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1760 - États des services de Monsieur de Gadeville dans la Marine Royale de 1732 à 1757
lundi 17 juillet 2006, par , 6420 visites.
- Les voyages de Monsieur de Gadeville en service dans la Marine Royale
- Un des trajets mentionnés sur cette mappemonde (Cayenne 1752) a probablement été effectué par un autre membre de la famille de Gadeville, également officier de la Royale
Vers 1760, après 25 ans de carrière dans la Royale - mais pas encore à la fin d’une carrière qui va s’achever dramatiquement en 1761 à Pondichéry - Armand Antonin François Frétard de Gadeville, seigneur de Fouras a rédigé de sa main un état de ses 25 premières année de service.
Un document très sobre, qui résume très bien ce que pouvait être la vie d’un officier de Marine de cette époque où la France sillonnait les mers pour s’établir en Amérique (Québec, Louisiane, Martinique).
On trouvera ici, avec quelques cartes d’époque :
le texte des états de service de M. Frétard
quelques extraits de documents qui viennent compléter ce texte (testament de M. de Gadeville avec une clause en faveur de son esclave indien affranchi, brevet de maîtrise signé par le roi Louis XV)
un document sur le "baptême" de la Louisiane par Cavelier de la Salle
une présentation des vaisseaux de la Royale sur lesquels M. de Gadeville a servi
extrait de la généalogie des Frétard, pour situer Armand Antonin François Frétard.
Mais la carrière de M de Gadeville ne s’arrête pas en 1757 : voir le triste épisode de l’affaire Lally-Tollendal en 1766
Sources : Archives départementales 17
Le port de Rochefort
Illustrations de Nouvelles vues perspectives des ports et rades du royaume de France et de ses colonies. Ozanne, Nicolas-Marie (1728-1811). Dessinateur - Source : BNF Gallica
État des services de Gadeville, lieutenant de vaisseau du département de Rochefort
![]() 1733 - Armé sur le vaisseau [1] l’Héros commandé par M. de Saint Clair pour l’Isle royalle [2] 1734 - Armé sur la flûte [3] la Charente commandée par Monsieur le comte de Gaudreuil armé pour la Lousiane 1736 - Armé sur le vaisseau l’Héros commandé par M. de Saint Clair armé pour Québec 1738 - Fait sous-brigadier des gardes de la marine - Voir brevet de nomination Dans la même année, détaché de la compagnie des gardes de la marine pour faire fonction d’enseigne dans la compagnie de M. d’Aubigny, dans le bataillon de la marine qui est destinée à passer à la Lousianne pour la guerre des sauvages Chikacha , embarqué sur la flûte la Somme comme passager commandé par M. de Villers Fansuren Lorsque le bataillon fut arrivé à la destination, on forma une compagnie de grenadiers dans laquelle j’y servis en qualité de sous-lieutenant pendant toute la campagne. Resté en détachement un mois dans les bois pour faire la découverte de la Rivière à Margot. Repassé en France avec les troupes sur la flûte la Charente commandée par M. de Certauville, débarqué à Rochefort à l’extrémité, ayant la mesme maladie qui avoit détruit plus de la moitié des troupes qui formoient le bataillon de la marine. |
![]() 1744 - Armé sur la frégate [4] la Subtile commandée par M. de Sérigny de Loire ; fait la campagne de l’escadre de M. de Roquefeuille dans la Manche. Rentré dans la rade de Brest et fait la croisière à l’ouverture de la Manche et à la coste de Guyenne Rentré avec l’escadre dans le port de Brest Désarmé la frégate la Subtile et carêné pour estre garde-côte, recommandée par M. de Sérigny dans laquelle j’ai rarmé et servi jusqu’à son désarmement. 1746 - Passé de Rochefort à Brest pour armer sur le vaisseau l’Aquillon commandé par Monsieur Durtuby. Dans l’escadre de M. Dubois de Lamotte pour convoyer, revenu dans l’escadre de M. de Soligny de la Martinique 1748 - Destiné à passer à Québec sur la frégate le Zéphyr pour aller armer sur le vaisseau le Caribou Désarmé par ordre de M. le comte de Maurepas à la suspension d’armes Les officiers destinés à passer à Québec 1751 - Armé sur le vaisseau l’Heureux commandé par Monsieur le chevalier de Caumont armé pour l’isle royalle 1754 - Armé en second sur la frégate le Zéphyr commandé par M. Durtuby pour aller croiser aux Isles du Vent de la Martinique 1756 - Armé sur le vaisseau le Dauphin Royal commandé par M. du Verger de saint André dans l’escadre de M. le comte de Conflans |
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Derlia, mon esclave indien que j’ai affranchi
Dans son testament, daté du 1er juin 1784, Armand Antonin François Frétard de Fouras écrit :
« Je donne et lègue au nommé Derlia indien mon esclave que j’ay affranchi et qui demeure chez Madame de Vassoigne , ma sœur, une pension viagère de 100 livres pour en jouir pendant sa vie »
Le mot « indien », compte tenu des états de service de M. Frétard, désigne une personne originaire d’Amérique du Nord (Québec ou Louisiane), ou de Guyane.
On découvre ici ce qui a vraisemblablement été une pratique des militaires servant outre-mer dans cette période.
