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Châteaux de Charente du IXe au XIIIe siècle, par J.-H. Michon

mercredi 31 juillet 2013, par Pierre, 2918 visites.

Dans son ouvrage de référence "Statistique monumentale de la Charente", l’abbé J.-H. Michon fait un inventaire des châteaux de Charente. Après les châteaux disparus, il inventorie les bâtiments construits du IXème au XIIIème siècle. J.-H. Michon n’est pas seulement un historien. Sa description du château de Touvre est une pièce d’anthologie.

Lecteur, attention : les lieux décrits par l’abbé Michon en 1844 ont beaucoup changé !

Source : Statistique monumentale de la Charente - J.-H. Michon - 1844 - Google livres

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Châteaux dont la date est assignée par l’histoire ou les caractères archéologiques.

Du IXe siècle au XIIIe.

Angoulême, le Châtelet. Angoulême, le palais Taillefer. Anzone. Aysie. Berdeville.
Bourg-Charente, en partie. Brilhac. Chabanais, en partie. Chàteau-Regnaud. Confolens.
Cressiec. La Chaise, en partie. La Roche-Chandry, en partie. La Rochefoucauld, en partie. Marcillac.
Marthon. Merpins. Montignac. Rochéraud. Touvre.
Villebois, en partie.

 Angoulême, le Châtelet.

Une étude attentive du Châtelet d’Angoulême ne me permet pas de douter que cette forteresse ne soit de la fin du IXe siècle. Elle fut bâtie vers 886 par Aldoin Ier, deuxième comte héréditaire d’Angoumois. Quoique les paroles de Corlieu ne s’appliquent pas spécialement au Châtelet, elles ont cependant une valeur historique, parce que, de tous les autres comtes d’Angoulême, Aldoin est le seul qui soit mentionné comme ayant fait travailler à la reconstruction de la ville, après qu’elle eut été démantelée par les Normans :
« Aldoin, fait comte d’Angolesme, voyant que sa ville qui autrefois avoit esté démantelée par Pépin, père de Charlemagne, et naguère prinse et ruynée par les Normans, se print à la rebastir et relever les murailles d’icelle, tant que à l’aide des gents du païs, il parvint en peu de temps à ce qu’il désiroit, et la rendit si forte que ce fut des lors le propugnacle et seur refuge de tous les peuples de par-deça [1] » Or la forteresse, le castellum de la ville a dû occuper la première pensée du comte lors de cette restauration.

Ce qui reste du Châtelet porte évidemment le caractère des constructions féodales les plus sévères. Corlieu le décrit tel qu’on le voyait au XVIe siècle : « Ce qui s’y trouve de plus vieil et remarquable est le Chatellet qui sont trois grosses et hautes tours d’ancienne fabrique et de figures ronde, et une sexagone, et dedans celle-cy une autre ronde, lesquelles tours disposées en forme quadrangulaire et se flanquans l’une l’autre, font un donjon fort à merveille, deffendu du costé qui regarde la ville d’un profond fossé taillé en roc à fond de cuve, le tout de rechef renfermé d’une forte ceinture aussi fossoyée et flanquée. Cette tour à six pans est appelée communément la tour Preint ou Pregnant, comme si on vouloit dire qu’elle fust enceinte de l’autre tour qui est dedans, et estoit autrefois l’espace entre ces deux tours, fait à estages, desquels on combattoit pour la deffense de la place, chose non moins belle à veoir que forte et industrieusement faicte. » Cette description est très-utile pour reconnaître le vieux édifice au milieu des constructions modernes qui lui ont ôté tout son caractère féodal. Moins heureux que beaucoup d’autres villes telles que Niort, Pons, Angers, dont le castellum est encore debout, Angoulême ne peut montrer du sien que des tours rasées au tiers de leur hauteur et levant tristement leur tête privée des parapets à créneaux qui la ceignaient comme d’un diadème.

Les quatre tours, réunies sans doute par un mur crénelé, formaient une forteresse quadrangulaire que des fossés profonds défendaient du côté de la ville. De plus une ceinture de courtines et de bastions s’élevait au-delà du fossé et allait se confondre avec le rempart de la ville qui, dans cet endroit, a beaucoup d’élévation.

On peut reconnaître, au bas du rempart, le reste de quatre des bastions de cette enceinte. La porte extérieure de la forteresse se trouvait en face de la rue qui descend à l’Houmeau, vis-à-vis de la tour la plus rapprochée du rempart. L’on voit encore le passage souterrain qui conduisait de cette tour à la porte extérieure. Peut-être même c’était le seul moyen de pénétrer du bas du rempart dans l’intérieur de la citadelle. Tel était l’ensemble du Châtelet. Donnons maintenant quelques détails.

Plan du châtelet d’Angoulême.

(Échelle de 2 millim par mètre.)

Nous venons de dire qu’il ne reste plus rien de l’enceinte extérieure du côté de la ville. En commençant à l’est, nous trouvons la tour, n° 1. Elle a été rasée et n’a plus qu’un étage. Lors de sa construction primitive, elle n’avait pas de voûtes à l’intérieur si ce n’était sans doute celle qui formait la plateforme. A une époque bien postérieure, on fit au rez-de-chaussée et au premier étage deux voûtes ogivées à six compartiments séparés par des nervures qui reposent sur des consoles. Le travail de ces voûtes et de ces nervures est grossier. On pratiqua en même temps une cheminée au rez-de-chaussée. Celte restauration est du XIVe siècle.

