, les uns manuscrits, les autres imprimés. La bibliothèque du comte d’Angoulême, sans être aussi riche que celle laissée par le comte Jean [1] son père, renferme néanmoins de beaux livres et peut prendre un rang honorable parmi les bibliothèques princières du temps.

Dans l’inventaire de 1496, fort irrégulier du reste, et peu explicite en ce qui concerne les livres [2], nous n’avons pu reconnaître aucun des premiers produits de nos presses angoumoisines. A l’époque de la mort de Charles d’Orléans, Angoulême possédait cependant une imprimerie depuis cinq ans [3], et il est fort probable que le comte d’Angoulême avait fait entrer dans sa bibliothèque les quelques ouvrages imprimés au chef-lieu de la province depuis 1491, ouvrages qui se sont perdus ou auront pu se trouver réunis, sans désignation particulière, aux livres qui n’ont pas été l’objet d’un inventaire spécial et détaillé.

La publication du catalogue des librairies de nos comtes d’Angoulême, si elle n’ajoute pas de documents nouveaux à l’histoire littéraire du XVe siècle, prouvera du moins que Charles V et Philippe le Hardi de Bourgogne, le duc d’Orléans et le duc de Berry ne furent pas les seuls princes de la famille du roi Jean qui prirent plaisir à rassembler des livres. Cet amour des lettres, qui distingua les Valois-Angoulême, était un précieux héritage qu’ils léguèrent à leurs descendants [4].

Livre en ligne

NDLR voir en ligne, le livre "La librairie de Jean duc de Berry

au château de Mehun-sur-Yèvre"

Les bibliothèques de Jean et de Charles d’Orléans (1467 et 1496), augmentées par Louise de Savoie, allèrent sans doute plus tard, avec les livres apportés de Naples par Charles VIII et les acquisitions ou les conquêtes de Louis XII à Pavie, se fondre avec la librairie du duc Charles d’Orléans pour former la bibliothèque de Blois sous François Ier, qui en ordonna la translation à Fontainebleau en 1544. Cette collection comptait alors 1,890 articles, dont 110 seulement imprimés. Henri IV la fit transporter à Paris en 1595, chez les jésuites du collège de Clermont. Après de nombreuses vicissitudes, cette bibliothèque fut enfin installée en 1721, par ordre du régent, dans la rue Richelieu.

Le catalogue de la librairie du comte d’Angoulême, dont nous avons fait prendre copie à la Bibliothèque impériale (f. des Bl. Mant, vol. 49, f° 267), est intitulé : Coppie de l’inventoire des biens meubles demeurez du décès et trespas de feu monseigneur le conte d’Angolesme .

Ce précieux document n’existe donc point à la Bibliothèque à l’état d’original. Nous ne savons si l’on pourrait retrouver ce dernier dans le n° 2529 du tome II du catalogue analytique des archives de M. le baron de Joursauvault, décrit sous ce titre : Un volume grand in-4°, dos de maroquin, contenant l’inventaire de la librairie et des meubles du duc d’Orléans (lisez comte d’Angoulême) au château de Cognac , 1496.

Ce catalogue, tout imparfait qu’il est, peut encore, croyons-nous, fournir d’utiles indications. Nous n’hésitons donc pas à le publier. Nous réclamerons seulement quelque indulgence pour les lacunes ou les erreurs que présentera ce travail qui péchera nécessairement en plus d’un point. Nous trouverons notre excuse dans notre éloignement des grands dépôts publics de Paris et dans le peu de ressources qu’offrent nos bibliothèques départementales, difficultés bien grandes contre lesquelles ont à lutter chaque jour les travailleurs de la province.

Après les écrivains et les bibliographes que nous avons.soin de citer toutes les fois que des emprunts leur sont faits, nous avons souvent consulté les publications de MM. Barrois, Le Roux de Lincy et Hiver de Beauvoir [5].

 II - Charles d’Orléans, comte d’Angoulême

CHARLES d’ORLÉANS, comte d’ANGOULÊME, fils de Jean d’Orléans et de Marguerite de Rohan, naquit en 1459. Agé de neuf ans à la mort de son père, il resta sous la tutelle de sa mère, à qui le roi Louis XI donna pour coadjuteur honoraire Yves du Fou, gouverneur d’Angoumois. Son mariage fut proposé, si nous en croyons les chroniqueurs François de Corlieu et Vigier de La Pile [6], avec Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire et d’Isabelle de Bourbon, qui épousa Maximilien d’Autriche. Cette assertion nous paraît complètement dénuée de fondement. Corlieu et Vigier de La Pile auront fait confusion. Il existe en effet aux archives impériales [7], à la date de décembre 1481, un contrat de mariage de Charles, comte d’Angoulême, et de Charlotte, fille du duc de Brabant, comte de Nevers [8], contrat qui ne fut pas suivi d’exécution, nous ne savons pour quel motif. Cette date de 1481 concorde à quelques mois près avec celle de « mil quatre cens octante » fixée par Corlieu, peu exact en chronologie et qui oubliait que Marie de Bourgogne, à cette époque, était mariée depuis au moins trois ans avec Maximilien (20 août 1477) et mère depuis deux ans de Philippe le Beau (né en 1478).

Le comte d’Angoulême épousa, par contrat du 16 février 1487 (vieux style), LOUISE DE SAVOIE, née le 11 septembre 1476 de Philippe II, dit sans Terre, comte de Bugey et seigneur de Bresse, puis duc de Savoie [9], et de Marguerite de Bourbon. Cette princesse lui apporta en dot trente-cinq mille livres [10].

Le comte Charles eut une vie assez courte et peu remplie de faits militaires. Il fit cause commune avec son cousin Louis d’Orléans et prit les armes en 1485. Ce prince tenait tout le pays autour de la Charente. Comme Dunois à Parthenay, qui avait réuni un grand nombre de gens sans aveu et de vagabonds, Charles avait mis des troupes sur pied et fortifié Cognac, où il résidait, ainsi que la place d’Angoulême. Cependant il inclinait vers la paix et travaillait à rapprocher les partis. Il n’était pas sans inquiétude lorsqu’il apprit que Charles VIII et sa sœur Anne de Beaujeu se préparaient à entrer en Guyenne pour réduire la ligue des seigneurs. Le roi arriva bientôt à Poitiers. Comme il poursuivait son voyage de Poitiers à Blaye, il reçut la soumission du comte d’Angoulême, qui l’avait rejoint à Bourg.

Le duc d’Orléans fut battu et fait prisonnier (1488). Le comte se hâta d’intercéder pour le chef de sa maison. Il dépêcha dans ce but deux de ses gentilshommes auprès du roi pour demander sa délivrance ; mais ses lettres restèrent longtemps sans effet, et le duc ne fut délivré qu’après trois ans de captivité.

Le comte Charles, armé chevalier à l’assaut d’Avesnes, reçut de Charles VIII le gouvernement de la Guyenne (1489). A l’époque du mariage du roi avec Anne de Bretagne, il se rendit à Paris pour assister à l’entrée solennelle de la reine. L’expédition de Naples appela bientôt au delà des monts l’élite de la noblesse française. Le comte d’Angoulême se préparait à suivre le duc d’Orléans, qui précédait le roi en Italie, lorsqu’il reçut l’ordre de ne pas quitter le royaume. Des instances fréquemment renouvelées pour obtenir la levée de cette défense ne furent point couronnées de succès, et Charles dut se résigner et se borna à aider les princes et l’armée de secours en argent. Après la bataille de Fornoue, il envoya quarante mille francs au duc d’Orléans. Charles VIII, qui avait perdu ses bagages et qui manquait de tout à son arrivée à Asti, fut heureux de trouver cette somme [11]. Il s’en empara et poursuivit sa route d’Asti à Verceil pour rentrer bientôt en France.

Le comte d’Angoulême mourut à l’âge de trente-sept ans. Son corps fut enterré dans l’église cathédrale de Saint-Pierre d’Angoulême, auprès de celui de son père, et son cœur, porté aux Célestins de Paris, prit place auprès du cœur du comte Jean, dans la chapelle d’Orléans. Ces précieux restes y furent conservés religieusement jusqu’en 1792.

Le comte Charles avait eu deux enfants de Louise de Savoie :
- I. FRANÇOIS, d’abord comte d’Angoulême et duc de Valois, puis roi de France, né à Cognac, le 12 septembre 1494, mort à Rambouillet, le 31 mars 1547.
- II. MARGUERITE d’Angoulême, duchesse d’Alençon et de Berry, puis reine de Navarre, née au château d’Angoulême, le 11 avril 1492, morte au château d’Audos, dans le pays de Tarbes, le 21 décembre1549.

Ce prince laissa encore trois filles naturelles :
- I. JEANNE, bâtarde d’Angoulême [12], comtesse de Bar-sur-Seine, née d’Antoinette de Polignac, dame de Combronde, et légitimée par lettres de Louis XII au mois d’août 1501. Elle fut mariée en premières noces à Jean Aubin, seigneur de Malicorne et de Surgères, et en secondes noces à Jean de Longwy, seigneur de Givry et de Fontaine-Française ; elle en eut trois filles :1° Françoise, première femme de Philippe Chabot, amiral de France, qui eut postérité ; 2° Jacqueline, deuxième femme de Louis de Bourbon II, duc de Montpensier, et 3° Louise, abbesse de Jouarre.
- II. MADELEINE, bâtarde d’Angoulême [13], née d’Antoinette de Polignac. Elle fut abbesse de Saint-Ausone, de 1490 à 1515, puis de Farmoutier et de Jouarre, et mourut le 26 octobre 1543, âgée de soixante-sept ans, après avoir mis la Réforme dans différents monastères.
- III. SOUVERAINE, bâtarde d’Angoulême [14], née de Jeanne Comte ou Lecomte. Elle épousa à Amboise, par contrat du 10 février 1512 (v. st.), Michel Gaillard, seigneur de Chilly et de Longjumeau, et mourut le 26 février 1551, laissant postérité.

La veuve du comte Charles, Louise de Savoie, devenue duchesse d’Angoulême en février 1515 , deux fois régente du royaume, le 15 juillet 1515 et le 12 août 1524, mourut à Gretz en Gâtinois, le 22 septembre 1531. La protection dont cette princesse honora les savants fut récompensée par les éloges qu’ils publièrent après sa mort. « Il existe encore un recueil d’épitaphes françaises et latines qui lui fait honneur. Les pièces qui composent le recueil sont de Marot, de Saint-Gelais, de Salomon Macrin, de Tuscan, de Bourbon l’aîné et de François Olivier, alors chancelier d’Alençon. La liberté du roi et la paix qu’elle procura à la France font la matière ordinaire des louanges qu’on lui donne. » (Dreux-du-Radier, Mémoires sur les reines et régentes de France.)

Louise de Savoie a laissé un journal (éphémérides des événements de son temps, de 1476 à 1522), inséré par Guichenon dans les preuves de l’Histoire généalogique de la maison de Savoie, réimprimé à la suite des Mémoires de du Bellay (édition de l’abbé Lambert), Paris, 1753, t. VI ; dans le t. XVI des Mémoires particuliers relatifs à l’histoire de France, et dans le t. V de la collection de Mémoires publiés par MM. Michaud et Poujoulat.

 III - L’inventaire de la bibliothèque

L’an de grâce mil IIIIc IIIIxx et seize, le 20e jour du moys de novembre, nous Françoys Corlieu licentié en loix, lieutenant général, etc., de noble et puissant seigneur, monsieur le sénéchal d’Angoulmois, pour très hault et puissant prince monseigneur le duc d’Orléans et très haulte et excellente princesse madame la comtesse d’Angolesme, tuteurs et ayant l’administration de monseigneur le conte d’Angolesme et mademoiselle sa sœur enffans de madicte dame mineurs d’ans estans au chasteau de Cognac, après l’expédition des affaires dudit lieu, de la partie de madite dame la contesse nous fut dit et remonstré comme par cy devant par le roy notre seigneur, elle avoit été déclairée tutrice de mesd. srs ses enffans et de leurs biens en la compaignie de mond. sr d’Orléans, qui leur avoit par led. sr esté donné tuteur honnoraire comme appert par les lettres et bail de lad. tutelle et que pour plusieurs grans affaires à elle survenuez, puis le décez de feu monsr Charles, en son vivant conte d’Angolesme, père desd. mineurs à cause de ses obsèques, .exécution de son testament et autrement en plusieurs manières, elle n’avoit encore peu faire vacquer à l’inventaire des biens meubles appartenant à elle et mesd. srs ses enffans, ce qu’elle désiroit très fort de faire et nous a requis comme juge ordinaire du pays que voulsissions procéder à faire ced. inventaire, et en ce faisant mectre et rédiger par escript tous et chacuns lesd. biens meubles demeurez du décès et trespas dud. feu sr, esquelz elle offroit nous monstrer ou faire monstrer et exiber offrant en oultre de sa part faire garder en ce les sollempnitez requises et tout ce qu’il appartiendra par raison, laquelle requeste par nous ouye avons dit et fait responce à mad. dame que volontiers procéderions au fait dud. inventaire, et que pour cela faire prendrions adjoinct ou greffier avecques nous, et ce que préalablement mad. dame nous ferait le serment en tel cas requis et accoustumé, laquelle se consentie et accorda à ce. Et parce après ce que eusmes esleu et choisy pour greffier et adjoinct maistre Hélie du Tillet, notaire royal, mad. dame nous jura et feist serment de bien et loyaument nous monstrer et faire monstrer et exiber tous et chacuns des biens meubles, lectres, tiltres et enseignemens qu’elle avoit ou pouvoit avoir par devers elle ou autres de son sceu et adveu appartenant à mesd. sr ses enffans ou esquels ils ont part sans en receller aucuns. Et après ce tout incontinent et en nostre présence, commanda à nobles personnes Hélies de Polignac, sr de Fléac, et Geoffroy Dupuy du Fou, sieur Damailloux, illec présens, de assister avecques nous et nous faire monstrer et exiber lesd. biens et choses pour les mectre et emploier aud. invantoire auquel led. jour, avecques led. du Tillet et en la présence dud. de Polignac et Dupuy du Fou, avons.commancé de procéder et continué les jours en suivant en la forme et manière que s’ensuit.

Et premièrement nous transportâmes en la chambre de librayrie dud. feu mr le conte, et en laquelle ont esté trouvez les libvres et volumes qui s’ensuivent.

