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1790 - Merpins (16) : inventaire de l’abbaye de La Frenade, bien national

lundi 24 novembre 2008, par Pierre, 1396 visites.

2 novembre 1789 : Par un décret de l’Assemblée constituante, les biens du Clergé sont "mis à la disposition de la Nation" (cathédrales, églises, chapitres, biens et bien-fonds des paroisses, des ordres monastiques et des communautés religieuses).

Le décret est suivi d’une opération d’inventaire de tous ces biens.

Source : Archives Historiques de Saintonge et d’Aunis - Tome X - p. 310 - — Copie conservée à la Bibliothèque de Cognac, Fonds Albert.

1790, 24 février. — Etat des revenus et charges de l’abbaye de La Frenade, fourni par Jean-François Thomas, prieur, et Elie-Jeseph-Alexandre Pelluchon-Destouches, avocat à Cognac, mandataire de Jean-Siffrein Maury, abbé commendataire.

Etat des revenus et charges de la manse conventuelle de l’abbaye royalle de La Frenade, ordre de Citaux, dont le manoir est sittué en la paroisse de Merpins en Angoumois, au resort du siège royal de Cognac, de laquelle abbaye M. l’abbé Maury est titulaire, et la manse conventuelle sous le régime et gouvernement de dom Jean-François Thomas, prieur clostral, et de deux autres religieux du même ordre, savoir : dom Pierre-Denis Jein et dom Jean-François Patrouillot, profès [1].

Pour se conformer aux décrets de l’assemblée nationalle et lettres patentes du roy, du 13 novembre 1789, duement registrées, déclarent lesdits prieur et religieux de laditte abbaye que les revenus de laditte manse conventuelle consistent en terres labourables, prés, vignes, bois, cens, rentes, dixmes, agriers ou complants, droits de lods et vente et de prélation, boisselage, situés dans les paroisses de Merpins, Gimeux, Salles, Angeac, Genté et Salignac ; que les bastimens consistent dans une maison antique qui sert de logement aux religieux, cloître, écurie, grange, scellier, cour et jardin, le tout renfermé de murs, une église attenante à laditte maison, sacristie, avec les objets à l’usage du service divin qui se célèbre tous les jours, et qui concistent quant aux vases sacrés en un calice d’argent neuf, un saint-ciboire aussi tout neuf, un obtensoir ou soleil d’argent, une petitte croix même métal.

ORNEMENTS. —Deux ornements de soyes de touttes couleurs bordé en galon faux, deux autres ornements, l’un de laine et l’autre de soye rouge et viollet, un autre ornement blanc galon de laine, un autre ornement noir de laine, la représentation et garniture de l’hôtel de même.

LINGES.— Quatre aubes, six nappes d’autel, sans y comprendre deux grosses qui servent à mettre dessous, une demy douzainne d’amis, une douzainne de purificatoire, une douzainne de lavabo et six corporaux, un ensensoir de cuivre et une lampe môme métal, six chandeliers de bois dorés, un missel, une chasuble ou manteau pluvial pour donner la bénédiction, un psautier, un antiphonaire pour le cœur, deux burettes de verre.

MEUBLES DE L’ABBAYE. — Quatre lits de maître, deux de domestiques, de la vaisselle pour l’usage de la maison, l’ustencille de cuisinne et autres meubles nécessaires comme chaises, tables, feux et autres menus objets, deux douzainne de paire de draps de toille commune, une douzainne de napes de table, six douzainnes de serviettes aussi toille commune, deux dousaine d’essuimains ou torchons mauvais.

MEUBLES ARRATOIRE. — Deux charettes et deux charriots, une charrue, deux cheveaux de selle.

MEUBLES DES SCELLIERS. — Une met en pierre, un pressoir en bois avec ses apparaux, trois petits tonneaux, huit cuves de charrois, quinze tierçons et huit mauvaises barriques, et une chaudière à eau-de-vie avec ses apparaux.

