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Ephémérides météorologiques, astronomiques et sismiques - 5/6 - 18ème siècle

jeudi 12 avril 2007, par Pierre, 5104 visites.

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Source :
- Principalement Ephémérides météorologiques et sismiques de la Charente-Inférieure, par M. BITEAU - Bull. de la Société de géographie de Rochefort - T XVI - 1894.
- diverses sources mentionnées au cas par cas

17ème siècle 19ème siècle

Tous les témoignages, documents d’archives, images et récits qui pourraient utilement compléter cette page seront les bienvenus. Les lecteurs de demain vous en remercient par avance.

Pour symboliser ces événements, nous utilisons la signalétique suivante :

Tempête Tremblement de terre Phenomène étrange Froid extrême Comète
Grêle Sécheresse Inondation Eruption volcanique
AnnéeTypeDescription - Commentaire
1700 Le 18 février 1700, à trois heures de l’après-midi, il y eut un tremblement de terre accompagné de légères secousses.
Le 25 février de la même année, le même phénomène se reproduisit.
1700 Procession. — Le dimanche 5 septembre 1700, il a esté fait an cette ville [Saintes] une procession généralle pour obtenir de Dieu de la pluie. On a porté le chef de nostre illustre Saint Hutrope. Après la procession il a tombé de la pluie. Monseigneur l’evesque a ordonné à tous les curés du diocèse dans faire la mesme chose. C’est Mr Panis et Mr Villevieille qui ont porté le chef [1].

Journal de Michel Réveillaud - Archives Historiques de Saintonge et d’Aunis - T XXXXV - Année 1914

1703
Le 27 octobre 1703, sur les cinq heures du matin, un furieux ouragan s’annonce par un terrible coup de tonnerre, suivi d’un tourbillon, qui cause beaucoup de dommages dans la ville de La Rochelle, surtout à la campagne, dans les paroisses d’Aytré, de la Jarne et à Chassagné. Ce tourbillon qui, dans sa marche, occupait un espace de cinquante pas, renversa des maisons, quantité d’arbres et tout ce qui se trouva sur son passage. (Arcère).
1703 Le 16 décembre de la même année, à dix heures et demie du matin, par un temps clair et serein, la terre trembla très fort avec bruit et bourdonnement. (Maudet).
1704

1706

Le 10 janvier 1704, à six heures du soir, et le 15 septembre 1706, à trois heures et quart du matin, on ressentit des secousses assez fortes (Lettre publiée par M. Polony, directeur des travaux hydrauliques dans Bulletin de la Société de géographie, t. VI, p. 55).)

Le sous-secrétaire d’Etat Lepelletier écrivait à l’ingénieur Buisson, à Rochefort, dans cette même année :

A Versailles, le 3 août 1704.

Je voy par ce que vous me mandez que les tremblements de terre deviennent aussi fréquents en pays d’Aulnis qu’en Italie (Jourdan. Ephémérides historiques de La Rochelle, t. I, p. 472 et 201.)

1709
L’année du grand hiver Voir page spéciale
1711 Au mois de septembre .1711, à huit heures du soir, violent tremblement de terre. (Arcère. Histoire de La Rochelle)
1711 Le 9 janvier, il commença à pleuvoir avec tant de violence que le 11 il y eut une inondation générale et presque subite de tous les lieux voisins de la rivière de Charente ; elle augmenta la nuit du 12 au 13, et les préries restèrent couvertes près d’un mois à cause de la pluye-.

Manuscrit du prieur de l’Abbaye de Bassac – dans Bull. et Mémoires de la Sté Archéologique et Historique de Charente 1878-1879

1716 Année de la grande sécheresse, non-mentionnée par Biteau. Voir page spéciale
1735 Au mois de mai 1735, à neuf heures et demie du soir, même phénomène. (Arcère).
1736 Le 16 février 1736, grand tremblement de terre à La Rochelle et dans les contrées environnantes, vers les dix à onze heures du matin. (Journal du P. Jousseaume).
1746 Nouvelle inondation.

