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1812 - Rochefort (17) : la Société de littérature, sciences et arts encourage l’innovation

dimanche 25 avril 2010, par Pierre, 555 visites.

La rupture des approvisionnements étrangers causée par le Blocus Continental rend les français inventifs. A Rochefort, la Société de littérature, sciences et arts organise des concours dotés de prix significatifs. Le premier, pour 1813, concerne la chasse aux termites, fléau typique d’une ville portuaire. Le second, pour 1814, plus original, cherche à créer une activité artisanale de fabrication de soude comme sous-produit des marais salants. La région n’en manque pas.

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Source : Le Mercure de France - Septembre 1812 - Google Books

 Programme d’un Prix pour le meilleur procédé à employer pour la destruction des termès ou termites, proposé par la société de littérature, sciences et arts de Rochefort, pour 1813.

Quelques maisons de la ville de Rochefort, quelques-unes même de celles éloignées de cette ville ; des magasins, des ateliers situés dans l’arsenal ; les bois employés a leur construction, ceux employés dans certaines parties du port avant d’être mis en œuvre, ceux qui forment des calles, ou qui sont fixés en terre pour d’autres usages ; les chanvres, les toiles et autres substances végétales placées dans ces magasins, dans ces maisons, sur la terre ; la terre elle-même » quelques-uns des végétaux vivans qu’elle nourrit, renferment un insecte que l’on connaît, dans la viile de Rochefort, sous le nom de termite ; c’est le termès des naturalistes, pou de bois de quelques voyageurs.

Les dégâts que fait cet insecte ayant appelé toute la sollicitude des premières autorités de ce port, la Société de littérature, sciences et arts de Rochefort, a été invitée a proposer un prix de six cents francs, qui sera décerné à celui qui aura le mieux fait connaître,

- 1°. L’espèce d’insecte connu à Rochefort sous le nom de termite, ses mœurs, sa reproduction, les dégâts qu’il fait, les substances sur lesquelles il exerce ses ravages, etc.

- 2°. Un procédé dont le résultat soit certain pour la destruction des termites, partout où ils se trouvent, et dont l’efficacité aura été démontrée par une expérience authentique.

Ce concours sera ouvert à toutes personnes et à celles même qui composent la Société. Les Mémoires écrits en français ou en latin devront être adressés (franc de port) avant le 15 mars 1813, au secrétaire-général de la Société de littérature, sciences et arts de Rochefort ; ils porteront une épigraphe, laquelle sera aussi écrite sur un billet cacheté, renfermant le nom de l’auteur.

Les procédés indiqués par l’auteur du Mémoire qui aura mérité la préférence, seront soumis à une expérience authentique, et ce ne sera que d’après le rapport de la commission qui aura répété les expériences, que la Société prononcera.

Le prix qui sera une médaille d’or de deux hectogrammes, (ou sa valeur, 600 francs), sera décerné dans une séance publique extraordinaire, en 1813.

La Société se réserve la propriété du Mémoire qui aura remporté le prix.

Pour favoriser les concurrens, le Mémoire fait sur les termites, d’après la demande de M. le préfet maritime, par l’un des membres de la Société, et qui est déposé aux archives, pourra être communiqué aux personnes qui désireraient le connaître.

 Programme d’un prix d’encouragement pour un nouveau genre d’industrie, proposé par la Société de littérature, sciences et arts de Rochefort, pour 1814, aux propriétaires de marais salans et sauniers du département de la Charente-Inférieure.

Une des branches les plus importantes de la prospérité des anciennes provinces d’Aunis et de Saintonge, a été, presque de tout temps, le commerce du sel , produit des nombreux marais salans qu’elles exploitaient sur les bords de l’Océan.

Le sel de nos contrées était presque tout expédié pour le nord de l’Europe.

La difficulté d’une navigation lointaine, les frais considérables qu’exige l’entretien des marais salans, d’autres circonstances enfin, rendent presque nul, pour le propriétaire, l’avantage qu’il avait droit d’attendre d’un genre d’industrie, autrefois source d’une grande richesse.

Ne serait-il pas possible, sans nuire à l’intérêt général, d’augmenter les ressources du particulier ?

Telle est la question que s’est proposée la Société de littérature, sciences et arts de Rochefort, et tels sont les motifs qui l’ont déterminée à adopter, comme sujet d’un prix qu’elle décernera dans sa séance publique de 1814, la proposition suivante :

Déterminer le meilleur procédé pour convertir en soude, sur le lieu même de l’extraction, et sans établissement accessoire, le produit habituel (sel marin) des marais salans.

Sous le nom de soude, tout le monde connaît une matière alcaline, précieuse dans les arts ; la teinture, la médecine, l’économie domestique l’emploient fréquemment : elle est sur-tout recherchée dans les savonneries et les verreries.

En indiquant, sur le lieu même de l’extraction et sans établissement accessoire, la société précise assez qu’elle ne veut pas parler de ces opérations longues, difficiles et dispendieuses, an moyen desquelles on supplée, en France, à cette matière fournie primitivement par le commerce du levant et de l’Espagne.

Elle exprime le désir de voir notre pays s’approprier un nouveau genre d’industrie, en imitant les procédés que la nature emploie, en Égypte, pour produire le natron.

Voici les données qu’elle a recueillies à ce sujet, et qu’elle croit pouvoir présenter, comme bases du travail, à la méditation des cultivateurs de marais salans ou autres habitans des bords de l’Océan.

- 1°. Le lac Natron, en Égypte, fournit abondamment de la soude, par le mélange naturel de la craie (carbonate de chaux), et du sel marin (muriate de soude) [1].

- 2°. Sur toutes les constructions neuves en pierre, et dont le mortier ou ciment est fait avec de l’eau de mer, on voit des efflorescences salines qui donnent plus ou moins de carbonate de soude [2].

- 3°. Quelques marais salans dont la sole est trop près d’un fond calcaire, saunent mal, et donnent, dit-on, dans nos quartiers, un sel plus sapide.

- 4°. Il est reconnu que dans les salines des îles Antilles, pratiquées dans des gorges de rochers, on obtient un sel un peu corrosif et peu propre à la salaison des viandes [3].

- 5°. Cette conversion de sel marin en soude s’opère souvent sur quelques terres calcaires qui avoisinent les eaux de la mer ; elle se fait chaque jour par l’acte de la végétation ; et enfin toutes les plantes marines du genre des soudes, fucus, varecs, etc., etc., cultivées ou croissant naturellement en Espagne (Alicante et Carthagene), en France (Languedoc, Normandie et même sur nos côtes à Arvers, Saint-Just et autres lieux de l’arrondissement de Marennes), que l’on fait brûler, donnent des cendres qui contiennent plus ou moins cette matière alcaline.

Dans presque tous ces faits on voit le concours d’un sol limoneux, naturellement calcaire, favoriser, au moyen de la chaleur, la décomposition du sel marin qui lui est présenté dissous par les « aux de la mer.

Que ne doit-on pas attendre d’essais qui amèneront le sol de nos marais à partager les avantages de terrains en partie calcaires ?

Faisons donc des soudières artificielles, comme on a fait des nitrières artificielles.


[1Berthollet, mémoires sur l’Égypte.

[2Ces efflorescences observées à Dieppe, à Fécamp, au Havre, etc. et consignées dans plusieurs mémoires, se rencontrent souvent dans nos contrées.

[3Encyclopédie méthodique , art. Salines.

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