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1499 - Angoulême (16) : délibérations du conseil municipal : la vie de tous les jours

jeudi 21 août 2008, par Pierre, 884 visites.

Prise de fonction du nouveau maire, attribution des charges publiques, gages du maire et du personnel, affaires diverses, élection d’un échevin avec intervention - rejetée - de Louise de Savoie , confection des costumes des sergents municipaux, réparation des fortifications, poids public, boulangers qui tricheraient sur le poids du pain : la vie de tous les jours évoquée dans les délibérations du conseil municipal.

Source : Nouvelle Chronologie historique des Maires de la ville d’Angoulême (1213-1501) – G. Babinet de Rencogne – Angoulême – 1870 - Arch. de l’hôtel de ville, mémorial A, folios 17 à 65. Extraits et résumés.

 Séance du 17 mars 1498 (1499)

Réception de Georges du Cimetière [1] en qualité de maire.

Adjudication faite par le maire en présence de plusieurs membres du corps-de-ville, en la halle du Palet :
- à Jenyn Boessart, du barrage avec le poids de la ville, moyennant 144 livres ;
- à Jehan Huguet, de la prévôté de la ville, pour le prix de 82 liv. ;
- à Guillaume de La Tousche, du greffe de la juridiction de la mairie, pour la somme de 90 liv. ;
- à Grant-Jehan Roux, de l’appétissement de la ville, moyennant 300 liv. ;
- à Penot de Lespine, de l’entrée du vin de la ville, pour 51 liv. ;
- à Penot Prévost, le jeune, de l’appétissement et entrée du vin vendu en détail au bourg et enclave de Saint-Cybard, pour 26 liv.

 Séance du 22 mars 1498 (1499)

La séance présidée par Georges du Cimetière.

L’assemblée ayant été consultée, les officiers de céans, qui chaque année sont maintenus ou révoqués de leurs fonctions au plaisir de MM. du corps-de-ville, sont continués, savoir : François Rouhault, en son office de juge de la court et jurisdiction de céans ; maître Raymond Leconte, en son office de procureur à lites et procès de lad. court ; et Arnaud Mauchat, en son office de procureur des manœuvres et menus négoces, aux gages ordonnés l’année passée.

Les quatre sergents, Jacques Popineau, Jehan Petit, dit Lymousin, Guillaume Darignac et Perrinet Lucas, sont aussi maintenus en leurs offices, aux gages accoutumés de 40 sols tournois, une robe et une paire de chausses de drap de deux couleurs.

Le maire est chargé pour l’année seulement de faire la recette des deniers tant communs que publics, aux gages de 15 liv. tournois ; et Guillaume Brugier, du rôle et contrôle de toutes les manœuvres, négoces, menues affaires, payements, charrois de pierre, sable, eau, chaux et autres choses nécessaires à réparations et payements pour lad. ville, aux gages de 4 livres ; Penot Montgeon, clerc, greffier et secrétaire du corps-de-ville, est continué dans son office aux gages de 40 sols tournois, moyennant qu’il rédigera les mézées du corps-de-ville, dont il donnera une copie au maire et une autre au contrôleur, et qu’il tiendra un registre où seront transcrites lesdites mézées, signées de sa main. Enfin, il est alloué au maire comme receveur susdit, et sur les deniers de sa recette pour ses gages d’office de mairie, la somme de 50 liv. tournois, durant lad. année, qui sont les gages accoustumés à estre payés aux maires de lad. ville qui ont esté par cy-devant.

 Séance du 27 mars 1499

Séance présidée par le maire.

Une somme de 15 liv. payée au corps-de-ville par Pierre Brunet, menuisier, est remise à Arnaud Mauchat, procureur des manœuvres et menus négoces, en à compte sur celle de 30 liv. qui lui avait été allouée pour conduire à la Conciergerie, à Paris, Yvon Moreau, prisonnier, appelant d’une sentence de l’échevinage d’Angoulême. Il est aussi voté la somme nécessaire pour les frais de justice qui se feront pour le procès dud. Moreau, et une somme de 5 liv. pour être payée à Pierre Allardin, solliciteur du corps-de-ville, à Paris, et employée à la poursuite du procès que MM. ont à Paris à l’encontre des habitants de Cognac, au sujet de la navigation de la Charente.