Manuscrit du prieur de l’Abbaye de Bassac – dans Bull. et Mémoires de la Sté Archéologique et Historique de Charente 1878-1879

1747
Grandes gelées en mai ; vin, 200 livres le tonneau.

Manuscrit du prieur de l’Abbaye de Bassac – dans Bull. et Mémoires de la Sté Archéologique et Historique de Charente 1878-1879

1750 Le 26 mars Tremblement de terre ressenti en Saintonge et dans tout le Médoc. Ces secousses continuèrent, mais légèrement, pendant tout le mois de juin. (Académie des Sciences de Paris an 1750, p. 36)
1753
Les goélands, lorsqu’ils se précipitent vers la côte, présagent infailliblement des tempêtes ; il n’est pas, dit le Père Arcère, de baromètre plus sûr. Les goélands présagèrent la fameuse tempête du 4 avril 1753. Huit jours avant, il en vint une si grande quantité, sur les côtes de Lozières, Enandes et Marsilly, que les gens de la mer s’attendirent à un malheur qui ne tarda pas à leur arriver.
1755 Le 1er novembre à 9 h 20 du matin, fameux tremblement de terre de Lisbonne, ressenti dans presque toute l’Europe, en Afrique et même en Amérique. Il est relaté à Angoulême, à Cognac, dans le Poitou. (sources multiples)

Angoulême et le tremblement de terre de Lisbonne en 1755

Une lettre d’Angoulême marque que le même jour qui a été si funeste au Portugal, on entendit à une lieu de cette ville, un bruit souterrain, puis peu après la terre s’entrouvrit, et qu’il en sortit un torrent chargé de sable de couleur rouge. Cette lettre ajoute que plusieurs fontaines des environs d’Angoulême se troublèrent, et que les eaux baissèrent à tel point qu’on les crut prêtes à se tarir. On a reçu aussi avis que la Charente, ce même jour, en un très court intervalle a baissé considérablement, puis est montée à une hauteur extraordinaire.

Par une autre lettre d’Angoulême on donne un détail plus circonstancié de ce phénomène ; le. voici tel que l’a décrit M. Robin, imprimeur-libraire de cette ville, par une lettre du 5 décembre.
« Le tremblement de terre qui vient de renverser et détruire entièrement les villes de Lisbonne et de Setuval, et qui a causé beaucoup de dommage dans quelques autres villes du Portugal et de l’Espagne, est un événement si extraordinaire, que je ne doute point qu’il ne fasse la matière des recherches de quelques sçavans, curieux d’en développer les causes au moins les plus probables. C’est dans cette considération, et pour montrer la prodigieuse étendue de notre continent, où ce tremblement a fait sentir ses secousses et ses effets, que je vais vous faire part de ce qui est arrivé dans cette province le même jour et à la même heure qu’à Lisbonne.

« Je ne vous demande, Monsieur, de le rendre public qu’autant et de la façon que vous le jugerez à propos.

« A une lieu de la ville d’Angoulême et près des ruines d’un ancien château, qui appartenoit aux anciens comtes d’Angoulême, on voit un lac qui n’est pas fort étendu dans sa longueur et sa largeur, mais dont on n’a pu jusqu’ici trouver la profondeur, quoiqu’elle ait été sondée plusieurs fois.

La tradition commune veut que ce lac prenne sa source dans les eaux du Bandiat, petite rivière qui est éloignée d’environ deux lieues, et qui effectivement a dans son cours plusieurs gouffres où ses eaux se précipitent. C’est à la distance de dix toises de ce lac que le premier du mois de novembre dernier, sur les onze heures du matin, un rocher fut brisé et entr’ouvert avec un bruit effroyable qui duroit depuis quelques minutes, il en sortit un torrent dont le volume d’eau de plus de six pieds de diamètre entraina beaucoup de grosses pierres, des cailloux et quelques pièces de bois quarrées, qui paraissaient avoir été garnie de fer par une rouille épaisse qui y est encore attachée, ainsi que trois pieux de la hauteur de quatre pieds, propres pour des pilotis. Avant l’irruption de ce torrent, les eaux du lac étoient troublées et blanchâtres depuis près d’une heure ; et dans le moment qu’elle se fit, elles reprirent leur couleur naturelle. Le torrent n’a fourni la même quantité d’eau que pendant deux jours et a diminué peu à peu et de façon qu’il ne coule presque plus.