- 1. C’est assavoir le libvre de Jehan Boucasse, escript en parchemin et à la main, historié et tourné à or et azur, couvert de veloux cramoysi garny de fermoers, aux armes l’un de monseigr et l’autre de madame. Traduction du livre : De claris et nobilibus mulieribus, — six éditions latines du XVe siècle, la première avec date, in-fol. Ulmae, 1473, goth.

La traduction date de 1401 et pourrait être l’œuvre de Laurent de Premierfait.

Première édition. — Livre de Jehan Boccasse, de la louange et vertu des nobles et cleres dames, etc. Paris, Ant. Vérard, 1493, in-fol. goth.

Paulin Paris. — Manuscrits français de la Bibliothèque du roi, t. II, ms. N° 6882, 1 vol. in-fol., m° vel., 2 col., 1 miniature et initiales. — Ce manuscrit fut exécuté pour le jeune comte d’Angoulême, François. La miniature offre l’écu de France et Milan écartelé de Savoie.

Tom. V, ms. n° 7083, 1 vol. in-4°, de 94 ff., m° vel., min., vignettes et init., exécuté pour Louise de Savoie, dont les armoiries (de France-Angoulême parti de Savoie) décorent la première vignette.

Le ms. N° 7082, décrit par M. P. Paris, 1 vol. in-fol., mediocri de 161 ff., vel., à 2 col., min., vignettes et init., provient de la bibl. du duc de Berry.— Décrit par M. Barrois, Bibliothèque protypographique, n° 563, et par M. Hiver de Beauvoir, Librairie de Jean, duc de Berry, n° 158.

Bibliothèque de Jean d’Orléans, comte d’Angoulême, au château de Cognac, en 1467, ms., deux exemplaires : n° 1, ung Bocace en françoys, parchemin, et n° 61, Bocace, Des Femmes, en papier et françoys.

Jean Boccace, originaire de Certaldo, en Toscane, né à Paris l’an 1313, mourut le 21 décembre 1375.

- 2. Item, le libvre de Dan, escrit en parchemin et à la main et en italien et en françoys, couvert de drap de soye broché d’or, auquel il y a deux fermoers d’argent aux armes de feu mond. sr, lequel libvre est historié.

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Ce livre, en italien et en français, ne saurait être que le livre de Dante, la Divina Commédia, poème fort répandu en Italie dès le XIVe siècle, et dont on trouvait des copies dans toutes les bibliothèques publiques et particulières.

Dante Alighieri naquit à Florence en 1265, et mourut en exil à Ravenne, le 14 septembre 1321. Guido Novello le fit enferrer honorablement. La femme de Dante, Gemma Donati, lui donna cinq fils et une fille qu’il nomma Béatrix, en mémoire de son premier amour. Trois de ses fils moururent jeunes. Pietro, l’aîné, devint un jurisconsulte célèbre ; il cultiva la poésie et fut le premier commentateur du poème de son père. Jacopo, son autre fils, commenta aussi la première partie de ce poème, et en fit de plus un abrégé en vers de la même mesure que l’ouvrage.

Dante avait commencé la Divina Commedia à Florence. Si nous en croyons Boccace, les sept chants écrits par le poète avant son exil se trouvaient parmi les papiers que sa femme avait cachés, quand le peuple, excité contre lui, vint piller sa maison ; elle les remit à Dino Compagni, poète et historien, intime ami de son mari, et qui les lui fit passer chez le marquis Malespina, où il était réfugié, pour qu’il pût continuer son ouvrage. Ce que Franco Sachetti raconte, dans ses nouvelles 114 et 115, de deux aventures que Dante eut avec un forgeron [15] et avec un ânier, qui, l’un en battant le fer, l’autre en menant ses ânes, chantaient et estropiaient des morceaux de son poème, comme ils auraient fait des chansons des rues, prouve qu’il s’était déjà répandu des copies de ce qu’il en avait fait, et qu’elles couraient même parmi le peuple.

La république de Florence ordonna, par décret du 9 août 1373, qu’il fût nommé un professeur, payé par le trésor public, pour lire et expliquer ce poème. Boccace fut le premier jugé digne de cet honneur ; il ouvrit son cours le 3 octobre de la même année, un dimanche, dans une église. Ce ne fut pas seulement dans sa patrie que de tels honneurs furent rendus à ce poète ; à Bologne en 1375, à Pise en 1385, à Venise, à Plaisance en 1398, Dante était expliqué dans les chaires publiques. L’imprimerie, dès sa naissance, s’empara du poème avec une telle ardeur, que dans une seule année, en 1472, il s’en fit presque à la fois trois éditions, à Foligno, à Mantoue et à Vérone. Avant la fin du XVe siècle, on en comptait plus de soixante.

(V. Ginguené, Histoire littéraire de l’Italie, 2e édit. Paris, Michaud, libraire-éditeur, 1824, t. 1er, pp. 424-477.)

Dante était d’une taille moyenne ; dans ses dernières années, il marchait un peu courbé, mais toujours d’un pas grave et plein de dignité ; il avait le visage long, le teint brun, le nez grand et aquilin, les yeux un peu gros mais pleins d’expression et de feu, la lèvre inférieure avancée, la barbe et les cheveux noirs, épais et crépus ; habituellement l’air pensif et mélancolique. Tel est le portrait qu’en fait Boccace, Vita e costumi di Dante. Il rapporte à ce sujet une anecdote. A Vérone, où son poème et surtout la première partie, intitulée l’Enfer, avaient déjà beaucoup de réputation, et où il était lui-même généralement connu, parce qu’il y séjournait souvent depuis son exil, il passait un jour devant une porte où plusieurs femmes étaient assises ; l’une d’elles dit aux autres à voix basse, mais pourtant de façon à être entendue de lui et de ceux qui l’accompagnaient : « Voyez-vous cet homme-là ? c’est celui qui va en enfer et en revient quand il lui plaît, et rapporte sur la terre des nouvelles de ceux qui sont là-bas. » Une autre femme lui répondit avec simplicité ; « Ce que tu dis doit être vrai, ne vois-tu pas comme il a la barbe crépue et le teint brun ? C’est sans doute la chaleur et la fumée de là-bas qui en sont la cause. » Dante voyant qu’elle disait cela de bonne foi, et n’étant pas fâché que ces femmes eussent de lui une semblable opinion, sourit et passa son chemin.

- 3. Item, le libvre des Problèmes de l’Aristote, escript à la main et en françoys, historié, couvert de veloux cramoysi à deux fermoers de leton doré, l’un aux armes de feu mond. sr et l’autre aux armes de madame.

Livre en ligne
Traduction de la fin du XIVe siècle, due à Evrard de Conty, médecin du roi Charles V.

P. Paris. — Mss.fr., t. Il, pp. 205-208.

Barrois. — Bibl. protyp., n° 519 (livres du duc de Berry).

Le Roux de Lincy. - Bibliothèque de Charles d’Orléans, à son château de Blois, en 1427, n° 31.

Hiver de Beauvoir. — Librairie de Jean, duc de Berry, n° 60.

Bibliothèque de Jean d’Orléans.— N° 3, ,les Probleumes d’Aristote, en françoys. Le n° 148, les Probleumes, en papier et lettre ancienne, reproduit la traduction latine.

La traduction française n’aurait pas été imprimée, si nous nous en rapportons à MM. Paulin Paris et Hiver de Beauvoir. Cependant M. Brunet cite une édition de Lyon, Jean de Tournes, 1554, in-8° [NDLR : cette édition en ligne, clic sur le livre], et la réimpression de Paris, Th. Belot, 1570, in-16, selon Duverdier. (V. aussi le Catalogue Libri, Londres, 1859, n° 199. )

M. Barrois avait déjà cité les Problematx, imprimés à Paris en 1570, in-16.

Cet ouvrage n’est pas mentionné dans l’Inventaire de la Bibliothèque de Charles V, en 1373, ce qui justifie ce que nous avons écrit plus haut sur l’époque à laquelle l’acheva le traducteur. Le roi Charles V était mort déjà depuis quelques années.

Les traductions latines d’Aristote les plus remarquables parmi les plus anciennes sont au nombre de trois :

- 1° Vers 1220, en partie d’après le texte grec, en partie d’après les traductions arabes

- 2° Vers 1270, par Thomas d’Aquin ;

- 3° Dans le XVe siècle, par plusieurs savants, parmi lesquels on remarque : Bruno, G. Valla, Th. Gaza et Bessarion.

Plusieurs de ces traductions ont été imprimées avant le texte grec.

Plusieurs ouvrages attribués à Aristote existent en latin ou en arabe ; la plupart sont apocryphes. Ainsi :
Aristotelis theologia sive mystica philosophia secundum Aegyptios, Romae, 1519, in-4° ; — De Porno ; — Lapidarius ; — De Physiognomia regia ; — Secretum secretorum ad Alexandrum discipulum suum.

- 4. Item, le libvre de Vallère le Grant, en françoys, en parchemin, escript à la main, historié, couvert de drap d’argent avecques deux fermoers, l’un aux armes de mond. sr et l’autre aux armes de madame.

Livre en ligne
Valère Maxime fut traduit et commenté par Simon de Hesdin, maître en théologie, religieux des hospitaliers de Saint-Jean de
Jérusalem, mort en 1377, et Nicolas de Gonesse, qui termina son œuvre en 1401.

P. Paris, - Mss. fr., t. I, t. II et t. V. - Le n° 6916 de la Biblioth. lmp. est le manuscrit translaté en français appartenant au duc de Berry. — Barrois, n° 512, et Hiver de Beauvoir, n° 124 (librairie de Jean, duc de Berry.)

Le n° 6911 de la. Biblioth. Imp. décrit par M. P. Paris est le manuscrit latin qui a fait partie de la Librairie du duc de Berry. - Barrois, n° 510. —. Hiver de Beauvoir, n° 123.

Le Roux de Lincy. — Biblioth. de Charles d’Orléans, n° 76, Valère le Grand en latin ; n° 24 des appendices, Valerius Maximus en français.

Bibliothèque de Jean d’Orléans. — Le n° 26 contient le texte latin.

D’autres manuscrits du Valère-Maxime existaient encore dans la Librairie des ducs de Bourgogne. (Barrois, n° 872, 876, 1637 et 1682.)

Cet auteur fut imprimé plusieurs fois au XVe siècle. — Édition princeps, Mayence, Schoeffer, 1471, in-fol.

1ère édition de la traduction française, Lyon, Mathieu Huss, 1489, 2 tomes en 1 vol. in-fol. goth. à 2 col. de 55 lignes, avec figures sur bois. On connaît une édition de Paris, d’Ant. Vérard, antérieure à 1500.

- 5. Item, le libvre des Augures, historié, escript en parchemin à la main, couvert de veloux cramoysi, sans fermoers. Nous n’avons pas trouvé mention de cet ouvrage dans les catalogues ou inventaires des XIVe et XVe siècles. Ce traité serait-il une copie ou une traduction du De Divinations de Cicéron ?

Nous connaissons un traité sur les Augures, mais bien postérieur et imprimé dans le XVIe siècle. Ce livre, œuvre d’Augustin Niphus, né en Calabre en 1473, a pour titre : De Auguriis libri duo. Bononiae, 1531, in-4° ; Basileae, 1534, in-8° ; Marpurgi, 1614, in-4°. Inséré au tome V des Antiquités romaines de Grœvius, il a été traduit en français par Antoine du Moulin, Maçonnais ; Lyon, de Tournes, 1546, in-8°, et Paris, Hier. de Marnef, 1566, in-16, (Le P. Niceron, Mém. pour servir à l’hist. des hommes illustres, t. XVIII, pp. 68-69.)

- 6. Item, le libvre de l’Arbre des batailles, imprimé en parchemin, historié, couvert de veloux cramoysi à deux fermoers, l’un aux armes de mond. sr et l’autre aux armes de madame.
L’Arbre des Batailles
(ms. Bruxelles, BR, 9079, f. 10v),

Ouvrage d’Honoré Bonnet, prieur de Salon, en Provence, qui le dédia à Charles VI.

M. Brunet cite plusieurs éditions : la 1ère (Sans lieu ni date), in-fol. goth. de 175 ff. à 8 col. de 80 lignes ; la 2e de Lyon, 1481, pet. in-fol. goth. de 123 ff. à longues lignes, au nombre de 35 et 36 sur les pages entières ; la 3° édition, Paris, Ant. Vérard, 1493, un vol in-fol. goth. de 155 ff. à longues lignes, au nombre de 32 par page, avec fig. sur bois. La Bibliothèque Impériale possède un exemplaire sur vélin, enrichi de 118 miniatures. (Manuel, t. 1er.)

M. Van Praët, d’après M. Brunet, cite une édition de l’Arbre des batailles imprimée à Lyon, par Barth. Buyer, en 1477, qu’il regarde comme la première de cet ouvrage. Peut-être serait-ce, ajoute l’auteur du Manuel, celle décrite d’après un exemplaire sans date appartenant à la Bibliothèque Impériale.

- 7. Item, le libvre des Merveilles du monde, en françoys, escript en parchemin et à la main, couvert de veloux cramoysi à deux fermoers, l’un aux armes de mond. sr et l’autre aux armes de mad. dame.

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Jean de Mandeville voyageait, dès l’année 1322, dans le Levant ; ses pérégrinations durèrent trente-trois ans. La description qu’il a laissée de son voyage en Egypte, Lybie, Arabie, Syrie, Médie, Perse, Mésopotamie, Chaldée, Illyrie et Tartarie, ne sert aujourd’hui qu’à l’histoire des voyages sans fournir des renseignements d’un très grand intérêt. Le moine Lelong traduisit en français une collection de ces pérégrinations lointaines, qui sont aujourd’hui réunies dans un très beau manuscrit de la Bibliothèque Royale, sous le titre de Merveilles du monde. (Aimé Champollion-Figeac. — Louis et Charles ducs d’Orléans, etc., p. 225 de la 1ère et 2e parties. Paris, 1844, un vol. in-8°.)

Barrois. — Biblioth. protyp., Maureville (Guille de), Merveilles du monde, n° 47, imprimé sous le nom de Mandeville, in-fol., 1487 ; — Librairie du duc de Berry, n° 603, le Livre des merveilles du monde ou recueil des relations de six anciens voyageurs.

Hiver de Beauvoir. — Librairie de Jean, duc de Berry, n° 116. (Mss. n- 8392 de la Biblioth. Imp.)

