Histoire Passion - Saintonge Aunis Angoumois

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1067 - Le seigneur de Taillebourg donne à l’abbaye N-D de Saintes ses moulins et terres de St-Julien-de-l’Escap

dimanche 8 mars 2009, par Pierre, 846 visites.

cartam istam dictavit simpliciter atque inurbane, ut ab omnibus intelligeretur - Il a fait écrire cette charte simplement et sans souci de style, pour qu’elle soit comprise de tous. Merci au seigneur de Taillebourg d’avoir pensé à nous, pauvres internautes. Elle est tout de même en latin, cette charte toute simple !

A voir pour mieux comprendre :
- Les cartulaires des abbayes de Saintonge
- La société saintongeaise du Moyen-Age révélée par les cartulaires des abbayes
- Glossaire des noms de lieux cités

Source : Cartulaires inédits de la Saintonge par l’abbé Théodore Grasilier - Niort - 1871
- T. 1 : Cartulaire de l’Abbaye de Saint-Etienne de Vaux, de l’Ordre de Saint-Benoit, suivi des chartes du prieuré conventuel de Notre-Dame de la Garde en Arvert, de l’Ordre de Granmont
- T. 2 : Cartulaire de l’abbaye royale de Notre-Dame de Saintes, de l’Ordre de Saint-Benoit.

Glossaire en cours de rédaction

1067 - De dono Ostencii domini Taleburgis super molenmnis et pratis, et silvis, et aquis, et terris Sancti Juliani.
Le don du seigneur Ostencius de Taillebourg de moulins, prés, forêts, cours d’eau et terres situés à Saint-Julien