Tous les revenus sont régies par lesdits prieur et religieux pour les objets sittués ès paroisses de Gimeux et Merpins, et consistent : dans un clos attenant à la maison, qui contient environ dix huit journeaux en terre, prés et bois aquatiques, lequel clos renfermé de fossés produit annuellement quatre cent livres de revenu. Plus une pièce de vigne appellée la vigne du prieur, dont le revenu année commune est de la somme de soixante douze livres. Plus une petitte dixme en la paroisse de Gimeux et commune avec le curé, de valeur aussi année commune de trente six livres. Plus une pièce de pré en la même paroisse, affermée dernièrement cent cinquante livres. Plus un fief ou complant en laditte paroisse appelé Le Grand Ormeaux au neuf un des fruits requérable sur le lieu, dont le produit annuel, avec un autre fief en la paroisse de Merpins appelle Le Peu de sang, est de six cent livres. Plus un autre fief ou comptant en ta paroisse de Salles, affermé avec le boisselage du même lieu au nommé Elie Cherpentier, moyennant la somme de trois cent livres. Plus un autre agrier ou complant consistant en deux fiefs détachés, sittués en la paroisse de Genté, affermés au nommé Charrier pour deux cent livres par an. Plus un autre petit fief ou complant en la paroisse d’Angeac, affermé au nommé Bergeon moyennant dix livres par an. Plus en la paroisse de Saint-Martin un autre petit fief appellé le dix huit un, affermé au sieur Saunier moyennant trente six livres par an. Plus le droit de boisselage sur certains mats de terre sittués en l’enclave de Salignac, affermés au sieur Robin le jeune et Benoit pour quatre vingt seize livres par an. Plus 110 boisseaux de bled froment, 13 boisseaux avoinne, 95 livres argent, chapons et gelines, le tout de cens nobles répandues en différentes paroisses, de valeur année commune de la somme de cinq cent vingt livres. Plus 110 livres de rente due par les habitans de Merpins, pour tenir lieu à l’abbaye du pacage pendant toutte l’année dans la prairie de l’isle Marteau de quatre bœufs et une vache. Le revenu de laditte abbaye monte à deux mille cinq cent vingt livres. Il est établi par des baillettes, dénombrements, papiers censifs et autres titres, qui sont au trésor de laditte abbaye, les prieurs et religieux déclarant n’en avoir soustraits aucuns.

CHARGES.— L’entretien des bastiments de l’église, des murs de clôture et ornemens à l’usage du service divin, coûte annuellement quatre cent livres. Le luminaire et autres dépenses du culte coûte cent livres. La manse conventuelle est taxée à quatre vingt douze livres de décimes. Total des charges : cinq cent quatre vingt douze livres. Ce qui reste de revenu suffit à peinne pour la nourriture du vestiaire des religieux, l’aumône journalière et la nourriture et salaires des domestiques.

Les revenus s’élèvent à deux mille cinq cent vingt livres, et les charges à cinq cent quatre vingt douze livres. Reste net dix neuf cent vingt-huit livres. Certifié la présente déclaration sincère et véritable. Signé : Thomas, prieur de La Frenade, P. Gein et Patrouillot.

De plus il y a dans la salle d’yver un grand miroir, un buffet et une tapisserie ancienne tombant en lembaux, et dans ma chambre une autre pareille avec feu dans l’une et l’autre ; dans la salle d’été un sauffa garny en panne rouge avec un coffre ; deux cabinets, un dans la chambre de dom Gein et l’autre dans celle des domestiques, asses vieux, ensuitte deux commodes touttes neuves sans garnitures et sans verni, dont une dans ma chambre et l’autre clans celle de dom Patouillot, une paire de bœufs que nous vendons tous les ans au mois de janvier faute de fourrages, une douzaine de service d’argent dont j’en ai donné la moitié au don patriotique, une paire de burettes d’argent et leur plat.