- 8. Item, le libvre du Régime du monde, historié, escript a la main, en parchemin, couvert de veloux cramoysi, sans fermoers. Peut-être le même que le Gouvernement du monde. — Barrois, Inventoire de Marguerite de Male, veuve de Philippe le Hardi de Bourgogne, n° 659 : le Livre de l’espermarche, autrement dit gouvernement du monde ; — Inventoire des meubles de Charles le Téméraire, n° 677 : un livre faisant mencion du gouvernement du monde et des Macabées, et n° 1593 des Librairies de Bourgogne (sur papier).
- 9. Item, ung petit libvre de l’Ordre, en papier, escript à la main , couvert d’une peau rouge. Probablement le Livre de l’ordre de très crestien roy de France Loys XI à l’onneur de monsieur saint Michel, dont on connaît plusieurs manuscrits de la fin du XVe siècle.
- 10. Item, les Paraboles de Salomon, les Espistres saint Jehan, les Espistres saint Pol et l’Apocalypse, le tout en ung volume, escript en parchemin, à la main et en françoys, couvert de veloux changeant et à deux fermoers, l’un aux armes de mond. sr et l’autre aux armes de madite dame. Le Nouveau-Testament fut traduit au XIIIe siècle, par Guyart des Moulins, doyen du chapitre d’Aire, en Artois.

Les Paraboles de Salomon figurent dans l’Inventaire de Giles Malet, de 1373, et dans les Librairies de Bourgogne inventoriées à Bruges vers 1467, à Gand en 1485, et à Bruxelles en 1487.

Barrois. — Biblioth. protyp., n° 410, 850, 1770 et 1800.

Les Espistres saint Pol, dont on trouve trois manuscrits dans les Librairies de Bourgogne, ont été imprimées à Paris vers 1504, par Ant. Vérard.

- 11. Item, les histoires de Godefroy de Billion, escript à la main et en parchemin et historié, à deux fermoers, l’un aux armes de mond. sr et l’autre aux armes de mad. dame. Sébastien Mamerot, traducteur français du XVe siècle, chapelain de Louis de Laval, gouverneur du Dauphiné, est connu comme auteur du livre les Passages d’outremer du noble Godefroi de Bouillon, du bon roi saint Louis et de plusieurs vertueux princes. 1492, 1 vol. in-8° goth. Autre édition, Paris, Lenoir, 1511 , in-fol. Mamerot pourrait bien avoir refait, comme le dit M. Hiver de Beauvoir (Librairie de Jean, duc de Berry), n° 447, ou du moins retouché le livre de Godefroy de Billion, fort répandu aux XIVe et XVe siècles sous différents titres, énoncés aux Inventaires de Giles Malet, de la Librairie du duc de Berry et des Librairies de Bourgogne.

Barrois. — Biblioth. protyp., n° 206, 561, 1451, 1452, 1453, 1454, 1455, 1772, 1773, 1774 et 2088.

Bibliothèque de Jean d’Orléans. — N° 6, les Histoires de Godefroy, en françoys et parchemin et lettres de forme.

M. Brunet (Manuel, t. II, p. 421) mentionne une édition de 1504, de la Généalogie Godefroy de Boulion. Paris, Jean Petit, in-fol. goth. de 158 ff. à 2 col., avec fig. sur bois.

Catalogue Libri, Londres, 1859. — N° 1140, Godefroy de Bouillon, Hystorie von der kreuzfahrt nach dem heiligen land von desselben Belagerung und Einnham durch Gottfried von Bouillon. — Folio, Augspurg, Hanns Bamler, 1482.

- 12. Item, les Ethiques, Politiques et Yconomiques de l’Aristote, en françoys, escript en parchemin et à la main, à ung fermoer de lecton.

Livre en ligne
Traduction de Nicolas Oresme, doyen de l’église Notre-Dame de Rouen, 1370 et 1371. La liste des traductions faites par ce précepteur de Charles V se trouve dans l’histoire du collège de Navarre, par Launay. Oresme fut nommé évêque de Lisieux en 1377 et mourut en 1382.

Les Éthiques ont été imprimées à Paris en 1488, par Ant. Vérard, 1 vol. in-fol. goth. ; [NDLR : cette édition en ligne.]

Les Politiques, en 1489, par le même, 1 vol. in-fol. goth.

Barrois. — Biblioth. protyp., n° 620 , 921 , 1613 , 2067 et 2068.

Hiver de Beauvoir. — Librairie de Jean, duc de Berry, n° 61 et 62.

Bibliothèque de Jean d’Orléans. — N° 20, les Échiques (sic) en françoys et parchemin.— Ce livre, qui porte la signature de Charles d’Orléans et qui paraît indiqué dans l’Inventaire de des Essars, en 1442, dut être racheté en Angleterre.

- 13. Item, le libvre de Oroze, en françoys, escript à la main et en parchemin, illuminé à or et azur, couvert de drap d’argent à deux fermoers, l’un aux armes de mond. sr et l’autre aux armes de mad. dame.

Livre en ligne
Paulus Orosius, espagnol, vécut en Afrique à partir de 415, auprès de saint Augustin, et à Bethléem, auprès de saint Jérôme. Il écrivit une histoire en sept livres, depuis la création du monde jusqu’en l’an 417 après Jésus-Christ, dans le dessein de combattre le reproche adressé au christianisme par ses ennemis, qui l’accusaient d’être la cause de tous les malheurs qui affligeaient l’empire romain. Edition princeps, per Joh. Schuszeler florentissime urbis Auguste concive impressi, anno 1471, in-fol, goth. de 130 ff.

La traduction française, attribuée par Mercier de Saint-Léger à Claude de Saissel, fut imprimée à Paris. Anthoine Vérard, 1491, 2 vol. in-fol. [NDLR : Cette édition en ligne]

Plusieurs traductions mss. ou compilations, décrites par M. Paulin Paris (Mss. fr., t. II), existent à la Bibliothèque Impériale, Barrois. — Biblioth. protyp., n° 1717.

Bibliothèque de Jean d’Orléans, N° 2, Orase, en françoys, en parchemin et lettre brisée.

- 14. Item, la Légende dorée, escript en françoys et à la main en parchemin, historié, couvert de drap d’argent à deux fermoers, l’un aux armes de mad. dame et l’autre aux armes de mond. sr.

Livre en ligne
Ouvrage de Jacques de Voragine. Les premières traductions françaises remontent au XIVe siècle et sont dues à Jehan Belet et Jehan de Vignay. (V. Paulin Paris, Mss. fr., t. II et IV.) [NDLR : cette version en ligne.]

La première version française imprimée (traduction de Jehan de Vignay, revue par le P. Buttalier, dominicain) parut à Lyon. Barthélemy Buyer, 1476, 1 vol. in-fol. goth. à 2 coL, contenant 342 ff., non compris 3. ff. pour le prologue ni la table des matières, en 14 ff.

La Légende dorée des saints et saintes, traduction de J.de Vignay. Paris, Anth. Vérard, 1488, 1 vol. in-fol. goth. — Autre, par le même, 1493, in-fol.

Jacques de Voragine ou Varagine naquit à Varaggio, bourg de la côte de Gênes, vers 1230. Il devint archevêque de Gênes en 1292, et mourut en 1298. C’est principalement à la compilation de la Vie des saints qu’il dut sa célébrité. Intitulé Historia lombardica seu legenda sancta, ce recueil reçut des contemporains de l’auteur le nom de Legenda aurea, légende dorée, sous lequel il est connu, ïl a souvent été réimprimé dans les XVe et XVle siècles.

Jean Belet, le premier traducteur de la Légende dorée, vers le milieu du XIVe siècle, paraphrasa plutôt qu’il ne traduisit le texte latin, car il ajoute à ce texte beaucoup de ses propres réflexions. Sa traduction nous a été conservée dans trois manuscrits qui se trouvent à la Bibliothèque Impériale ; le plus beau, le n° 6845, est écrit sur trois colonnes.

Jean de Vignay translata la Légende dorée à l’instance et requeste de très haulte et noble et puissante madame de Bourgoingne, par la grâce de Dieu, royne de France. Il avait déjà traduit le Miroir historial par l’ordre de cette princesse, mariée en 1317 à Philippe de Valois, morte à Clermont en Beauvoisis en 1338. Le translateur Jean de Vignay mit à contribution la traduction de son prédécesseur Jean Belet.

Barrois. — Biblioth. Protyp. n° 724, 725, 737, 1509, 1510, 1693, 1712, 1767 (Librairies de Bourgogne).

Le Roux de Lincy. — Biblioth. de Charles d’Orléans. N° 80, une Légende dorée en françois.

Bibliothèque de Jean d’Orléans. — N° 19, une Légende dorée, en papier bien caduque, en lettre commune.

- 15. Item, une autre Légende dorée en latin, escript en parchemin et à la main, couvert d’une peau rouge. L’édition princeps parut vers 1470, avec les caractères de Berthold, à Bâle. 1 vol. in-fol. goth. de 133 ff. à 2 col. de 64 lignes, sans chiffres, récl. ni signatures. (Manuel.)

Legenda aurea sive flores sanctorum, Impressa Parisius, per Udalricum Gering, Martinum Crantz et Michaelem Friburger, sans date, in-fol. goth. à 2 col., sans chiffres, récl. ni signatures.

Une nouvelle édition, par les mêmes, est datée de 1475.

Le Roux de Lincy. — Biblioth. de Charles d’Orléans. — N° 3, une Légende dorée, en latin et en lettres de forme.

Bibliothèque de Jean d’Orléans. — N° 58, une Légende dorée en parchemin, latin et lettre de forme, commençant au second feuillet : de factis Gordiano, et finissant au pénultime : ht qui, et au derrenier : millesimo cccc (xxx).

- 16. Item, le libvre de Politicques, en latin , escript à la main et en parchemin, couvert d’une peau rouge.

Livre en ligne
Les ouvrages d’Aristote, qui sont presque tous parvenus jusqu’à nous, se divisent en exotériques (destinés à l’extérieur) et ésotériques ou acroamatiques (destinés à l’intérieur ou aux auditeurs). On trouve dans la bibliothèque grecque de Fabricius, t.III, 388-408, une liste de ceux qui sont perdus et lui sont attribués [16]. Les Politiques, en huit livres, traduction latine, ont été souvent réimprimées. (V. Brunet, Manuel, t. Ier).

Traductions françaises du XVe et du XVIe siècle :
- Traduction de Nic. Oresme avec les deux livres des Yconomiques. Paris, Ant. Vérard. le VIIIe jour d’aoust 1487, 3 part, en 4 vol. pet. in-fol. goth. à 2 col. de 37 lignes.
- Les Politiques..., traduites du grec par Leroy dict Regius. Paris, Mich. Vascosan, 1568, in-4° ; - 1576, in-fol. ; — A. Morel, 1600, in-fol. - [NDLR : Édition de 1599 en ligne]
- Aristotelis opera grœce. — Venetiis dexteritate Aldi Manucii, 1495-1498. 5 vol. in-fol. (souvent le 4e en 2 parties, ce qui fait alors 6 vol., comme au Catalogue Libri. Londres, 1859, n° 185).

Consulter pour les traductions latines : Jourdain, Recherches critiques sur l’âge et l’origine des traductions latines d’Aristote. Paris, 1849, in-8° (ouvrage couronné).

Bibliothèque de Jean d’Orléans. — N° 44, le livre des Ethicques, pollitiques, moraux, rhétorique d’Aristote, tous en latin et parchemin, etc. ; signé Charolus.

- 17. Item, le tiers volume de Lancelot du Lac, historié, imprimé en parchemin, couvert de veloux changeant à deux fermoers, l’un aux armes de mond. sr et l’autre de mad. dame.

Livre en ligne
Imprimé à Paris, Anth. Vérard, 1494, 3 vol. in-fol. goth. à 2 col., avec fig. sur bois.

La Bibliothèque Impériale possède deux exemplaires complets sur vélin, avec miniatures. (Manuel, t. III.)

Ant. Vérard donna encore dans cette même année 1494 deux autres éditions, également en 3 vol. in-foL, que l’on distingue par la grosseur des caractères et le nombre des lignes. (A.-F. Didol, art. typographie de l’Encyclopédie moderne, t. XXVI, col. 742.)

[NDLR : Édition de 1488 (Rouen) en ligne]

- 18. Item, le tiers volume des Croniques de France, historié, imprimé en parchemin, couvert de veloux cramoysi à deux fermoers, l’un aux armes de mond. sr et l’autre aux armes de madame. Chroniques de France (appelées Chroniques de Saint-Denis) depuis les Troiens jusqu’à la mort de Charles VII en 1461. Fait à Paris, en l’hostel de Pasquier Bonhome , le XVIe jour de janvier, l’an de grâce mil CCCC. LXXVI, 3 vol. in-fol. goth.

Première édition de ces chroniques et en même temps le premier livre français imprimé à Paris avec date. Elle est à deux colonnes de 40 lignes chacune, sans chiffres, réclames ni signatures.

Les mêmes, imprimées à Paris ( par Jehan Maurand ) pour Ant. Vérard, le dernier jour d’aoust M. CCCC quatre vingtz et XIII, 3 vol. in-fol. goth. à 2 col. de 46 et 47 lignes.

Deux exemplaires sur vélin sont conservés à la Bibliothèque Impériale. (Brunet, Manuel, t. 1er.)

- 19. Item, le libvre du Chevalier des dames, escript en françoys, en parchemin et à la main, couvert de satin viollet à deux fermoers d’argent, aux armes de mad. Dame.

Livre en ligne
Bibliothèque de Jean d’Orléans.— N° 66, le Chevalier des dames, en papier, rimé, en lettre brisée telle quelle, commançant au second feuillet : liève toy sus ; et finissant au pénultime : ceste communaulté.