Quelques jours avant et le même jour de cet événement, il se fit ici plusieurs éclairs, dont quelques uns furent suivis de tonnerre, et il souffloit un vent du midi si violent que la charpente et la couverture de quelques maisons situées sur des hauteurs dans la campagne, ont été emportées au loin par des tourbillons ; toutes les sources et les fontaines les plus considérables de la province ont éprouvé ce jour-là quelque révolution ; les eaux des unes ont été abondantes, d’autres bourbeuses, quelques unes blanchâtres, et enfin il y en a qui ont tari entièrement. On a senti aussi, à la même heure, dans les lieux les plus élevés quelques légères secousses de tremblement de terre. »

Il doit y avoir d’autres renseignements dans les registres paroissiaux et autres papiers de l’époque. Avis aux chercheurs.

Jules Pellisson, dans Bulletin de la Société des Archives Historiques de Saintonge et d’Aunis T XXII - Année 1902




Les Mercures ont fait mention de divers endroits ou l’on a senti le tremblemens de terre du premier de Novembre. On essuya à Bourdeaux une secousse, qui dura quelques minutes. Elle fut accompagnée d’une agitation extraordinaire des eaux de la Garonne. On a aperçu les mêmes phénomènes à Angoulême.

On a écrit aussi de Cognac en Saintonge, que les secousses de ce tremblement s’y étoient fait apercevoir, à la même heure qu’à Lisbonne. L’ébranlement a été sensible à deux lieues de là, dans une Campagne. Dans ce pays-là la plus grande partie des Fontaines ont gardé pendant quelque tems la couleur des terres d’où elles tirent leurs sources : celle de Burie, aussi à deux lieues de Cognac a donné pendant plusieurs jours de l’eau rougeâtre, ce qu’il faut sans doute attribuer à la montagne de sable rouge, qui domine à une demi-lieue du côté du Nord. La fontaine de Gersac, à une demi-lieue de Cognac, qui forme une espèce dë Volcan, est devenue comme de l’écume de Savon, & a pris successivement différentes couleurs suivant celles de sables par lesquels elle passe,

Enfin celle de St. Laurent, à la même distance, a été visiblement agitée,.

Source : Mémoires historiques et physiques sur les tremblemens de terre - Elie Bertrand – La Haye - 1757




Dégâts à Gémozac

Le 1er de novembre vers les neuf heures du matin, se fit sentir un tremblement de terre affreux qui renversa de fond en comble la ville de Lisbonne, capit. du Portugal, où il périt 30,000 personnes par la chute des maisons et des églizes, qui étoient à cette heure là remplies de monde pour assister à l’office divin. Ce tremblement de terre se fit sentir dans les quatre parties de la terre : plusieurs villes d’Espagne et d’Afrique éprouvèrent le plus triste sort. La France ne ressentit que quelques légères secousses, et ma maison presbytérale tout récemment bâtie et pour laquelle je craignis beaucoup, n’eut point d’autre mal que quelques fentes qui parurent de haut en bas sur les deux murs du degré à côté des portes du corridor.
Il sembloit que la terre eût en ce tems là de la peine à porter ses habitans. Les tremblements de terre durèrent six années, plus ou moins violents, tantôt en un endroit, tantôt en un autre. Les descriptions des dommages occasionnés par ce formidable phénomène et dont on fait courir des imprimés font frémir d’horreur.

Journal de Jacques Pouzaux, curé de Gemozac
1756 Le 3 février 1756, à cinq heures trois-quarts du matin, on ressentit un tremblement de terre assez fort, précédé d’un bruit souterrain.
1759 En 1759, il apparut une brillante comète, qu’on dit être la même qui parut en 1682, dont la rapidité avait été calculée par Newton.
1760 Au mois d’août, jour de St. Laurent, à dix heures et demie du soir, au bourg de Gemozac, un moment après m’être couché, j’ouis un grand bruit souterrain semblable à celui de plusieurs carrosses qui roulent avec vitesse sur le pavé d’une ruë ; ce bruit qui dura une minute fut suivi d’un tremblent, de terre qui faisoit craquer la charpente de toutes parts, ce qui m’épouvanta. Je me sauva vite en chemise dans le jardin ; mais j’en fus quitte pour la peur ; il ne causa aucun dommage.