 Séance du 2 avril 1499

Le maire, accompagné d’un grand nombre des membres du corps-de-ville, s’est transporté au Châtelet de la ville, et illec, après que Yvon Moreau, prisonnier et appelant a esté déferré des fers qu’il avoit en ses jambes et pieds, il a livré led. Moreau à Arnaud Mauchat, qui a juré de conduire et amener led. prisonnier depuis les prisons de cested. ville jusques à la Conciergerie du Palais, à Paris, et aussi de le retourner ès prisons de mesd. sieurs de céans, si par lad. court du Parlement est appoincté qu’il le faille retourner. Et en outre ledit Mauchat a reconnu avoir reçu de mesd. sieurs du corps-de-ville la somme do 45 liv. pour la besogne dont il était chargé.

 Séance du 5 avril 1499

La séance a été présidée par le maire.

Il est alloué 50 sols tournois à Thomas Vesignon pour l’indemniser de plusieurs procès de la ville et aussi pour avoir porté à Madame la comtesse, à Amboise, pendant le carême dernier, les lettres missives que mesd. sieurs lui envoyèrent et illec avoir porté et soutenu les affaires de la ville.

Sur la demande du P. Lebeau, jacobin, qui a prêché le carême de l’Avent à Angoulême l’année passée, il lui est alloué une somme de 6 livres pour cette fois seulement et sans tirer à conséquence.

Sur la requête présentée par Penot Montgeon, greffier et secrétaire de céans pour demander une augmentation de gages en considération de ses peines et travaux, a été appointé que les gages dud. greffier seront augmentés de 4 livres.

Sur la requête présentée par François et Penot Arnaultz, maçons, pour être payés de la maçonne qu’ils ont faite tant à la tour qu’à la muraille neuve de la ville près le bellonhart et portail Saint-Pierre, il est décidé que l’ouvrage desd. Arnaultz sera mesurée, vérifiée et le compte payé.

Au sujet de la collation de l’office d’échevin, vacant par le décès d’Hélie Martin, il a été arrêté qu’une commission entre les mains de laquelle seraient remis les titres en vertu desquels Pierre Martin l’aîné prétend audit office, se prononcerait sur lesdites prétentions et rendrait sa décision dans la prochaine séance.

Pareillement a esté appointé qu’on rembourserait à MM. du chapitre d’Angoulême les 100 livres qu’ils avaient prêtées l’année passée à mesd. sieurs pour recouvrer la confirmation des privilèges de la ville.

 Séance du 12 avril 1499

Touchant l’office d’échevin vacant par le décès de Hélie Martin, le maire a donné lecture de l’avis rédigé par François Corlieu, lieutenant général d’Angoumois, Jehan Laine, juge prévôtal de la châtellenie, et François Rouhault, juge de la mairie, chargés dans une précédente séance de fournir par écrit leur opinion sur les prétentions de Pierre Martin à remplacer son père en qualité d’échevin. — L’opinion de la commission étant défavorable, l’assemblée repousse après discussion les prétentions du sieur Martin fils et déclare l’office d’échevin vacant.

Sur ces entrefaites , un messager s’est présenté portant des lettres de Madame la comtesse dont la teneur suit :

« A noz très chiers et bien amez les maire, eschevyns, conseilhiers et pers de nostre ville d’Angoulesme :
« Très chiers et bien amez, nous avons esté advertie du trespas de feu Hélies Martin, lequel tenoit en vostre collège une place d’eschevyn, de laquelle nous desirons très fort que nostre amé et féal conseilhier et procureur gênerai maistre Regnault Calueau, lequel cognoisses et qui est de vostre collège soit pourveu Si vous prions que en faveur de nous l’en vueilhez pourveoir , et nous feres plaisir et service très agréable, duquel aurons bonne souvenance, quant d’aulcunes chouses nous vouldres requérir soit en gênerai ou en particulier. Très chiers et bien amez, Dieu soit garde de vous. Escript à Amboyse le cinquiesme jour d’avril. Ainsi signé : La Comtesse d’Angoulesme, LOYSE et H. du TILHET. »

« Après ce que lesd. lectres ont esté luhes, comme il appartient, mesd. sieurs remercient mad. dame très humblement, et a esté appoincté qu’elle venue de par dessa MM. de céans luy remonstreront plusieurs chouses par lesquelles mad. dame ne doyvra point estre mal contante si l’on ne veult présentement consentir le contenu desd. lectres ; car si celluy qui les a impetrées heust donné à entendre à mad. dame le droit que chacun des dessusd. prétend ond. office, mad. dame ne les heust par avanture octroyées ne baillées. Par quoy pour le présent, veu le difierand desd. prétendants ond. office, n’a esté aucune chouse touché au fait desd. Ectres ; et mad. Dame pardonera, si son plaisir est, à mesd. Sieurs. »

 Séance du 18 mai 1499

La séance est présidée par le maire.