[NDLR : Édition de 1516 en ligne]

- 20. Item, le libvre des Nobles femmes, escript à la main et en parchemin, historié, couvert de veloux cramoysi à deux fermoers, l’un aux armes de mond. sr et l’autre aux armes de mad. dame.
- 21. Item, le premier volume de la Table ronde de Lancelot du Lac, historié, imprimé en parchemin, couvert de veloux changeant, à deux fermoers, l’un aux armes de mond. sr et l’autre aux armes de mad. dame.
- 22. Item, le second volume de Cronicques de France, historié, imprimé en parchemin, couvert de veloux cramoysi à deux fermoers, l’un aux armes de mond. s’ et l’autre de mad. dame.
- 23. Item, le premier volume desd. Cronicques de France, historié, en parchemin, couvert de veloux cramoysi à deux fermoers, l’un aux armes de mond. sr. et l’autre aux armes de mad. dame.
- 24. Item, le libvre de la Ymitacion Jhus Crist, et mesprisement du monde, et l’Eschalle du paradis, escript à la main et en parchemin, historié, couvert de satin violet sans fermoers. L’lmitation de Jésus-Christ, attribuée d’abord à saint Bernard (Biblioth. de Jean d’Orléans, année 1467, n°95), puis à un moine saxon, enfin à Gersen et à Thomas de Kempis, est aujourd’hui restituée au chancelier Jean Gerson.
- 25. Item, le libvre du Triomphe de renommée, historié, escript à la main, en parchemin, couvert de veloux changeant à deux fermoers, l’un aux armes de mond. sr et l’autre aux armes de mad. dame. On connaît le livre qui a pour titre les Triomphes de Pétrarque et qui renferme six triomphes. Le quatrième est celui de la Renommée. (Trionfi d’amore, della castita, della morte, della fama, del tempo, della divinita.)
- 26. Item, le libvre des Paraboles maistre Alain, historié, imprimé en parchemin, couvert de drap d’argent à deux fermoers, aux armes de mond. sr et de mad. dame.

Livre en ligne
Traduit du latin en vers français.

Imprimé à Paris, le XXe jour de mars mil CCCC quatre vingts et douze, par Ant. Vérard, petit in-fol. goth., fig, sur bois. [NDLR : Cette édition de 1492 en ligne]

Il existe à la Bibliothèque Impériale deux exemplaires de cette édition sur vélin ; l’un est orné de 420 miniatures et l’autre de 32 seulement. (Brunet, Manuel, t. Ier.)

Alain était de Lille (en Flandre).

- 27. Item, le libvre de la Dignité et excellence royal, en françoys, historié, escript à la main, en parchemin, couvert de veloux cramoysi à deux fermoers, aux armes de mesd. sr et dame.
-28. Item, le libvre de Boèce, de consolacion, historié, escript à la main, en françoys et en en parchemin, sans fermoers, couvert de satin noir.

Livre en ligne
On peut compter jusqu’à cinq traductions faites de cet ouvrage au moyen âge. La première a été publiée par l’abbé Lebœuf et par M. Raynouard, d’après un manuscrit provenant de Saint-Benoît-sur-Loir ; la seconde est celle de Jean de Meun, composée sous le règne de Philippe le Bel ; la troisième, qui doit appartenir à la première partie du XVe siècle, paraît avoir pour auteur Jean de Sy ou de Cis ; la quatrième est anonyme ; elle fut composée en Angleterre par l’auteur, prisonnier des Anglais sous Charles VII. Tout le premier livre est disposé en huitaines octosyllabes. Le poète ensuite donne l’avis suivant (fol. 13) :

_ Cy, fine le livre premier

Qu’ay voulu en rimes croisier.

Liquels contient en toutes choses

Sept mettres et aveuc six proses

Les autres quatre feray en rimes

Ou consonans ou léonimes.

Cette traduction, dit M. Brunet, a été imprimée vers 1480, avec les caractères dont on se servait alors à Lyon. La Bibliothèque Impériale en possède un fort bel exemplaire. [NDLR : voir une édition de 1487 en ligne.] Regnaud de Louens (Louhans), auteur de la cinquième traduction antérieure à la précédente, l’acheva, le 31 mars 1336, dans la ville de Poligny, en Franche-Comté ; le prologue contient dix-neuf octaves, et la réunion des lettres initiales de ces octaves donne le nom de l’auteur : frère Renaud de Louens. (Paulin Paris, Manuscrits français, t. V, pp. 38-58, description des mss. n° 7071, 7071-2, 7072 et 7072-3.)

Boèce (Anicius Manlius Torquatus Severinus Boethius) fut l’un des hommes qui firent le plus d’honneur au VIe siècle. Né à Rome ou à Milan, l’an 470 après J.-C, disciple du néoplatonicien Proclus, dont il joignit la philosophie à l’étude approfondie des écrits d’Arlstote, Boèce gagna la faveur de Théodoric, qui l’éleva en 540 au consulat. Boèce était chrétien ; les remontrances qu’il osa faire au prince, au sujet de ses violences contre les catholiques, le firent disgracier et condamner comme coupable d’intelligence avec l’empereur Justin. Il fut décapité en 1525 [NDLR sic : belle longévité !]. C’est pendant sa captivité que Boèce composa le plus célèbre de ses ouvrages, celui dont nous venons d’indiquer les traductions, le traité De Consolatione philosophiae, de la Consolation de la philosophie, en cinq livres, dans lequel il emploie alternativement, comme dans la satyre varronienne, la prose et les vers. C’est un dialogue entre Boèce et la philosophie. Celle-ci lui apparaît dans sa prison, le console par l’idée d’une Providence, lui montre combien sont insensées les plaintes qui de toutes parts retentissant sur l’inconstance du bonheur, et le confirme dans la conviction qu’il n’y a de vrai bonheur et de véritable repos pour l’homme que dans la vertu. Cet écrit, que l’on peut ranger parmi les meilleures productions de l’époque, renferme de belles idées, de beaux sentiments, et se distingue par un style noble et souvent élégant. C’est ce qui explique la grande réputation dont il a joui durant tout le moyen âge.

Nous indiquerons les principales éditions au n° 55.

Barrois. — Biblioth. protyp. — Boèce, de consolation, n° 1534-35-36-37-38.—Boèce, en françois et latin, n° 270. (Tour du Louvre.)

Boèce, en rime, n° 1539, 1540-41-42, 1900-4-5 (en anglois 1088), 1906-7, 1998, 2094.

Le Roux de Lincy. — Biblioth. de Charles d’Orléans. — Boèce, de consolation, en françois, n° 24. — Les mss. n° 46, 57 et 79 sont en latin.

Bibliothèque de Jean d’Orléans. — N° 67, Boèce, de consolacion, en françoys, rimé, en papier et lettre commune.— Les mss. n° 21, 29 et 35 sont en latin. — N° 63, Boèce, en françoys et parchemin. — N° 132, commentaire sur Boèce, en papier et latin, de frère Guillaume de Cortume.

On connaît encore un Livre de consolation, présenté par l’auteur, Vincent de Beauvais, au roi saint Louis. La traduction en fut faite en 1374. Un manuscrit portant ce titre se trouvait dans les Librairies de Bourgogne. (N° 1480 de la Biblioth. protyp. de Barrois.)

- 29. Item, le libvre de l’Art de faulconnerie, historié, imprimé en parchemin, couvert de satin viollet, et sans fermoers.

Livre en ligne
C’est le liure de lart de faulconnerie et des chiens de chasse. (Au verso du dernier feuillet, en 7 lignes) : Cy finist le liure des oyseaus et chiens, imprimé à Paris, ce cinquième jour de janvier mil quatre cens quatre vings et douze, pour Anthoine Vérard, libraire, demourant à Paris, à lymage saint-Jehan levangeliste, sur le pont Nostre-Dame ou au palaiz… petit in-fol. goth., de 44 ff. non chiffrés, à longues lignes, au nombre de 34 sur les pages entières. [NDLR : Cette édition de 1492 en ligne]

Il existe un exemplaire sur vélin à la Bibliothèque Impériale. (Brunet, Manuel, t. IV.)

Le Livre de la faulconnerie fut encore imprimé sous le nom de son auteur, Guill. Tardif, avec la Faulconnerie de Jean de Franchieres, à Paris, chez Abel l’Angelier, en 1607, in-4°, fig. sur bois. (Catal. Veinant, 1860, n° 229.)

Guillaume Tardif, lecteur ordinaire de Charles VIII, naquit au Puy-en-Velay, vers 1440. On ignore l’époque de sa mort.

- 30. Item, le libvre de Méditations de l’ymage de vie, escript à la main, en parchemin, historié, couvert d’une peau rouge à deux fermoers, aux armes de mesd. sr et dame.
- 31. Item, Faretra dumni Bonnavanture, ordinis minorum, en ung petit livret, en parchemin, couvert de cuyr rouge. Bibliothèque de Jean d’Orléans. — N° 49, Pharetra Bonaventure, en parchemin et en latin.
- 32. Item, l’Arboliste, historié et escript à la main, en parchemin, couvert de satin verbouche, à deux fermoers, aux armes de mesd. sr et dame. Barrois. — Biblioth. protyp., n° 1653. — Un autre grant volume... , historié de plusieurs fourmes de herbes , intitulé : Livre d’arboriste. (Librairies de Bourgogne.)
- 33. Item, la Loge de sapience, historié, imprimé en parchemin, couvert de veloux changeant, aux armes de mesd. sr et dame.

Livre en ligne
Lorloge de sapience, nouuellement imprime.

Explicit lorloge de sapience, imprimé à Paris, ce dixiesme jour de mars mil quatre cens quatre vings et treize, par Anthoine Vérard, libraire, demourant…

Vol. petit in-fol. goth. de 160 ff. à longues lignes, au nombre de 34 sur les pages entières. (Brunet, Manuel, t. III.) [NDLR : Cette édition de 1493 en ligne]

On cite deux autres éditions données par Vérard dans le XVe siècle.

Ouvrage traduit du latin de Jean de Souabe, de l’ordre des frères prêcheurs, par un moine lorrain, frère Jean, de l’ordre de Saint-François. La traduction fut faite en 1389. L’auteur est appelé, par quelques biographes, Henry de Suso. (V. Paulin Paris, Mss. Fr. t. IV, p. 156.)

- 34. Item, le libvre du Mozoier ? en françoys, historié, escript à la main, en parchemin, à deux fermoers , aux armes de mond. sr.
- 35. Item, le libvre du Songe du verger, historié, escript en françoys, en parchemin et à la main, couvert de drap d’argent, aux armes de mesd. sr et dame.

Livre en ligne
Le Songe du vergier existe en latin et en français. Il a été imprimé dans ces deux langues : en latin, in-4°, Galiot Dupré, 1516, et une seconde fois, en 1611, dans la collection de Melchior Goldast, Monarchia s. romani imperii, t. Ier.

La premiers édition française fut imprimée en 1491, in-fol. goth., par Jacques Maillet [17]. [NDLR : Cette édition de 1491 en ligne]. La seconde, sans date, est attribuée par le père Lelong à l’année 1501, et fut imprimée à Paris par le petit Laurent, in-fol. goth. Ce livre se trouve aussi dans la dernière édition des Traités des droits et libertés de l’église gallicane, t. II, 1731, in-fol.

La Bibliothèque Impériale possède deux manuscrits du texte latin. Le premier provient de Colbert. Il porte le n° 3181-c et parait être de la fin du XVe siècle. Le second, n° 3459-a, porte la date de 1482 et provient également de Colbert. On lit dans l’explicit que l’auteur du Somnium viridarii acheva son livre le 16 mai 1376, sous Charles V.

Les manuscrits du texte français sont, dans la Bibliothèque Impériale, au nombre de six, savoir : Fonds de Notre-Dame, n° 117, in-fol., des dernières années du XVe siècle ; — Fonds de Sorbonne, n° 333, in-4°, de la même époque ; — Suppl. français, n° 129, In-fol., de la même époque ; — Suppl. français, n° 632-6, in-4°, plus ancien de quelques années ; — Fonds de Colbert, n° 7543-5, in-4°, même époque ; — et enfin, le n° 7058, qui provient de la Bibliothèque de Jean d’Orléans, comte d’Angoulême. Il fut composé en 1452 [18]. L’auteur du Songe du vergier Philippe de Maizières [19], fut conseiller de Charles V et chancelier du royaume de Chypre. Il mourut en 1405.

Ce Songe du vergier n’est autre chose qu’un livre de jurisprudence, ou, si l’on veut, de droit public en faveur de la juridiction séculière contre les entreprises de la juridiction ecclésiastique.

L’auteur, pour mettre cette matière à la portée de tout le monde, imagine le cadre d’un songe, à l’imitation du Roman de la rose, qui alors était dans la fleur de sa réputation.

Endormi au milieu d’un verger, l’auteur est témoin, en songe, d’une dispute entre un chevalier attaché au roi et aux prérogatives de la couronne, et un clerc dévoué au pape et grand partisan de la juridiction ecclésiastique.

Tous les deux se livrent des assauts et s’attaquent par des arguments pour défendre leur système ; mais le chevalier l’emporte sur son adversaire, qui finit par s’avouer vaincu.

Sous cette enveloppe légère, le Songe du vergier fut toujours considéré comme un ouvrage profond, qui a le mieux exposé et développé les principes de la matière.

II est souvent cité dans le savant traité qui a pour titre Maximes du droit public français, et cela n’est pas étonnant, car, ainsi que le remarque Camus, Biblioth., n° 126l, « l’auteur du Songe du vergier ne s’élève pas seulement contre le despotisme de la cour de Rome, il s’élève avec une force égale contre celui des princes » [20].

Le Songe du vergier est inscrit dans le Catalogue des ouvrages mis à l’index. (V. éd. de Paris, 1825, in-8°, p. 192.)

P. Paris, Manuscrits français de la Bibliothèque du Roi, t. IV, pp. 299-328. — Dupin, Notices historiques, critiques et bibliographiques. Paris, 1820, broch. in-8°, pp. 34-37.

Barrois. — Biblioth. protyp., n° 1674, un autre grant volume, le Songe du vergier. (Librairies de Bourgogne.)

Bibliothèque de Jean d’Orléans. — N° 8, le Songe du vergier, en françoys, en papier et parchemin et lettre commune.

N° 14, le Songe du vergier, en françoys et parchemin et lettre commune, commençant au quart fueillet : audite somnum meum, et finissant au pénultime : que plusieurs ; et en la fin du derrenier, en lettre rouge : Baill.

Ce livre, qui fait partie de la Biblioth. Impér., est le manuscrit décrit par M. P. Paris sous le n° 7058.

- 36. Item, le libvre de la Bible des poètes de mètamorfoze, historié, imprimé en parchemin, couvert de veloux viollet, figure, à deux fermoers, aux armes de mesd. sr et dame.