Certifié la présente déclaration sincère et véritable. Signé : Thomas, prieur de La Frenade. Je certifie en outre que copie de la présente déclaration sera affichée dimanche prochain à la porte de l’église paroissialle de Merpins. Signé : Thomas, prieur de La Frenade.

Je soussigné, Elie-Joseph-Alexandre Pelluchon-Destouches, avocat en parlement, fondé d’un pouvoir spécial de M. l’abbé Maury, abbé comendataire de l’abbaye de La Frenade, diocèse de Saintes, à l’effet de déclarer en son nom à la municipalité ou au siège royal de la ville de Cognac tous les biens, agriers, champarts, dixmes, rentes en bled, argent, chapons et générallement tous les revenus dont il jouit en qualité d’abbé commandataire de ladite abbaye de La Frenade, audit nom, et conformément aux lettres-patentes du 18 novembre dernier, sur le décret de l’assemblée nationalle du 13 du même mois, déclare que les revenus de laditte abbaye concistent :

- 1° en dixmes et agriers dans les paroisses de Merpins et de Pérignac, affermées ensemble la somme de 2400 livres ;
- 2° en un droit de boisselage à Moriac, paroisse de Salles, affermé 126 livres ;
- 3° en dixmes et rentes dans la paroisse de Saint-Laurent, affermée 200 livres ;
- 4° en cens et rentes dans la paroisse de Courcoury, affermé 170 livres ;
- 5° en des rentes et agriers dépendant de la chapelle de Sainte-Catherinne en Baulieu, size près Saint-Jean-d’Angély, dans les paroisses de Sainte-Gènes et Simphorien, du produit de 260 livres par acte de ferme ;
- 6° en un pré dit du Pible, affermé 60 livres ;
- 7° en quatre vingt livres à peu près de rente tant en argent que chapons, gelines, vingt six boisseaux avoine, environ cent quinze de froment ; les fonds sur lesquels lesdittes rentes sont assises.sont sittués dans les paroisses de Pérignac, Merpins et Louzac, et lesdits objets n’étant point affermés, la valeur s’en trouve dépendante des variations qui surviennent dans le prix des denrées.

Déclare de plus, audit nom, que la connoissance que j’ai des beaux à ferme des objets régies du censif que j’ai scrupuleusement vérifié ne me laissent aucun doute sur la sincérité de l’affirmation que je fais entre les mains de la municipalité que les objets ci-dessus détaillées et énoncées forment la totallité des revenus dont ledit constituant jouit en qualité d’abbé commendataire de La Frenade ; je promets en outre, audit nom, de faire afficher la présente déclaration aux portes des églises paroissiales où chacun desdits revenus se trouvent sittués ; comme aussi je déclare que ledit abbé Mauri, constituant, acquitte touttes les charges dont lesdits bénéfices se trouvent être grevés, ainsi que les impositions.

Fait à Cognac, le vingt quatre, février 1790. Signé : Pelluchon-Destouches,- fondé de pouvoir ad hoc de l’abbé Maury, et qui se trouve annexé à la présente déclaration pour sa validité [2].


[1Le nom de ce dernier est écrit Patrouillaud dans son acte de décès. Il était né à Dôle en Franche-Comté, et mourut à l’hospice de Cognac, le 30 floréal an XIII, âgé de 59 ans ;

[2Cette pièce qui se trouve, comme je l’ai dit, à la bibliothèque de Cognac, fait partie d’un cahier auquel est annexée une attestation signée d’Etienne Augier, député du bailliage d’Angoulême, en date à Paris du 9 mars 1790, portant qu’il a déposé au comité ecclésiastique de l’assemblée nationale vingt neuf déclarations de curés ou bénéficiaires ecclésiastiques qui lui ont été adressées par Boutelaud, maire de Cognac. Ces déclarations sont copiées sur le cahier dont je viens de parler.

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