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1709 - L’année du grand hiver : 25 témoins nous racontent

Un des hivers les plus froids dont l’histoire garde le souvenir.

mercredi 21 mars 2007, par Henri Boutet, Pierre, 25682 visites.

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Un hiver terrible, celui de 1709 !
On estime qu’environ 1 million de français ont péri du froid et de ses conséquences.
25 témoins en Saintonge, Aunis et Angoumois racontent ...

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N’hésitez pas à compléter cette page. Elle s’est enrichie, au fil des jours, par les apports de ses lecteurs.

 Jean Gervais, intendant de la Généralité de Limoges

Dans son Mémoire sur l’Angoumois, écrit en 1725, et publié par la Société historique de la Charente en 1864, il note que les noyers furent presque tous gelés, ainsi que la plupart des vieilles vignes.

 Angeac-Charente (16)

Janvier 1709 - Froid et gelée efroyable durant 13 jours ; arbres et hommes morts

Source : Registre parroissial - Cité dans Le château d’Ardenne et le seigneurie de Moulidars en Angoumois - Abbé Tricoire - 1890


 Bassac (16)

A partir du 6 janvier, le froid sévit avec tant de vigueur que de mémoire d’homme on n’en avait éprouvé un semblable. Les blés qui étaient en terre gelèrent et on fut obligé de faire de nouvelles semences, ce qui occasionna une grande disette de grains et de vin ; l’eau-de-vie valait 150 livres la barrique, le froment 6 livres le boisseau, la baillarge 9, le garrou 3.

Source : Manuscrit du prieur de l’Abbaye de Bassac – dans Bull. et Mémoires de la Sté Archéologique et Historique de Charente 1878-1879


 Bouex (16)

L’année 1709, l’hiver a esté rude particulièrement vers la fin. Le six janvier il commencea un froid qui continua dix sept jours avec de la neige épaisse de deux pieds qui dura autant que le froid, c’est-à-dire qui ne fut fondue entièrement que le 25 dudit mois.

Le froid fut si rude que toutes les rivières furent glacées, à la réserve de la Toulvre, qui fut la seule sur laquelle on pouvoit faire moudre du bled. Il y eut plusieurs personnes qui moururent de froid.

Les vieillars et les jeunes enfans furent plus exposés. Un nommé Jean Mignot, dit Banlin, du village de La Forest, paroisse de Bouex, se trouvant tout glacé se mit dans un four, duquel on ne faisoit que sortir le pain, et lorsqu’il en sorti il se trouva tout bruslé sans avoir senti la chaleur. Le curé de Marthon, nommé M. du Chauffât, fut trouvé tout glacé et mort.

Les oiseaux périrent et on fut longtemps sans en voir aucuns. On prenait les perdrix qui restaient dans les champs avec la main, comme aussi les lièvres, dont on en trouva quantité de morts. Les corbeaux et les pies, comme estant les plus endurcis au froid, ne trouvant rien de quoi manger, se dévoroient entre eux mesmes. Outre le pain qui estoit gelé et duquel on ne pouvoit manger, le vin se glacea dans les barriques et on fut un temps sans en pouvoir tirer.

On ne pouvoit dire la messe, les espèces se glaceoient mesme contre un bon feu qu’on mettoit sur l’autel dans un réchot. En un mot le froid et la neige furent si violentes que les vieillars de quatre vingt dix ans n’avoient mémoire de rien de semblable.

De plus, les arbres, noyers, chatagners sont entièrement morts. On en a vus qui avoient trois cens ans, par des titres qu’on trouve, qui sont pourtant morts. Enfin on croit plus voir d’huyle de noix, à moin qu’on ne fasse venir de nouveaux noyers par le moyen des petits rejets qui poussent au pied des gros. Une grande partie des vignes sont aussi mortes, surtout celles qui estoient élevées et qui estoient vieilles. En un mot touttes les plantes ont esté cruellement attaquées, et on a vu des forêts entières de gros chesnes où à peine s’en trouvoit il qui eussent poussés.

Il n’est pour ainsi dire resté point de bled sur la terre, ce qui causa une très grande famine. Le boisseau de froment, mesure d’Angoulesme, qui ne valoit l’année dernière que trente cinq sols, en vaut neuf livres. Des officiers qui sont en Flandre et qui adrivent en le pays raportent encore une plus grande famine. On dit qu’à Bergue la mesure de froment qui est environ semblable à celle d’Angoulesme, c’est tant soit peu plus grande, vaut jusques à cinquante livres, et à deux lieux de Bergue elle vaut soixante dix huit livres. Toutes les troupes souffrent extrêmement, selon le rapport de ces officiers, et qui assurent que la guerre ne peut plus se faire et que tout est dans la dernière désolation cette année.

1709, Thomas, curé de Bouex.