Texte original Traduction
Ego Ostencius, oppidi Talleburgensis dominus, videns de die in diem cultum Dei honorifice proficere in ecclesia, que in honore beate Marie ac semper virginis Deique genitricis juxta urbem Xanctonicam supra flumen Charantonis sita est, sub famulatu multarum sanctimonialium ibidem Deo digne et laudabiliter serviencium, cogitavi aliquid eis suffragii impendere, pro salute anime mee, et pro abolicione peccatorum meorum. Est autem in territorio urbis supradicte basilica quedam olim in honore sancti Juliani martiris constructa, ad quam pertinebant villa et villania tocius parrochie, molendina quoque et prata, et silva, et aqua que silvam preterluit. Hec autem ecclesia cum universis supradictis apendiciis, sub potestate duorum militum erat, Guidonis videlicet Lemovicensis, nepotis vicecomitis Oenacensis, et Helie fllii Achardi de Borno. Hunc autem locum videns habilem esse et pulchrum, dedi septingentos solidos supradicto Guidoni, fuique ipsius homo pro medietate sua supradicte basilice cum appendiciis suis, eo pacto ut eam annueret omnino atque mecum condonaret supradicto monasterio Sancte Marie et sanctimonialibus Christo ibidem servientibus. Moi, Ostencius, seigneur de la ville de Taillebourg, voyant de jour en jour le culte de Dieu progresser honorablement dans l’église, qui est située en l’honneur de la bienheureuse Marie, toujours vierge et mère de Dieu, près de la ville de Saintes, au-dessus de la rivière Charente, sous le service de nombreuses religieuses y servant Dieu dignement et louablement, j’ai pensé leur apporter quelque soutien, pour le salut de mon âme et pour l’abolition de mes péchés. Il y a dans le territoire de la ville susmentionnée une basilique autrefois construite en l’honneur de saint Julien martyr, à laquelle appartenaient le village et la seigneurie de toute la paroisse, ainsi que des moulins, des prés, une forêt et une rivière qui longe la forêt. Cette église avec tous les appendices susmentionnés était sous la domination de deux chevaliers, à savoir Guy de Limoges, neveu du vicomte d’Aunay, et Hélie, fils d’Achard de Borno. Voyant ce lieu approprié et beau, j’ai donné sept cents solides au susmentionné Guy, et je suis devenu son homme pour la moitié de la basilique susmentionnée avec ses appendices, à condition qu’il l’accorde entièrement et qu’il la concède avec moi au susmentionné monastère de Sainte-Marie et aux religieuses y servant le Christ..
Lieux cités :
- juxta urbem Xanctonicam supra flumen Charantonis : près de la ville de Saintes, sur le fleuve Charente
- in territorio urbis supradicte basilica quedam olim in honore sancti Juliani martiris constructa : dans la territoire de cette ville une basilique qui fut jadis construite en l’honneur de Saint Julien martyr. Dans son étude sur le cartulaire de Saint-Jean-d’Angély, Georges Musset indique que cette basilique est à St-Julien-de-l’Escap, près de Saint-Jean-d’Angély (AHSA T. 33 1903, p. XII en ligne à la BNF)
Personnes citées :
- Guidonis Lemovicensis, nepotis vicecomitis Oenacensis : Guy du Limousin, neveu du vice-comte d’Aunay
- Helie fllii Achardi de Borno : Hélie, fils d’Achard de Born.
Guido autem annuit omnino, sicut ab eo postulaveram, et episcopus Xanctonensis Arnulfus de cujus casamento erat, et vicecomes oenacentis cui ab episcopo procedebat, et filius ejus. Et hec condonatio fuit facta in manu comitis Pictavensis, et archiepiscopi Burdegalensis, et Aldeberti comitis, astante et vidente Symone de Parteniaco, et domina Agnete matre comitis Pictavensium. Altera autem medietas sub potestate Helie erat de meo casamento, quod michi acciderat jure cognationis, de parte consanguinei mei commarchi defuncti. Quando vero Helias fecit placitum mecum de casamento commarchi defuncti, propter meum amorem condonavit mecum atque annuit eidem monasterio Sancte Marie suam medietatem supradicte basilice Sancti Juliani cum suis appendiciis, exceptis octo soliis, ubi posset facere mansiones, et sua parte vende, et sua parte furni, et decem solidis unoquoque anno pro consuetudine receptuum duorum quos ibi solebat accipere. Guy a donc entièrement consenti, comme je le lui avais demandé, et l’évêque de Saintes, Arnulf, dont c’était le fief, ainsi que le vicomte d’Aunay, à qui cela revenait de l’évêque, et son fils. Et cette donation a été faite entre les mains du comte de Poitiers, de l’archevêque de Bordeaux, et du comte Aldebert, en présence et sous le regard de Simon de Parthenay, et de dame Agnès, mère du comte de Poitiers. L’autre moitié était sous la domination d’Hélie, de mon fief, qui m’était revenu par droit de parenté, de la part de mon cousin défunt. Lorsque Hélie a conclu un accord avec moi concernant le fief de mon cousin défunt, par amour pour moi, il a concédé avec moi et a consenti au même monastère de Sainte-Marie sa moitié de la basilique susmentionnée de Saint-Julien avec ses appendices, à l’exception de huit sols, où il pouvait faire des habitations, et sa part de la vente, et sa part du four, et dix sols chaque année pour la coutume des deux réceptions qu’il avait l’habitude de recevoir là-bas.
Guido autem supradictus nichil sibi retinuit nisi feodum Othberti sui militis, quamdiu vixerit. Post mortem autem Othberti, redigetur in possessionem sanctimonialium. Huic autem condonationi Helie interfuit episcopus Engolimensis, et Guillelmus Marestacensis, et vicecomes Oenacensis, et Willelmus Agutlonus, et Bertrandus Vareziacensis. Firmaverunt cartam istam archiepiscopus Burdegalensis Goscelinus, et episcopus Engolimensis Willelmus, et episcopus Xanctonensis Arnulfus, et episcopus Pictavensis Isembertus ; eosque omnes qui cartam calumpniaturi sunt, vel isti condonacioni aliquam violentiam illaturi sunt, ab omni fidelium communione privaverunt, ut sint maledicti in sempiternum, deputeturque illis sedes cum impiis in inferno inferiori. Firmata vero fuit carta hec, temporibus Alexandri pape, et Philippi regis, et venerabilis Pictavensium Gaufridi comitis, et Goscelini archidiaconi Xanctonice ecclesie, qui cartam istam dictavit simpliciter atque inurbane, ut ab omnibus intelligeretur. Guy susmentionné ne s’est rien réservé sauf le fief d’Othbert, son chevalier, tant qu’il vivra. Après la mort d’Othbert, il sera remis en possession des religieuses. À cette donation d’Hélie ont assisté l’évêque d’Angoulême, Guillaume de Marestac, le vicomte d’Aunay, Guillaume Agutlonus, et Bertrand de Varaize. Cette charte a été confirmée par l’archevêque de Bordeaux, Goscelin, l’évêque d’Angoulême, Guillaume, l’évêque de Saintes, Arnulf, et l’évêque de Poitiers, Isembert. Tous ceux qui contesteront cette charte ou tenteront de s’opposer à cette donation seront excommuniés de toute communion des fidèles, afin qu’ils soient maudits pour l’éternité et qu’ils soient assignés à une place avec les impies dans les enfers inférieurs. Cette charte a été confirmée à l’époque du pape Alexandre, du roi Philippe, du vénérable comte de Poitiers, Geoffroy, et de Goscelin, archidiacre de l’église de Saintes, qui a rédigé cette charte simplement et sans artifice, afin qu’elle soit comprise de tous.
Personnes citées :
- Othberti militis : feu Othbert, écuyer (miles)
- Helie episcopus Engolimensis : Helie, évêque d’Angoulême
- Guillelmus Marestacensis : Guillaume de Marestay (Matha)
- vicecomes Oenacensis : le vice-comte d’Aulnay
- Willelmus Agutlonus : Guillaume d’Authon ?
- Bertrandus Vareziacensis : Bertrand de Varaize
- archiepiscopus Burdegalensis Goscelinus : Goscelin, archevêque de Bordeaux
- episcopus Engolimensis Willelmus : Guillaume, évêque d’Angoulême
- episcopus Xanctonensis Arnulfus : Arnulfe, évêque de Saintes
- episcopus Pictavensis Isembertus : Isembert, évêque de Poitiers
- Alexandri pape : le pape Alexandre
- Philippi regis : Philippe 1er, roi de France de 1060 à 1108
- Pictavensium Gaufridi comitis : Geoffroi comte du Poitou
- Goscelini archidiaconi Xanctonice ecclesie : Goscelin, archidiacre de l’église de Saintes
+ Hoc primum signum sancte crucis libenti animo fecit Willelmus Engolimensis episcopus.