La tour n° 2, au nord, se compose également d’un rez -de-chaussée et d’un étage. Le rez-de-chaussée est formé par une belle voûte en coupole ; l’étage n’est pas voûté. Ces deux tours n’étaient éclairées que par des embrasures de 0,8m de largeur sur 2m de hauteur. Ces embrasures si étroites, à travers des murailles d’une aussi grande épaisseur, ne pouvaient pas servir à la défense. Aussi ne présentent-elles à l’œil qu’une fente longitudinale qui ne ressemble en rien à ces meurtrières ingénieusement construites pour lancer en toute sécurité des traits sur les assaillants.

La tour n° 3, au sud, est semblable à celle du nord, et voûtée comme elle en coupole. On y a pratiqué plus tard une cheminée, on a fermé les meurtrières et ouvert des fenêtres carrées comme dans les autres tours. Plusieurs de ces ouvertures sont de date peu ancienne.

La plus curieuse des tours du Châtelet est le n° 4, à l’ouest. C’est celle que Corlieu appelle la tour Prein ou Pregnant. Il prétend qu’elle est à six pans, mais c’est une erreur ; elle forme un trapèze ceignant aux deux tiers une tour circulaire. La tour est beaucoup plus ancienne que le reste de la construction, avec laquelle elle n’a aucune liaison d’appareil. Elle se compose d’un rez-de-chaussée et de deux étages. Le rez-de-chaussée a une voûte en coupole. Le premier étage n’est qu’un simple corridor transversal auquel est ajouté, à angle droit vers le milieu de la tour, une petite alcôve de même largeur que le corridor [2]. Le second étage est voûté en coupole. On remarquera la fenêtre de cet étage : elle est en plein cintre ; elle a 1,30m de hauteur sur 0,25m de largeur. La ceinture en trapèze de cette tour a également une fenêtre en plein cintre au même étage, mais d’une plus grande largeur. On comprend qu’on ait pratiqué ces fenêtres donnant dans l’intérieur du castellum, pendant qu’au dehors, d’où l’on avait à redouter l’escalade, on a fait des embrasures étroites.

Les embrasures de la tour n° 3 et de la tour Prein diffèrent de celles des deux autres. Elles ont les mêmes dimensions, mais elles sont entaillées aux deux tiers de leur hauteur de deux petites rainures en queue d’aronde, destinées à faciliter l’émission des traits au dehors. Ce caractère archéologique indiquerait, pour la tour n° 3 du sud et la ceinture en trapèze, une époque moins ancienne que pour la tour n° 4, entourée aux deux tiers, et les deux autres tours n° 1 et 2.

Les tours sont construites en appareil moyen, de calcaire coquillier dur, appelé vulgairement pierre de l’arche. Elles sont d’une grande solidité ; leurs murs ont 4m d’épaisseur.

La tour ronde de la tour Prein n’a que 5m d’épaisseur, mais aussi elle a un moindre diamètre.

 Angoulême, palais Taille-Fer.

Ce palais se trouvait au centre de la ville, dans un vaste emplacement occupé plus tard par le couvent des Tiercellettes. C’est le terrain situé en face de l’église Saint-André, compris entre la rue Taille-Fer, la place du Mûrier, la rue de Beaulieu, et celles des Trois-Notre-Dame et du Soleil. Il fut construit, de 980 à 1028, par Guillaume Taille-Fer II [3]. Les comtes, jusqu’à cette époque, avaient fait leur habitation de la citadelle, bâtie par Aldoin. Quand cessèrent les guerres sanglantes du Xe siècle, ils voulurent se donner un palais moins sombre, dont l’enceinte renfermât de vastes jardins. Telles mœurs, telles habitudes. L’âge chevaleresque remplaçait l’âge de la barbarie féodale. Commencé par Guillaume II, ce palais ne fut terminé que par ses successeurs. Le seul débris intéressant qu’on remarque dans la rue Taille-Fer, est un édifice [4] orné au nord, à son pignon, de deux fenêtres d’ogive romane. Ces deux fenêtres, décorées de colonnes engagées, surmontées d’une archivolte à étoiles, appartiennent au style de transition de la seconde moitié du XIIe siècle. Vigier nous apprend que ce palais s’appelait le Château de la Reine [5]. Ysabel l’habita sans aucun doute depuis son arrivée d’Angleterre jusqu’à sa mort. Les terrains pour la construction du grand château d’Angoulême, appelé alors le Château Neuf, ne furent achetés qu’en 1229. La comtesse reine mourut en 1245. Cet espace de quinze années, entrecoupé encore par la guerre funeste que Hugues et Ysabel soutinrent contre saint Louis, est trop court pour que le château dont ils sont les fondateurs ait pu être habité par eux.