Aujourd’huy 31 janvier 1709 a esté enterré dans l’esglise de Bouex un jeune enfant de l’âge d’environ dix huit ans, lequel s’est trouvé mort dans les bois du Maine-Blanc, lequel enfant s’apeloit Jean Mesnard, fils d’un tailleur d’Angoulesme et frère de M. le curé de Rancogne ; qui a envoyé (illisible) recogneu tel et a demeuré dix jours mort dans ces bois, selon le jour de son départ d’Angoulesme pour aller chez son frère à Rancogne, et est mort par le froid, selon le procès-verbal du chirurgien, ainsi que plusieurs autres qui ont esté trouvés dans les neiges épaisses de plus de deux pieds et qui ont continué de la sorte trois semaines avec un froid si violent qu’on en n’a point vu de la sorte. Depuis le six janvier qu’a commencé le froid et la neige, il n’a encore paru jusqu’à aujourd’huy aucun oiseau, estant tous morts, à la réserve des corbeaux et des pies. Il s’est perdu des quantités de vin et d’eau-de-vie qui ont gelé et fait crever les tonneaux. L’huyle de noix n’a pas pu mesme se (illisible) sous la glace.

Thomas, curé de Bouex.

Source : Témoignage du curé de Bouex (16) - publié dans Bull. et Mémoires de la Sté Archéologique et Historique de Charente - Année 1897 - Dans Notes historiques sur la baronnie de Marthon - par l’abbé Ad. Mondon - p. 44-45


 Bouex (16)

Ce grand froit commansa le 6e de janvier aud. an 1709. La foire le landemain se tient à Marthon. On fut obligé de se retirer ce jour-là tant le froid estoit vif. Le 9e dud. mois la neige commansa à tomber et continua pandant 4 jours a plusieurs reprises quy la randit sy épaisse qu’on ne pouvoit sortir hors de chez soy. Elle étoit aussy haute en plusieurs endroits que les maisons.

Sans cette neige il ne se seroit pas conservé d’aucune chose sur la terre, sa n’empescha pas que tous nos nouyers, chastaigners et presque tous autres arbres en sont morts par la grande gellée qu’il fesoit. On entendoit lesdits harbres se fandre par moitié quy faisoit du bruit comme un cout de mousquet. Ceste gellée étoit si grande qu’on ne pouvoit rien garantir quy ne gella, jusque au linceux ou l’on étoit couché dans l’endroit ou alloit la respiration. Les pots a pisser des dames n’en étoit pas plus ézant que le reste ; pour tirer du vin falloit faire rougir un fer et l’insinuer dans l’endroit ou l’on tiroit le vin et encore venoit il goutte a goutte.

L’on ne sçauroit dire combien il s’en est perdu de barriques ; aux unes les fonds fendoit par moytyé et se jettoit hors des barriques, aux autres il ne restoit rien que de la glasse dans les barriques. Pour couper du pain il falloit un acheraud ; point d’aparanse de le faire lever et de manger de pain pandant ce temps de rigueur. Chose qu’on a observé, en faisant routir de la viande auprès d’un gros feu, l’on metoit de l’eau dans la casse, tout le dernier venoit en glasse dans le commancement.

Plusieurs personnes de ma connoissance on péry et sont morts estant dehors, ne pouvant s’en retourner chez eux ; aussy tost qu’on respirait l’air on étoit glacé, il estoit impossible de pouvoir résister a de long voyages.

Je n’aurois jamais finy syl me falloit raportér tous les malheurs quy ont arrivé par cette maudite gellée. Je me contanteray de raportér seulement icy qu’a la récolte de 1708 le froment mesure de Marthon ne valloit que 18 à 20 l. La plupart des artisans et presque tous ne vouloit point de grosaille, le fromant avoit vogue et encore avoit on de la peine a le débiter.

Le prix du vin n’étoit pas moins a bon marché que le blé cette mesme année et quelques unes précédentes, puisque j’en donna a 50 l. la barrique. Tout le monde vouloit de bon vin. Ce quy obligéoit... (manque un feuillet)... d’estre appelé vin, et encore il ny en a pas presque eu du tout, il n’a ny couleur ny aucun goust que celui de ne valoir rien. Cepandant je l’ay vandu 50 l. la barrique.

Dieu nous fasse la grasse qu’il nous répande ses bénédictions, et que la récolte prochaine, qui est de 1710, console le pauvre peuple ; presque tous sont à la mendicité et meurent de faim. Nous sommes accablés par l’abondance des pauvres du Limouzin quy ont tous abandonnés leur pays, les chastaigners estant tous gellés aussy bien que les nostres. Je ne sçaurois vous dire autre chose que presque tous sont à laumone et partout l’on ne voit que misère et pauvreté. Sans une abondance de blé despaigne et de milliet qu’on sémat voyant tous nos grands bleds gellés, le peuple n’auroit sçeu de quoy se nourrir, le peu de fromant quy avoit resté les brouillards les dissipèrent et firent venir le grain a rien tout mêlé.