Journal de Jacques Pouzaux, curé de Gemozac
1764 Un terrible orage à Ronsenac (Charente)

La nuit du, 27 au 28 juin de l’année 1764, il est arrivé entre 9 et 10 heures du soir un orage si furieux qu’on doute si jamais il en avait paru un tel, car outre la grosseur prodigieuse des grêles, le vent était si impétueux, qu’il a enfoncé la grande porte de l’église de cette paroisse, que 8 ou dix hommes robustes ne purent refermer pendant l’orage ; ce qui fut cause que les cierges allumés a l’autel furent éteints à l’exception du paschal que je conserva moy même en le mettant dans un coin
et me tenans devant luy ; les vases a fleurs furent renversés, et l’autel abrevé de l’eau qui entrait par lad. porte enfoncée.

Les funestes effets de cet orage ne se sont pas, comme on peut penser, bornés là ; quantité de maisons ont été descoiffées, les tuiles, lattes et chevrons transportés fort loin du bâtiment.

Pour ce qui est des fruits de la terre, les verbeaux exacts qu’a fait Mr l’élu Surreau, qui encore ont été vérifiés par Mr de Boybedeuil, tant la chose est extraordinaire, font mansion de tout. La récolte a été non seulement toute emportée jusqu’à la paille sans aucun vestige de ce qui était ensemencé ; mais même la vigne dépouillée jusqu’au cep de ses sarmans qu’on a vu tous broyés comme dans un mortier, et tous les arbres fruitiers et quantité d’autres ont été ou arrachés ou brisés.

Ce funeste accidant a porté quantité d’habitans d’icy et des environs, a abbandonner leur patrie pour se procurer des vivres ailleurs, quoy qu’on fasse espérer que le roy bien aimé Loui XV fournira des semences et des vivres, et qu’il donnera 3 ans pour payer les impots écheus. Je ne cite point le nombre des paroisses maltraitées par led. orage, la gazette qui en fait mansion nomme une partie du Périgord, de l’Angoumois et de Xaintonge, ce qui fait asses voir que le nombre en est grand :
cependant on ne voit point qu’il y en aye eu de plus maltraitée qu’icy et Blenzaguet ; on rapporte pourtant qu’en forest il y a eu des villages entiers emportés avec les habitans et que les plus petits ruisseaux on monté 17 pieds de plus.

Signé : VINCENT,

Vicaire de Roncenac

1764.

(Archives de Ronsenac. feuillet intercalé enlre les pages du regislre des baptêmes, mariages et enterrements, pour l’année 1764.)

Communiqué par M. Villatte, instituteur à Ronsenac.

Source : Bulletin de la Société charentaise des études locales – Angoulême – 1923 – BNF Gallica

