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1786 - Macqueville (17) - Le nouveau curé prend possession de la paroisse

mardi 24 avril 2007, par Pierre, 1842 visites.

Un rituel symbolique très ancien : la prise de possession, une façon imagée de marquer son territoire.
"Le dit sieur Pautard a dit faire tout cela pour marquer de la possession réelle et personnelle qu’il déclare prendre du bénéfice et de la cure de Macqueville et de ses appartenances et dépendances, honneurs, profits et émoluments, sans que personne s’y soit présenté pour s’y opposer."
Le journaliste local (notaire) raconte la scène comme un véritable reportage radiophonique.

Source : AD 17 – 3 E 80/460 - Actes du notaire Bastard de Ballans - Transcription : P. Collenot

Macqueville - Portail roman du 12ème siècle
Les sculptures de ce portail méritent une visite - Photo : P. Collenot - 2003

Aujourd’hui 29 novembre 1786 après-midi par devant le notaire royal apostolique au diocèse de Saintes et au ressort de Saint-Jean d’Angely soussigné, présents les témoins bas nommés, a comparu en sa personne Messire Guillaume Pautard prêtre au diocèse de Saint-Flour et desservant en qualité de vicaire la paroisse de Massiac [1], y demeurant, lequel nous a dit qu’il a été bien et canoniquement pourvu de la cure de Saint-Étienne de Macqueville suivant le visa à lui accordé par Messieurs les vicaires généraux de la ville de Saintes pendant l’absence de Monseigneur l’illustrissime et révérendissime évêque de Saintes en date du huit du présent mois signé de Messieurs Douzanville et Croisier vicaires généraux et plus bas Rollet secrétaire.

En vertu de ce visa le dit sieur Pautard désire prendre possession de la cure de Saint-Étienne de Macqueville et de ses dépendances.

Avec nous notaire il s’est transporté avec les témoins bas nommés au devant de la principale porte et entrée de l’église paroissiale de Macqueville, laquelle ayant fait ouvrir, est entré dans l’église, a pris de l’eau bénite, a été dans la sacristie, s’est revêtu d’un surplis et d’une étole. Venu au devant du grand autel, il s’y est mis à genoux, a chanté le Veni Creator, s’est relevé, s’est approché de l’autel, a ouvert le missel, a lu plusieurs oraisons, puis ayant ouvert le tabernacle, a touché le saint ciboire, a refermé le tabernacle, a été aux fonds baptismaux, les a ouverts, a touché les saintes huiles, puis à refermé les fonds baptismaux, a sonné une petite cloche, attendu qu’il n’y a point de cloche principale à Macqueville.

Le dit sieur Pautard a dit faire tout cela pour marquer de la possession réelle et personnelle qu’il déclare prendre du bénéfice et de la cure de Macqueville et de ses appartenances et dépendances, honneurs, profits et émoluments, sans que personne s’y soit présenté pour s’y opposer.

Après quoi il est retourné dans la sacristie, a quitté son surplis et son étole, est sorti avec nous notaire, les témoins et les autres personnes qui se sont trouvées dans l’église.

De là nous sommes allés dans la maison presbytérale de Macqueville. Le sieur Pautard y a réitéré sa prise de possession. Pour marque de celle-ci, y a fait du feu dans une chambre de la maison. Après quoi en étant sortis et passés par la cour, nous sommes allés dans les jardins dépendant de la cure où il y a aussi réitéré sa prise de possession. Pour marque de celle-ci il a pris et jeté de la terre de jardin, cassé des branches d’arbres et je fais tout ce qui convient d’être fait à la prise de possession, qu’il a déclaré de nouveau prendre de la cure sans que personne se soit présenté pour s’y opposer.

Dont et de tout quoi le sieur Pautard a requis le présent acte qui lui a été octroyé par moi, notaire, pour lui valoir et servir ce que de raison, en présence de Jacques Normand laboureur et de Jean Texier marchand, de messire Jean Gaudon curé de la paroisse de Brie, de Jacques Gauthier journalier, de Jean Duvergier, Pierre Longueteau journalier, Jean Bernardin laboureur, Jean Bernardin fils de Jean, Jean Dubigeon journalier, demeurant tous au bourg et paroisse de Macqueville, témoins connus et requis soussignés avec le sieur Pautard, ce jour 29 novembre 1786


[1Au XVIIIème siècle, ce secteur de la Saintonge, probablement très déchristianisé, fait appel à des diocèses plus riches en prêtres. Le curé Pautard vient de Massiac (Cantal), diocèse de Saint-Flour

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