Relation de Léonard Blanchier, maître chirurgien à Bouex.
Publié dans Bulletins et Mémoires de la Société Archéologique et Historique de Charente - Année 1892 - Communication de M. Nelson Pautier


 Challaux, près Montlieu (17)

Le prieur-curé Clément Marchand appelle très funeste cette année 1709. Les dîmes lui rapportaient en moyenne 150 boisseaux de grains (blé, seigle, méture, orge, avoine), il n’en recueille pas la moitié, et le quart à peine de froment.

D’après les mercuriales de la seigneurie, le blé, qui valait en 1707, 30 sous le boisseau de 32 livres et demie, et 3 livres 8 sols en 1708, passe à 4 livres 16 sols en 1709, pour retomber en 1710 à 38 sous ; mais il remonte à 58 sols en 1711, et à 90 en 1712. Le seigle suit ces variations, de 10 à 20 sous plus bas.


 Châtelaillon (17)

Chàtel-aillon étoit autrefois la principale ville du pays d’Aulnis. D’anciens Procès-verbaux nous la représentent comme une Place forte, entourée de remparts revêtus de maçonnerie, flanqués de tours & environnés de fossés profonds. Le Havre de cette Ville étoit de grand abord. Les Navigateurs qui passoient auprès, devoient mettre pavillon bas ; & l’on punissoit l’omissìon de cette cérémonie par une peine pécuniaire. Chatel-aillon n’est plus qu’un vain nom aujourd’hui, car le Village de ce nom est fort-petit, & ne se trouve pas dans l’emplacement de l’ancienne Ville que la mer a engloutie : elle subsistoit encore par ses débris au commencement de ce siècle ; mais l’Océan qui fut si fort agité par les tempêtes durant le rude hiver de 1709, lui enleva ses ruines même.

Louis-Etienne Arcère - Histoire de la ville de la Rochelle et du pays d’Aulnis - La Rochelle - 1756


 Coutras (33)

L’hiver est noté comme le plus rude qu’on connaisse ; les rivières furent gelées dès le commencement de janvier ; le thermomètre descendit pendant plus de deux mois à 18 degrés (centigrades) ; le pain et le vin gelaient ; les arbres fruitiers périrent en grande partie ; il y eut grande famine et misère. (Histoire, par Fellonneau, p. 163)


 La Croix-Comtesse (17)

"C’est icy que finist cette année remplie de calamités et de misère, cette année funeste. Année qui doit estre fameuse à la postérité et dont les accident facheux se feront ressentir dans les siècles à venir (...)

Cette année avait eu pour précurseur une abandonce de neige qui estoit tombée dès le vingt huitième octobre mil sept cent huit, de la hauteur d’un pied et qui dura deux jours, ce qui surprit tout le monde et surtout des vieillards agées de plus de quatre vingt ans qui n’avoient jamais vu neiger si abondamment en cette saison et ce fut de mauvaise augure pour tout le monde (...)

Puis se leva un froid extraordinaire qui fut suivit de neige dont il tomba une si grande quantité, un vent du nord poussa cette neige (...) en fit des montagnes (...) il devint impossible de se transporter d’un lieu à l’autre.
Presque tous les noyers se sont trouvés gelés (...) des chesnes d’une grosseur prodigieuse et que plusieurs siècles avoient respectés, les vignes, les oliviers, les chataigniers et aussi les froments, les seigles, les étuves eurent une mesme disgrâce (...)

En peu de temps tous les grains enchérirent si prodigieusement que le froment s’est vandu douze livres, la mouture six livres (...)
On a donc été obligé d’ensemencer la terre jusqu’à trois fois, puisque les baillarges qu’on avoit fait immédiatement après le premier dégent qui fut environs à la my février gelèrent encore.

Au mois de juin, les orges, baillarges et froment qui estoient en petite quantité furent presque tous gâtés par un vent (...) si brulant et s’y impétueux que les hayes et les arbres (...) furent renversé (...)

Si bien que nous pourrions dire de cette année que ce que la neige avait épargné, la gelée l’a perdu, et que ce qui fut épargné par la gelée a esté gasté par les vents (...)"

Registre paroissial de La Croix-Comtesse : texte du Curé J. GAUVRY aimablement communiqué par Françoise Salmon (cette page du registre est en assez mauvais état : déchirures)


 Gemozac (17)