1765
Un hiver mémorable : Voir page spéciale
1767

Un rude hiver, puis un été très orageux

A Gémozac
L’hiver fut presque aussi rude que le précédent, mais npq pas si leng. La récolte fut très médiocre : le prix de denrées de toute espèce haussa excessivement. La barrique de vin rouge se vendoit cinquante et même jusque 60 livres et encore c’étoit du commun ; seize livres la pochée ou le sac de bled froment cinq sols la livre de viande, dix huit sols la livre d’huile d’olive, quatorze sols la livre de chandelle, trente sols la pinte d’huile de noix ; quatre vingt livres un cochon commun, etc., etc.
Les mois de Janvier et de février furent encore excessivement froids, de sorte que l’on éprouva de suite trois hivers extrêmement rudes. Le commencement de cette année fut aussi très sec ; il ne plut qu’à la fin de may, ce qui fit qu’il n’y eut que peu d’herbe dans les prés et que le foin devint fort rare.
Les pluies de la fin de may amenèrent les orages, qui durèrent sans presque discontinuer pendant tous les mois de juin, juillet et aoust. Jamais on n’avoit vu en ce païs de tempêtes si fréquentes : l’horizon paraissoit incessamment tout en feu. En certains jours il se formoit trois et quatre orages à la fois ; la foudre tomboit très souvent sur des arbres, et sur des moulins qu’elle brûloit. La grêle ravagea une infinité de paroisses en Saintonge ; la divine Providence conserva celle de Gemozac de ce fléau ; mais les paroisses de Virollet, Epargnes, Arces, St. André de Lidon, Gravans, Rioux, Tesson, Tenac Lajard, Berneuil, Saintes, etc, etc. en furent frappées plusieurs fois dans le cours de l’Eté. Le tems étoit si disposé aux ouragans qu’on recevoit tous les jours les plus tristes nouvelles des ravages qu’ils causaient dans toutes les provinces du royaume. Un des plus forts fut celui qui éclata sur l’Election de qognac à la mi-aoust jour de St Roch : la violence du vent, la grosseur de la grêle et la quantité prodigieuse de pluye qui tomba ce jour là pendant sept heures de suite causèrent des pertes très-considérables : grand nombre de maisons, des prés et des vignes entières furent emportées par les torrents ; beauconp de bestiaux et même de personnes que le mauvais tems surprit dans les champs et dans !es chemins furent submergées. Le mois d’octobre ayant ramené la fraîcheur, les tonnerres cessèrent ; mais les vents violents continuèrent de souffler et les pluies de tomber en abondance jusques à la fin de l’année ; ce qui occasionna beaucoup de naufrages et de fréquentes inondations en bien des endroits. Le clocher de St. Michel, à Bordeaux, dont la flèche avoit deux cents piés de hauteur, et qui étoit u.n des plus anciens et des plus beaux monuments de la ville, s’écroula par un coup de vent furieux au mois de septembre et écrasa dans sa chute plusieurs maisons des environs. Trois hivers consécutifs si rudes et une année si féconde en orages ne pouvoient manquer d’occasionner une grande cherté : aussi tout devint d’un prix excessif.

Journal de Jacques Pouzaux, prieur-curé de Gemozac
1768 ... Monsieur Pellisson, avocat et bibliothécaire à Cognac, vient de rééditer un lamentable récit dû à un témoin oculaire, sous le titre « Relation de l’orage qu’il a fait dans l’élection de Cognac » et autres lieux circonvoisins, le jour de la Saint-Roch, 16 août 1768, dans laquelle on voit tous les ravages qu’il a faits dans cette contrée, nous transcrivons :

« Il s’éleva le 16 de ce mois, à deux heures de l’après-midi, jour de Saint-Roch, un orage dont il n’y a point d’exemple ; à la grêle et aux tonnerres les plus affreux se joignit une pluie ou torrent furieux qui sortait de la nue ; autant de chemins formaient autant de rivières où on ne pouvait pas passer sans être entraîné par la violence des eaux.

Dans moins d’une heure, les terres furent couvertes et les vallons submergés à vingt pieds de hauteur ; les maisons qui y étaient ont été détruites ; en bien des endroits la Charente est sortie de son lit, et la petite rivière du Né, depuis sept heures du soir jusqu’à minuit, s’est gonflée si prodigieusement qu’elle a monté de douze ou quinze pieds au-dessus de la plus forte inondation.

La chaussée de Merpins qui traverse les marais de cette petite rivière et qui est la seule communication que nous ayons pour la route de Pons à Bordeaux, a été rompue et enlevée de quatre à cinq toises ; la plupart des moulins placés sur son cours ont été emportés par le torrent, comme ceux qui étaient dans les terres sur plusieurs petits ruisseaux ; et des familles surprises dans leurs maisons ont disparu avec leurs bestiaux et leurs effets ; on a trouvé dans les chemins un peu profonds plusieurs charrettes chargées de gerbes, d’eau-de-vie ou autres effets avec les bestiaux qui y étaient attelés, et leurs conducteurs tous noyés.

On découvre journellement des cadavres, des meubles et autres ustencilles sur le bord de l’eau qui ont été amenés d’une et deux lieues dans l’intérieur des terres auprès de Saint-Fort où le Né fait un coude ; le torrent y a jeté un tas énorme de gerbes, quantité de futailles, quarante lits, huit berceaux ; on a recueilli un enfant vivant qui flottait dans son berceau, et un autre noyé qui était dans la même situation ; ce dernier appartenait au sacristain de Linières, qui pendant cet orage sonnait la cloche de la paroisse, et qui en retournant chez lui cherchait inutilement sa maison dont il ne restait plus aucun vestige.

