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1529 - Cognac (16) - Le prix du pain au XVIème siècle

samedi 7 avril 2007, par Pierre, 5203 visites.

3 documents sur le prix du pain à Cognac (16) au XVIème siècle.
Le pain, un produit sensible, base de l’alimentation, dont le prix est sous haute surveillance.
Un mécanisme surprenant : lorsque le prix du blé augmente, le poids du pain diminue et son prix ne change pas. Un bonne méthode pour simplifier le rendu de monnaie et stabiliser l’indice des prix ...

Source : Cartulaire ou Livre Rouge ., f° 2 : Arch. municip.
Publié par F. Marvaud dans Etudes Historiques sur la Ville de Cognac - Niort - 1870

Voir : le prix du pain à Angoulême en 1535 (comparaison difficile, car le pain de référence n’est pas du même poids dans les deux villes).

Le mécanisme décrit par ce 1er document est assez surprenant pour un consommateur du XXIème siècle : la miche de pain est à 1 denier et son poids varie en fonction du prix du boisseau de blé qui sert à la fabriquer.

Exemples :
quand le boisseau de blé est à 5 sols, la miche pèse 6 onces et son prix est de 1 denier
quand le boisseau de blé est à 10 sols, la miche pèse 3 onces et son prix est toujours de 1 denier.

Une question vient à l’esprit : que reste-t-il de la miche lorsque les prix du blé flambent, comme c’est le cas à plusieurs reprises ?

 Les variétés de pain

On trouve ici nommées 3 variétés de pain correspondant à 3 qualités de farine :

le pain :
- la miche
- le pain "o sa fleur"
- le pain "reboutet"
la farine :
- le fin minot
- le gros minot ou grias
- les recoupes ou reboutet.

 1529 - Mercuriale fixant le prix du pain à Cognac

"La date de ce document n’est pas indiquée, mais il est évident par le caractère de l’écriture qu’elle doit être du temps de la mairie de Guillaume Babin.". F. Marvaud

Boyceau a. 4 s. 2 d. tr [1].

La miche dung denier sept onces et un quart donce.

Le pain o sa fleur dix onces et trois quars donce.

Le pain reboutet quatorze onces et les deux quins dune once.

Le boyceau a 4 s. 4 d. tr.

La miche dung denier sept onces meins la XIIIe partie dune once.

Le pain o sa fleur dix onces et ung quart et demy donce.

Le pain reboutet quatorze onces meins le sixte dune once.

Boyceau a 4 s. 6 d. tr.

La miche dung denier six onces trois quart meins la XIIe partie dune once.

Le pain o sa fleur dix onces.

Le pain reboutet treze onces meins la sixte partie dune once.

Boyceau a 4 s. 8 d. tr.

La miche dung denier six onces meins la XIIIIe partie dune once.

Le pain o sa fleur neuf onces trois quars meins la IXe partie dune once.

Le pain reboutet XIII onces meins la VIIe partie dune once.

Boyceau a 4 s. 5 d. tr.

La miche dung denier six onces et le quint dune once.

Le pain o sa fleur IX onces ung quint et demy dune once.

Le pain reboutet XII onces et les deux quins dune once.

Le boyceau a 5 s. tr.

La miche dung denier six onces.

Le pain o sa fleur neuf onces.

Le pain reboutet douze onces.

Le boyceau a 10 s. tr.

La miche dung denier doit poiser trois onces.

Le pain o sa fleur quatre onces et demye.

Le pain reboutet doit poiser [2] six onces.

Item.

Si le boyceau valoit plus il conviendrait diminuer selon la forme et manière.

 XVIème siècle - C’est la police et ordonnance du pain vendable à Coingnac.

Un second document, dont la présentation est presque identique à celle du précédent.

Quant le boyceau de froment vault 2 s. 3 d. tr.

Le pain blanc dung denier doibt poiser treze onces.

Le pain o sa fleur dung denier vingt onces.

Le pain reboutet dung denier vingt cinq onces et demy quart donce.

Boyceau froment a 2 s. 6 d. tr.

La miche dung denier doit poiser douze onces.

Le pain o sa fleur dudit prix dix huit onces.

Le pain reboutet vingt quatre onces.

Boyceau froment a 2 s. 8 d. tr.

La miche dung denier doit poiser onze onces et ung quart.

Le pain o sa fleur seze onces trois quars etdemye once*

Le pain reboutet XXII onces et demye.

Boyceau froment a 2 s. 5 d. tr.

La miche dung- denier dix onces et demye.

Le pain o sa fleur quinze onces et trois quars.

Le pain reboutet doit poiser vingt et vne once.

Boyceau froment a.4 d. tr.

La miche dung denier doit poiser dix onces.

Le pain o sa fleur quinze onces.

Le pain reboutet vingt onces.

Boyceau froment 3 s. 2 d. tr.

La miche dung denier doit poiser neuf onces et demye.

Le pain o sa fleur quatorze onces et ung quart.

Le pain reboutet dix neuf onces.

Le boyceau a 3 s. 4 d. tr,

La miche dung denier doit poiser neuf onces.

Le pain o sa fleur treze onces.

Le pain reboutet dix huit onces.

Le boyceau a 3 s. 6 d. tr,

La miche dung denier huit onces et demye.

Le pain o sa fleur douze onces.

Le pain reboutet dix sept onces.

Boyceau à 3 s. 8 d. tr,

La miche dung denier huit onces et le sixte dune once.

Le pain o sa fleur douze onces et ung quart donce.

Le pain reboutet seze onces et ung tiers donce.

Boyceau de froment a 3 s. 5 d. tr.

La miche dung denier huit onces meis [moins] le sixte dune once.

Le pain o sa fleur douze onces.

Le pain reboutet quinze onces et deux tiers donce.

Boyceau de froment a 4 d. tr.

La miche dung denier sept onces et demye.

Le pain o sa fleur unze onzes et ung quart donce.

Le pain reboutet quinze onces.

 XVIe° siècle - Mercuriale réglant le prix du pain et le poids du blé réduit en farine

PULCHRUM EST REIPUBLICAE BENEFACERE [3] (Note de F. Marvaud)

Le boisseau de bled froment estant, reduict en farine, en pain blanc poisa vingt neuf livres trois quartz, faict en tout.
Le pain de dixhuit denyers, a raison de vingt sols le boisseau de froment, doibt poiser trente huict onces.
Le pain a raison de vingt cinq solz le boisseau doibt poiser vingt huict et doibvent rendre.
A trente solz le boisseau le pain de dixhuict denyers doibt poiser vingt huict onces trois quartz et doibuent rendre vingt pains.
A trente cinq solz le boisseau le pain de dixhuict denyers doibt poiser vingt trois onces et demye et doibvent rendre vingt deux pains et demy.
A quarante solz boisseau de dixhuict doibt poiser dix neuf onces et doibvent rendre vingt cinq pains et... de pain.


[1tournois

[2poiser : peser

[3Ce règlement, ayant pour but d’établir ce que devait donner le boisseau, après la mouture prélevée, paraît aussi appartenir à Guillaume Babin, qui fit mettre en marge de la même page : — « Qui ayme le public nespargne le sien propre. »

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