1709 - En cette année, on ressentit dans toute l’Europe le plus rude et le plus terrible froid qu’on ait jamais éprouvé ! Il commença la veille des rois et dura environ trois semaines. Il tomba d’abord une grande quantité de neige, et toute la terre en fut couverte à la hauteur de deux pieds ; un vent de nord glacé soufflant avec violence sur cette neige, l’air en devint froid au point que les rivières se congelèrent, de façon que la glace de dix à douze pieds d’épaisseur portoit et soutenoit des charrettes chargées qui les traversoient. Les bleds et autres grains, les arbres fruitiers, les vignes et même les chênes en moururent. On trouvoit des glaçons dans le pain et dans le vin. Quand on crachoit, à peine le crachat étoit-il à terre qu’il étoit sur l’instant changé en un morceau de glace. Beaucoup d’animaux, d’oiseaux et gibier en creva. Les pauvres même qui n’avoient pas de quoy se garantir de la rigueur de la saison perdirent la vie, et d’autres leurs bras ou jambes qui avoient gelé. Des tempêtes continuelles agitoient les eaux de l’Océan, et ce fut dans cette occasion que la digue de la Rochelle et la ville de Chatelaillon achevèrent d’être englouties par la fureur des flots et des ondes. Ce froid, qui avoit emporté toute l’espérance de la récolte causa une disette extrême dans le royaume, de sorte que le bled coûtoit vingt deux à vingt quatre livres le sac [près de 80 fr. de nos jours.] Une grande quantité des noyers étant morts, ce bois devint à très bon compte en Saintonge. Mr. de Bordage qui projetoit depuis longtems d’orner l’intérieur de son Eglize saisit avec empressement cette occasion si favorable.

[Naufrage de peuple, épaves pour le clergé !] Ce fut alors qu’il fit faire le rétable du grand autel, les chapelles et les boisures [t. saintongeais] sculptées tout autour de l’Eglize. Puis il la décora des tapisseries et des tableaux comme il paroit aujourd’hui, mais qui sont toutes gâtées et pourries par l’humidité de la muraille, ainsi que les boisures et lambris.

Mr. de Bordage auroit pu parer à cet inconvénient en faisant tirer les terres qui s’élèvent en dehors, et en faisant avancer les jets d’eau du toit de l’Eglize, de sorte que les égouts ou gouttières tombant sur les murs parce qu’ils sont beaucoup plus larges en bas qu’en haut et les terres qui portent sur les murs, tout cela ne pouvoit que causer infailliblement beaucoup d’humidité. Sans doute qu’il n’y fit pas attention.

Journal de Jacques Pouzaux, curé de Gemozac (écrit en 1765), publié dans : Notice historique sur la commune de Gemozac : d’après les mémoires du curé de Pouzaux et d’autres manuscrits / par un indigène - Saint-Jean-d’Angély - 1876 - BNF Gallica


 Libourne (33)

Dès le 29 décembre, la Garonne, la Dordogne et l’Isle charriaient de gros glaçons ; ces deux dernières rivières furent prises complètement la nuit des 5-6 janvier ; le thermomètre descendit à 15 degrés (réaumur), et s’y tint trois semaines. Le vin gela dans les tonneaux ; le pain, s’il n’était tenu dans le four ou sur le foyer, devait être coupé à la hache. Les boutiques et ateliers fermés ; grande misère et mortalité des pauvres ; feux publics allumés sous la halle.

Disette à Bordeaux et Libourne faute de pouvoir transporter les grains. Peu d’arbres fruitiers résistèrent ; les deux tiers des vignes périrent, et la récolte des vins fut nulle encore en 1710 et 1711. Les céréales furent presque toutes détruites, et ce qui resta souffrit beaucoup des chaleurs extraordinaires de l’été : il s’en récolta tout au plus la semence.
(R. Guinodie, I, p. 296).


 Mouthiers (16)

En 1709, il y eut ce grand hiver si fameux que cette année a servi d’époque à différens evènements qu’on date de l’année du grand froid ou du grand hiver.

Ce n’est pas surprenant qu’on l’appelle l’année du grand hiver car outre qu’il fut très long, il fut extrèmement vif, les neiges furent très abondantes et on n’avait rien vende [sic]. Semailles de fin d’automne. Le froid fit périr presque tous les nohiers [noyers] et une bonne partie des vignes, de façon que le vin qui se vendait en 1708, trois livres dix sols et quatre francs la barrique monta jusqu’à 50# après la récolte de 1709 ; et les eaux-de-vie, qui estoient au-dessous de 30# la barrique montèrent jusqu’à 200#. Il y eut aussi une grande disette de froment, car, à peine ramassa-t-on les semences en différens endroits, ce qui occasionna une misère extrème malgré l’abondance des baillarges, car chacun en semait où les fromens avoient gelé.