Je fais aussi une remarque : Dans l’architecture militaire on suit une marche inverse de l’architecture religieuse. Quand une abbaye se fonde, ce qu’on bâtit avant tout, c’est l’église, et dans l’église, l’abside, le sanctuaire ; cela s’explique, c’est le besoin de la prière, de l’adoration, du sacrifice. Quand on construit le château féodal, c’est l’enceinte avec ses murailles épaisses et ses bastions crénelés qu’on élève d’abord ; ensuite le donjon, et en dernier lieu la maison d’habitation proprement dite. Ysabel n’a donc pas pu habiter le nouveau château dont elle fit jeter les fondements. En nous appuyant de l’autorité grave de Vigier, nous pouvons dire que c’est le palais Taille-Fer, et non pas le.château placé au midi de la ville, auquel la tradition a conservé le nom de Château de la Reine.

 Anzone. (Andone, comm de Villejoubert)

Le château d’Anzone, appelé aujourd’hui Andone [6], est une des plus anciennes constructions de ce genre dont il soit fait mention dans nos annales. Corlieu nous apprend qu’il fut démoli au commencement du Xe siècle par Guillaume, qui porta le premier le nom de Taille-Fer : « ... Et bastit le chasteau de Montignac des pierres et matière du château d’Anzone qui estoit là près, lequel il ruyna [7]. » Les restes de ce château se trouvent au-dessous du château de La Barre, commune de Villejoubert, à environ 4 kilomètres, nord-est, de Montignac. Ce château était admirablement fort par sa seule position naturelle. Il occupait le plateau d’une petite colline qui s’élève à une grande hauteur. Pour rendre ce monticule plus escarpé, l’on creusa de larges fossés à sa base, et l’on porta les terres sur la plate-forme. L’enceinte, à peu près circulaire, peut avoir 100 mètres de diamètre ; du fond des fossés au niveau de la plate-forme, il y a plus de 20 mètres de hauteur. Les murailles de l’enceinte étaient construites, non pas du calcaire compacte du pays, mais de la pierre d’agrégation siliceuse, qu’on appelle grison, inattaquable au feu et à la gelée.

Un bois de haute futaie couvre aujourd’hui ce monticule majestueux, au pied duquel se trouve une abondante fontaine. Le travail de la main de l’homme a presque disparu, la nature est restée la même. Le chêne, ami de cette terre fertile, est revenu germer sur les ruines et montrer ses colonnes séculaires, à la place des épaisses murailles du premier âge de la féodalité.

Le glacis de la contrescarpe est sillonné, du côté du midi, de plusieurs buttes de terrain allongées, présentant de larges remparts de terre espacés régulièrement et rayonnant autour des fossés. Je n’ai pu en expliquer ni l’origine ni le but.

 Aysie.

Le Château d’Aysie est sur une éminence au-dessus de la Charente. Il est entouré de douves du côté où le terrain n’est pas escarpé. Il n’en reste qu’un mur de 8m de hauteur, en petits moellons noyés dans le ciment. Il doit remonter aux premiers temps de l’époque féodale [8].

 Berdeville. - Châteauneuf-sur-Charente.

« J’ai veu par la charte de la fondation de l’église de Chasteauneuf-sur-Charente, que anciennement le lieu de Chasteauneuf n’estoit qu’un petit bourg appelé Berdeville, où y avoit un vieux chasteau qui par accident fut bruslé en l’an mil quatre-vingt et un, et d’autant que ce chasteau fut rebasti à neuf, le lieu perdit son premier nom et fut deslors appelé Chasteauneuf [9]. » C’est le seul renseignement que nous ayons sur ce château féodal.

Il reste encore quelques débris du château reconstruit en 1081 : la base d’une tour avec ses caveaux voûtés, et le mur extérieur de l’abside de la chapelle, qu’on distingue facilement à ses pilastres. Ce second château fut démoli à une époque reculée dont la tradition locale n’a conservé aucun souvenir. Une troisième construction, probablement de la fin du XVIe siècle ou du commencement du XVIIe, s’éleva avec luxe, à en juger par les fragments que j’ai vus dans des démolitions ; mais ce dernier travail n’a pas eu lui-même de durée.

De beaux souvenirs historiques se rattachent à Châteauneuf. Cette grande seigneurie fut longtemps l’apanage d’une branche des Lesignans, comtes d’Angoulême. Dans les guerres anglaises, il offrit une grande résistance aux armes du duc de Berry, frère de Charles V. « Les archers d’Angleterre, dit Froissard, qui tiennent le chastel, aspresment combattent et ne demandent merci qu’après plusieurs assaults, moult grants et périlleux. » Ce siège, selon Corlieu, avait duré plus de quatre ans, et le roi lui-même y fut présent. Le château fut pris sur les Anglais en 1386 [10].

 Brilhac.

Selon la notice de M. M. de Verdilhac [11] le château appelé la tour de Brilhac était bâti en gros quartiers de pierre liés par un ciment qui avait une grande dureté. Je pense toutefois que c’est une erreur de lui supposer une origine romaine. Brilhac bâti en appareil moyen de granit à gros grain, comme le château de Confolens n’était pas antérieur au IXe siècle, mais il pouvait avoir remplacé une vigie romaine. La notice que je viens de citer nous apprend que ce château féodal fut détruit et rasé par les troupes du roi, sous les ordres du sieur de Sauvebeuf, probablement dans les guerres de Religion. Il fut ensuite reconstruit à la moderne, et démoli encore à la Révolution.

