Histoire Passion - Saintonge Aunis Angoumois

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1652 - Le marquis d’Aubeterre négocie (bien) son adhésion à la Fronde

mercredi 18 mars 2009, par Pierre, 663 visites.

Une adhésion vraiment pas désintéressée, à en lire les conditions. La politique et l’argent : un duo infernal qui ne sert aucune cause mais qui ne fait que se servir.
Suggestion de sujet de philo pour le bacc. : On entend souvent dire "L’histoire est un perpétuel recommencement". Non, l’histoire ne se renouvelle pas : elle avance avec les mêmes ressorts. Plan en 3 parties ...

Source : Souvenirs du règne de Louis XIV. T. 4 - Gabriel-Jules de Cosnac - Paris - 1866-1882 - BNF Gallica

Le marquis d’Aubeterre, en se déclarant pour les princes, ne s’était pas donné sans conditions ; il avait signé un traité en règle avec le prince de Conti. Nous reproduisons ce traité [1], non pour son importance dans la balance des événements, mais comme une des particularités curieuses de l’époque et de la situation. Ce n’était pas à de minces conditions que le marquis assurait son concours, l’égoïsme de la politique du prince de Condé appelait non le dévouement, mais l’égoïsme de ceux qui se déclaraient pour sa cause.

Aujourd’hui, dixième du mois d’aoust 1652, à Bordeaux, Nous, Armand de Bourbon, prince de Conti, prince du sang, pair de France, etc., ayant ouï les propositions qui nous ont été faictes de la part du sieur marquis d’Aubeterre, pour entrer dans toutes les conférences et traictés faitz par Monsieur mon frère, Monsieur le prince, et nous, pour l’expulsion du cardinal Mazarin, ses fauteurs et adhérans, et parvenir à la paix générale, luy avons accordé, tant au nom de mondit seigneur le prince qu’au nostre, ce qui s’en suit

A sçavoir que commission lui sera expédiée pour servir en qualité de lieutenant général dans les armées que le sieur comte de Marchin commande de nostre part ou autres estant sous l’autorité. de Monsieur le prince et la nostre, à son choix.

Que pareillement lui sera délivré par le trésorier de l’armée la somme de dix mille livres pour mettre sur pied la compagnie de ses gardes.

Qu’en cas qu’il aye besoin pour la seureté des villes et chasteau d’Aubeterre, qui dorénavant demeureront pour le service du Roy ès-fins des traictés sous l’autorité de Monsieur le prince, de plus grande garde que celle qui y est establie, sera donné de l’infanterie suffisamment pour leur conservation et deffense, et que l’officier qui la commandera y estant, recevra les ordres de celuy qui sera estably par ledit sieur d’Aubeterre pour y commander.

Et en cas que ladite place vinst à estre prise par les troupes dudict cardinal .Mazarin ou autres ennemis, nous avons accordé ès dits noms et promis audit sieur marquis d’Aubeterre de ne point faire la paix sans qu’elle luy soit restituée et luy indemnisé des pertes qu’il y aurait souffertes, et sans qu’il soit remis dans toutes ses charges.

Et mesme après la paix faite, que Monsieur le prince et nous employerons nos soings et rendrons nos offices auprès du Roy pour faire obtenir audit sieur marquis d’Aubeterre un baston de mareschal de France et des titres portant érection de la terre d’Aubeterre en duché-pairie, et supplierons Sa Majesté de luy faire payer trois-cent-mille livres qu’il nous à dit luy estre dheues pour la récompense du gouvernement de Blaye qui appartenoit jadis à Monsieur le mareschal d’Aubeterre, son père.

Comme aussy ledit sieur marquis d’Aubeterre promet d’entrer, comme en effet il entre dès à présent, dans tous les traités faicts et à faire par Monsieur le prince et nous pour les fins susdites, sans jamais en faire aucun particulier sans son consentement ; et de demeurer dans nos intérêts jusqu’à la conclusion de la paix.

Fait à Bordeaux, le 11 aoust 1652.

ARMAND DE BOURBON.
AUBETERRE.


Par monseigneur, Meuret de la Tour.

Ce tresiesme aoust 1652, nous François de Lussan, marquis d’Aubeterre, avons reçeu le traité cy-dessus, ainsi qu’il a plu à S. A. Monseigneur le prince de Conty l’avoir pour agréable, tant pour S. A. Monseigneur le prince que pour luy, et promettons l’exécuter en ce qui nous touche selon sa forme et teneur.

Fait à Aubeterre, ce 14 aoust 1562.

AUBETERRE.


Après la conclusion de ce traité, l’armée des princes prit possession d’Aubeterre ; la Gazette raconte ce fait en ces termes [2] :

Les troupes du colonel Balthazar et de Marsin qui estoient à la Tour Blanche après avoir longtemps mugueté Aubeterre, s’y sont logées, mais elles tesmoignent vouloir marcher de là plus avant, et d’autant plus que, le sieur de Folleville n’est pas assez fort pour l’empescher ; il s’est contenté de laisser garnison dans Barbézieux, et, avec son armée, est allé à Merpins entre Coignac et Pons.


[1Papiers de Lenet conservés à la Bibliothèque nationale.

[2Article sous la rubrique : Xaintes, le 21 aoust 1652.

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