Source : Journal de Marc Debresme des Gagniers de Mouthiers - Bulletins et Mémoires de la Société Archéologique et Historique de Charente - Année 1922


 Nieul-les Saintes (17)

En marge, dans le registre paroissial : « Cela arriva Le 22 vingt deux fevrier Le verglas Sefit le vingt deux fevrier qui fut la cause De toute notre perte (mots illisibles). Ad perpetuam Vis memoriam (Pour que la mémoire de la chose dure éternellement). En mil sept Cent neuf neufviesme onziesme et treziesme Janvier il fit un froid si percent que de memoire Dhomme Lon nena jamais Senti un pareil. La neige resta trois Semaines Sur la terre presque tous Les animaux De differentes especes moururent Les Sangliers Cerfs biches perdrix Lievres memes plumes. Le bestail. meme presques aux hommes furent trouves morts par Le froid. Il Se fit sentir dans toutes Les parties Du monde Car Lon aprit quen pologne Dannemark Espagne Portugal ?? (peut-être L’Angleterre) dans Laflandre quil etoit mort une quantite extraordinaire dhommes. Les arbres de toutes espèces La vigne meme Sest trouvée endommage de ce grand froid. Lon ne vit jamais une annee plus rigoureuse. Le peu de grain quis etoit echappé ala violence et ala rigueur du froid fut entierement ruiné detruit et dechesse par une gelée qui Se fut Santie le lendemeint dune pluie qui se durssissait en tombant par la rigueur du temps et Se Convertit en verglas qui ruina et moissona Tous Les grains de tout. Le bled en mars 22 vaut vingt deux et la meture 18 louis hirité Lon afait force baillarge (variété d’orge) peut etre que cela empeschera quon osse Le prix du bled audela de vingtdeux Livres. Lon necrit jamais pour la taille autres impositions revenus Lepeuple ne fut jamais consterne. tout est estonne dans Le temps que Jecris de memoire Dieu Veuille donner un meilleur Siecle que Celui dans lequel nous Vivons

en Juin Juillet : La meture monta a Vingt Livres Le bled a Vingt quatre et vingt cinq livres. La quantite des pauvres est Surprenante Le Vingt quatre De Decembre 1709 Le vin vaut Cent Ecus et quatre Vingt Letonneau du blanc. La guerre est plus allumee que jamais »

Document communiqué par Henri Boutet.


 Réparsac (16)

Nota : L’orthographe originale a été conservée

Lannée 1709 quon peut avec justice appeler lannée climatérique de lunivers et surtout des climats situés soubs les zones tempérées comme la France, la Beauce, la Champaigne, la Lorraine, Normandie &c et même des climats les plus septentrioneaux comme la Norvège, Virginie, Le Groheslahn etc…

Commença le Calendrier sacré le 1er Janvier 1709.

Son commencement fut terrible et tel qu’il ne sest jamais veu une année pareille depuis la création du monde jusqualors vu que le 6° janvier jour des Rois environ les neuf heures du matin, il séleva un vent nord-ouest qui en un instant obscurcit l’air qui étoit très serain, et le soleil qui s’étoit levé très beau le matin et prometoit un temps très tempéré et agréable, ce vent étoit froid extraordinairement et dura deux jours, ne finit que par une grande abondance de neige quil fit tomber sur la terre, et qui sy conserva plus de trois semaines.

Le froid fut trés eccessif et tel quon en a jamais vu de semblable (et Dieu nous en préserve a lavenir).

Le grand fleuve de Charante gela a travers prêque tout le long de son cours et fournit des ponts pour passer des châretes chargées ; leau que l’on versoit d’un peu de haut tomboit en glace.

Les etangs et toutes les petites rivières furent entièrement glacées.

La véhémence de ce froid fit mourir tous les blés et prêque tous les arbres, et surtout les noyers, figiers, oliviers, pruniers, cerisiers etc…

Les arbres même les moins sujets au froid ne furent point a couvert de cette maligne influence, comme les lauriers, les mistres, les palmiers, les cèdres, les buis etc…

Les couvrailles qui setoient portés belles ne servirent de rien, et cette année la on amassa très peu de bons grains, et la baillarge qui jadis etoit la nourriture des pourceaux fut celle des hommes, même des riches et des nobles.

Elle valut le boisseau mesure de Jarnac 5 et 6 livres ; le froment monta jusqua a 9 et 10 livres le boisseau même mesure. Les vignes gelèrent entièrement et moururent presque toutes, surtout les vieilles, Le vin fut très cher et peu bon s’en etant vendu jusqua 300 livres le tonneau vin rosé.

Les eaux de vie montèrent jusqua un prix excessif de 150 livres la barique, mais elles n’estoient point a si haut prix que le vin, parceque le vin rendoit très peu cette année la.

Les oyseaux moururent par le froid et par la faim, et le payis se trouva dégarni de perdrix et de lièvres et en un mot de tout gibier.

Les petits oyseaux venoient mourir aux pieds des homes et sembloient leur dire que Dieu qui étoit irité contre eux les faisoit servir de victimes en leurs places.

Les oyseaux ne furent pas les seuls qui moururent par la rigueur du froid, les homes nen furent pas exemps et plusieurs en moururent et surtout le voyageurs tant a pieds qua cheval, car on en a trouvé des uns plus que des autres.

Pour revenir donc a notre année , le milieu, la fin de lyver, le commencement et prêque tout le milieu du printemps furent très pluvieux, et causèrent dans plusieurs endroits des innondations qui firent périr plusieurs personnes et entrainèrent plusieurs maisons et même des villages entiers.