 Bourg-Charente.

Dès le XIIe siècle, Bourg-Charente était une seigneurie d’une grande importance [12]. Le château féodal, d’un côté s’élevant à pic, et de l’autre défendu par un large fossé taillé à fond de cave dans le roc vif, était une place très-forte qui fermait le passage de la Charente, et a dû jouer un grand rôle dans les luttes incessantes du moyen-âge. Il ne reste de cette forteresse que ses douves et quelques soubassements de terrasse. Dans les premières années du XVIIe siècle, il fut remplacé par un château de style moderne.

 Chabanais.

Cabanisium, est un des lieux les plus anciens de l’Angoumois. Nous donnons ici le tiers de sou d’or dont M. Castaigne a parlé plus haut, p. 125.

<img2540|leftD’un côté, une tète avec la légende : CABANISIO.
Au revers, une croix entourée d’un grenetis, avec la légende : LEODVLFO MO (Leodulfo monetario). Ce monétaire a été trouvé près de Rochechouart ; il a appartenu à M. Ardant, numismatiste de Limoges, qui n’en a conservé qu’une empreinte.

Il ne subsiste, du château primitif de Chabanais, que le mur en granit qui s’élève au-dessus du pont de la Vienne, et une tour carrée à contreforts étroits, également construite en granit, placée à 67m au-dessus du pont. A juger de ces restes, on peut faire remonter le château aux premières années du IXe siècle. Le mur parallèle à la Vienne, et qu’elle cherche vainement à ébranler dans ses plus fortes crues, servait de fondations à ce château primitif. Il s’élève encore de quelques mètres au-dessus de la cour intérieure.
Une construction féodale plus récente remplaça ce premier château. Je ne la crois pas antérieure aux premières années du XIIIe siècle. Elle sera décrite plus bas.

Les sires de Chabanais ont joué un grand rôle dans notre histoire provinciale. Guerroyeurs et fondateurs d’églises, ils nous apparaissent à ces époques où tout possesseur de grand fief a sa part de royauté et de gloire.

 Château-Regnaud.

Château-Regnaud est une superbe ruine féodale, sur les bords de la Charente, près de Fontenille. Des pans de murailles fortement cimentées, couvertes de lierre, se dressent fièrement sur la motte gigantesque dont elles défendent l’accès. Celle motte est en partie artificielle ; elle est de forme oblongue. La position de ce mamelon, coupé à pic d’un côté et baigné par les eaux de la Charente, de l’autre défendu par son élévation même et ses fortes murailles, en faisait un des châteaux du pays les plus faciles à défendre. Le plus ancien document que j’ai trouvé sur ce fief, est un aveu de la châtellenie de Château-Regnaud, rendu au comte d’Angoulême par Jean de Nossay, le 21 mai 1460 [13].

 Confolens.

Confluens. Le château de Confolens remonte aux temps les plus reculés de l’époque féodale. Sa position au confluent de la Vienne et du Goire, sur la croupe de la colline aux pieds de laquelle la ville est bâtie, le rendait d’un accès difficile. Ce qui en reste a encore un caractère imposant. Le château se composait d’un carré flanqué aux angles de quatre tours carrées. Le genre de cette construction est sévère. Elle est en appareil moyen de granit fortement cimenté. Les murailles ont une grande épaisseur. La partie sud n’a pas encore été démolie ; elle s’élève en plusieurs endroits de cinq à six mètres.

En 1614, les consuls de la ville de Confolens firent placer dans ce mur une pierre portant les initiales de leur nom, leur écusson et le millésime, comme souvenir de leur administration (voy.plus haut, p. 121). Les libertés communales ont eu le sort de la féodalité ; elles ne sont plus comme elle qu’une vieille page de l’histoire. L’humanité a devant soi un autre avenir.

 Cressiec.

Le château de Cressiec est une ruine intéressante qui domine l’entrée des célèbres caves de Rencogne. Vigier en fait remonter l’antiquité au IXe siècle, et j’adopte son opinion. « On y voit encore plusieurs marques de retraites pratiquées, dans ce temps-là, contre les pirateries des Normans. De vastes souterrains règnent sous l’église de Rencogne ; des portes sont taillées dans le rocher avec des gonds de fer d’une grosseur prodigieuse. On nomme ces concavités les grottes de Rencogne. Les bâtiments extérieurs ont été détruits, à la réserve d’une petite tour qui subsiste encore proche de l’entrée de ces souterrains [14]. »

Voici le plan de celte curieuse tour.

Plan de la tour de Cressiec.

Au rez-de-chaussée elle forme un mur qui défend l’entrée des caves. La porte d’entrée a perdu ses jambages de pierre de taille, qui ont tenté la cupidité. C’est sans doute à cette porte que Vigier a vu, de son temps, d’énormes gonds.

Le premier étage, adossé contre la montagne, fort abrupte en cet endroit, est massif et renferme seulement l’escalier étroit qui conduisait au deuxième étage. La porte d’entrée A est carrée et très-étroite ; on ne pouvait y arriver qu’au moyen d’une échelle. La façade qui domine l’entrée des grottes, au nord-est, a 40,25m de développement. Le reste est une demi-circonférence régulière.

