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1739 - Description de la ville de Cognac
mercredi 5 octobre 2011, par , 1038 visites.
Les anciennes descriptions de la ville de Cognac sont rares. L’auteur de cet article de la Revue de Saintonge et d’Aunis (N°20 - 1900) nous fait découvrir, en prime, quelques vers du XVIème siècle qui célèbrent la ville.
COGNAC EN 1739
Je dois à l’obligeance de M. Dujarric-Descombes, ancien président de la société archéologique du Périgord, la communication de cet extrait du deuxième volume des Voyages, manuscrits de Louis de Chancel, dit le chevalier de Lagranger Chancel, frère puîné de l’auteur des Philippiques, né à Périgueux le 20 septembre 1678. Il était ancien officier de marine, chevalier de Saint-Louis et commandeur de Saint-Lazare. Il mourut à Antoniac, paroisse de Razac, à quelques kilomètres de Périgueux, le 25 novembre 1747.
- Vue de Cognac par Clerget
- Source BNF Gallica
« De la ville de Coignac. |
La page qu’on vient de lire n’est pas en tout point d’une exactitude scrupuleuse. On pourrait notamment y reprendre cette allégation qu’en 1739 les habitants de Cognac étaient, en majorité, calvinistes. La ville n’était pas si peuplée que le chevalier de Lagrange-Chancel veut bien nous le dire. Sa description n’en est pas moins curieuse et valait la peine d’être publiée.
Les anciennes descriptions de Cognac sont rares. Citons au XVIe siècle les vers latins du Cognaçais Jacques Babin, qui débutent ainsi :
Est urbs Cogniacum proprio quam nomine dicunt
Indigenae, Engolei existens in fine ducatus. |
On trouvera cette pièce dans l’Almanach de Cognac de 1860, qui promettait un prix consistant en un abonnement perpétuel à cette publication depuis sa fondation, à l’auteur de la meilleure traduction en vers français. L’Almanach de 1861, qui fut le dernier, publia une traduction signée Eug. Giraudias fils, une autre en vers patois signée Pierre Lagarenne, dont voici le début :
Au fin bord dau duchet angoumoêsin, ol at
Ine ville, noumée en le pays Cougnat. |
On sait que Pierre Lagarenne est un des nombreux pseudonymes du regretté Marc Marchadier, qui fit suivre sa traduction patoise d’une autre en vers français signée Marc-Marc et de ce joli triolet signé M. M. :
O vieux Babin, à te traduire,
Tu m’as fait perdre mon latin, Et j’ai cassé ma pauvre lyre, O vieux Babin, à te traduire ! Mais, si mon français prête à rire, J’ai mon excuse sous la main : O vieux Babin, à te traduire, Tu m’as fait perdre mon latin. |
Il y a aussi à la bibliothèque de Cognac le seul exemplaire connu de l’Entière description de la ville de Cougnac (Saintes, Bichon, 1625, in-12, 24 pages), dont l’auteur est le poète cognaçais, Bertrand Bernard de Javerzac. La Revue, XVII, 371, en a donné une strophe (ci-dessous).
J. P.
Icy la prodigue Cérès
Par les païsans adorée Fait naître une moisson dorée De la graisse de nos guérets Le vin y croist en abondance Et y surpasse en excellence Le meilleur cru de Frontignac Et Bacchus, ce parfait yvrongne N’aime à pindre sa rouge trongne Que du vermillon de Cougnac. |