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1809 - Chassenon (16) : conjectures à propos d’un étrange sol brûlé
vendredi 18 juillet 2008, par , 1138 visites.
Dans une Encyclopédie publiée sous l’Empire, le rédacteur de l’article "Chassenon" s’interroge vainement sur la nature étrange du sous-sol en ce lieu. Les apparences du volcanisme, mais il n’y a pas de volcan. Alors, de quoi s’agit-il ?
Et vous, savez-vous pourquoi le sous-sol est étrange à Chassenon ?
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Encyclopédie méthodique ou par ordre de matières : par une société de gens de lettres, de savans et d’artistes – Paris – 1809 – Books Google
CHASSENON : village du département de la Charente, canton de Chabanois. Une des grandes considérations dont doivent s’occuper ceux qui suivent, avec attention, les différentes contrées où se sont montrés les feux souterrains, est celle qui a pour objet l’organisation primitive des terrains que le feu a touchés. J’ai pensé qu’il étoit avantageux de modifier les opinions qu’on peut avoir sur les opérations du feu, en suivant, par une observation rigoureuse , les différentes nuances des altérations qu’il a produites lorsqu’il a chauffé une masse de terrain d’une certaine étendue, & qu’il y a laissé les empreintes de son action.
D’après ce plan d’étude, j’ai reconnu qu’il falloit distinguer trois sortes de terrains qui s’étoient trouvés exposés à ces accidens, les granits à bandes, les brasiers ou pierres de sable , & les bancs calcaires ; mais ces effets divers n’ont été ni suivis ni indiqués d’une manière particulière, & comme ils le méritoient. En général, on n’a fait mention que des éruptions violentes des volcans, de leurs courans de laves plus ou moins compactes, de leurs scories, ainsi que des résultats d’une fusion plus ou moins complète. Quart aux autres altérations occasionnées par les feux souterrains, elles ont échappé parce qu’elles se bornoient à de simples changemens dans l’état des principes primitifs des différens sols que j’ai indiqués ci-dessus.
Cependant j’ai pensé qu’il importoit, plus qu’on ne l’a cru jusqu’à présent, de reconnoitre tous les effets du feu sur les sols que j’ai fait connoître, lesquels consistent à contourner toutes les matières distribuées par bandes , par lames & par lits, de déformer leurs tissus, leurs dispositions primitives, & même à varier leurs couleurs en agissant inégalement sur les divers, principes qu’il chauffe suivant leur nature lorsqu’il ne parvient pas à les confondre par une fusion complète.
C’est à Chassenon que tous ces effets du feu se sont offerts à moi sur une grande superficie de terrain ; ce qui m’a déterminé à les suivre avec attention & dans un dérail rigoureux. Outre cela, la suite de ce travail m’a fait saisïr deux accidens du feu très-remarquables : le premier se manifeste par des altérations dégradées autour de plusieurs foyers & centres où le feu paroît avoir agi avec plus de violence, sans cependant ouvrir le sol par une éruption marquée. Le second accident consiste en des déplacemens de grandes masses de terrain qui avoient pour centres les foyers dont j’ai parlé, & qui embrassent une circonférence très étendue. J’observe que la plus grande partie du sol chauffé à Chassenon est un granit à bandes : aussi a-t-il donne lieu aux phénomènes qui m’ont le plus frappé, relativement à ces bandes.