Le commencement de lété fut assez agréable vers le milieu il se leva un vent sud-ouest brulant qui décheycha les feuilles des arbres et acheva de faire mourir les arbres que lyver avait commencé.

La fin de lété fut très seiche et accompagnée de brouillars qui gâta les restes des grains et ce que la gelée avoit laissé faute d’eau.

Les grossailles et même les bons grains ne vinrent point dans leur maturité comme les autres années précédentes.

L’automne fut assez agréable. Les maladies provenant de tant d’intempéries des airs reignèrent sur les annimeaux et même sur les homes dont plusieurs moururent et les enfants languirent très longtemps.

La lune d’aoust qui couvoit Septembre se leva après son plein trois jours de suite à même heure et preque tous les gens des champs s’en aperçurent.

Les corps ne sentirent pas seulement les révolutions et impressions des astres et des éléments, mais aussy les espris et les humeurs qui changèrent et souffrir de salle ( ?) notable et les tempéraments se changèrent la plupart.

Les mélancoliques devinrent sanguins, les sanguins phlecmatiques et bilieux et atrabilaires.

Enfin cette année la aporta de la révolution a toute la nature.

François Delisle etoit pour lors Curé de Réparsac, aagé de 25 ans et quelques mois.

Source : François Delisle, curé de Réparsac de 1707 à 1755, consigné à la fin du registre paroissial des baptêmes, mariages et sépultures pour l’année 1709.


 Roch (aujourd’hui en Montlieu 17)

Le curé ne parle pas du froid, mais les décès qu’il enregistre ne sont pas plus nombreux que la moyenne des années voisines. J’ai fait la même remarque pour plusieurs autres paroisses.

J’en conclus, et par d’autres observations, que les brusques augmentations de la mortalité ont été causées plutôt par des épidémies localisées, courtes et meurtrières.


 Rochefort (17)

La situation est catastrophique en 1709, les conséquences du gel s’ajoutant au manque d’argent. L’intendant Bégon la présente ainsi, le 22 janvier : « On n’a travaillé dans ce mois que deux jours et demi. Le froid est si grand qu’il n’est pas possible de faire aucun ouvrage et jusqu’à ce que le temps change, tout restera dans l’inaction. Le munitionnaire ne peut plus faire de biscuit faute de farine. On a même été obligé de se servir, pour en faire, d’environ 300 quintaux de fin minot qui étaient destinés pour les colonies et qu’on remplacera. Les moulins à eau et à vent ne vont point et même les habitants de cette ville manquent de farine parce qu’on ne peut en apporter d’aucun endroit. Le prix en est augmenté des deux tiers depuis quinze jours, ce qui réduit les ouvriers qui ne sont point payés dans une misère que je ne puis assez vous exprimer ».

En avril de la même année, il parle de désespoir pour les ouvriers de l’arsenal qui attendent treize mois de salaire, sans compter ce qui leur est encore dû pour les années 1704 et 1706. Quant aux « officiers, écrivains et autres entretenus auxquels il est dû deux ans, ils sont dans une véritable nécessité et la plupart sont menacés de ne plus rester dans leur auberge, ceux qui les nourrissent ne pouvant pas leur faire davantage de crédit ».

Rapports de l’intendant Michel Bégon.

 La Rochelle (17)

Le 5 janvier 1709, commencement du grand hiver. Le thermomètre Réaumur descendit jusqu’à quinze degrés et demi au-dessous de zéro. La gelée dura dix-huit jours. Beaucoup de gens périrent de froid ; bêtes et oiseaux tombaient morts dans les campagnes ; le froment valut jusqu’à dix livres le boisseau, prix énorme pour le temps

Source : Jourdan. Ephémérides historiques de La Rochelle, t. I, p. 4.


 Saint-Cyr-du-Doret (17)

Ad memoriam in multos annos hoc annotatur [1].

Le sept janvier mille sept cents neuf, il commança un froid si grand et si violent qui dura un mois à cinq semaines, touiours de la même force et violence. Le cinquième jour qu’il commença, a il tomba de la neige qui couvrit la terre d’un pied de haut et la nège dura autant que la violence du froid qui fut si grand qu’il a fait mourir tous les noiers presque tous les châtaigners, les peschers. les abricotiers ; beaucoup de pruniers, et fait mourir toute la vigne qui n’était point couverte de neige ; il a fait mourir tous le genêts, les ageons, les houx et une infinité d’autres arbres ; a fait mourir toutes les orges, toutes les avoines d’hiver et presque tous les froments et les seigles, les blés sont devenus chers et l’auraient été davantage, mais Dieu besnit les baillarges que l’on fit au printemps qui produirent à merveille.

