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1723 - Généralité de la Rochelle - Enquête statistique sur les établissement religieux et hospitaliers

jeudi 1er novembre 2012, par Pierre, 665 visites.

En 1723, Jean-Jacques Amelot de Chaillou, intendant de la Généralité de la Rochelle, lance une enquête sur les établissements religieux et hospitaliers de la Généralité, dans le but d’établir une "statistique". Le questionnaire envoyé par courrier comprend 6 questions :
- historique de la fondation
- nom de l’établissement
- ordre de rattachement
- effectifs
- revenus
- charges

Nous avons dépouillé pour vous les réponses à cette enquête.

Source : Archives Départementales - H86 et ss. - Transcription : Pierre Collenot.

En 1723, Jean-Jacques Amelot de Chaillou, intendant de La Rochelle (1720-1726). plus tard membre de l’académie française (1727), membre honoraire de l’académie des sciences, intendant des finances, ministre des affaires étrangères (1737-1744), fit la statistique de toutes les maisons religieuses. Il adressa, par l’intermédiaire de ses subdélégués, aux diverses communautés un questionnaire : nom, fondation, date, fonctions, nom­bre de personnes, revenus, charges, etc. Plusieurs virent là une immixtion du pouvoir civil, le prodrome de quelque mesure fiscale, et se firent longtemps prier pour répondre. Il fallut des rappels, des instances, des ordres. On finit par se soumettre ; et l’intendant eut ainsi pour toutes les communautés un état authentique, vérifié, annoté, contrôlé par le subdélégué. Cette énorme quantité de pièces formait la base, base solide, d’une statistique non pas du clergé en général, puisque les évêchés, les paroisses, prieurés et cures, vicariats, chapellenies et autres bénéfices n’y sont pas compris, mais des communautés anciennes ou nouvelles, riches abbayes ou ordres mendiants, religieux voués à la prière, à l’instruction, au soin des malades.

Louis Audiat dans Archives Historiques de Saintonge et d’Aunis - T XXIII - 1894

Le courrier envoyé par les services de l’Intendant aux établissements de la Généralité le 9 septembre 1723, est personnalisé en fonction du type d’établissement (religieux, hospitalier). Voici par exemple celui destiné à l’Hôpital de Brouage :

L’Intendant de la Généralité de la Rochelle au Fr Claverie, directeur de l’hopital de Broüage

A la Rochelle, le 9 septembre 1723

Messrs

Il est necessaire qu’aussitost que vous aurés reçeu cette lettre, vous preniés la peine de faire un estat qui contienne.

- 1° En quelle année l’Etablissement de vostre hospital a esté fait
- 2° Son nom
- 3° Son revenu
- 4° Les dépenses et autres charges auxquelles il est tenu
- 5° Le nombre de pauvres qui y sont receus année commune
- 6° La manière dont il est administré

Cet Estat doit servir à procurer à votre hospital les secours dont il peut avoir besoin par raport à la modicité de ses revenus et au derangement de ses affaires.

Aussi je vous prie de le remettre avec toute la diligence possible à Mr de Lortie mon subdelegué, qui prendra soin de me l’envoyer.

Je suis &c

Signé Amelot de Chaillou.


Ce type de questionnaire laisse évidemment au rédacteur une grande liberté de style de réponse, mais les services de l’Intendant contrôlent la qualité et la sincérité des réponses. Plusieurs courriers de relance et de demande de précisions et justificatifs sont envoyés aux établissements, qui sont contraints de revoir leur copie.

Nous avons dépouillé les réponses trouvées aux Archives Départementales de Charente-Maritime.

Sans être totalement exhaustif, ce dépouillement fournit une image significative de la situation des établissements religieux (monastères, couvents, prieurés, hôpitaux et aumôneries) au début du XVIIIème siècle.

La situation temporelle et spirituelle de ces établissements n’est pas brillante. Beaucoup d’entre eux ne se sont pas relevés des malheurs et destructions des Guerres de Religion. Ceux fondés sous Louis XIII et Louis XIX pour contrebalancer l’influence protestante ne sont pas en meilleur état. Les promesses de subventions n’ont pas été tenues. De plus, les religieux ont été tentés par le diable, sous les traits du banquier Law, et beaucoup d’établissements sont aujourd’hui aux portes de l’enfer, avec leurs billets dévalués (voir Système de Law).