La construction est en moellon irrégulier noyé dans un ciment d’une dureté excessive. A étudier la tour dans son élévation, il en subsiste encore 10,28m. Tous les trois mètres, la tour diminue de diamètre par un retrait. Le mur du rez-de-chaussée qui ferme l’entrée des grottes a 1m d’épaisseur. On ne peut pas douter que ces grottes n’aient servi de retraite dans les temps d’invasion. A l’intérieur, dans leurs dédales nombreux et inaccessibles, on trouve encore des travaux de main d’homme, destinés sans doute à servir de refuge, auxquels on ne pouvait parvenir qu’au moyen d’une longue échelle.

Jean Maindron était seigneur de Cressiec en 1519. (Voyez plus bas le mot Rencogne)

 La Chaise.

La Chieze, dans les titres du XVIe siècle, seigneurie située au-dessous de Montberon, sur les bords de la Tardouère. La tour féodale, aujourd’hui isolée, est bâtie sur un rocher dont le pied, à une grande profondeur, est baigné par la rivière. Ainsi que le donjon de La Rochefoucauld, elle appartient à deux époques : le rez-de-chaussée est du Xe siècle, et le reste, jusqu’au crénellement, du XVIe.

Plan du rez-de-chaussée de la tour de la Chaise.
Nord.

Il forme un carré de 5,65m. Les murs ont 1,75m d’épaisseur. La fenêtre est un petit carré-long très étroit au dehors, et formant un évasement en plein cintre au-dedans ; elle donne sur la Tardouère. La porte est du temps de la construction primitive.

 La Roche-Chandry

Rupes Canderici, une des quatre roches d’Angoumois. Le château de La Roche-Chandry offre trois époques bien distinctes de construction, l’époque romane, l’époque ogivale et les derniers temps de la renaissance. Ses ruines sont encore intéressantes et méritant d’être visitées. Elles occupent un rocher qui s’avance en promontoire, comme pour fermer l’entrée d’une prairie immense, arrosée par la Boesme.

La porte du château était au levant. Pour y pénétrer, il fallait passer la rivière sur un pont-levis. On était alors aux pieds de la roche escarpée. Une tour A, aujourd’hui

Plan du château de la Roche-Chandry.

(Echelle de 1 à 2500. )

entièrement détruite, et placée à l’angle sud-est de l’enceinte, présentait un escalier au moyen duquel on arrivait sur la plate-forme B.

A l’angle nord-est se trouvent les seules parties romanes de l’édifice, si ce n’est quelques fragments des murailles au couchant. Dans les divers démantèlements que cette forteresse a eu à souffrir, cette partie a été constamment respectée. Elle est occupée par deux chapelles romanes qui seront décrites ailleurs [15].

 La Rochefoucauld

rupes Fucaldi, une des quatre roches d’Angoumois. Le plus beau donjon féodal de l’Angoumois est celui du château de La Rochefoucauld, appelé vulgairement la tour carrée. Il appartient à deux époques bien distinctes. Le rez-de-chaussée, jusqu’à une hauteur de 16m, est du IXe siècle. Le reste, jusqu’à la plate-forme crénelée, est du XVe. Nous ne parlerons ici que du rez-de-chaussée.

Plan du rez-de-chaussée de la tour carrée.
Ouest

Le plan est un carré, dans lequel on n’a pas observé une régularité parfaite, selon l’habitude de construire des premiers temps du moyen-âge.

Extérieur, du nord au sud, 12,06m.
Extérieur, de l’est à l’ouest, 11,78m.
Intérieur, du nord au sud, 7,65m.
Intérieur, de l’est à l’ouest, 7,20m.

Le pilier central B a la même irrégularité. Du nord au sud, 2,54m ; de l’est à l’ouest 2,61m.

La porte A n’est pas de la construction primitive ; c’était sans doute une fenêtre étroite pour donner de l’air et du jour. Le rez-de-chaussée n’avait pas de porte. On y descendait, au moyen d’une échelle, par une ouverture carrée qui se voit encore à la voûte et qui fut bouchée lors de la reconstruction du donjon, au XVe siècle. Ce rez-de-chaussée forme une salle carrée, sans autre ornement qu’un pilier central destiné à supporter la retombée de la voûte. La voûte est en plein cintre, et à sa naissance elle est séparée du mur par une corniche continue qu’on voit aussi, à la même hauteur, au pilier central.

La décoration extérieure du rez-de-chaussée consiste dans deux arceaux en plein cintre qui font saillie sur chacune de ses faces, et s’appuient sur des corniches qui sortent des contreforts. Au midi, l’on ne voit qu’un seul arceau occupant un des entre-deux des contreforts ; l’autre a été maçonné postérieurement. Deux arcades aveugles se trouvent au dedans du rez-de-chaussée, mais d’un seul côté, celui de l’ouest.

Les contreforts ont très-peu de saillie, les uns 0,30m, les autres 0,33m ; leur largeur est de 0,80m ; ils sont construits en calcaire grossier beaucoup plus dur que celui du reste du donjon. Ils s’unissent au mur, où ils forment la chaîne. L’intervalle de ces contreforts est un blocage de petit appareil carré et carré-long, fortement cimenté.