On a remarqué que des noyers qui avaient plus de deux cents ans sont tous morts par la violence du froid, marque qu’il ne s’en était point fait un si grand depuis si longtemps. On voiait les oiseaux mourir devant soy, se jeter en les maisons ; les étourneaux, les merles, les pinsons, les alouettes se laissaient prendre à main et mouraient entre les mains. Les perdrix, surtout les rouges, périrent presque toutes. Les poissons dans l’eau périrent également. Ce sont les choses que nous avons veu et que nous raportons comme témoin.

Après ce grand froid violent, un petit dégel de deux à trois jours fit fondre la neige, c’est-à-dire après six semaines de froid. Après ce dégel le froid recommença encore et fit plus de dommages à nos blés que le premier parce qu’il n’avait plus de neige et dura bien fort trois ou quatre semaines.

Sit nomen domini benedictum ; le 8 avril 1709,.

De plus, dans le mois de juillet 1709. il se fit un vent si violent comme un voragant qui renversa les blés, brusla la paille et fit périr le grain du froment et fit égrener les orges et causa de grands dommages.

Source : Registre de l’Etat-Civil de la commune de Saint-Cyr-du-Doret (17) en Aunis (1698-1724). Transcription par E. Egreteau, publiée dans le Recueil de la Commission des Arts et Monuments Historiques de la Charente Inférieure - 1893-94


 Saint-Eugène, près Archiac (17)

Le curé Brosset écrit qu’il neigea et gela si fort que les noyers, chênes, et beaucoup d’autres arbres furent détruits ; il y eut aussi peu de grains, même dans les meilleures terres (Rainguet, Jonzac, p. 33).


 Saint-Martin-du-Bois (33)

Le lendemain des Roys commença une gelée suivie d’une quantité de nege et si abondante qu’elle dura trois à quatre jours et se trouva épaisse de plus de deux pieds. Il fit dans le même temps un si rude froid que la mer gela et se trouva prise en beaucoup d’endroits de manière que devant Libourne on y passait la rivière sur la glace, mesme ….devant Bordeaux la rivière estait telement gelée qu’il n’y paraissait point d’eau......les bateaux ne pouvaient pas aller et venir. Le pain fut rare en ce temps on n’en pouvait pas avoir à Bordeaux pour de l’argent. Les pauvres n’y souffrirent pourtant pas ny par la faim ny par le froid quoique très rudes. La charité fut bien exercée par les gens de qualité et tous les autres chacun selon ses facultés. J’en fuis témoin car je me trouvais arrété à Bordeaux dans … temps sans pouvoir m’en revenir. Les glaces à Bordeaux s’en trouvèrent sur toute la coste depuis Blaye jusqu’au delà de Langon en si grande quantité et d’une hauteur si prodigieuse qu’elles étaient aussi hautes que le clocher de notre église.....Le vin et l’eau de vie et le vin....prît dans les barriques, quantité de chaisnes fendirent sur leur pied de bout à bout. Beaucoup d’arbres fruitiers de toutes espèces périrent et même les vignes en beaucoup d’endroits gelèrent, elles se sont trouvées mortes presque partout.

Notes de Pierre Bergerie, curé de Saint-Martin-du-Bois (33) aimablement communiquées par Françoise Gaudechon.


 Saintes (17)

Remarque à faire arrivée cette année et commensée le lundi 5 janvier 1709 par un froid qui nous a donné une gellée terrible et deux jours (1) après des neiges et qui ont continué pandant quatre jours, estant venus près de deux pies de haud, le froid estant sy violland que tout estoit glasé : le pain gellé, la rivière glasée à travers, les batteau estant inutille parce que le peuple passoit sur la glasse, tout le gibié mort, le vin gelé an les barriques, tout le monde ayant esté obligé de porter un reschaud à la barrique pour tirer du vin et ce froid a continué jusqu’à ce jourd’hui 23 janvier 1709, qu’il a commansé a dégelé, sans pluye, les lièvres se vandant quatre sous, et les perdrix trois sous la paire.

Journal de Michel Réveillaud - Archives Historiques de Saintonge et d’Aunis - T XXXXV - Année 1914


(1) L’appellation de grand hiver donnée à l’hiver de 1709 fut déjà appliquée à l’hiver de 1608, un des plus rigoureux connus. En 1694, on avait eu aussi une série de longues et dures gelées.
En 1670, la Charente fut gelée tout au travers devant Rochefort pendant quinze jours ; les jeunes gens dansaient sur la glace (Th. de Blois, Histoire de Rochefort, p. 208).
Cf sur le même sujet Bulletin historique du Comité, 1884, p. 163 ; 1889, p. 243. La famine en 1709 et l’épizootie de 1714 en Bourgogne. Idem Section des sciences économiques 1908, p. 150. Bulletin de la Société archéologique du Vendômois. t. XIII. Le grand hiver de 1709 à Vendôme et aux environs, par E. Nouel, et les Mémoires d’autres Sociétés. De Boislisle, Revue des questions historiques. 1903.
Le froid dura dix-sept jours. En vingt-quatre heures, la terre fut gelée à trois pieds de bas. « Cette année il neiga et gela si fort que les noyers, chesnes et quantités d’autres arbres furent gelés et coupés ensuite par les propriétaires, attendu leur inutilité. Il y eut aussi, cette année, peu de froment, de meture, de baillarge, de blé d’Espagne et de millet, mesnie dans les terres les plus propres à ces sortes de culture. » (Registre de Saint-Eugène, cité par Rainguet, Jonzac, p. 33).