Les chatellenies de Bouteville, d’Embleville et de Châteuneuf composant plus de trente paroisses, ont le plus souffert, tant par la grêle que par le ravage des eaux... Si la plupart ne s’étaient pas sauvés de toits en toits, plus de soixante personnes auraient péri... »

Source : Histoire de Cognac, Jarnac, Segonzac par l’Abbé Cousin, 1882.
1772 31 juillet, à 2 h 41 du soir, à La Rochelle, une légère secousse du sud au nord, avec un bruit semblable à celui d’une voiture roulant avec vitesse. On croit qu’il y avait eu une première secousse à 11 heures et demie (Gazette de France, 24 août ; Mercure de France, septembre)
1776 14 avril : secousses dans le Poitou, à la Rochelle et à l’île d’Oléron (Cotte Jour de phys.)

Le 30 avril 1776, un autre tremblement de terre se produisit, mais avec beaucoup de violence ; les secousses se firent sentir dans la direction de l’est à l’ouest, accompagnées d’un bruit souterrain semblable à un coup de tonnerre. La mer fut agitée et se troubla à l’instant. (Jourdan. Ephémérides historiques de La Rochelle, t. I, p. 134 (Perry))
1777
La tempête de 1777 causa des dégâts non moins affreux.
Déjà la récolte belle et abondante paraissait assurée, quand le 3 juillet vers les six heures du soir après une journée d’une chaleur étouffante, de sombres nuées s’élevèrent à l’horizon et s’amoncelèrent ; les vents du sud-ouest et du nord-ouest soufflèrent avec fureur et s’entrechoquèrent ; le tonnerre gronda sans relâche, la pluie , la grêle tombèrent par torrents, les maisons s’ébranlèrent ; le tourbillon balaya la campagne, et bon nombre de paroisses furent entièrement saccagées.

Les noyers, les châtaigniers et autres arbres étaient déracinés, hors de terre ; les blés, les foins, les orges, les maïs, les chanvres couchés dans la vase ; il ne restait plus rien.

Source : Histoire de Cognac, Jarnac, Segonzac par l’Abbé Cousin, 1882.
1780 Le 29 avril, secousses à la Rochelle et à Rochefort (Cotte, Journal de Physique).

Le 2 mai 1780, nouvelles secousses et très fortes, paraissant se diriger du sud-ouest au nord-est, avec un bruit souterrain aussi fort que le précédent. (Jourdan. Ephémérides historiques de La Rochelle, t. i, p. 138 (Perry).)
1782 5 avril tremblement à la Rochelle (Cotte ibid )
1783 Année de toutes les catastrophes météorologiques, non-mentionnée par Biteau Voir page spéciale
1785
6 septembre à 4 h 3/4 à la Rochelle, fort raz de marée. La mer monta subitement de 18 pouces puis inonda le môle A 5 h 1/4 les eaux décroissaient avec une vitesse prodigieuse bien que ce jour là une marée extraordinairement forte n’eût dû avoir lieu qu’à 6 h 6 m. A 3 heures le baromètre était parvenu à 28 3 0 ; quelques instants après il n’était plus qu’à 27 9 5. Bientôt il remonta à 28 1 0 et un moment après on le retrouve à 27 9 5
1786 18 novembre à 10 h 20 m du matin à la Rochelle, légère secousse.
1788
On écrit de la Tremblade, de Marenne & de l’isle de Rhé, qu’il y a eu dans tous ces parages des coups de mer si violens, que les flots ont renversé plusieurs digues & ont inondé un très-grand espace de terrain. Les salines ont été extrêmement endommagées, & on évalue à deux millions les pertes occasionnées par les tempêtes qui ont eu lieu dans les premiers jours de ce mois. Le Mercure de France - 5 avril 1788

Un hiver pré-révolutionnaire : Voir page spéciale
1791 Dans la nuit du 27 au 28 juillet 1791, vers une heure moins un quart, il y eut un tremblement de terre accompagné de bruit, dans la direction de l’est à l’ouest. (Jourdan. Ephémérides historiques de La Rochelle, t. I, p. 262.)
1792