Extrait du journal de la vie privée de M. de Saint-Martin conseiller au Parlement de Paris (A. D. E. 88. Ce journal va de 1720 à 1723).

23 may 1720. La consternation a été partout, a cause de la diminution de tous les billets de la banque d’un cinquième à présent et tous les mois à commencer du mois de juillet jusqu’en
décembre qu’ils perdront moitié. Deus dedit Deus abstulit, sit nomen Domini benedictum.


(Cité dans les Notes historiques sur la baronnie de Marthon en Angoumois, par M. l’abbé Adolphe Mondon - 1897)

L’enquête laisse au rédacteur de la réponse une grande liberté de forme. Nous trouverons donc dans ces documents des informations plus ou moins riches.

Nous donnons ci-contre un extrait de l’inventaire sommaire de la série H des Archives Départementales publié en 1877 par M. Meschinet de Richemont.

Un lien permet d’accéder au texte de la réponse, si ce document a été retranscrit sur Histoire Passion.

Statistique des ordres Religieux de la Généralité.



H. 86. (Liasse.) - 68 pièces, papier.

1720-1723 - Statistique des maisons religieuses de la généralité de la Rochelle.


- Lettre du P. Grasset, prieur de l’abbaye de Baigne, vicaire général de la congrégation des Bénédictins exempts, à l’intendant de la Rochelle.

- Abbaye de Saint-Étienne de Baigne, de l’ordre de Saint-Benoît, diocèse de Saintes, fondée par Charlemagne en franche aumône : 6 religieux, le prieur compris ; 5,600 livres de ferme, en régie, entre les mains de M. Fradin.

- Abbaye de Fondouce, fondée par Éléonore d’Aquitaine, état signé De Maschat de Pompadour, abbé.

- Abbaye de la Fresnade, de l’ordre de Cîteaux, fondé par les comtes d’Angoulème.

- Abbaye de Notre-Dame de la Grâce de Charon, de l’ordre de Cîteaux, filiation de Clervaux, fondée par Richard II d’Angleterre en 1170 : 4,027 livres de revenu ; charges : l,427 livres.

- Abbaye de Notre-Dame de la Grâce-Dieu de Benon (ordre de Cîteaux), fondée en 1135 par Guillaume duc d’Aquitaine (sceau : d’azur à trois soleils posés 1 et 2 et une gerbe en pointe).

- Abbaye de Notre-Dame de Sablonceaux, fondée par Guillaume IX duc d’Aquitaine et comte du Poitou (ordre de Saint-Augustin).

- Abbaye de Saint-Léonard des Chaumes, fondée en 1200.

- Prieuré régulier de Lanville, de l’ordre de Saint-Augustin.

- Capucins de Saint-Martin, île de Ré, fondée en 1625.

- Capucins de Tonnay-Charente, maison fondée en 1653 par Gabriel de Rochechouart duc de Mortemart, pair de France, etc.

- Capucins de Rochefort

- Cordeliers de Barbezieux, couvent fondé en octobre 1254 par les seigneurs de La Rochefoucauld, de l’ordre de Saint-François de la Grâce, province de Touraine.

- Cordeliers de Cognac, couvent rebâti en 1651.

- Cordeliers de Pons.

- Couvent des Minimes de Châteauneuf, de l’institut de Saint-François de Paule.

- Monastère des religieuses bénédictines de Cognac établi en 1622.

- Récollets de Cognac, maison établie en 1612.

- Récollets de Jarnac.

- Récollets de Royan, fondés en 1620.

- Filles de la Charité de l’hôpital des orphelines de Rochefort

- Filles de la Charité servantes des pauvres malades à La Tremblade, pour l’instruction des nouvelles converties et autres petites filles, et pour le service et soulagement des pauvres malades. - (sceau : d’azur à un ostensoir d’or timbré d’une couronne de marquis).