Nous décrirons plus loin les parties du château de La Rochefoucauld qui sont du XIVe siècle. Seulement je ne dois pas passer sous silence l’enceinte féodale dont on voit un beau fragment au nord et à 50m du revêtement extérieur des fossés. Ce fragment se compose d’une courtine d’environ 50m de longueur et d’un bastion de 4m de diamètre. Ces remparts sont entourés d’un large fossé et ont encore 8m de hauteur. Ils soutiennent une plate-forme, changée en jardin, qui formait la première fortification, après laquelle il fallait encore franchir des douves larges et profondes avant d’arriver au château. Les murs de l’enceinte sont tantôt en petit blocage, tantôt en moellons irréguliers. Je n’oserais pas assurer qu’ils soient d’une antiquité aussi reculée que le bas du donjon ; mais ils sont toujours antérieurs au XIIIe siècle.

Ces murs d’enceinte se terminaient au-dessous, au moulin de la basse-ville par un bastion, une courtine et une tour carrée, baignés par les eaux profondes de la Tardouère.

Le bas du donjon et cette enceinte sont tout ce qu’on peut rapporter à la première époque du vieux château de La Roche. Je donnerai plus loin les signes lapidaires de la tour carrée.

 Marcillac.

Bâti vers 866 par Vulgrin I, comte d’Angoulême et de Périgord. La chronique d’Adhémar dit qu’il fut élevé contre les incursions des Normans. Il ne reste plus de ce château que la motte féodale. Elle est d’une telle élévation qu’on la prendrait pour une colline naturelle, si l’inspection du terrain ne démontrait pas qu’elle a été faite de main d’homme. Sous les broussailles qui en couvrent les flancs, on découvre à peine quelques fondements de murs à fleur de terre.

Corlieu donne l’histoire des divers événements dont ce lieu a été le théâtre.

 Marthon.

Le château féodal de Marthon s’élève sur un promontoire allongé, séparé, par une coupure, du plateau qui lui est contigu et escarpé de toutes parts. L’enceinte existe encore aujourd’hui presque en entier, rasée à la hauteur des terres.

Le donjon occupe la partie sud-est de l’enceinte : c’est un carré long de 12m sur 10,50m. Sa construction est fort remarquable, et, quoiqu’il soit découvert depuis un temps très-reculé, il résiste encore par la pesanteur de sa masse et la force de son ciment. Il se compose d’un rez-de-chaussée et de deux étages. Le rez-de-chaussée présente une basse-fosse A de 4,80m de diamètre voûtée en coupole, dans laquelle on ne pénétrait que par une ouverture pratiquée au sommet de la voûte.

Plan du donjon de Marthon. .

La porte B qui se voit aujourd’hui, n’était qu’une fenêtre étroite. Ce donjon, comme ceux de Chalus, de La Rochefoucauld, de Cressiec, n’avait sa porte qu’au premier étage. On n’y parvenait que par un escalier de bois qu’on détruisait en temps de guerre. Les murs du bas de la tour ont, à l’est et à l’ouest, 5,30m d’épaisseur ; au nord et au sud, 2,80m. Les contreforts ont peu de saillie.

Le premier étage est voûté en ogive romane ; on a ménagé dans le mur de l’est un corridor étroit, et à l’angle sud-est un escalier pour monter à l’étage supérieur. Les murs n’ont plus ici que l,70m d’épaisseur. Le second étage a le même plan que le premier ; mais il est presque entièrement démoli.

L’histoire de ce château est fort obscure. Il y a peu de faits intéressants qui s’y rattachent.

 Merpins.

« Merpins est un fort chasteau près Coignac, qu’on dit avoir esté basty par Charlemaigne [16]. » Détruit par les Normans, il fut reconstruit plus tard, et devint une seigneurie importante qui, avec Cognac, forma souvent l’apanage des fils du comte d’Angoulême.

Les Anglais s’en emparèrent et le conservèrent longtemps ; il fut repris sur eux en 1376 par le duc de Berry, frère du roi Charles V.

 Montignac.

Montignac, comme nous l’avons vu, fut bâti, par Guillaume Taille-Fer, des débris du château d’Anzone. Il reste encore du château de Montignac le rez-de-chaussée d’un beau donjon à contreforts peu saillants, une porte d’entrée flanquée de deux tours, qui ne remonte pas au delà du XIVe siècle, et les remparts qui soutiennent les terrasses. La partie la plus ancienne est évidemment le donjon ; mais il ne faut pas en rapporter la construction à Guillaume Taille-Fer. Il est plus probable que c’est Vulgrin II qui le fît bâtir (1120-1140). Voici en quels termes Vigier, d’après Corlieu, mentionne cette construction.

« Vulgrin fit le siège du château de Montignac dont Girard de Blaye était maître et qu’il défendait avec plusieurs barons du Poitou et de la Saintonge. Ceux-ci qui avaient fortifié le château le défendirent d’abord vaillamment. Le siège fut long et meurtrier. Les assiégés abandonnèrent enfin ce fort nuitamment à petit bruit, et s’enfuirent. Le comte s’en empara et en fit hommage à Girard, évêque d’Angoulême, comme étant de sa mouvance. Il y bâtit une tour haute et forte, qu’il entoura, ainsi que le château, de très-bonnes murailles ; c’est la tour qui reste aujourd’hui [17]. »

Ce qui reste de ce donjon est encore remarquable [18].C’est un carré long de 11,50m sur 13,40m. Il est bâti en grison bien appareillé, flanqué sur chaque face de contre-forts qui n’ont que 0,25m de saillie. Il y a quatre contre-forts sur les plus longues faces et trois seulement sur les plus étroites.