Le 10 juin 1792, au moment où la municipalité de Saintes et le nouveau bataillon des volontaires de la Charente-Inférieure plantaient l’arbre de la liberté au centre du faubourg Saint-Eutrope, il se déchaîna un violent orage accompagné d’une pluie si abondante qu’elle suspendit la cérémonie, qui ne recommença que lorsque l’averse fut passée. (Massiou. Histoire de la Saintonge et de l’Aunis, t. VI, p. 153.)
1793 Le 14 brumaire (4 novembre 1793) une tempête s’étant élevée dans l’ouest, contraria la commission envoyée par l’accusateur public de Rochefort, dans l’île de Ré, pour l’arrestation de Gustave Déchezeaux. Le lendemain, cette commission, bravant les vents et la tempête, finit par aborder dans l’île et exécuta sa mission. (Massiou. Histoire de la Saintonge et de l’Aunis, t. VI, p. 264.)
1795
L’hiver de 1795 fut encore un hiver remarquable par son intensité, car nous trouvons dans « Souffrances des prêtres et moines détenus, pour refus de serment, à bord des deux navires Deux-Associés et Washington, en rade de l’île d’Aix », la relation suivante : Au bout de quelques mois, nous nous trouvâmes uniquement vêtus de linge et d’habits si usés, si infestés de vermine, si imprégnés de miasmes fétides, que les plus pauvres d’entre les pauvres qui vont mendiant de porte en porte eussent dédaigné de les ramasser. Nous eûmes beau les recoudre, les rapiécer ; il vint un temps où ils ne purent plus nous garantir des injures de l’air. Ce fut cependant avec de pareils vêtements qu’il fallut, au sortir de longues maladies, essuyer les rigueurs de l’un des plus cruels hivers qu’il y ait eu de mémoire d’homme : il fallait prendre nos repas sur le pont, exposés aux frimas, passer les nuits dans un emplacement ouvert à tous les vents, sans matelas ni paille, et sans autre couverture qu’une voile de navire. Qu’on s’imagine ce que nous dûmes souffrir, alors que, dans le reste de la France, avec la ressource des appartements les plus chauds, on avait tant de peine à se préserver des rigueurs excessives du froid. Aussi tout ce qu’il y avait, parmi nous, de gens âgés, asthmatiques, rhumatisés, etc., fut-il moissonné par l’hiver de 1795.
1796
Dans la nuit du 15 pluviôse (4 février) 1796, un ouragan, tel qu’on n’en avait pas vu depuis de longues années, se déchaîna contre les côtes de l’Océan, et faillit submerger la flotte, que les escadres anglaises bloquaient en rade de l’île d’Aix. Quinze bâtiments furent jetés à la côte : la Cocarde alla s’échouer sur les brisants de l’île Madame, la Seine fut désemparée, la Bonne-Citoyenne eut ses mâts rasés : un grand nombre d’embarcations furent englouties avec leurs équipages. Telle était la violence de la rafale, que la plupart des bâtiments qui étaient à l’ancre dans le port de Rochefort essuyèrent des avaries, et que les grands ormes qui décoraient la Place d’Armes et les remparts de la ville furent, en partie, déracinés ou brisés par la force du vent. (Gazette de France, 17 février 1790.)
1797
Le 22 septembre 1797, la Vaillante partit de l’île d’Aix, emportant à la Guyane les déportés du Directoire ; elle fut arrêtée par une tempête et revint se mettre au mouillage en rade de La Rochelle. Le 23, pour éviter la rencontre des Anglais, le capitaine se décida à appareiller malgré la tempête, affrontant ainsi tous les dangers du golfe de Gascogne à l’époque de l’équinoxe. La première nuit fut très orageuse : la corvette faillit périr en doublant les récifs d’Antioche, et le lendemain, 24 septembre, le capitaine, forcé de relâcher encore, vint mouiller à l’embouchure de la rivière de Bordeaux, dans la rade de Blaye. (Massiou. Histoire de la Saintonge et l’Aunis, t. VI, p. 362.)
1799 25 janvier : A l’île d’Oléron à 4 heures précises, deux secousses du sud-ouest au nord-est. On a ressenti ce tremblement à Jersey, à Rouen et sur toute la côte ouest de France. On a même prétendu l’avoir ressenti à Paris (Journal de physique t XLVI 1I p 181 M IL U 14 17 19 pluviôse 4 et 13 ventôse an VII). Von Hoff cite encore la Rochelle, Rochefort, Rennes, Angers et même Auxerre.

[1Jean de Villevieille, semi prébandé.

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