« Touchant les robbes, chausses et autres abilhemens des sergens de céans, lesqueulx mond. sieur le maire a achaptez et fait fere dès le premier jour de cest présent moys de may, a esté appoincté par mesd. sieurs que par luy sera payé aux marchans et personnes pour les causes cy-dessoubz déclairées les sommes cy-après contenues, savoir est :
- à Héliot du Sou, la somme de 18 liv. 15 sols pour cinq aulnes tamie [étamine ?] et cinq aulnes vyolle pour faire robbes ausd. sergens, au pris de XXXVII sols VI deniers chascune aulne ;
- à Mychellet Bryant, pour une aulne ung tiers rouge et une aulne ung tiers bluet, au pris de XXXII sols VI deniers chascune aulne, valant 3 liv. 6 sous 8 deniers [pour faire chausses] ;
- aud. du Sou, pour 2 aulnes blanches pour doubler lesd. chausses, au pris de 10 sols l’aulne, vallant 20 sols ;
- à Etienne Ciquart, tondeur, pour avoir tondu lesd. 12 aulnes 2/3 de drap pour faire lesd. robbes et chausses, la somme de 7 sols 9 deniers ;
- à Jacques Ferrant, cousturier, pour la fasson desd. 4 robbes, la somme de 13 sols 4 deniers tournois, au pris de 3 sous 4 deniers tournois chascune desd. robbes,
- et à Jehan La Louhe, chaussetier, pour la fasson desd. 4 payres de chausses, la somme de 10 sols tournois, au pris de 2 sols 6 deniers chacune payre desd. chausses ;
toutes lesquelles partyes seront payées par les mains de mond. sieur le maire comme receveur de céans. »

« Item a esté appoincté que le maire payera à Guillaume Bon, cherpantier, la somme de 17 sols 6 deniers tournois pour avoir deffait, rejoinct, relié, foncé et abilhé deux grans cuves mises à la porte Saint-Pierre pour tenir l’eau nécessaire aux massons à fere le mortier de l’ouvrage et reparement de la muraille de ceste ville à lad. porte Saint-Pierre, pour les cercles, le visme et sa main. »

« Touchant la requeste baillée par Pierre de Rouffignac dit Pierre Groux, fermier du poix de la ville pendant l’année passée, demandant qu’on lui fist rabais de la somme de 37 sols 6 deniers tournois, qu’il a perdu en lad. année par ce que les habitans de ceste ville ne luy ont volu obéyr et venir poiser leurs marchandises aud. poix de céans ainsi qu’ils ont de coutusme, comme ilz dyent que chascun puet tenir chez soy ung poix jusques à 25 liv. poisant et aussi que lesd. poix de céans estoient et sont de présent rompuz et inutiles, il a esté appoincté que lad. somme de 37 sols 6 deniers sera rabattue aud. de Rouffignac sur le pris de sa ferme. »

 Séance du 27 décembre 1499.

La séance a été présidée par le maire.

L’office de pair resté vacant depuis que Georges du Cimetière qui en était titulaire avait été pourvu de l’office d’échevin, délaissé par la mort de Hélies Martin, est donné à Pierre Martin, fils dudit Hélies.

« Pareilhement a esté appoincté que l’eschalle ou eschalles de pierre qui estoient pour monter et descendre sur la murailhe de la ville près la tour Landon, à l’endroit des vergiers que à présent tient Guillaume Sabourault, lesquelles eschalles sont rompues et tombées despuis quinze jours en sçà, seront redroissées et refaictes en la meilheure forme et manière que faire se pourra et en la fasson qu’elles estaient d’ancienneté. »

NDLR : A propos du poids du pain, qui varie en fonction du prix de la farine,

et pour comprendre ce mécanisme, voir cette page :

1529 - Cognac (16) - Le prix du pain au XVIème siècle

« Touchant le procès et négoce que le procureur de céans poursuit en la court et jurisdiction de céans à rencontre des boulangieres et pestouresses de ceste ville pour raison du pain qu’elles ont vandu non estant de poix scelon le pris que le blé vault et qu’il s’est vandu, veu et considéré la matière que c’est, a esté remys le négoce et jugement dud. procès par devant le sieur Rouhault, comme juge de céans, lequel verra les statuz et privilleges de céans sur lad. matiere et aussi les autres pièces et chouses des parties, et le tout veu, il en jugera et ordonnera scelon qu’il verra et advisera en conscience et justice. »