Livre en ligne
La Bible des poètes métamorphoze. — Cy finist la Bible des poètes de métamorphose, imprimé à Paris ce premier jour de mars mil quatre cens quatre vings et treze par Anthoine Vérard. — Gr. in-fol. goth. à 2 col. de 47 lign., fig. sur bois, 24 et CLXXX iiij ff. [NDLR : Cette édition de 1493 en ligne]

Ce livre est la traduction de l’ouvrage de Thomas Walleys, faite par Colard Mansion et déjà imprimée par lui, à Bruges, en 1484, in-fol.

La Bibliothèque Impériale possède deux exemplaires de cette édition de 1493, imprimés sur vélin et enrichis de miniatures. (Brunet, Manuel, t. III, à l’art. Ovidius.)

La Bible des poètes de Ovide métamorphose trãslatée de latin en frãcoys (par Colard Mansion). Paris, Philippe le Noir, 1523, in-fol. (Catal. Libri, Londres, 1860, n° 1901.)

La traduction en vers faite au XIVe siècle par Philippe de Vitry, pour la reine Jeanne, femme de Philippe le Long, n’a pas été imprimée.

Le texte des Métamorphoses fut imprimé pour la première fois à Rome, en 1471, et tiré à 550 exemplaires par les imprimeurs Sweynheim et Pannartz, 2 vol. La même année, à Bologne, Balthazar Azoguidus imprimait un Ovide complet, in-fol.

- 37. Item, six petits libvres, trois couverts de cuyr vert, ung de satin noir, ung autre de satin tanné et l’autre de veloux noir, tous escripts en parchemin et à la main.
- 38. Item, le libvre du Myroir des dames, escript à la main, en parchemin et en latin, couvert de cuyr rouge.

Livre en ligne
Cet ouvrage fut translaté de latin en français par un moine franciscain, pour Jeanne de Navarre, femme de Philippe le Bel, morte en 1304.

Le ms. français de la Biblioth. Imp. n° 7092 est décrit par M. P. Paris. (Mss. fr., t. V, p. 185.)

Barrois. — Biblioth. Protyp. — N° 53, le Miroer aux dames, de Vatquet (tour du Louvre) ; — Miroir aux dames, n° 949 (français), 950 (id.), 2131 (id.), 2132 (id.).

Bibliothèque de Jean d’Orléans. — N° 31, le Miroir des dames, en françoys et parchemin ; — n° 51, le Mirouer des dames, en latin et parchemin.

- 39. Item, les cinq libvres de Vincent Listorial, Speculum doctrinale morale ystoriale et naturale, en deux volumes imprimez en papier, et couverts, trois de cuyr rouge et deux de cuyr tanné. Voir la description donnée par M. Brunet (Manuel, t. IV, pp. 638-40) pour les différentes éditions. Peut-être les deux volumes mentionnés dans cet inventaire ne forment-ils que la première partie de l’édition donnée par Ant. Vérard, en 1495-1496, en 5 vol. in-fol. goth., fig. sur bois. Le comte était mort depuis quelque temps (1er janvier 1495, v. st.) quand l’édition fut achevée.

On lit dans l’un des manuscrits de la Biblioth. Impér. décrits par M. P. Paris (t. II, p. 325) : « Cy commence le premier volume du Miroir historial, translaté de latin en françois par la main de Jehan de Vignay, selon l’opinion frère Vincent, qui en latin le compila, à la requête de mons. saint Loys, roy de France. »

Vincent de Beauvais, moine dominicain, mourut vers 1264. Son ouvrage fut traduit en 1327 [21].

- 40. Item, ung petit libvre des Cronicques de France, escript en parchemin et à la main, couvert de cuyr noir. Sans doute Le livre de Croniques abrégiées
- 41. Item, le libvre appelé Faciculum temporis, en françoys, imprimé en papier.

Livre en ligne
Traduction du livre latin Fasciculus temporum (auctore Wernero Rolewinck Carthusiensi), imprimé pour la première fois avec date, à Cologne, en 1474, in-fol. goth. de 73 ff., fig. sur bois, et très souvent réimprimé jusqu’à la fin du siècle [22]

Cet ouvrage fut traduit en flamand, en allemand et en français. La plus ancienne des traductions françaises a été imprimée pour la première fois à Lyon, en 1483, in-fol., puis reproduite dans le même format, à Paris, 1505 et 1513, sous le titre de Fleur des temps passés. [NDLR : Édition de 1495 en ligne]Le Fasciculus temporum fut continué de 1484 à 1514, par Jean Linturius. Après 1542, cette chronique fut remplacée par celle de J. Carion ou de Mélanchton, et par celle de Sleidan (4).

C’est dans cette chronique, si nous en croyons le Ménagiana (cartons du t. 1er de l’éd. de 1729), que le chartreux dit un mot du singulier châtiment infligé à l’incrédulité de la veuve de S. Gengou, vers l’an 764. « Gengulphus fuit separatus ab uxore sua adultera, cujus anus cantavit, eo quod derideret miracula ejus. » Cette histoire est racontée tout au long dans le Ménagiana, d’après un ms. intitulé le Renard contrefait. On la retrouve également au folio 155 du ms. n° 7026 de la Biblioth. Imp., les ci nous dit. (P. Paris, Mss. fr., t. IV.) C’est dans ce dernier livre que nous prendrons la citation :

« Ci nous dist comment S. Jangon de Varennes en Bassin, de l’eveschié de Lengres, en Bourgoigne, acheta une fontaine à un preudomme... et la flst porter par son varlet à un baston, aussi comme on porteroit un glaçon, et l’emporta bien xxx lieues loing de ce lieu, et a nom la ville où il l’acheta, Fontaines, entre Troyes et Méry sur Saine, et la mist en son jardin et encore y est. Et pour ce qu’il mescréoit sa femme, pour li purgier ou encoupier, li fist bouter le bras en la fontaine et en l’eure le feu s’i prist, et par là fut trouvée coupable. Quand li saint chevalier fu alé à N.-S., si oy dire sa femme qu’il estoit saint, et par despit elle respondit : Il est aussi bien saint comme mon cul poit ; et oncques puis son cul ne fina de poirre (crepitare) jusques à la mort, et gresilloit adès comme une raine. Et appelle-on ce saint saint Jangon de Thou en Lorraine. »

L’auteur du Fasciculus temporum, Werner Rolewinck, né en 1425, à Laer, en Westphalie, se fit chartreux à vingt-deux ans, travailla avec ardeur, composa un très grand nombre d’écrits, dont Trithème a recueilli les titres, et mourut en 1502.

- 42. Item, le libvre de Boucasse des Femmes, escript en papier et à la main, couvert de cuyr.
- 43. Item, le Régime des princes, escript en papier et à la main, couvert de cuyr blanc et tanné.

Livre en ligne
Traduction de l’ouvrage d’AEgidius Colonna, De Regimine principum, imprimé en 1517, à Paris, par Guillaume Éuslace, in-fol. goth., sous le titre de Miroir exemplaire, selon la compilation de Gilles de Rome, du Régime et gouvernement des rois.

L’auteur de cette traduction, Henry de Gauchy, l’entreprit sur l’ordre de Philippe le Bel [23], pour lequel il avait été écrit par son précepteur, Gilles Colonna. [NDLR : Édition de 14 ?? en ligne]

Gilles Colonna (AEgidius a Columna ou AEgidius Romanus), né dans le XIIIe siècle, professeur à l’université de Paris, devint général de l’ordre des Augustins en 1292, archevêque de Bourges, et mourut à Avignon, le 20 décembre 1316. Son corps fut rapporté à Paris et inhumé près du grand autel, dans l’église des Augustins auxquels il avait laissé sa bibliothèque. Sa chapelle fut léguée aux églises de son ordre à Rome et à Bourges.

Barrois. — Biblioth. Protyp. — Gouvernement des roys et des princes, n° 111, 924-26-29-31, 1639, 1826-27-28.

N° 402. — De Regimine principum, en latin, signé Charles.

Hiver de Beauvoir. — Librairie de Jean, duc de Berry. — N° 75, un livre du Gouvernement des roys, en françois.

Bibliothèque de Jean d’Orléans. — N° 62, du Régime des princes, en françoys, parchemin et lettre de fourme, etc., signé Charles ; — n° 79, De Regimine principum, en françoys, en parchemin et lettre commune, et en fin du tout : Dangoulesme Jehan ; — n° 104, Egide, du Régime des princes, en latin et parchemin.

- 44. — Item, le libvre de la Mer des histoires, imprimé en papier et couvert de cuyr rouge.

Livre en ligne
La Mer des histoires. — achevé ou mois de feurier pour Vincent Cômin marchant demourant à l’enseigne de la rose en la rue nœufve de Nostre Dame de Paris, et imprime par maislre Pierre le Rouge, libraire et imprimeur du Roy Nostre Sire, l’an mil CCCC. iiij XX et Viij (Paris, 1488). 2 vol. gr. in-fol. goth. à 2 col. de 50 lignes, flg. sur bois.

Cette traduction des Rudimenta novitiorum, de Jean Colonne ou Columna, a été faite par un chanoine de Mello en Beauvoisis, qui a continué cette chronique jusqu’au règne de Louis XI, mais qui ne s’est pas nommé.

On connaît une autre édition de Lyon, pour Jehan Dupré, l’an 1491, le 20e jour du mois d’aoust pour le premier volume, et le 23e pour le second. (Brunet, Manuel, t. III.). [NDLR : Édition de 1491 en ligne]

La troisième édition, donnée par Antoine Vérard, est postérieure à la mort du comte d’Angoulême.

L’auteur de cette chronique, Jean Colonna, archevêque de Messine, mourut vers 1285.

- 45. Item, le libvre de Metamorfozo, en françoys, imprimé en papier, couvert de cuyr vert.
- 46. Item, les Facecyes de Pouge, imprimées en papier et en françoys, couvert de cuyr vert. Première édition française. — Les Facéties de Pogge, Florentin, in-4° goth. de 46 ff., sans chiff. ni récl., imprimé à Lyon vers 1484.

Deux autres éditions de la fin du XVe siècle ont été données à Paris par Jehan Trepperel, pet. in-fol. goth. de 58 ff. à 2 col., avec fig. sur bois, et par la veuve Trepperel, pet. in-4° goth., fig. sur bois. (Brunet, Manuel, t. III.)

On connaît une édition latine fort rare, in-fol. goth., 33 lignes par page, Norimbergœ, Ant Koberger, 1472. — Hain (Repert. bibliogr., vol. II, pars II) cite plusieurs éditions sans date.

Poggio Bracciolini, connu en France sous le nom de Pogge, naquit en 1380, à Terra-Nuova, dans le territoire de Florence. Il étudia dans cette ville et obtint à vingt-deux ans, de Boniface IX, un emploi de secrétaire apostolique, qu’il continua sous sept autres papes ; il accepta, en 1435, après la mort de Charles Arétin, la charge de secrétaire de la république de Florence, et mourut le 30 octobre 1459, âgé de soixante-dix-neuf ans. Il fut enterré dans l’église de Sainte-Croix, et les Florentins lui élevèrent une statue.

- 47. Item, le libvre des Cent nouvelles nouvelles, imprimé en papier, couvert de cuyr noir.

Livre en ligne
Les Cent nouvelles nouvelles. — Cy finissent les cent nouvelles nouvelles, composées et récitées par nouvelles gens depuis naguerres, et imprimées à Paris, le XXIIIe jour de décembre mil CCCC LXXX et VI, p. Athoine Verard, libraire, pet. in-fol. goth. 1e édition très rare et dont chaque nouvelle est accompagnée d’une figure sur bois. (Brunet, Manuel, t. Ier.)

Ant. Vérard publia encore une autre édition. [NDLR : Édition par Ant. Vérard circa 1486 en ligne]

Deux mss. des Cent nouvelles nouvelles existaient dans les librairies de Bourgogne. (Barrois, n° 1261 et 1689.)

Le livre des Cent nouvelles nouvelles fut composé à la cour de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, parce prince, le dauphin (Louis XI), qui s’y était retiré, le maréchal de Chatelleuz, le sire de Créqui, Pierre de Luxembourg et Pierre Michault, secrétaire du comte de Charolais. La coopération du duc de Bourgogne, regardée longtemps comme peu certaine, ne peut plus être révoquée en doute depuis la publication de l’inventaire rédigé par un de ses officiers, immédiatement après sa mort, et qui indique positivement Monseigneur comme le principal collaborateur du recueil.

Le n° 1261 ( Librairies de Bourgogne ) de l’ouvrage de M. Barrois, Biblioth. protyp., est ainsi conçu : Ung livre tout neuf, escript en parchemin, à deux coulombes [24], couvert de cuir blanc de chamois, historié en plusieurs lieux de riches histoires, contenant cent nouvelles, tant de Monseigneur, que Dieu pardonne, que de plusieurs autres de son hostel ; quemenchant le second feuillet après la table en rouge lettre : celle qui se baignoit ; et le dernier : lit demanda.

- 48. Item, le Plaidoyé de la mort de M. le duc Loys d’Orléans, escript en papier et à la main. Le duc Louis d’Orléans fut assassiné le 23 novembre 1407, en revenant de l’hôtel Barbette, où demeurait la reine, par des hommes cachés dans une maison de la Vieille-rue-du-Temple.

Martial de Paris, dans ses Vigilles du roi Charles VII, raconte en ces termes le guet-apens dont le duc fut victime :

Ce an (1407), la veille Saint-Clément,

Sur la nuyt qu’on ne voyait goutte,

Le duc d’Orléans chaudement

Eut quatre coups mortelz de routte.

Auprès de la porte Barbette,

Qu’il ne s’en doubtoit nullement ;

Si fut sa sépulture faitte,

Et mourut bien piteusement.

Le lendemain y eut grand dueil,

Et fut à Paris in humé,

En grant service et appareil,

Ainsi qu’il est accoustumé.

Le docteur Jean Petit s’était fait l’apologiste du duc de Bourgogne. Cette justification fut condamnée par arrêt du parlement, et, malgré l’appel du duc de Bourgogne, la condamnation fut confirmée en 1415, par une sentence du concile de Constance. Jean Petit mourut à Hesdin, en 1411.

On trouve dans les Librairies de Bourgogne (Barrois, n° 4488 ) un livre intitulé : Ce livre-cy parle de la mort et occision de feu Loys, qui se disoit naguères ducq d’Orléans.

Le plaidoyer de Jean Petit, inséré par Monstrelet au livre 1er, chap. 39, de sa chronique, est reproduit par Dupin à la suite des œuvres de Gerson.

- 49. Item, le Miroir de la rédemption humaine, imprimé en papier, couvert de cuyr vert.