Les murs ont 2,52m d’épaisseur. On y entrait par une porte en plein cintre ; la salle intérieure, voûtée en plein cintre, est éclairée par une fenêtre carrée de 1,66m de hauteur sur 0,33m de largeur.

 Rochéraud,

Rupes Eyraudi. C’était une des plus anciennes et des plus belles seigneuries de l’Angoumois [19]. Toutefois nous n’avons pas sur Rochéraud de documents antérieurs au XIVe siècle [20].

Il ne reste du château qu’un pan de mur de 2m d’épaisseur, qui s’élève à environ 10m de hauteur. Ce fragment appartenait au donjon, partie évidemment la plus ancienne. La construction indique l’époque la plus reculée de l’âge féodal [21]. La fenêtre principale est carrée au dehors et en plein cintre au dedans. On remarque, sur le crépi de la voussure d’intérieur, des lignes de peinture rouge formant des refends de pierre.

Le château s’élève sur deux mottes naturelles, exhaussées de main d’homme, séparées l’une de l’autre par une large douve. Il est probable qu’on ne pouvait parvenir au château principal qu’après avoir traversé la tour carrée qui occupait la motte la moins considérable.

 Touvre.

Tolvera. La source de la Touvre, dont j’ai déjà parlé, forme un des paysages les plus grandioses et les plus pittoresques dont le regard puisse être frappé. Une large rivière sortant tout-à-coup d’un gouffre profond, et commençant à porter bateau à sa source même, puis s’étendant en une vaste nappe d’eau, dont les rivages sont couverts de roseaux au sein desquels d’innombrables familles d’oiseaux trouvent leur abri ; fraîcheur, limpidité, mouvement ; gouffre dormant dont l’œil ne cherche qu’en tremblant à sonder la profondeur, gouffre vomissant qui, ayant reçu l’eau sous une arche de rochers au fond de l’abîme, la rend impétueuse et presque jaillissante ; voilà ce que la nature vous offre d’abord. Mais la main de l’homme est venue ajouter à la majesté du tableau. Elle a jeté une immense construction féodale sur la colline creusée en entonnoir qui domine à pic le gouffre silencieux. Elle a élevé une chapelle romane à quelques pas du gouffre bouillant. Les deux grandeurs du moyen-âge, le château sur le mamelon qu’il domine, et la chapelle ouverte comme une maison d’asile au passant, se sont placées à côté de la merveille de Dieu, faisant ici jaillir un fleuve comme ailleurs il fait sourdre une limpide fontaine.

Cette belle et forte position du château de Touvre lui donnait à la fois le double caractère d’une maison de plaisance et d’une forteresse imprenable. Il n’avait rien à redouter du côté du gouffre sur lequel il s’élevait à pic, et de larges douves l’isolaient assez de la colline à laquelle il est joint, pour dominer le pays et se défendre. Mais à l’abri des tours du château, on pouvait à toute heure, même en temps de guerre, descendre sur la rivière délicieuse. Il est presque certain que des grottes souterraines conduisaient du château au milieu de l’escarpement qui s’élève au-dessus du gouffre.

Le château fut bâti avant l’an 1074 par Guillaume, évêque d’Angoulême, frère du comte Foulques, un des Taille-Fer. Corlieu assure l’avoir vu dans un titre du trésor de la cathédrale [22]. On ignore à quelle époque il fut démoli ; seulement du temps de Corlieu et d’Elie Vinet [23], il était en ruines [24].

Il reste encore du château de Touvre une magnifique plate-forme couverte d’un beau vignoble. Elle est soutenue par un mur qui s’élève d’abord en glacis, puis perpendiculairement, et est flanquée de deux bastions, l’un à l’angle sud-est, l’autre au milieu d’un des côtés de l’enceinte polygonale. Le travail de ce mur et des bastions est en appareil régulier fortement cimenté. Cette ruine fait un effet magique, se dressant au-dessus du vaste entonnoir au fond duquel le gouffre sombre, immobile, jette ses eaux. De petits sentiers ont été tracés parallèlement, à différentes hauteurs, sur les parois blanchâtres de ce cône renversé, dépouillé de végétation, si ce n’est de quelques touffes de buis, jetées çà et là. Il rappelle par sa tristesse, qui fait contraste avec la beauté et la richesse du reste du paysage, les cercles ténébreux que Virgile fait parcourir au Dante quand il le conduit aux enfers.

 Villebois,

Villaboe, aujourd’hui la Vallette. Villebois est une des plus anciennes seigneuries de l’Angoumois. Les sires de Villebois sont au nombre de ces barons toujours guerroyants qui soutiennent les comtes d’Angoulême, se liguent avec eux et quelquefois les combattent.

Je parlerai, dans la description des édifices religieux, de la chapelle, qui remonte à une époque très-reculée. Le château lui-même, dont il reste l’enceinte féodale assez bien conservée, peut bien remonter au XIIe siècle ; il soutint un siège sous Vulgrin II, comte d’Angoulême (1120-1140). Vigier de la Pile (page 22) nous apprend qu’une des tours s’appelait la tour des Poitevins.