+ Secundum vero Arnaldus frater ejus, die secundo ordinationis Goderanni episcopi. Hoc vero viderunt et audierunt isti : Petrus de Didona, et Arnaldus cognomine Gemma, et Seguinus cognomine Mainardus, et Artaldus de Mirebello, Petrus de Mornaco, et Amblardus Mala terra, Richardus fllius ejus, Gulfrannus Roba, Raginaldus de Chisiacho, Ostencius cognomine Constantinus, Basilius de Mirebello, Albuinus de Rochafort, Seniorulus de Sancto Johanne, et Bertrandus Vareziacensis.
+ Ce premier signe de la sainte croix a été fait de bon cœur par Guillaume, évêque d’Angoulême.

+ Le second, par son frère Arnaud, le deuxième jour de l’ordination de l’évêque Goderan. Cela a été vu et entendu par les suivants : Pierre de Didonne, et Arnaud surnommé Gemma, et Seguin surnommé Mainard, et Artald de Mirebeau, Pierre de Mornac, et Amblard Malaterra, Richard son fils, Gulfran Roba, Renaud de Chizé, Ostence surnommé Constantin, Basile de Mirebeau, Albin de Rochefort, Senior de Saint-Jean, et Bertrand de Varaize.
Personnes citées :
- Goderanni episcopi : l’évêque Goderan
- Petrus de Didona : Pierre de Didonne
- Arnaldus cognomine Gemma : Arnaud dit Gemma
- Seguinus cognomine Mainardus : Seguin dit Mainard
- Artaldus de Mirebello : Artaud de Mirebeau
- Petrus de Mornaco : Pierre de Mornac
- Amblardus Mala terra, Richardus fllius ejus : Amblard de M, et Richard son fils
- Gulfrannus Roba
- Raginaldus de Chisiacho : Réginald de Chizé
- Ostencius cognomine Constantinus : Ostencius dit Constantin
- Basilius de Mirebello : Basile de Mirebeau
- Albuinus de Rochafort : Albuin de Rochefort
- Seniorulus de Sancto Johanne : "le petit vieux" ? de Saint-Jean
- Bertrandus Vareziacensis : Bertrand de Varaize
+ Crux Goderanni episcopi, et Odonis abbatis. Hoc vero signum crucis libenti animo fecit Goderannus episcopus tercio ordinationis sue die, et cum eo domnus Odo Sancti Johannis abbas, presente Agnete matre comitis Pictavensium Willelmi, qui Tolosam incendit, et Barbastam Sarracenis abstulit. Huic vero affirmationi interfuerunt magister Alo Sancti Nicholai canonicus, et Gaufridus cognomine Leodegarius Sancti Hylarii canonicus, et Astopapie medicus, et Lisuidus miles, et Himbertus cognomine Remigius, et Isenbardus Sancte Trinitatis prepositus, et alii plures famuli domne Agnetis matris Pictavensium comitis Willelmi, et omnis domus Sancte Marie et sanctimonialium in loco subternotato deservientium, et canonici earum, scilicet, Guido, Petrus, Willelmus, Radulfus, Gauterius, Garnerius. La croix de l’évêque Goderan et de l’abbé Odon. Ce signe de la croix a été fait de bon cœur par l’évêque Goderan le troisième jour de son ordination, et avec lui le seigneur Odon, abbé de Saint-Jean, en présence d’Agnès, mère du comte de Poitiers Guillaume, qui a incendié Toulouse et repris Barbaste aux Sarrasins. Ont assisté à cette affirmation maître Alo, chanoine de Saint-Nicolas, et Geoffroy surnommé Léodegar, chanoine de Saint-Hilaire, et Astopapie, médecin, et Lisuid, chevalier, et Himbert surnommé Rémi, et Isenbard, prévôt de la Sainte-Trinité, ainsi que plusieurs autres serviteurs de dame Agnès, mère du comte de Poitiers Guillaume, et toute la maison de Sainte-Marie et les religieuses servant dans le lieu mentionné ci-dessous, et leurs chanoines, à savoir, Guido, Pierre, Guillaume, Raoul, Gautier, Garnier.

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