Livre en ligne
Traduction du Speculum humanae salvationis, qui a eu plusieurs éditions : 1478, gr. in-fol. goth. à 2 col., fig. sur bois ; — 1479, 1482, 1483 (Lyon), et autres de 1488 et 1493 (Lyon) ; — Paris, fin du XVe siècle, Nicolas Desprez. — (Brunet, Manuel, t. IV, pp. 325-27.) [NDLR : Édition par Ant. Vérard de 1500 en ligne]
- 50. Item, le libvre De Vita Christi, en deux volumes, imprimés en papier, couvert de cuyr vert. On connaît plusieurs traités de ce nom. Le premier a pour auteur le moine Ludolphe, de Saxe, qui vivait dans la première moitié du XIVe siècle ; il fut mis deux fois en français au XVe siècle par Jean Mansel et Guillaume Lemenand. Cette traduction a été imprimée.

Le second traité De Vita Christi fut composé par François Eximénès.

Le troisième est anonyme et ne peut être attribué, dit M. P. Paris (Mss. fr„ t. II, p. 85), ni à Ludolphe et Eximénès pour le texte, ni à Mansel pour la traduction.

La première édition connue avec date du traité De Vita Christi, de Ludolphe, est de 1474. Cologne, in-fol. — Ce livre fut souvent réimprimé.

La traduction de G. Lemenand, cordelier, fut deux fois imprimée avant 1500, d’abord à Paris, Ant. Vérard, vers 1490, in-fol. ; ensuite à Lyon, Mathieu Husz, 1493, in-fol.

L’ouvrage d’Eximénès parut à Valence, en Espagne, en 1484, sous ce titre : De Vita Domini Nostri Jesu Christi, libb. octo., in-fol. M. P. Paris (Mss. fr., t. II, p. 93) nous paraît avoir commis une erreur lorsqu’il écrit : « Les bénédictins (Gallia christ, t. VI) ont manqué à leur exactitude ordinaire quand ils ont dit, dans leur notice sur ce prélat, qu’il avait composé De Vita christiana, libri IV. Il fallait dire : De Vita Christi, dont la division comprenait plus de quatre livres. »

Eximénès, en outre du De Vita Christi en huit livres, avait écrit le De Vita christiana in quatuor partes distinctum opus, imprimé in-fol. à Valence, en 1484.

- 51. Item, le libvre de la Pérégrination d’oultre-mer et de la terre sainte, imprimé en papier, en françoys, couvert de cuyr rouge. Nous n’avons su trouver sous ce titre cet ouvrage dans le Manuel du libraire. M. Brunet cite seulement le livre latin : Peregrnationes civitatis sancte Jerusalem et totius terre sante, etc. Angers, Jean de la Tour, 1493, petit in-8° goth. de 40 ff., sign. a-e. (Manuel, t. III.)

Hain (Repertor. Bibliograph.), n° 12579, cite une édition de Venise, per Baptistam de Sessa Mediolanensem, 1491, in-8°.

Le livre de la Pérégrination d’oultremer pourrait être l’un des deux ouvrages suivants imprimés en français dans le XVe siècle : Voyage et Pèlerinage d’Outremer au sainct Sépulcre de la Cité sainte de Hierusalem et de Madame Sainte Catherine au mont Synai, traduit du latin de Bernard de Breydenbach, par frère Jean de Hersin. In fine., imprimes le XVIII, jour de frenier (sic) l’an mil CCCC LXXX IX, s. l. f. (probablement à Lyon). — (Hain, Repertor. bibliograph., n° 3961.)

Le Voyage et Itinéraire de Oultremer, par frère Jehan Thenauld, s. a., Paris, in-8°.

Le frère Jean Thenaud, auteur de la Cabale chrétienne, poème dédié au jeune comte d’Angoulême François, et conservé manuscrit à la Biblioth. Imp., était gardien du couvent des Cordeliers d’Angoulême.

On connaît encore : Le grand Voyage de Jérusalem, ou traité des pérégrinations de la sainte cité de Jérusalem, du mont Sinaï et autres lieux saints, par F, Nicole le Huen, carme ; mais les deux éditions in-4° de cet ouvrage, imprimé a Paris, sont postérieures au XVe siècle et parurent en 1517 et 1522. (Lenglet du Fresnoy, Méthode pour étudier l’histoire. Paris, 1772, t. XIV, p. 88, paragr. III.)

- 52. Item, soixante-trois petis libvres et traictez de diverses choses, les aucuns en papier, les autres en parchemin, les aucuns en latin, les autres en françoys, les aucuns reliez à table, les autres couverts à simples couvertures, desquels n’a esté fait inventoire plus ample parce qu’on les reppute de peu de valleur.
- 53. Item, les Oraisons et méditacions saint Anciaume, en latin, escriptes en parchemin et à la main, couvertes de cuyr rouge, à deux fermoers d’argent dorez à deux ymages. Saint Anselme, né en 1033, à Aost, abbé du Bec en France, archevêque de Cantorbéry en Angleterre, est mort en 1099.

Barrois. — Biblioth. protyp. — N° 529, De Meditationibus editis ab Ancelmo, Cantuariensi archiepiscopo.

Hiver de Beauvoir.. — Librairie de Jean, duc de Berry, n° 51.

Bibliothèque de Jean d’Orléans. — N°43, les Méditations d’Ancelme, en latin et parchemin et lettre de forme.

- 54. Item, la Summe rural, imprimé en papier, couvert de cuyr vert.

Livre en ligne
Ouvrage de Jean Bouteiller, originaire d’Artois, conseiller du roi à Paris [25].

Le testament de l’auteur, daté du 16 septembre 1395 d’après M. P. Paris [26], du 16 septembre 1402 d’après M. Dupin [27], est imprimé à la page 873 des éditions de 1603 et 1611. Entre autres dispositions, il lègue par préciput (devant part) à son fils, toutes ses armures, et XX livres parisis pour un cheval, comme à noble homme doit appartenir. Il y nomme, outre son fils Jacques, sa fille Belette ; il y parle longuement de ses frères et de sa chère épouse. [NDLR : Une édition de 1603 en ligne]

Charondas le Caron avait fait sur la Somme rurale des notes que son fils a fait imprimer après sa mort et qui se trouvent dans les dernières éditions. Dans l’épître dédicatoire au président Jeannin, Charondas le Caron vante le mérite de la Somme rurale « pour l’autorité qu’elle aurait justement acquise, tant pour la doctrine mêlée qui s’en peut recueillir, que pour les marques de l’antiquité française qu’on y peut observer en diverses manières, non seulement pour les coustumes des pays, et principalement de la Gaule Belgique, ains (mais) aussi pour les anciens droits et prérogatives de la couronne de France. »

A la page suivante est une préface que Denys Godefroy avait faite sur la Somme rurale.

Il dit que c’est avec raison que Bouteiller a donné à son ouvrage le titre de Somme, parce qu’en effet, dit-il, les principes de chaque matière y sont sommairement et très bien exposés. Non immerito quidem haec SUMMA appellata est, ut pote quae de omnibus SUMMATIM et optime tractet.

Il exprime la même idée dans le distique que voici :

Quae tibi dat Codex, quae dant Digesta, quod usus,

Ruralis paucis haec tibi summa dabit.

Mais il trouve que l’auteur eût mieux fait de dire Somme civile que Somme rurale. En effet, ce dernier titre ferait croire que l’ouvrage concerne principalement la jurisprudence agraire et la pratique des campagnes, et il n’en est rien. Les lois rurales ne s’y trouvent qu’accessoirement, et forment la moindre partie de l’ouvrage.

Il y a apparence que Bouteiller a donné à sa Somme, l’épithète de rurale, parce qu’il l’a composée à la campagne, dans le temps des vacances.

Quoi qu’il en soit, cet ouvrage donne des notions très exactes sur l’ordre judiciaire de ce temps-là.

Ducange le mettait, il est vrai, au-dessous de Beaumanoir ; mais s’il est moins précieux que ce dernier sous le rapport des antiquités du droit, cela vient de ce qu’il est plus moderne, et qu’à l’époque où il écrivait, la procédure avait éprouvé de grands changements.

Mais, par là même, il est plus près de nos usages, et peut, encore aujourd’hui, suggérer de très bonnes règles à ceux qui se donneront la peine de le consulter.

Il traite à la fois du droit et de la procédure ; il embrasse un grand nombre d’objets et cite fréquemment le droit romain.

Aussi son ouvrage a toujours été en grande estime parmi nos meilleurs jurisconsultes.

Cujas l’appelle optimus liber.

Mornac, dans son commentaire sur le premier titre du code, en parle ainsi : Summa ruralis Joannis Butillarii, $ub Carolo VI. Consuetudines varias, legesque franciae in codicem titulosque idoneos redegit.

Charondas (Pandectes, liv. 1er, chap. Il, in fine) dit qu’il estime grandement la Somme rurale de Jean le Bouteillier, qui estait environ l’an 1402.

Voici les titres des principales matières qui y sont traitées : Le premier livre traite des juridictions, des défauts, défenses et en général des procédures. Il y a beaucoup de choses sur les procureurs, les tutelles et curatelles, les exceptions de toute nature. Il traite des obligations, des actions civiles, au nombre de plus de 80 ; des actions criminelles, en assez grand nombre aussi ; des peines pour crimes et délits, suivant les temps, les lieux, les personnes et leur qualité ; des transactions, donations, prescriptions, libérations ; il parle ensuite de l’usufruit, du dépôt volontaire ou nécessaire ; des conditions, du louage, des ventes ; le titre 74 contient des notions fort détaillées sur les distinctions des meubles et des immeubles et sur les fruits pendants par branches ou par racines. Viennent ensuite les successions, les testamens, les fiefs, les règles concernant la preuve par titres et par témoins.

Le second livre est consacré à l’explication des cas royaux ; on y trouve des notions curieuses sur les juges et les advocats. Le titre des arbitrages suit immédiatement après. Viennent ensuite les sermens, les mariages, les cas d’église, les exécutions, les appels ; un long titre sur les amendes ; un autre titre où se trouvent un grand nombre de règles ou brocards de droit, en latin et en français.

En un mot, il y a beaucoup à trouver dans ce livre, pour qui voudra se donner la peine d’y chercher.

M. Dupin, à qui nous empruntons ce qui précède sur l’ouvrage de Jean Bouteiller, dit que la Somme rurale a eu trois éditions : en 1603 , 1611 et 1612, 1 vol. in-4°.

M. Dupin oublie les sept éditions qui furent faites de ce livre au XVe siècle, en France et a l’étranger. Nous les indiquerons d’après le manuel de Hain [28].

La Somme rurale. — Cy flnent les rubrices et distinctions des chappitres de la première partie de ce présent volume intitule Somme rural, compose p. maistre Johan Bouteillier, licencie es drois canon et civil, et imprime p. moy Colard Mansion, en la ville de Bruges. Laudetur omnipotens ult. f. a col. 2. : Cy fine la Somme rural, compillée par Jehan Boutiliier, conseiller du roy à Paris, et imprimée à Bruges par Colard Mansion, lan mil. CCCC. LXXIX. Sigillum. f. g. g. ch. min. s. f. c. et pp. n. 2 col., 47 l., 258 ff.

La Somme rurale, autrement Somme le roy, etc. — Imprime en la ville d’Abbeville, par Pierre Gérard, l’an mil. CCCC et VI (? 1486), f, g. ch. c. f. et ff. n.

- à Paris, 1488, f. g. ch.

- (Anglice.) The royal book, entituled in french le Livre royal, etc., 1484, f.

- (Belgice.) Somme ruijrael, etc. Delf., 1488, f - id. autre édition, Anvers, 1500, f. - id. autre édition, Bruxelles, 1500, f.

- 55. Item, un Boèce, de consolation, en latin, escript en parchemin et à la main, historié, couvert de cuyr vert.

Livre en ligne
1ère édition latine (absque loco et anno), Hans Glim, in-fol. de 36 ff. à 31 lignes par page.

On cite une édition in-fol. sortie des presses de Michel Wenzler et Frédéric Biel, vers 1470.

Plusieurs éditions ont été publiées dans le XVe siècle cum commentario Thomae de Aquino. Il paraîtrait, d’après Ch. Nodier (Biblioth. sacrée, grecque-latine), que ces commentaires ne sont point de saint Thomas d’Aquin, mais d’un cardinal nommé Thomas.

Barrois. — Biblioth. protyp. - N° 1540, Boecius de consolacione. Le Roux de Lincy. - Biblioth. de Ch. d’Orléans. — N° 46, ung livre de Boesce, en latin.

Biblioth. de Jean d’Orléans. — N° 21, Boece, de consolacion, en latin et parchemin avec l’apparat de Travet ; — n° 29, le livre de Boece, de consolacion, en texte et parchemin.

[NDLR : Une édition de 1507 en ligne]

- 56. Item, le libvre de la Ressource de chrétienté sur l’entreprinse de Napples, en latin, escript à la main en papier historié, couvert de cuyr rouge. Ce livre nous est entièrement inconnu.
- 57. Item, le libvre des Trois pellerinages, en parchemin escript à la main, couvert de cuyr jaulne.

Livre en ligne
Ouvrage célèbre au moyen âge (XIVe siècle), versifié par Guillaume de Deguilleville, religieux de l’abbaye de Chalis.

Deguilleville, né à Paris vers 1290, mourut près de Senlis en 1360. Le Romant des trois pèlerinages comprend le pèlerinage de l’homme durant qu’est en vie, celui de l’âme séparée du corps et celui de N.-S. Jésus-christ, imprimé chez Barthole et Jehan Petit, s. l. et a, in-4°, 2 col., 216 ff. Cet ouvrage a été traduit, la première partie en prose française, Lyon, Matthis Husz, 1485, in-4°, par Jean Galoppes, clerc d’Angers, et en espagnol, par Vincent Mazuello, Toulouse, 1480, in-fol., etc. [29]. La deuxième partie, en anglais, par W.. Caxton, Westm., 1483, in-fol., 116 ff. — On connaît deux autres éditions de Lyon, de 1486 et 1499, in-fol.

Le Pèlerinage de l’âme fut imprimé à Paris, par Ant. Vérard, XXVII d’avril M. CCCC. IIIIXX. XIX, in-fol., 86 ff. (2e partie).