 Salles (16), canton de Villefagnan

Cette année a été si terrible qu’elle a causé la mort à plusieurs personnes et à un très grand nombre d’animaux de toutes sortes. Le six janvier il tombe de la neige en si grande abondance qu’elle montait à plusieurs endroits jusqu’aux sangles des chevaux, elle dura jusqu’au 28 du même mois avec un froid très piquant et si violent qu’il gelait dans toutes les maisons non seulement le pain et le vin, mais aussi les poules et les petits oiseaux qui y étaient de tous côtés. On trouvait dans les campagnes les lièvres, les lapins, les perdreaux morts. Nos noyers et autres arbres de tous les grands bois ont été gelés et gelés de telle sorte qu’il n’en a point resté ; ce qui a causé une famine terrible et une cherreté dans le blé que 70 livres de froment pesant valaient dix livres, la baillarge six livres et si la baillarge n’avait rapporté au triple, principalement celle qui fut faite la dernière, il y aurait peu de personnes, parce qu’elles seraient mortes de faim.

Dans toutes les terres où on avait semé du froment on y ressema de la baillarge. Je dis tout ceci pour l’avoir vu, ainsi que tous ceux de mon temps.

Dieu veuille préserver tous ceux à venir jusqu’au dernier jour d’un tel malheur.

Fait et signé le 28 septembre 1709.

CLEMOT, curé de Salles.

Source : registres paroissiaux de Salles.
Publié dans Bulletins et Mémoires de la Société Archéologique et Historique de Charente - Année 1898


 Salles-d’Aunis (17)

A Salles d’Aunis, le curé Debruxelles note sur son registre paroissial, que cette année fut extrêmement fertile en calamités. D’abord il neigea le 28 octobre 1708, et le froid dura jusqu’au 10 novembre ; puis il gela fort du 6 au 17 décembre. Enfin le froid le plus rude reprit le 6 janvier 1709 ; c’est alors que toutes les rivières furent prises : la Seine, la Loire, le port de La Rochelle, etc. Les noyers, cerisiers, et même des châtaigniers et des chênes périrent dans le Limousin, le Périgord, l’Angoumois ; la vigne presque partout ; le blé fut fort endommagé. Une neige épaisse d’un pied persista plus d’un mois. Il périt beaucoup de monde par le froid et la famine. Le blé valut toute l’année 8 à 9 livres le boisseau ; le vin blanc, 120, et même 200 livres la barrique.

Enfin, il y eut à la mi-mai un très-violent débordement de la Loire ; et le 7 juillet un vent fort et brûlant venant de l’Ouest qui brûla les feuilles des arbres fruitiers et des vignes ayant échappé aux rigueurs de l’hiver. (Conseil général de la Charente-Inférieure, 1899, rapport de l’archiviste p 185)


 Touzac (canton de Segonzac 16)

Jules Pellisson a retrouvé, et publié dans la Revue de Saintonge (XXVI, 309), le rôle établi en mai 1709 pour fournir 698 livres de pain par semaine à 86 indigents, répartis en 66 familles, victimes de la gelée et de la disette. La paroisse comprenait 7 à 800 habitants au plus. 47 sont taxés de 3 à 40 livres d’argent, recouvrables comme les tailles.

De semblables réquisitions, motivées par la nécessité, eurent lieu sans doute dans d’autres paroisses.


 Vouillé-les-Marais (85)

(commune de Vendée - autrefois de l’Aunis), sur le registre paroissial :

Janvier 1709 : « Homme vivant de quelque aage qu’il soit de cent ans et au dessus, comme il y en a dans la paroisse, n’ont poin vécu de froid si aigu que celuy qui a fait cette présente année. La rivière glacée a porter des chevaux chargés, les bleds semés gellés, les vignes, les noyers et plusieurs autres espèces d’arbres gelés comme s’ils avoient passés au feu. Les bords de la mer glacée qui ont fait périr les moucles et une infinité d’autres accidents arrivés par le froid et en quinze jours. Le vin glacé dans les barriques d’une épesseur prodigieuse. »

Filleau curé de Vouillé

Le 19 juin 1709 le même curé signale que « le bled est toujours cher, le froment vaut 400 francs, le gros bled 200 francs et il est à croire qu’il augmentera avant la Saint Michel prochaine.

Document communiqué par Henri Boutet.


[1Traduction : Ceci a été noté pour qu’on s’en souvienne dans de nombreuses années. - Merci à ce curé qui a pensé à nous, pauvres internautes.

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