« Et parce que lesd. boulangieres et pestouresses se sont avisées et volues descharger sur les mosniers qui leur mollent ou font mouldre leurs blés, disant que iceulxd. mosniers ne leur ont randu ne ne randent aulcunement bon compte de leurs blés et farines, et que si aulcune faulte et coulpe y a que le pain qu’elles ont vandu ne fust de poix, c’est par la faulte desd. mosniers et non pour elles, à ceste cause a esté appoincté et ordonné par mesd. sieurs que aux despens des deniers de céans le procureur des maneuvres et menuz négoces de céans fera faire des poix et ballances, lesqueulx seront mys et demeurront continuellement es halles du Pallet, du Marché-Neuf et du Marché-Vieilh de ceste ville, lesqueulx poix et ballances lesd. bolangieres et pestouresses et tous autres habitans en ceste ville et banlieue d’icelle, si bon leur semble, emploieront quant ilz bauldront leurs blés à mouldre à tieux mosniers que bon leur semblera, et quant lesd. mosniers prandront lesd. blés ils les prandront au poix, et quant lesd. blés seront moulus, iceulx mosniers seront tenuz randre les farines aud. poix à ceulx à qui icelles farines appartiendront et selon le poix desd. blés dont seront yssues lesd. farines, et pour chascun boiceau de blé randu en farine sera payé mailhe, qui est pour les 2 boiceaux 1 denier tournois, et pour les 4 boiceaux 2 deniers tournois, lesqueulx deniers et debvoirs susd. seront bailhés et poyés à MM. de céans ou à leur fermier des poix de céans ou son commis, moytié par lesd. mosniers et l’autre moytié par celluy ou ceulx à qui sera et appartiendra lad. farine. Et sera tenu led. fermier de garder, gouverner et entretenir bien et deuhement lesd. poix et ballances esd. halles et lieux susd. ainsin qu’il appartiendra sans fere aulcune exaction ne pillerie. Et de ce fere ne sera tenu ne contrainct aulcune personne, mes en usera chascun qui vouldra sans auculnement y estre contrainct. Et de ce qui se poisera esd. poix et ballances sera poyé aud. fermier comme dessus est dit. Et a esté faicte ceste présente ordonnance et appoinctement affin que lesd. mosniers ne puissent user d’aulcuns abus ne exactions sur lesd. blés et farines et affin que tous et chascuns bolangiers et pestouresses et autres qui vouldront vandre pain en cested. ville n’ayent plus cause doresnavant ne matière d’eulx doulloir et plaindre desd. mousniers, ne aussi d’eux excuser ne contredire aulcunement es amandes en quoy iceulx bolangiers et pestouresses pour l’ad venir pourront estre retenuz et condemnés quant ou les trouvera vandant et tenant pain à vandre qui ne soit de bon et juste poix scelon le pris et commune vante et estimation de blés qui sera lors en cesd. ville et es mynage et grenyers d’icelle. Et de ce en sera fait esdit et publication générale, tant par cry public que par cédulles actachées es poteaulx desd. halles, affin que nul n’en puisse prétendre cause d’ignorance. Et ce pendant qu’on fera fere lesd. poix et ballances lesd. bolengiers, bolengieres et pestouresses et mosniers, si bon leur semble, yront et viendront poiser lesd. blés et farines aux poix et ballances de céans, où illec led. fermier poisera lesd. blés et farines au debvoir et en la manière susd. »

 Séance du 30 mars 1500

« Touchant la requeste bailhée par Jehan Fedys, de l’Oumeau, requérant estre poyé et sallarié d’avoir nourry par quatre ou cinq ans une jeune filhe espave par le commandement de MM. de céans, a esté appoincté par mesd. sieurs que veu que icelle filhe est en l’eaige pour aller mandier ou gaigner sa vie, doresnavant mesd. sieurs ne leurs recepveurs de céans ne poyeront rien pour icelle filhe, mes par ce qu’elle est de présent ung peu malade, a esté bailhé en charge à la gardyenne de l’aumosnerie St-Michel de ceste ville ressourdre et gouverner icelle filhe d’icy à ung moys, pendant lequel temps mond. sieur le maire, comme recepveur, bauldra et poyera à icelle gardyenne la somme de 10 sols tournois, qui est 2 sols 6 deniers tournois pour chascune sepmaine dud. moys. »


[1Georges du Cimetière a été maire d’Angoulême du 17 mars 1499 au 5 avril 1500.

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