On cite des éditions de Paris, 1500, in-4° goth., et 1511 in-fol. [NDLR : L’édition de 1500 en ligne]

Barrois. — Biblioth. protyp. — Pour les diverses parties : n° 100, 213 et 560, 795, 1740 et 2129.

Le Roux de Lincy. — Biblioth. de Charles d’Orléans. — N° 8, les Trois Pèlerinages.

Hiver de Beauvoir. — Librairie de Jean, duc de Berry, n° 89 et 90.

- 58. Item, plus quarante-trois petits libvres, les aucuns reliez, les autres coulzus, les aucuns en papier, les autres en parchemin, contenant divers traictez dont ne est fait plus ample inventoire parce qu’ils sont repputez de petite valleur.
DU XXIe JOUR DE NOVEMBRE, L’AN SUSD., en ung coffre en salle vert.
- 59. Ung grant libvre de muzicque, en parchemin, en grant volume, couvert de drap d’or.
- 60. Item, ung livre appelé les Mystères du monde, escript à la main en parchemin, historié, couvert de veloux cramoysi.
- 61. Item, ung libvre appelé le Racionnnal du divin office, en parchemin escript à la main, en françoys, couvert de veloux tanné, à deux fermoers, aux armes de mond. seignr et de mad. dame.

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L’auteur, Guillaume Durant, provençal d’origine, fut nommé, en 1286, à l’évêché de Mende, et mourut à Rome en 1294.

La traduction est de Jean Golein, de l’ordre de Notre-Dame-des-Carmes, maître en théologie de l’Université de Paris. Elle date de 1364.

La première édition latine avec date du Rationale parut à Mayence en 1459, in-fol. goth. à 2 col. de 63 lignes. Hain décrit dans son Manuel (n° 6461 à 6503) quarante-trois éditions du Rationale appartenant au XVe siècle, et dont dix ne portent ni nom de ville ni nom d’imprimeur.

[NDLR : Une édition de 1494 en ligne]

La traduction de Jean Golein fut imprimée pour la première fois à Paris, en 1504, par Antoine Vérard, in-fol. goth. de cccxv ff. chiffrés, plus le titre et 3 ff. pour la table, à 2 col. de 43 lignes.

Barrois. — Biblioth. protyp., n° 85 , 491 et 595.

Le Roux de Lincy. — Biblioth. de Charles d’Orléans, p. 33 ; — n° 8 des appendices.

Hiver de Beauvoir. — Librairie de Jean, duc de Berry, n° 24.

Bibliothèque de Jean d’Orléans. — N° 5, Racional de divins offices, en parchemin et lettre de forme, autentique histoire partout commençant au second fueillet : appert-il de Ptholomée ; et au penultime : commant qu’il soit ; et finissant : des livres, signé : Charles.

Volume exécuté pour Charles V et qui fit partie de la Bibliothèque du Louvre ; transporté en Angleterre par le duc de Bedford, il fut racheté à Londres, en 1444, par Jean, comte d’Angoulême. — Ms. de la Biblioth. Imp., n° 7031. (V. P. Paris, Manuscrits français, t. IV.)

- 62. Item, ung libvre nommé l’Ordre des Crestiens, imprimé en parchemin, couvert de veloux tanné, historié, à deux fermoers, aux armes de mesd. Sieur et dame. Ouvrage fourni au comte d’Angoulême par le libraire Ant. Vérard. (V. notre publication : Un Document inédit sur Ant. Vérard.)

L’Ordinaire des crestiens... A loneur et louége de Dieu... A este achevé de imprimer a Paris, ce présent ordinaire des crestiens, le VI jour doctobre lan mil CCCC nonante deux, pour Anthoine Verard, in-fol. goth. (Brunet, Manuel, t. III.)

Deux autres éditions furent données par Vérard en 1494 et 1495.

On connaît encore deux éditions de Rouen, Noël de Harsy, in-fol., s. a., fig., et Jean Richard, in-fol., s. a., fig. (circa a. 1490).

Enfin, une autre, in-4°, goth., sans date, mais que l’on pense être de l’année 1471, fut imprimée à Rouen, pour Jacques le Forestier. (V. Catalogue Libri, Londres, 1859, n° 1880, et Colomiès, Rome protestante, p. 749 de l’édition de Hambourg, 1709.)

- 63. Item, ung autre petit libvre, nommé le Chemin de paradis, escript à la main en parchemin, historié, couvert de drap d’or, sans fermoers.

Livre en ligne
Nous ignorons si ce livre a été imprimé. Nous ne connaissons que le Paradisus conscientiae, Cologne, 1475, in-fol., écrit en latin.

Bibliothèque de Jean d’Orléans. — N° 53, le Chemin de paradis avec ung autre traictie en prose et rime, en lettre de forme et parchemin, commançant au second fueillet : vostre saulvement ; finissant au penultime : qui tous perilz passoit ; et à la fin du tout : explicit de qualitate.

- 64. Item, ung libvre appelé Vergès des establissemens de chevalerie et aussi le testament de Jehan de Meung, couvert de drap d’or, sans fermoers, escript à la main en parchemin. Le Testament maistre Jehan de Meun, rimé, fut imprimé à Paris par Antoine Vérard, 1503.

Jean de Meung, surnommé Clopinel, naquit à Meung-sur-Loire, près d’Orléans, et mourut à Paris dans l’intervalle de 1310 à 1322.

Barrois. — Biblioth. protyp., n° 48.

Le Roux de Lincy. — Biblioth. de Charles d’Orléans, p. 36, n° 17 des appendices.

- 65. Item, ung autre petit libvre en parchemin, Decacournon, escript à la main en françoys, historié,couvert de veloux tanné, sans fermoers. Barrois. — Biblioth. protyp., n° 87 (inventaire des livres de Charles V), un livre appelé Decacornum, couvert de cuir vermeil a empraintes ; petit volume.
- 66. Item, le libvre appelé le Libvre des anciens pères, en parchemin escript à la main, historié, couvert de veloux tanné. Barrois. — Biblioth. protyp. — N° 763, 1508 et 1971 , Vie de plusieurs anciens pères.

Hiver de Beauvoir. — Librairie de Jean, duc de Berry.— N° 138, Vie des pères.

Bibliothèque de Jean d’Orléans. — N° 10, la Vie des anciens pères, en rime françoys et parchemin, commançant au second fueillet en lettre rouge : li endroit commance ; et finissant au pénultime : le langaige de ; signé : Estampes.

- 67. Item, ung libvre appelé du Libvre du corps de police, escript à la main, en parchemin, couvert de veloux tanné. Ouvrage de Christine de Pisan. (Voir à ce sujet la notice publiée sur cette femme célèbre par M. R. Thomassy, in 8°, 1838, p. 127.)

Barrois. — Biblioth. protyp. — Livre du Corps de policie, n° 983, 995, 1830, 1831. — Politie, n° 2251.

Le Roux de Lincy. — Biblioth. de Charles d’Orléans, n° 23

Bibliothèque de Jean d’Orléans. — N° 13, le livre du Corps de police, en françoys et parchemin, commançant au second fueillet : jambes et piez ; et finissant au penultime : la souffrance ; et au derrenier, en lettre rouge : de la policie, amen.

- 68. Item, le grant Libvre de consolation en françoys, imprimé en parchemin, historié, couvert de veloux tanné. Ouvrage fourni au comte d’Angoulême par le libraire Ant. Vérard. (V. notre publication : Un Document inédit sur Ant. Vérard).

Le Grant Boece de Consolation fut imprimé à Paris pour Anthoine Vérard, le XIX jour du moys daoust mil cccc iiiixx et xiiii (1494), in-fol. goth.

Un exemplaire sur vélin avec miniatures est conservé à la Bibliothèque Impériale. Pour les autres éditions du traité de Boece en françoys, voir Hain, n° 3360 à 3363.

- 69. Item, le libvre de Mandeville, en françoys, historié, escript en parchemin à la main, couvert de veloux tanné. Jean de Mandeville, né à Saint-Albans, sortit de son pays en 1322 et voyagea pendant trente-trois ans. Il rentra en Angleterre en 1355, et mourut à Liège le 17 novembre 1372. Il avait publié une relation de ses voyages en latin, en anglais et en français ; cette relation fut souvent imprimée au XVe siècle.

On connaît trois éditions latines, six allemandes, sept italiennes ; deux traductions françaises qui parurent à Lyon, chez Buyer, en 1480, et Pierre Bouteiller, in-4°, en 1487.

Voici le titre de la première édition :

Mandeville (Jean de). — Voyage à Jérusalem. — Ce livre est appelé Mandeville et fut fait et composé par M. Jehan de Mandeville, chevalier, natif de la ville de Saint Abein, et parle de la terre de promission, c’est à savoir de Jérusalem et de plusieurs autres isles de mer, et les diverses et étranges choses qui sont esdites isles. In fine : cy flnist ce très playsant livre nome Mandeville parlãt moult autêtiquement du pays et tré doultremer imprime a Lyõ sur le Rosne l’an mil cccc. lxxx le VIII. jour de freuier a la requeste de maistre Bartholomieu Buyer Bourgoys dudit Lyon, f. min. g. ch. c. s. a.-p. 2 col.

Barrois. — Biblioth. protyp., n° 553, 1565 et 2251.

Le Roux de Lincy. — Biblioth. de Charles d’Orléans, p. 46, n° 44 des appendices.

Hiver de Beauvoir. — Librairie de Jean, duc de Berry, n° 116.

Bibliothèque de Jean d’Orléans. — N° 115, Mandeville, en françoys et parchemin, avec un traictié de médecine en lettre de forme et parchemin, commançant en noir au premier fueiilet : comme il soit ainsi ; au second fueillet : saincte terre ; au commancement du final : moins de ce qu’il en vit ; et fin d’icellui, mil CCCLXV.

- 70. Item, le libvre des Croniques de France, en parchemin, escript à la main, couvert de drap d’or.

Les chroniques de France, rédigées primitivement par les religieux de Saint-Denis, s’étendaient jusqu’à l’an 1340. Elles furent écrites en latin, et plus tard translatées en français. Pierre d’Orgement, chancelier de France, fut chargé par le roi de continuer les chroniques de Saint-Denis. Il écrivit cette partie qui comprend les règnes de Jean et de Charles V, de 1350 à 1380.

Les chroniques de France, dites chroniques de Saint-Denis, depuis les Troyens jusques à la mort de Charles VII, furent imprimées pour la première fois à Paris pour Pasquier Bonhomme, l’un des quatre principaux libraires jurés de l’Université, le XVe jour de janvier, l’an de grâce mil CCCC. LXXVI, 3 vol. in-fol. goth.

Barrois. — Biblioth. protyp., n° 533-43-72, 605 , 1410-14 , 1417, 1421-22, 1638, 1929, 1932 ; — Chroniques de France anchiennes, n° 1721.

Le Roux de Lincy. — Biblioth. de Charles d’Orléans, p. 34, n° 11 de l’inventaire.

Hiver de Beauvoir. — Librairie de Jean, duc de Berry, n° 143, 144 et 145.

- 71. Item, un libvre appelé le Libvre d’Ynde, autrement libvre du grant Kan, escript à la main, en parchemin , couvert de drap d’or. Barrois. — Biblioth. protyp. — N° 4047, Libri de Indicus.

Hiver de Beauvoir. — Librairie de Jean, duc de Berry, n° 116. Livre appelé Mar Pol, vol. n° 8392 de la Bibliothèque Impériale, qui contient entre autres traités : Du grant Koan, empereur des Tartares, et du pays d’Ynde.

Bibliothèque de Jean d’Orléans, n° 38, le romant du Grant Chian, en parchemin et lettre commune, commançant au tiers fueillet : cy nous devise ; et finissant au derrenier en lettre rouge : scripsit hoc.

- 72. Item, le premier volume du libvre de Tristan, chevalier de la Table ronde, imprimé en parchemin, couvert de veloux tanné. Ouvrage fourni au comte d’Angoulême par Antoine Vérard. (V. notre publication : Un Document inédit sur Antoine Vérard.)

Édition de Paris (sans date), 2 tomes en un volume, petit in-fol. goth. (Brunet, Manuel, t. IV.)

Le Tristan de Vérard dut être imprimé au plus tard en 1495. Le comte d’Angoulême, Charles d’Orléans, mourut le 1er janvier 1496 (n. st.)

L’édition originale de ce roman parut à Rouen, en 1489, en l’hôtel de Jehan Bourgeois, in-fol. à 2 col.

- 73. Item, le libvre de Charles le Grand, escript en parchemin, couvert de drap d’or.
- 74. Item, le second volume du libvre de Tristan, chevalier de la Table ronde, imprimé en papier historié, couvert de veloux tanné. Nous pensons qu’il faut lire parchemin au lieu de papier. Les 2 vol. du Tristan fournis par Vérard au comte d’Angoulême étaient sur vélin. (V. notre publication : Un Document inédit sur Ant. Vérard.)
- 75. Item, un grant libvre de Lancellot du Lac, ancien et caduc en plusieurs lieus, historié, escript à la main en parchemin, couvert de cuyr blanc.

Ici finit le catalogue de la librairie de Charles d’Orléans au château de Cognac. Il est probable que plusieurs livres avaient disparu dans l’intervalle qui s’écoula depuis la mort du comte jusqu’au temps où fut fait l’inventaire de ses biens meubles. Nous pouvons signaler l’absence de deux ouvrages dont nous avons déjà donné la description dans notre Document inédit sur Vérard, et qui avaient été vendus par cet imprimeur :
- 1° un livre d’Heures en français ;
- 2° l’Orloge de dévotion. — Ce dernier livre n’a point été imprimé par Vérard, qui fournit au comte d’Angoulême l’ouvrage imprimé par un de ses confrères, Etienne Janot. En voici le titre complet : « L’Oreloge de Devocion, composé en françoys, par maistre Jehan Quentin, docteur en théologie, pénitencier de Paris. — M. E. Jehannot. » Deux exemplaires sur vélin existent à la Bibliothèque Impériale (nos 461 et 462 du catalogue des livres imprimés sur vélin de la Bibliothèque du Roi, t. Ier, pp. 340-341 ). Le n° 462, renfermant 25 miniatures, paraît être le volume vendu par Vérard au comte d’Angoulême. L’impression daterait alors au plus tard de 1495 et non de 1500, comme l’ont supposé messieurs Van Praët et Brunet.


[1Inventaire des livres trouvez en l’armoire de feu Monseigneur, le premier jour de juing l’an mil IIIIc LXVII. Cet inventaire inédit contient 167 articles ; nous le publierons prochainement.