- Filles de la Charité de Soubise et de Surgères pour l’instruction des nouvelles converties (1686-1710).

- Filles de la Charité servantes des pauvres malades de Marans, établies en 1684.

- Sœurs de la Charité de Saujon.

- Sœurs Grises tenant l’hôpital fondé à Tonnay-Charente en 1685 dans le temple des Religionnaires, etc.

- Chapitre de Saint-Georges de Rex, rétabli en 1690.

- Église collégiale de Magné, fondée en 1508 par Charles de Coëtivy.

- Hôpital de Barbezieux fondé par les seigneurs dudit lieu. - Revenus : 106 boisseaux de froment, 46 boisseaux 4 picotins d’avoine, 23 livres d’argent, 6 chapons, 13 gélines.

- Hôtel-Dieu de Brouage, fondé vers 1570, entretenu par le Roi pour les soldats de la garnison de Brouage et de l’île Madame.

- Hôpital de la citadelle d’Oleron pour les soldats malades de la garnison.

- Hôpital royal de la marine établi au château d’Oleron par Louis XIV pour les matelots malades et soldais de nouvelle levée destinés pour les colonies françaises d’Amérique,tenu par les filles de la Charité, servantes des pauvres malades dites Sœurs Grises.

- Hôpital du faubourg Saint-Jacques de Cognac, fondé en 1681.

- Hôpital de la Charité de Saint-Martin, île de Ré, fondé en 1674.

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H. 87. (Liasse.) - 10 pièces, papier.

1723.


- Correspondance entre le P. Huon, de la compagnie de Jésus, L. Dominique, gardien des Récollets de Marennes, Irman de Belcier, gardien des Récollets de la Rochelle, et Lortie du Maine, subdélégué de Marennes, concernant les renseignements demandés par les communautés.

- L’établissement des Jésuites à Marennes date de 1683. - Ils furent chargés en 1683 d’entretenir des missionnaires pour l’instruction des nouveaux catholiques et la conversion des religionnaires.

- Couvents des Récollets de Marennes et de la Rochelle fondés en 1639 (sceau : l’archange saint Michel armé d’une épée flamboyante).

- Filles de la Charité établies à Marennes et à Royan.

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H. 88. (Liasse.) - 26 pièces, papier. (1 plan.)

1723-1725. Statistique des établissements religieux de l’Élection de Saint-Jean d’Angély.


- Abbaye de l’ordre de Saint-Benoît.

- Le couvent des religieux Jacobins de Saint-Jean d’Angély est de fondation royale. « La coustume de saint Jehan fut refformée dans le reffectoire dudit couvent, les trois états de la province y estant assemblez, soubz le règne de François Ier en 1520. Comme la dépense de leur communauté excedde de beaucoup au delà de leur revenu, ils sont obligez de quester, en sorte que les aumosnes et charritez qui leur sont faittes les font subsister. »

- Pères Cordeliers établis par Philippe III le Hardi en 1272. - Revenu : 234 livres 2 sols.

- Capucins établis à Saint-Jean d’Angély, sous Charles IX.

- Religieuses de l’ordre de Sainte-Ursule à Saint-Jean d’Angély, fondées par Michel Liraqueau, chevalier, seigneur baron de Denan, la Sarrie et autres places, le 11 avril 1635.

- Hôpital Saint-Louis de Saint-Jean d’Angély, réorganisé en 1673.

- Filles Hospitalières.

- Plan de l’ancienne église en 1733.

- Abbaye fondée en 825 par Pépin, roi d’Aquitaine.

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H. 89. (Liasse.) - 35 pièces, papier.

1723. Statistique des établissements conventuels de l’Élection de Saintes.


- Les religieuses carmélites de Saintes ont été établies par Louis XIII en 1629 et fondées par le baron de Rabesne et Marie de Gourgue, fille du premier président du Parlement de Bordeaux.

- Monastère de Sainte-Claire établi au faubourg Saint-Palais par madame Dreux.

- Collège des Jésuites établi par Henri IV en 1611.

- Cordeliers établis par Philippe le Bel.