Le château ou donjon, dont j’ai vu les fondements, était un vaste carré soutenu de petits bastions. Il fut démoli par le maréchal de Navailles, qui fit construire le château moderne, dont nous parlerons plus bas.

Ici se termine la série des châteaux de l’époque féodale primitive. En y ajoutant les châteaux dont l’époque est incertaine et qui, pour la plupart, doivent appartenir à la période que nous avons parcourue, nous avons la statistique à peu près complète des travaux de l’architecture militaire des premiers temps du moyen-âge.


[1Recueil en forme d’histoire, page 5.

[2Les condamnés à mon sont enchaînés dans cet enfoncement, qui n’a pas même assez de longueur pour recevoir le lit où ils reposent.

[3« Quant à ses édifices, il fit faire en la ville un palais pour sa demeure, près l’église Saint-André, duquel on voit encore quelques restes pour le jourd’huy » (Recueil en forme d’histoire, pag. 17).

[4Il sert aujourd’hui de dépôt aux minutes des anciens notaires de l’Angoumois. C’est faire un usage bien approprié de ce monument ; mais pourquoi, il y a peu d’années, pour aligner la rue, en a-t-on abattu la façade ? Quand aurons-nous bien appris qu’il faut qu’une rue fasse un angle plutôt que de renverser un édifice qui intéresse l’histoire, et auquel se rattache justement l’orgueil national ?

[5« On attribue à Guillaume la construction du château des Taille-Fer, nommé ensuite de la Reine. » (Histoire de l’Angoumois par Vigier de la Pile, page 17.)

[6Dans le cartulaire de Saint-Amand de Boexe, il est fait mention d’Anzone : « Ademarus Cigoniarum... do Sancto Amantio... unam bordariam in Anzona...  » (Cartul. S. Amant. Bux. 36.) Dans une baillette du 4 janvier 1448, il est appelé « le château d’Ozonne » (Cartul. id.), et dans un acte du 21 octobre 1603, je trouve « Jean Horric, escuyer, seigneur de la Barre et de la Mothe d’Andone, parr de Villejoubert » (Arch. char., liasse 41).

[7Recueil en forme d’histoire, page 17.

[8« Haut et puissant seigneur Henry de Volvire, marquis de Ruffec, » est nommé, dans un acte baptistaire du 15 décembre 1623, baron d’Aisie (Pap. bapt. de S. André et S. Benoist de Ruffec).

[9Recueil en forme d’histoire, page 20.

[10Bulletin de la Société archéologique et historique de la Charente, 1845, page 138.— Not. sur Châteauneuf, par M. de Chancel.

[11Bulletin de la Société archéologique et historique de la Charente, 1846, page 85.

[12Donation de Bertrand de Bourg à l’abbaye de Chastres, 1198.

[13Hommages et aveux du comté d’Angoumois. Tom. 1, n° 77 (Arch. du Roy).

[14Histoire de l’Angoumois par Vigier dè la Pile, page 13.

[15Voyez, sur la Roche-Chandry, la notice pleine de recherches de M Paul Sagerac de Forge, Bulletin de la Société arch. et hist. de la Charente, 1845, p. 50.

Voy. dans Vigier de la Pile, hist. de l’Ang., p. 145, dérive le nom de la Roche-Chandry et pourquoi cette terre était de Saint-Jean-d’Angély pour la juridiction, quoique si voisine d’Angoulême.

[16Recueil en forme d’histoire, page 45.

[17Histoire de l’Angoumois par Vigier de la Pile, pag. 21.

[18Lors de la démolition de ce château, on trouva beaucoup de pièces de la monnaie d’Angoulême.

[19Vigier nous apprend que c’était une des quatre roches d’Angoumois (La Rochefoucauld, la Rochebeaucourt, la Roche-Chandry, Rochéraud). Histoire de l’Angoumois, page 149.

[20« Alanus de Insula domicellus dominus de Rupe Eyraudi... » (Charte de 1306. Arch. Char., liasse 239.)

[21Rochéraud est assurément un des premiers châteaux bâtis par les barons de l’Angoumois au IXe siècle. Toute la rudesse de construction de cette époque s’y trouve. Cette belle ruine mérite d’être visitée.

[22Recueil en forme d’histoire, page 20.

[23« Au pied d’un tertre sur lequel verrès les ruines d’un chasteau qui semble avoir autrefois esté assès fort et brave... » (Disc, non plus mélanc. que div., page 88.)

[24Ce château n’est connu des gens du pays que sous le nom de château de Ravaillac. On se demande comment cette magnifique ruine a pu recevoir un nom si odieux. M. Eusèbe Castaigne m’a communiqué avec obligeance et publiera prochainement un document qui atteste que l’assassin de Henri IV naquit à Touvre, peut-être dans une maison construite près des ruines du château. Pour laisser à notre savant collègue tout le prix de cette curieuse découverte, je ne nommerai pas le poète du XVIIe siècle, qui, dans sa latinité énergique, a reproché à notre belle Touvre d’avoir été la mère d’un exécrable régicide.

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