[2Plusieurs livres manuscrits de la bibliothèque du comte Jean doivent se retrouver dans celle de son fils. L’imperfection de l’inventaire de 1496 permet difficilement de les reconnaître. Nous indiquerons ceux d’entre eux qui nous paraissent avoir cette provenance.

[3L’imprimerie fut établie à Angoulême en 1494. Le premier livre connu sorti des presses angoumoisines porte cette date. Le Grœcismus d’Eberhard de Béthune parut deux ans plus tard ; mais, comme le premier, il est sans nom d’imprimeur. Cette édition du Grœcismus de 1493 à Angoulême parut longtemps douteuse à l’abbé de Saint-Léger, malgré l’assertion de Prosper Marchand ; mais Saint-Léger changea d’avis lorsqu’il vit annoncer : Auctores VIII, etc., Engolismae, 1491, in-4°, dans l’Index librorum du P. Xavier Laire, part. 2, p. 68, n° 14. Nous reproduisons le .titre complet de ces deux ouvrages :
- 1° Auctores VIII : nempe Catho, Facetus, Theodulus de contemptu mundi, Floretum, Alanus de parabolis, fabulae Aesopi et Thobias. — in fine : felix libellorum finis quos auctores vulgo appelant corrector. impressor. que Engolisme die XVII. mensis maii anno Domini M. CCCC. LXXXXl, in-4°, sans nom d’imprimeur.
- 2° Grœcimus de figuris et octo partibus orationis cum expositione Johannis Vincentii Metulini aquitannici in Pictaviensi universitate regentis. Angolismi, 1493, in-4°.

Le premier de ces ouvrages avait été signalé déjà comme le premier livre imprimé à Angoulême, par notre honorable et savant collègue et ami, M. Eusèbe Castaigne, bibliothécaire, dans son Indicateur angoumoisin (p. 62), publié en 1838.

[4Le comte Jean le Bon composa, pendant sa captivité en Angleterre, un recueil de préceptes latins intitulé le Caton moralisé.

Un manuscrit des poésies de son frère, Charles d’Orléans, contient également quelques pièces de vers de ce prince.

François 1er, en outre de ballades, épitres et chansons, écrivit en Espagne une relation en vers de sa campagne d’Italie.

Marguerite est l’auteur de poésies recueillies en 1547 et de contes et nouvelles souvent réimprimés.

Henri II adressa quelques vers à sa maîtresse Diane de Poitiers ; Charles IX fut poète et composa la Chasse royale ; sa sœur Marguerite, première femme d’Henri IV, a laissé des mémoires intéressants.

Nous terminerons en citant encore Louise de Savoie, Jeanne d’Albret, sa petite-fille ; Henri de Valois, grand prieur, bâtard d’Henri II ; Charles de Valois, duc d’Angoulême, fils naturel de Charles IX et de Marie Touchet.

[5J. Barrois. — Bibliothèque protypographique ou librairies des fils du roi Jean, Charles V, Jean de Berri, Philippe de Bourgogne et les siens. Paris, 1830, in-4°.
Le Roux de Lincy. — La Bibliothèque de Charles d’Orléans à son château de Blois, en 1427. Paris, 1843, in-8°.
Hiver de Beauvoir. — La librairie de Jean, duc de Berry, au château de Mehun-sur-Yèvre, 1416. Paris, 1860, in-8°.

[6François de Corlieu. — Recueil en forme d’histoire de ce qui se treuve par escrit de la ville et des comtes d’Angoulesme, p. 48, col. 2, de la réimpression publiée à Paris en 1846, par M. l’abbé J.-H. Michon, d’après l’édit. d’Angoulême de 1629.

François Vigier de La Pile. — Histoire de l’Angoumois, publiée en 1846, par M. l’abbé J.-H. Michon. Paris, in-4°, p. XLIV, col. 2,

[7Archiv. imp., p. 1403.

[8Jean de Bourgogne, comte d’Étampes et de Nevers, fils du troisième fils de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, naquit en 1415, le jour même où son père était tué à la bataille d’Azincourt. — Devenu comte de Nevers et de Rethel en 1464, à la mort de son frère Charles, décédé sans enfants légitimes, ce prince prétendit à la succession de Brabant, qui depuis la mort du dernier duc, en 1430, était passée à la branche aînée de Bourgogne. Mort sans héritiers mâles en 1494, Jean avait eu de sa seconde femme Paule de Brosse, dite de Bretagne, morte en 1479, Charlotte, comtesse de Rethel, mariée à Jean d’Albret, seigneur d’Orval, et morte en 1500.

[9Philippe succéda au duché de Savoie par la mort de Charles II, son petit-neveu, mort enfant en 1496, fils de Charles. Ce Charles et Philippe étaient enfants d’Amédée, beau-frère de Louis XI, frère de Charlotte de Savoie, sa femme, et Amédée et Charlotte étaient enfants de Louis de Savoie, mort en 1465. Philippe, père de la comtesse d’Angoulême, mourut le 7 novembre 1497.

[10« En faveur et contemplation duquel mariage, iceluy monsieur de Bresse sera tenu, promet et gage payer et bailler au dit monsieur le comte d’Angoulême ou au porteur de ces lettres pour luy la somme de trente-cinq mille livres tournois. » La somme devait être payée en trois pactes : 1° 15,000# le jour des épousailles ; 2° 10,000# au jour Saint-Jean-Baptiste 1489, et le résidu montant à 10,000# tournois à la Saint-Jean-Baptiste 1490.
(Contrat passé par-devant Ant. Satin et Pierre Pichon, clercs notaires du roy au châtelet de Paris.)
Les trente-cinq mille livres de 1488 représenteraient de nos jours, au prix du marc actuel, la somme de 840,000 fr.

[11J. de Saint-Gelais. (Hist. de Charles Vlll, par Guill. de Jaligny, André de La Vigne et autres.) Paris, 1617, 4 vol. in-4°, p. 186.

[12Extraits des comptes de dépenses de Louise de Savoie, 1496-1504.
A madamoiselle Jehanne, bastarde de feu monseigneur le conte, la somme de soixante-quatorze livres tournois à elle ordonnée par madite dame pour ses gaiges de l’an de ce présent compte et frayée par ledit argentier en vertuz du mandement escript au bout d’un rolle en parchemin, date du XXIIIe jour de décembre l’an mil CCCCIIIIXX dix-sept, signé de la main de madite dame et contresigné Dutillet, etc. pour cecy comme appert plus applain par ledit rolle et quictance de ladite damoiselle, cy rendu … LXXIIII#.
(Art. gaiges d’officiers et pencions)

Audit Gaius (trésorier), la somme de trente-sept livres tournois par luy payées à madamoiselle Jehanne, bastarde de feu mond. seigneur le conte, à elle donnée par mad. dame pour payer ses menues nécessitez et affaires qu’il luy a convenu avoir et achepter depuis ung an, en ça comme appert plus applain par Ied. rolle et quictance dud. Galus, cy rendue, pour ce cy … XXXVII#.
(Art. dons et récompensacions.)

[13Extraits des comptes de dépenses de Louise de Savoie.
Pour le disner du jour de l’eslection de l’abbesse de Saint-Ozanny … XXXV s.
Pour la despense faicte par messire lthîer, chapellain de madite dame, et Verdun Taboys, pallefrenier de madite dame, pour aller guérir madame la Sacretayne qui fut mandée venir à Congnac après le décès de feue madame l’abbesse … X s 6 d.
(Art. despence extraordinaire.)

La date de 1490 fixée par les auteurs du Gallia (t. II, col. 1040), pour l’élection de Madeleine comme abbesse de Saint-Ausone, en remplacement de Pétronille de Gaing, démissionnaire, et celle de 1515 pour sa translation au monastère de Farmoutier, se trouvent en contradiction avec la note extraite des comptes de Louise de Savoie, qui ne sont pas antérieurs au 1er janvier 1496 (n. st.) et mentionnent deux faits accomplis alors ou plus tard, savoir : la mort de l’abbesse de Saint-Ausone et l’élection de Madeleine appelée à lui succéder. La dernière de ces deux époques ne peut s’accorder non plus avec l’épitaphe de celte même Madeleine, décédée à Jouarre, après vingt-neuf ans de gouvernement dans cette dernière abbaye, épitaphe reproduite par les Bénédictins (même vol. col. 1041). Si nous avions à nous prononcer dans cette question de chronologie, nous adopterions 1496 ou 1497 au plus tard pour date de l’élection de l’abbesse de Saint-Ausone, 1505 avec le P. Anselme pour celle de sa translation à Farmoutier, et enfin 1515 pour fixer l’époque de son passage de Farmoutier à Jouarre.

[14Extraits des comptes de dépenses de Louise de Savoie. , A Pierre Gazet, la somme de quatre livres cinq sols tournois par luy payée :
à mesdemoiselles de Mareuil … XXXV s.
De Marconnay … XXV s.
De Montlieu … X s.
La Bigote … X s.
Et la petite Souveraine … V s.
Damoiselles de madite dame, pour faire leurs pasques à elles ordonnez par madite dame.
(Art. despence extraordinaire.)

Pour sept aulnes de toille pour faire chemises pour la petite Souveraine, damoiselle de madite damoiselle, au pris de IIII s. VI d. l’aulne, valent … XXXI s. VI d.
Pour quatre aulnes toille blanche pour faire cueuvrechiefz à ladite Souveraine, au pris de VI d. l’aulne, valent … XX s..
(Art. achaptz de toilles, fustaines et autres ustencilles d’ostel)

[15Dante, s’approchant de la boutique du forgeron chanteur, prit son marteau, ses tenailles, tous ses autres outils, et les jeta, l’un après l’autre, dans la rue ; puis il dit : « Si tu ne veux pas que je gâte tes affaires, ne gâte pas les miennes. Que vous ai-je gâté ? reprit le forgeron. — Tu chantes mon livre, reprit Dante, et tu ne le dis pas comme je l’ai fait : ce sont mes outils à moi, et tu me les gâtes. » Le forgeron, tout en colère, n’ayant rien à répondre, ramasse ses outils et retourne à son ouvrage ; et s’il voulut chanter ensuite, ce fut les aventures de Tristan et de Lancelot.

Une autre fois, se promenant par la ville, le bras armé comme on l’avait alors, Dante rencontra un ânier qui, tout en conduisant devant lui ses ânes, chantait aussi son poème, et quand il en avait chanté quelques vers, il fouettait ses ânes, en disant : Arri ! Dante lui donna un coup de brassard sur les épaules, et lui dit : « Je ne l’ai pas mis, cet arri. »

[16La doctrine d’Aristote, réhabilitée en France par la bulle pontificale de 1366, fut enseignée dans l’Université de Paris.

[17Hain cite une édition sans date, antérieure à celle de Jacques Maillet. (Repertorium bibliographicum, vol. II, pars II, n° 16004.)

[18L’écrivain reçut 15 escus d’or neufs pour ce volume. (Cédule du comte Jean. — A. Champollion-Figeac.)

[19Le Songe du vergier fut attribué à Jean de Vertus, qui parait n’avoir jamais existé, à Ch. Jacques de Louviers, à Raoul de Presles. D’après les nouvelles recherches de M. P. Paris, consignées dans le recueil des Mémoires de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (t. XV, nouvelle série), on doit reconnaître aujourd’hui Philippe de Maizières comme le véritable auteur de cet ouvrage.

[20On place à l’an 1305 (dit M. Dupin, Notices hist., crit. et bibliogr.) et l’on attribue à Guillaume Occam la publication d’un Dialogue entre un chevalier et un clerc, qui a peut-être donné l’idée de faire le Songe du vergier en France. Cet écrit est en vieux anglais : A dialogue betvveen a knight and a clerck, concerning the povver spiritual and temporal, in-8°, London, 52 pages, sans date et sans nom d’auteur. Il a été réimprimé dans The librarian, by James Savoye, in-8°, London, 1818, t. I, p. 167. — Il est en latin dans Goldast. Ce petit traité a aussi été réimprimé à Paris. (V. Richard, Dictionn. des sciences ecclésiastiques, art. Occam.
L’objet de ce dialogue est de démontrer que les biens ecclésiastiques doivent être considérés comme ceux des laïcs, soumis aux impôts, et que le pape n’a aucune juridiction sur le temporel.
Le livre de Guillaume d’Occam parut pour la première fois, in-4° avec son nom, à Paris en 1498, per Guidonem Mercatoris, sous ce titre : Disputatio inter clericum et militem super potestate prelatis ecciesie atque principibus terrarum commissa in forma dialogi. Hain cite plusieurs éditions antérieures. (Vol. Ier, pars II du Repertorium bibliographicum, n° 6111-620.)

[21V. l’abbé Bourgeat (J.-B.), Eludes sur Vincent de Beauvais, théologien, philosophe, encyclopédiste, in-8*, 1856.

[22Hain cite plusieurs éditions sans date antérieures. (Repertorium bibliographicum, vol. I, pars I, n° 6914-6917.)

[23M. A. Champollion-Figeac (Louis et Charles, ducs d’Orléans, 1e et 2E parties, p. 147) indique Jean Goulain comme traducteur du De Regimine principum. On cite encore une traduction française de Simon de Hesdin, imprimée à Paris, en 1497, in-fol. Le texte latin parut, pour la première fois , en 1473. — Les autres écrits d’AEgidius Colonna dont Trithème donne la liste (au nombre de 32) roulaient tous sur des matières de théologie ou de philosophie scolastique. Il n’en reste qu’un petit nombre, recueilli parle P. Paulin Berti. Venise, 1647, in-fol.

[24Colonnes

[25M. P. Paris dit conseiller du roi à Tournay au lieu de Paris, adopté par La Croix du Maine et la Biographie universelle. Nous croyons que l’indication Paris énoncée dans les éditions de la Somme rurale de Bruges et d’Abbeville est préférable.

[26Manuscrits français, t. II, p. 189.

[27Notices historiques, critique et bibliographiques sur plusieurs livres de jurisprudence française, p. 58.

[28Repertorium bibliographicum, vol Ier, pars I, n° 3688-3694.

[29El Peregrinage de la vida humana, compuesto por Fray Guillermo de Gralleville, abad de Senlis, traduxido en vulgar castellano, por fray Vincentio Mazuello ; en Tolosa, por Henrique (Meyer) Aleman. M cccc LXXX, in-fol.

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