- Abbaye de Notre-Dame hors les murs fondée par Godefroy, comte de Saintonge, et Agnès sa femme en 1047.

- Dominicains établis en 1292.

- Prieuré de Saint-Eutrope, fondé par Hugues de Ponthac en 1O55, et Richard duc d’Aquitaine en 1128.

- Filles de la Charité fondées en 1700.

- Hôpital de Saint-Pierre ès liens fondé en 1658.

- Hôpital général fondé en 1687.

- Communauté des Filles Hospitalières fondée en 1684.

- Récollets confirmés par Louis XIII.

- Séminaire établi en 1644, etc.

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H. 90. (Liasse.) - 25 pièces, papier. 1 plan colorié.

1723. - Statistique des établissements religieux de l’Élection de la Rochelle.


- Capucins fondés en 1628.

- Carmes réformés de Notre-Dame de Recouvrance existant lorsque les rois d’Angleterre étaient souverains de l’Aquitaine, rétablis par Louis XIII en 1633. - Religieuses Sainte-Claire fondées en 1306 par Philippe le Bel et rétablies en 1653. - Plan colorié de leur établissement.

- Collège des Jésuites établi en 1629.

- Cordeliers fondés à Lafond en 1469.

- Religieux de la Charité fixés à l’hôpital le 18 décembre 1628.

- Petit hôpital fondé par Anne Forestier en 1709.

- Frères Prêcheurs fondés par le duc Alphonse, frère de saint Louis, comte de Poitou et de Toulouse.

- Minimes de Notre-Dame de la Victoire à la pointe de la Rochelle, le 26 novembre 1629.

- Religieuses de Notre-Dame de la Charité établies en 1715.

- Frères de l’Oratoire établis le 6 octobre 1614.

- Religieuses nouvelles catholiques ou filles de la Providence établies en
1659 pour l’instruction des filles des religionnaires et les pauvres orphelines.

- Séminaire (16 octobre 1694).

- Ursulines établies en 1629.

- Tableaux indiquant le nombre des religieuses, les noms et âges des plus anciennes, les héritages affermés et non affermés, leur situation, qualité
et consistance, les rentes perpétuelles et viagères, les aumônes annuelles, le produit du travail manuel des religieuses et des pensions, le revenu annuel, les réparations urgentes, annuelles, l’entretien des églises, maisons, bâtiments et fermes, les charges réelles, seigneuriales et foncières, les rentes perpétuelles ou viagères, l’entretien de la sacristie, l’habillement de la communauté, les noms et le nombre des chapelains, desservants, gens d’affaires et domestiques, leurs honoraires, appointements et gages, la nourriture par estimation de ceux qui vivent aux dépens de la communauté, etc.

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H. 91. (Liasse.) - 3 pièces, papier.

1723-1789. - Statistique des communautés religieuses de la subdélégation de Cognac


- Religieuses bénédictines établies en 1662, autorisées l’année suivante ;

- Le prieuré de Sain-Léger fut fondé en 1033 par Arnaud, évêque de Périgueux, et deux de ses neveux, seigneurs de Cognac, et eut pour premier abbé Emeric ;

- État contenant le revenu des abbayes et des prieurés, à la nomination du Roi, dans l’élection de Cognac : Abbaye commendataire de Fondouce, de l’ordre de Saint-Benoist, non réformé 3,000 livres ; abbaye de la Frenade, ordre de Cîteaux, 2,000 livres ; de Chastres, 2,000 livres ; de Bassac, non réformé, 6,000 livres ; de Saint-Amand de Boixe, 5,000 livres et de l’Anville, 8,000 livres.

- Bail à ferme, pour neuf ans, au sieur Simon Bureau, avocat en Parlement
et régisseur de la terre et seigneurie de Dirac, paroisse de Thairé, comme porteur de procuration des révérentes dames prieures religieuses de l’Appui, ordre de Fontevrault, au sieur Jean-Baptiste Bastier des Rivières, bourgeois à Mortagne-la-Vieille et son épouse Gabrielle Labbé, de la métairie de Saint-Germain, paroisse de Saint-Vivien.

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