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1685 - 1700 - Des abjurations de protestants et des moyens pour les obtenir
vendredi 30 novembre 2007, par , 3771 visites.
"J’abjure pour obéir à la volonté du Roy." Le roi Louis XIV et la puissance publique du temps savaient comment convaincre les plus récalcitrants ...
Quelques témoignages sur les abjurations de protestants et les moyens employés pour les obtenir.
Sources :
Bulletin de la Société de l’histoire du protestantisme français
Mémoires de Nicolas-Joseph Foucault (Dépèches de Louvois à Foucault) - Par F. Baudry - Paris 1862
1685 Une abjuration collective et officielle à Arvert
Du 17 octobre 1685. Aujourd’huy 17 octobre mil six cens huittante-cinq, Easme de Lengré, aagé de 44 ans, Madamoiselle Jeanne Sauvaget, aagée de 6l ans et damoiselles Easmes, Marie et Jeanne, aagée de 28 ans et Marie de 40, Iszabeau Berton, aagée de 60 ans, Pierre Chemineau et Marie Vieau, valet et servante du sus nommé, ont fait la profession de foy cy-dessus et l’abjuration de l’hérézie, de L’huter et de Calvin, et je soussigné spécialement commis par Monseigneur l’Evesque de Saintes, et de son authorilé leur ay donné l’absolution de l’excommunication par eux encourue dans l’église de Nostre-Dame de l’Isle, en présance Estienne Mesnard, marchand, aagé de 45 ans, M. Elie Sauvaget, aagé de 47 ans, et Jeanne Dubois, aagée de 34 ans, Jeanne Rulland, aagée de 72 ans, Pierre Dubois fils, aagé de 37 ans, excepté toutes fois damoiselle Jeanne Sauvaget et de Iszabeau Berton à cause de leurs maladies, ont fait leur abjuration en la maison de la Croix [1], le 18 octobre, en présance de Arnaut Amat et de Denis Barré, d’Arnaut Amat et de Pierre Chemineau, qui n’ont signé pour ne sçavoir, et autres qui n’ont signé, pas plus que le susdit Pierre et Marie Vieau et d’Elisabeth Bautron, tout de la paroisse de Nostre- Dame de l’Isle.
Le tout comme dessus dict :
EASME, pour obeyr à la volonté du Roy [2].
JEANNE EASME, SAUVAGET, pour obéir à la volonté du Roy.
JEANNE DUBOIS, pour obéier à la volonté du Roy.
MESNARD, pour obéir à la vollonté du Roy.
PIERRE DORÉ. P. JANNE THOMAS OLIVIER FOURNEAU. DUBOIS. J. SAUVAGET. DUCASSE, curé de l’Isle.
(Bulletin de la SHPF - année 1859)
Dépèches de Louvois à Nicolas-Joseph Foucault, intendant du Poitou - 1674-1689
A Fontainebleau, le 9 novembre 1685. Le roi a été informé qu’il y a encore, dans quatre paroisses du diocèse de la Rochelle, six cents personnes de la religion qui ne se sont point converties, parce qu’elles avoient toutes déserté et s’étoient mises dans les bois. Comme ils ne pourront pas y tenir dans la rigueur de la saison qui va commencer, Sa Majesté aura bien agréable que vous sollicitiez M. de Vérac d’y faire loger des troupes dans la fin de ce mois. |
A Versailles, le 13 décembre 1686. Par le mémoire ci-joint que m’a envoyé monseigneur l’évèque de la Rochelle, il me paroît qu’il y a encore huit cent trois religionnaires dans vingt-huit paroisses de son diocèse ; sur quoi je dois vous dire qu’il est bien à propos que vous preniez des mesures pour les obliger à se convertir. Je vous prie de me mander si les habitans de la paroisse de Moncoutant sont entièrement convertis, et, en cas qu’ils ne le soient pas, de faire en sorte qu’ils se réduisent au plus tôt. |
Les dragons en Angoumois, Saintonge et Poitou LOUVOIS A MM FOUCAULT DE SAINT CONTEST ET DE BEZONS A Versailles le 26 mars 1688 Le roi a été informé qu’il se faisoit des assemblées sur les confins de l’Angoumois de la Saintonge et du Poitou, les religionnaires espérant que l’on auroit moins d’attention à ce qui se passeroit sur les frontières de trois intendances différentes, et Sa Majesté ne voulant pas souffrir qu’ils en fassent nulle part impunément, elle a ordonné au sieur de Saint Frémont lieutenant colonel du régiment de dragons de la Reine dont les compagnies sont réparties dans lesdits pays de s’y transporter sous prétexte de visiter les compagnies dudit régiment pour, sous les ordres de son colonel pendant qu’il demeurera au régiment avoir une attention particulière à ce qui s y passera et essayer de tomber sur les assemblées qui s’y pourront faire, me mettant en état de rendre compte au roi de ce qu’il fera et en même temps d’en informer celui des commandans de la province dans l’étendue du commandement duquel se sera passé ce qu’il aura fait. Sa Majesté a voulu que vous fussiez averti afin que vous puissiez lui donner les avis et instructions que vous croirez qui le pourront aider à se bien acquitter de l’ordre de Sa Majesté. Mémoires de Nicolas-Joseph Foucault – Paris 1842 |
[1] Cette maison appartenait à la famille Easme.
[2] Ces mots en italique sont effacés dans le texte, mais malgré cela ils se lisent aisément.