Questions :
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La prise de possession de la Louisiane par la France
Le baptême de la nouvelle colonie se déroula le 9 avril 1682. Au pied d’une croix, fut enterrée une plaque de plomb portant, d’un côté, les armes de la France avec une inscription en latin : Ludovicus Magnus regnat nono Aprilis MDCLXXXII, et, de l’autre, Robertus Cavelier, cum domino de Tonty, legato, R.P. Zenobio Membre, Recollecto, et viginti Gallis, primus hoc flumen, inde ab Ilineorum pago enavigavit, ejusque ostium fecit pervium nono Aprilis anni MDCLXXXII.
Cavelier de La Salle donna lecture de l’acte de naissance de la Louisiane.
« De par très haut, très puissant, très invincible et victorieux prince Louis le Grand, par la grâce de Dieu Roy de France et de Navarre, quatorzième de ce nom, ce jourd’hui, neuvième avril mille six cent quatre-vingt-deux, Je, en vertu de la commission de Sa Majesté, que je tiens en main, prêt à la faire voir à qui il pourrait appartenir, ai pris et prends possession, au nom de Sa Majesté et des successeurs de sa couronne, de ce pays de la Louisiane, mers, havres, ports, baies, détroits adjacents, et toutes les nations, peuples, provinces, villes, bourgs, villages, mines, minières, pêches, fleuves, rivières, compris dans l’étendue de ladite Louisiane, depuis l’embouchure du grand fleuve Saint-Louis du côté de l’Est, appelé autrement Ohio, Olighin Sipou ou Chukagoua, et ce du consentement des Chikacha et autres peuples y demeurant, avec qui nous avons fait alliance, comme aussi le long du fleuve Colbert ou Mississipi et rivières qui s’y déchargent, depuis sa naissance au-delà du pays des Sioux ou des Nadouesioux, et ce de leur consentement et des Ohotante, Ilinois, Matsigamea, Akansa, Natchè, Koroa, qui sont les plus considérables nations qui y demeurent, avec qui nous avons fait alliance par nous ou gens de notre part, jusqu’à son embouchure dans la mer ou golfe de Mexique, environ les vingt-sept degrés d’élévation du pôle septentrional jusqu’à l’embouchure des Palmes, sur l’assurance que nous avons eue de toutes ces nations que nous sommes les premiers Européens qui aient descendu ou remonté ledit fleuve Colbert.
Proteste contre tous ceux qui voudraient à l’avenir entreprendre de s’emparer de tous ou chacun desdits pays, peuples, terres ci-devant spécifiés, au préjudice du droit que Sa Majesté y acquiert, du consentement des susdites nations, de quoi, et de tout ce que besoin pourra être, prends à témoin ceux qui m’écoutent et en demande acte au notaire présent pour servir ce que de raison. »
Les vaisseaux sur lesquels a servi M. de Gadeville
(1) longueur de l’étrave à l’étambot x largeur de dehors en dehors des bordages x profondeur entre la carlingue et le dessous du maître bau (creux)
[1] Vaisseau : On appelle "vaisseau" un bâtiment à 3 ou 2 rangées de sabords. Celui qui n’en a qu’un se nomme frégate. Une corvette a aussi trois mâts et seulement une rangée de canons, mais elle est plus petite qu’une frégate. Voilà à peu près tout ce que je sais de la hiérarchie navale. Ici (Brest, 1802), les femmes même vous rient au nez si vous donnez le nom de vaisseau à un bâtiment qui ne soit pas à 3 ou 2 ponts. On compte le nombre des ponts par celui des rangs des sabords. (Journal d’un officier de Santé, dans Carnets de la Sabretache, 1933, p. 37.)
Les vaisseaux de 80 canons sont à deux ponts : ils portent à leur première batterie des pièces de 36 ; à la seconde, des pièces de 24 ; et sur les gaillards, des pièces de 12 ; ces vaisseaux ont, en outre, des caronades ou gros obusiers, sur leurs dunettes. Les Anglais ont actuellement des vaisseaux dont toute la seconde batterie se compose de caronades. (...) La marine militaire française se compose de trois rangs de vaisseaux : premier rang, de 120 à 140 bouches à feu ; second rang, de 80 à 84 ; troisième rang, de 74. Autrefois, il y avait des vaisseaux de 64, de 60 et même de 50 canons. Les Anglais en ont encore de cette force ; mais les Français les ont remplacés par de grosses frégates de 40 à 44 canons. (Baugean, Collection de toutes les espèces de bâtiments de guerre et de bâtiments marchands, Paris, 1814.)
[2] Ile Royale : ile située au sud du Golfe du St Laurent, appelée ensuite Ile du Cap Breton
[3] Flûte : Sorte de bâtiments faits pour la charge, ayant, par conséquent, les varangues plates et les façons très arrondies et renflées. Les flûtes marchent peu, mais se comportent bien à la mer, résistent à la lame, et ont l’avantage de naviguer avec peu de monde ; elles portent depuis 300 jusqu’à 8 et 900 tonneaux ; leur mâture et leur gréement sont les mêmes que ceux d’une frégate ; arrondies par l’arrière, elles n’ont ni tableau ni bouteille ; le gouvernail porte sa barre au ras du couronnement, et se trouve ordinairement surmonté d’une tête d’homme ou de femme, en bois peint. (Baugean, Collection de toutes les espèces de bâtiments de guerre et de bâtiments marchands, Paris, 1814.)
[4] Frégate : s.f. Sorte de vaisseau de guerre de haut-bord, moindre et plus léger à la voile que les grands vaisseaux. Armer une frégate. Equiper une frégate. Capitaine de frégate. Monter une frégate.(Dictionnaire de l’Académie Française, 1787.)